Maurice Genevoix

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Maurice Genevoix
Naissance 1890 à Decize
Décès 1980 en Espagne
Activité Écrivain
Nationalité France France
Genre Écrits de guerre, romans-poèmes
Sujet Grande Guerre, Val de Loire
Mouvement Roman rustique
Influences Balzac, Daudet, Emerson, Flaubert, Hugo, Maupassant, Stendhal, Thoreau, Tolstoï, Whitman
Récompenses Bourse Blumenthal pour Remi des Rauches (1922)
Prix Goncourt pour Raboliot (1925)
Grand Prix national des Lettres pour l'ensemble de son œuvre (1974)

Maurice Genevoix (1890-1980) est un romancier-poète français, héritier du réalisme. L’ensemble de son œuvre témoigne des relations d’accord entre les hommes, entre l’Homme et la Nature[1], mais aussi entre l'Homme et la Mort[2]. Son écriture est servie par une mémoire très vive, un souci constant de sincérité, et une singulière ferveur poétique. Normalien, il dispose d’une culture littéraire dans laquelle il puise avec discrétion, privilégiant davantage l’éloquence des gens simples. D’une grande vitalité[3] malgré une triple blessure reçue lors de la Première Guerre mondiale près du village des Éparges, en avril 1915, et animé de la volonté de témoigner, il écrit jusqu’à ses derniers jours. Son œuvre, portée par le souci de perpétuer ce qu'il a tenu pour mémorable, produit d'une grande longévité littéraire[4], rassemble 56 ouvrages. Elle comprend plusieurs récits autobiographiques[5] (Le Jardin dans l'île, La Loire, Agnès et les Garçons, La Perpétuité, Au cadran de mon clocher, Jeux de glaces, Lorelei, Trente mille jours) qui sont « une réflexion incessante sur le passé[6] ». Entre tous, Jeux de glaces constitue un récit capital pour comprendre la vie et l'œuvre de Maurice Genevoix[7].

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Son enfance

Descendant d'un aïeul genevois catholique ayant fui la Genève calviniste vers 1550-1560 pour rejoindre la Creuse[8], et dont le nom prend alors un -x, Maurice Genevoix est issu d'une famille de médecins et pharmaciens par sa lignée paternelle. Son père Gabriel Genevoix rencontre Camille Balichon à Châteauneuf-sur-Loire. Il naît le 29 novembre 1890 à Decize, dans la Nièvre, à 35 km en amont de Nevers, sur les bords de la Loire[9] où demeureront ses vraies racines[10].

Une partie conservée du magasin de Châteauneuf
Une partie conservée du magasin de Châteauneuf

Un an plus tard, ses parents migrent à Châteauneuf-sur-Loire, son grand-père maternel devenu malade, pour reprendre une affaire familiale, un « magasin » réunissant une épicerie et une mercerie[11]. Il puisera de cette période la plupart des souvenirs évoqués dans Trente mille jours et Au cadran de mon clocher. Il tiendra pour un privilège d'avoir passé son enfance dans une bourgade rurale d'avant 1914 au contact d'un peuple d'artisans. Son frère René, qui deviendra médecin, naît en 1893.

Sa mère meurt le 14 mars 1903 d'une attaque d'éclampsie, alors qu'il n'a que douze ans. De cette séparation qui le marque profondément, il gardera une éternelle déchirure[12] qui transparaîtra dans plusieurs romans, comme Fatou Cissé ou Un Jour. Le veuvage de son père, de nature réservée, le laisse esseulé. Il trouve cependant un réconfort sur les bords de la Loire où il passe son temps libre, tenant déjà les germes de futurs écrits (Rémi des rauches, la Boîte à pêche, Agnès, la Loire et les garçons).

