Ligne Ermont - Valmondois

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Ligne Ermont - Valmondois
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Longueur : 15 km
Mise en service : 13 juillet 1876
Écartement : standard
Nombre de voies : deux voies
Pente maximale : {{{pente maximale}}} ‰
Propriétaire : RFF
Exploitant : SNCF
Électrification : 25 kV-50 Hz monophasé
Signalisation : BAL
Types de trafic : Transilien H
Lignes affluentes : Saint-Denis - Pontoise, Vallée de Montmorency - Invalides, Paris-Saint-Lazare - Ermont-Eaubonne, Pierrelaye - Creil
Principales gares : Ermont - Eaubonne, Saint-Leu-la-Forêt, Valmondois

La ligne Ermont - Valmondois est une ligne ferroviaire du Val-d'Oise, en Île-de-France, d'une longueur de quinze kilomètres. Construite au XIXe siècle, elle est depuis exclusivement parcourue par un trafic de banlieue à l'origine ou à destination de la gare du Nord à Paris, actuel Transilien Paris-Nord (ligne H). Elle est, depuis la réforme des chemins de fer de 1997, propriété de Réseau ferré de France.

Sommaire

[modifier] Tracé

La ligne se débranche de la ligne Paris-Gare du Nord - Pontoise à la sortie de la gare d'Ermont - Eaubonne, à quatorze kilomètres au nord-ouest de Paris. Elle se joint dans la vallée de l'Oise à la transversale Pontoise - Creil à Butry-sur-Oise, à l'entrée de la gare de Valmondois, à vingt-neuf kilomètres au nord de Paris. La ligne, généralement établie au niveau du sol, parcourt d'abord le nord de la vallée de Montmorency où elle dessert Saint-Leu-la-Forêt, Taverny et Bessancourt, avant d'aborder la descente vers l'Oise, rivière qu'elle traverse à Mériel, quelques centaines de mètres seulement avant sa jonction. Les deux seuls ouvrages d'art d'importance sont un viaduc à Méry-sur-Oise et le pont ferroviaire de Mériel. La ligne possède plusieurs passages à niveau, pour l'essentiel en milieu urbain et parfois sur des axes importants, la route départementale 928 à Méry-sur-Oise étant celui possédant le plus fort trafic routier. Cette caractéristique est à l'origine de nombreux incidents et retards[1].

La ligne est électrifiée comme tout le réseau Nord en 25 kV-50 Hz monophasé[2], équipée du block automatique lumineux[3], du KVB[4] et d'une liaison radio sol-train sans transmission de données[5].

[modifier] Histoire

La ligne en provenance d'Ermont (en haut) traverse l'Oise et se joint à la ligne Pontoise - Creil à Valmondois.
La ligne en provenance d'Ermont (en haut) traverse l'Oise et se joint à la ligne Pontoise - Creil à Valmondois.

La ligne Paris - Lille est ouverte le 20 juin 1846 par la Compagnie des chemins de fer du Nord. Cette ligne passe alors par la vallée de Montmorency avant de bifurquer vers le Nord-Est à Saint-Ouen-l'Aumône et de suivre la vallée de l'Oise. L'itinéraire actuel plus direct par la plaine de France et Chantilly n'a été mis en service qu'en 1859, n'accordant plus dès lors qu'un rôle de desserte secondaire à cet ancien itinéraire.

La jonction Ermont - Valmondois via Saint-Leu-la-Forêt est concédée à la Compagnie du Nord par adjudication le 4 juin 1872. Elle est ouverte, d'abord à voie unique, le 26 août 1876 au public et à la « grande vitesse », puis le 2 novembre de la même année à la « petite vitesse ». La ligne d'intérêt local est incorporée au réseau d'intérêt général par la loi du 20 novembre 1883[6]. La ligne est desservie quotidiennement par onze trains de voyageurs et deux de marchandises dans chaque sens, Une correspondance à Ermont - Eaubonne est obligatoire pour se rendre à Paris[7].

Mais vu le succès du chemin de fer, il devient rapidement nécessaire d'augmenter la capacité de la ligne : la mise à double voie est inaugurée le 24 mai 1889. À cette occasion, le block-system est généralisé de même que sont diminuées les longueurs de sections de block[8]. Le nombre de circulations quotidiennes passe à vingt trains dans chaque sens, dont deux de marchandises. Le 29 septembre 1895, la municipalité de Taverny demande à la Compagnie du Nord d'aménager le simple point d'arrêt de Vaucelles en « halte classée avec bâtiment couvert servant de gare », ce qui est réalisé[9].

