Jérôme Tharaud

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Jérôme Tharaud, né le 18 mai 1874 à Saint-Junien (Haute-Vienne) et mort le 28 janvier 1953 à Paris, est un écrivain français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Jérôme (1874-1953) et Jean Tharaud (1877-1952), son frère, sont nés à Saint-Junien en Haute-Vienne dans ce Limousin que toute leur vie ils chériront. Leurs prénoms de baptême sont Ernest et Charles, c’est bien plus tard Charles Péguy qui leur donnera les prénoms de Jérôme et Jean, le fondateur et l’apôtre de l’évangile, car Péguy les voyait chacun dans ce rôle vis à vis de la société idéale dont il rêvait. Ernest et Charles ou Jérôme et Jean quittent Saint-Junien à la mort de leur père en 1880, leur mère se trouvant jeune veuve alla vivre chez son père, le grand père de Jérôme et Jean alors proviseur du lycée impérial d’Angoulême, ami de Victor Duruy. Ils font leurs études à Angoulême puis Paris. Le limousin et Saint-Junien en particulier ont profondément marqués les deux frères. En 1939, quand Jérôme sera élu à l’académie française il émettra le vœux que le clocher de la vénérable collégiale de Saint-Junien figure sur l’une des faces de la poignée de son épée d’académicien. Il faut dire que les deux frères se sont mobilisés avec toute leur ardeur en 1922 quand le clocher central de la collégiale de saint-Junien s’est effondre par manque d’entretien. Un érudit local Jean Teilliet artiste peintre avait fait appel à eux et à leur notoriété pour recueillir des fonds destinés à la reconstruction. L’église fut reconstruite dans les années qui suivirent et les frères Tharaud étaient fiers d’avoir contribué au sauvetage de l’église où ils avaient été baptisés.

Jean devint en 1901 le secrétaire de Maurice Barrès, poste qu’il occupa jusqu’à la Première Guerre mondiale.

Ils vont pendant cinquante ans poursuivre une œuvre à quatre mains, signant toujours de leurs deux prénoms, le cadet chargé du premier jet, l’aîné, Jérôme, étant responsable de la mise au point. Ils voyagent dans de nombreux pays, la Palestine, l’Iran, le Maroc, la Roumanie, et ramènent de leurs voyages la matière de reportages et de livres.

En 1919, de retour d’un voyage au Maroc, ils sont séduits par le charme de la vallée de la Rance et acquièrent le manoir des Auffenais en Le Minihic-sur-Rance. Ils y vécurent jusqu’à la Seconde Guerre mondiale pendant laquelle cette demeure fut occupée et malmenée par l’armée allemande. En conséquence et probablement pour des raisons pécuniaires, ils la vendirent en 1945[1]. Leur oeuvre fortement datée est marquée notamment par un esprit de conformisme aux valeurs du temps et notamment par le racisme qui n'exclut pas l'antisémitisme (cf le chapitre "un ghetto marocain" dans leur ouvrage de 1920 encore réédité en 1939 "Marrakech") et la célébration du colonialisme. Le 1er décembre 1938, Jérôme Tharaud est élu au 31e fauteuil de l’Académie française en remplacement de Joseph Bédier. La candidature de Jérôme Tharaud a posé aux académiciens un cas de conscience : l’écrivain, en effet, n’était que « la moitié d’un couple d’auteurs » et ils ne pouvaient pas élire simultanément les deux. Jean Tharaud y sera élu en 1946.

[modifier] Œuvres

Ouvrages consignés avec son frère Jean
  • Le Coltineur débile (1898)
  • La Lumière (1900)
  • Dingley, l’illustre écrivain (1902, prix Goncourt en 1906)
  • Les Hobereaux (1904)
  • L’Ami de l’ordre (1905)
  • Les Frères ennemis (1906)
  • Bar-Cochebas (1907)
  • Déroulède (1909)
  • La Maîtresse servante (1911)
  • La Fête arabe (1912)
  • La Tragédie de Ravaillac (1913)
  • La Mort de Déroulède (1914)
  • L’Ombre de la croix (1917), Plon 1920
  • Rabat, ou les heures marocaines (1918)
  • Marrakech ou les seigneurs de l’Atlas (1920)
  • Quand Israël est roi, Plon (1921)
  • L’invitation au voyage (1922)
  • La Maison des Mirabeau (1923)
  • Le Chemin de Damas (1923)
  • L’An prochain à Jérusalem (1924)
  • Rendez-vous espagnols (1925)
  • Causerie sur Israël (1926)
  • Notre cher Péguy (1926)
  • La Semaine Sainte à Séville (1927)
  • En Bretagne (1927)
  • Mes Années chez Barrès (1928)
  • La Reine de Palmyre (1928)
  • La Chronique des frères ennemis (1929)
  • Fès ou les bourgeois de l’Islam (1930)
  • L’Empereur, le philosophe et l’évêque (1930)
  • L’Oiseau d’or (1931)
  • Paris-Saïgon dans l’azur (1932)
  • La Fin des Habsbourg (1933)
  • La Jument errante (1933)
  • Quand Israël n’est plus roi, Plon 1933
  • Versailles (1934)
  • Les Mille et un jours de l’Islam I : Les cavaliers d’Allah (1935)
  • Le Passant d’Éthiopie (1936)
  • Cruelle Espagne (1937)
  • L’Envoyé de l’Archange (1939)
  • Le Miracle de Théophile (1945)
  • Fumées de Paris et d’ailleurs (1946)
  • Vieille Perse et jeune Iran (1947)
  • Les Enfants perdus (1948)
  • La Double confidence (1951)
Références à compléter 
  • Petite histoire des Juifs
  • Vienne la rouge (1933)
  • La bataille de Scutarie d’Albanie (1913)
  • Le chemin de Damas
  • Alerte en Syrie
  • Les contes de la Vierge

Trois ouvrages sont présentés comme antisémites par Laurent Joly dans Vichy et la solution finale, Grasset 2006.

  • L’Ombre de la Croix, Plon 1920
  • Quand Israël est roi, Plon 1921
  • Quand Israël n’est plus roi, Plon 1933

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Roger Mahé, Jérôme et Jean Tharaud au Minihic-sur-Rance, dans Le Pays de Dinan, 1993, p. 15-45.

[modifier] Lien externe


Précédé par
Joseph Bédier
Fauteuil 31 de l’Académie française
1938-1953
Suivi par
Jean Cocteau