[modifier] Ses études

D'esprit frondeur, il est brillant élève, reçu premier du canton au certificat d'études, avant d'entrer au lycée Pothier à Orléans où il est interne[13]. Il découvre alors « l'encasernement, la discipline, les sinistres et interminables promenades surveillées[14]. » Il retracera cette période de sa vie dans l'Aventure est en nous. Puis il entre pensionnaire au lycée Lakanal à Sceaux, où il est khagneux durant trois années (1908-1911). Il saute de temps à autre la grille de l'entrée du Lycée pour aller prendre chaque matin son café-crème au bar-tabac de Bourg-la-Reine[15]. Il est admis à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm. Il effectue une des deux années de service militaire, comme le permettait alors le statut particulier des jeunes Français admis aux grandes écoles. Il est affecté à Bordeaux, au 144e Régiment d'infanterie. Il entre ensuite à l'École normale supérieure et, deux ans plus tard, présente son diplôme de fin d'études supérieures sur « le réalisme dans les romans de Maupassant ». C'est à cette période que la perspective d'écrire lui paraît envisageable[16]. Mais ce seront plus encore les encouragements de Paul Dupuy, qui l'exhortera à écrire son témoignage de guerre, qui l'emporteront sur l'orientation du jeune Genevoix[17].

Il est alors cacique de sa promotion. Il lui reste à accomplir une dernière année d'études universitaires pour se présenter à l'agrégation et aborder une carrière universitaire. Il pense alors à se faire nommer comme lecteur dans une université étrangère par désir de connaître des formes de cultures originales, mais également de disposer de temps de loisirs pour écrire[18]. Son goût pour l'écriture était présent dès l'adolescence. Le récit de la visite de l'Exposition universelle à Paris, en 1900, alors qu'il est âgé de dix ans, présenté au Musée Maurice Genevoix, témoigne d'un goût précoce pour l'écriture. La guerre précipitera cette vocation.

[modifier] La guerre

Maurice Genevoix, jeune sous-lieutenant affecté au 106e régiment d'infanterie
Maurice Genevoix, jeune sous-lieutenant affecté au 106e régiment d'infanterie

Il est mobilisé lors de la Première Guerre mondiale, le 2 août 1914, et sert comme sous-lieutenant dans le 106e Régiment d'infanterie[19], une des unités les plus exposées depuis le début des hostilités. Sa division, la 12e D.I., appartient à la IIIe armée commandée par le général Ruffey. Il participe à la bataille de la Marne et à la marche sur Verdun. Le 21 septembre 1914, dans les Hauts-de-Meuse, il est en patrouille dans le secteur de la Tranchée de Calonne et de Saint-Rémy-la-Calonne. Dans une autre patrouille, le lieutenant Alain-Fournier y sera tué le lendemain[20]. Le 17 février 1915, la 12e division est envoyée à l'assaut pour reprendre le village des Éparges. Pendant plusieurs mois, le commandement français tente de tenir les positions conquises.

En convalescence à l'Hôpital de Dijon, le bras gauche en écharpe
En convalescence à l'Hôpital de Dijon, le bras gauche en écharpe

C'est tout à la fin de cette bataille que Maurice Genevoix est très grièvement blessé de trois balles le 25 avril 1915 sur la colline des Éparges. Son meilleur ami dans cette guerre, un Saint-Cyrien, le lieutenant Porchon, avait été tué quelques jours plus tôt[21]. Deux balles l'atteignent au bras gauche, lui sectionnant l'artère humérale, et une autre à la poitrine. La lettre du docteur Lagarrigue[22], adressée à Maurice Genevoix le 2 mai 1915, témoigne de la gravité de ses blessures[23]. Il est soigné sept mois durant, conduit d'un hôpital à l'autre : Verdun, Vittel, Dijon, puis Bourges. Il doit peut-être en partie sa survie à sa remarquable condition physique : Sans la résistance acquise lors de sa première année de service, aurait-il jamais supporté les atroces conditions de combat dans les tranchées, puis ces blessures au bras et au flanc gauche qui le marquèrent pour le restant de sa vie[24] ? Il est réformé à 70 % d'invalidité et perd l'usage de la main gauche.