Durant les années 1920, le réseau de la banlieue nord souffre de plusieurs défauts qui rendent la desserte insuffisante. Alors que le réseau Ouest connaît une importante modernisation avec l'électrification partielle, la mise en place d'automotrices modernes ainsi que d'un service à horaires cadencés, le réseau Nord reste peu adapté à une desserte de type banlieue. La traction vapeur est maintenue, les gares sont trop espacées, les terminus intermédiaires sont trop peu capacitaires, le nombre de voies de réception à la gare du Nord est insuffisant et la ligne ne possède que deux voies de Paris à Ermont, ce qui rend difficile la cohabitation d'une desserte directe avec une desserte omnibus. Une première amélioration est néanmoins mise en place avec la mise en service de rames réversibles et de locomotives à vapeur plus puissantes possédant de meilleures accélérations[10].

Sur le réseau Nord, l'électrification arrive sur la ligne Paris - Lille via Creil le 9 décembre 1958 puis sur la lignes Paris - Bruxelles via Compiègne et Paris - Mitry - Crépy-en-Valois en 1963[11]. La modernisation de l'itinéraire Paris-Nord - Pontoise est alors lancée avec pour but d'améliorer les performances de cette ligne dont la fréquentation est en hausse constante avec l'urbanisation croissante de la banlieue nord et de faire disparaître les locomotives à vapeur 141 TC tractant les robustes mais spartiates voitures de type Nord à la fin de 1970. En avril/mai 1969, la traction électrique est en service sur Paris - Pontoise et Pontoise - Creil accompagnée de la signalisation par block automatique lumineux. Puis finalement, c'est au tour de l'antenne Ermont - Eaubonne - Valmondois le 8 décembre 1970[12], électrification inaugurée le 11 du même mois par la BB 16021. Cette électrification, la dernière réalisée en banlieue nord, fait définitivement disparaître la traction vapeur de la gare du Nord[13].

[modifier] Architecture

Les gares de la ligne sont caractéristiques des bâtiments voyageurs de lignes secondaires de la Compagnie du Nord. Cependant, les gares de Saint-Leu-la-Forêt et de Taverny se distinguent par leurs bâtiments voyageurs de style régionaliste, datant des années 1920.

La gare de Taverny est embellie par la municipalité en 1923, pour un montant de 148 750 francs. L'ancien bâtiment datant de la construction de la ligne un demi-siècle plus tôt est rehaussé, et orné d'un clocheton à horloge, dans un style normand à faux colombages. La même opération se déroule dans la commune voisine de Saint-Leu-la-Forêt[14].

[modifier] Exploitation

Icône de détail Article détaillé : Transilien Paris-Nord.
La grille horaire de la ligne en mai 1914.
La grille horaire de la ligne en mai 1914.

La ligne, exploitée actuellement par la SNCF sous le label Transilien, l'est depuis le XIXe siècle en tant que ligne voyageurs de banlieue, sans circulations en situation normale de trains de « grandes lignes » et avec un trafic de marchandises restant marginal. Son profil assez difficile, en long et en plan, ne favorise en effet pas ces types de circulations. On y trouve des courbes de faible rayon (moins de 500 mètres) et des rampes importantes de l'ordre de 15 ‰, en particulier dans la longue montée de la vallée de l'Oise (la ligne passe de 25 à 90 mètres d'altitude en quelques kilomètres). Ces caractéristiques limitent également la vitesse à moins de 100 km/h au maximum[15],[16].

Cinq types de matériels y circulent : des automotrices Z 6100, Z 20500 et Z 20900 ; et des rames tractées, en particulier aux heures de pointe, composées de voitures de banlieue à deux niveaux (VB 2N) ou de rames inox de banlieue (RIB), tractées par des locomotives BB 17000.

En 1914, la ligne est desservie à raison d'un train par heure, ceux-ci étant pour la plupart directs de Paris à Enghien-les-Bains puis Ermont - Eaubonne.
En 2008, la ligne est desservie à raison d'un train par quart d'heure en heures de pointes et un train à la demi-heure en heures creuses. S'y ajoutent un train par quart d'heure supplémentaire en pointe ne desservant que les gares d'Ermont - Eaubonne à Saint-Leu-la-Forêt. Tous les trains sont à l'origine ou à destination de Paris gare du Nord, à l'exception de quelques trains d'extrême matinée ou extrême soirée limités à Ermont - Eaubonne. Toutes les circulations sont omnibus sur ce tronçon, seuls les trains circulant en pointe étant semi-directs entre Paris et Ermont - Eaubonne. Le temps de parcours moyen Ermont - Valmondois est de trente minutes, le plus court de vingt-six minutes[17]. La ligne est située dans les zones 4 et 5 de la carte orange, Taverny étant la dernière gare située en zone 4.

Le nombre de voyageurs quotidiens se situe entre 500 et 15 000 selon les points d'arrêt. Le plus important est la gare d'Ermont - Halte qui dessert le centre ville d'Ermont, une des principales villes du département ; les moins importants la halte de Frépillon et la gare de Mériel qui voient transiter moins de 500 voyageurs par jour chacune[18].

[modifier] Avenir de la ligne

Une rame inox de banlieue traverse sans arrêt la gare d'Ermont-Halte.
Une rame inox de banlieue traverse sans arrêt la gare d'Ermont-Halte.

L'arrivée de la « nouvelle automotrice transilien » (NAT) sur le réseau francilien commencera par la ligne H fin 2009, sur laquelle le déploiement doit être terminé fin 2012. Ce nouveau matériel plus performant et accessible aux personnes à mobilité réduite doit permettre de moderniser la desserte de la ligne ; il est aussi prévu de rendre accessible les gares les plus fréquentées de la ligne, selon le schéma directeur régional d'accessibilité.

[modifier] Impact socio-économique

La ligne a eu un impact similaire à la plupart des lignes de chemin de fer en Île-de-France. Facilitant et surtout accélérant le transport de marchandises et de voyageurs, elle a provoqué une forte évolution démographique des communes traversées, avec un impact cependant variable, et une évolution de la structure sociale de la population des communes concernées.

Saint-Leu-la-Forêt voit sa population, jusqu'alors très stable, doubler en vingt-cinq ans et passer de 1683 habitants en 1876, année de l'ouverture de la ligne à 3156 en 1901. L'évolution est similaire à Taverny, dont la population passe de 1676 à 2743 habitants durant la même période. Cette progression est moins notable plus au nord, la population de Méry-sur-Oise n'augmentant que de 1478 à 1849 habitants et celle de Mériel ne progressant que de 582 à 751 habitants en vingt-cinq ans.

[modifier] Photos

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[modifier] Annexes

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • (fr) Bruno Carrière, Les Trains de Banlieue Tome I, Éd. La vie du rail.
  • (fr) Bernard Collardey, Les trains de banlieue, tome II, Éd. La vie du rail, 1999, 335 p.

[modifier] Notes, sources et références

  1. [pdf] Rapport du conseil général des ponts et chaussées sur la régularité des trains en Île-de-France établi en décembre 2002.
  2. RFF - Carte des lignes électrifiées [pdf]
  3. RFF - Carte des modes d’espacement des trains [pdf]
  4. RFF - Carte des lignes équipées de contrôle de vitesses [pdf]
  5. RFF - Cartes des lignes équipées de liaisons avec les trains [pdf]
  6. Le patrimoine des communes du Val-d'Oise, éd. Flohic, 1999, p 768
  7. Gérard Soury, Objectif Taverny, éd. IGS, 1983, p 37
  8. Bruno Carrière, Les Trains de Banlieue Tome I, pages 85 à 89.
  9. Gérard Soury, op. cit., p 37
  10. Bruno Carrière, op. cit., pages 244 à 247.
  11. Bernard Collardey, Les Trains de Banlieue Tome II, pages 57 et 66.
  12. La Vie du Rail magazine du 28 Juin 1970 - Électrification de la gare de Montsoult-Maffliers.
  13. Jean Cuynet, La Traction électrique en France 1900-2005, éditions La Vie du Rail.
  14. Gérard Soury, op. cit., p 37
  15. Bernard Collardey, op. cit., p 6
  16. RFF - Carte des vitesses maximales sur ligne [pdf]
  17. Fiches horaire Transilien H
  18. STIF - Atlas des transports publics en Île-de-France