Il retourne alors à Paris où il assure un service bénévole à la Father's Children Association, logeant à l'École normale. Le nouveau directeur de l'école, Gustave Lanson, lui propose de reprendre ses études afin de présenter l'agrégation. Maurice Genevoix refuse afin d'entreprendre la rédaction de son témoignage de guerre.

[modifier] La rencontre des Vernelles

Maurice Genevoix avait cherché une maison sur les bords de la Loire : il n'en trouva pas à Chateauneuf-sur-Loire et « vala » ainsi jusqu'aux Vernelles, à Saint-Denis de l'Hôtel
Maurice Genevoix avait cherché une maison sur les bords de la Loire : il n'en trouva pas à Chateauneuf-sur-Loire et « vala » ainsi jusqu'aux Vernelles, à Saint-Denis de l'Hôtel

Gravement atteint de la grippe espagnole en 1919, il retourne chez son père dans le Val de Loire où, retrouvant le village de son enfance, il recouvre ses forces au contact des artisans, des pêcheurs et des bateliers qui excitent son imagination littéraire[25]. Après avoir été écrivain de guerre, il entreprend la peinture du pays de Loire[26]. En 1927, tirant parti du prix Goncourt décerné pour Raboliot (1925), il rachète une vieille masure au bord de la Loire, à 8 km en aval de Chateauneuf-sur-Loire, à Saint-Denis-de-l'Hôtel, au hameau des Vernelles : une « vieille maison, rêveuse, pleine de mémoire et souriant à ses secrets[27]. » Il y passe un premier été avec le chat Rroû, période dont il tirera un roman du même nom. Après la mort de son père, emporté par une pneumonie en juillet 1928, il s'y installe en 1929, pour un premier séjour de vingt ans. C'est dans cette maison, dans un bureau donnant sur la Loire, qu'il écrira la plupart de ses livres.

Il épouse en 1937 Yvonne Montrosier, originaire d'un village proche de Saint-Affrique, qui mourra l'année suivante[28]. De juin 1940 à début 1943, il quitte les Vernelles, en zone occupée, pour s'installer en Aveyron, chez ses beaux-parents. Il y écrit Sanglar (rebaptisé plus tard La Motte rouge), un épisode romanesque des guerres de religion, dont l'épigraphe d'un moine de Millau évoque à mi-mot l'Occupation : « c'était un temps fort calamiteux et misérable ». Il se marie en 1943 avec Suzanne Viales, mère de Françoise, puis rejoint les Vernelles, qu'il retrouve saccagées[29]. En 1944 naît sa fille, Sylvie.

[modifier] L'Académie française

Il est élu sans concurrent à l'Académie française le 24 octobre 1946, le même jour qu'Étienne Gilson, puis reçu le 13 novembre 1947 par André Chaumeix au fauteuil de Joseph de Pesquidoux. Il s'était porté candidat plus tôt la même année mais se retira devant Paul Claudel. Quatre ans plus tard, il s'installe à Paris, ville qu'il apprend à aimer, dans un appartement de l'Institut, quai Conti.

Il devient secrétaire perpétuel de l'Académie française en octobre 1958, succédant à Georges Lecomte. De 1958 à 1963, il rédige personnellement le discours d'attribution à chaque lauréat des grands prix de littérature, du roman, de poésie, ou d'histoire (prix Gobert). Sous son impulsion, l'Académie française affirme sa présence et sa compétence au sein du Haut Comité de la langue française, créé en 1966, et du Conseil international de la langue française.

Il démissionne de l'Académie en janvier 1974, ce qu'aucun secrétaire perpétuel n'avait fait avant lui[30]. À quatre-vingt-trois ans, il pense en effet qu'il a encore d'autres livres à écrire, devant pour cela se démettre de ses fonctions[31]. D'aucuns verront dans cette démission l'expression de son goût pour la liberté[32].

[modifier] La retraite aux Vernelles

Maurice Genevoix quitte alors Paris pour retrouver les Vernelles, qu'il considère comme son port d'attache. Devenu octogénaire, il écrit régulièrement et publie Un Jour (1976), puis Lorelei (1978) et Trente mille jours (1980). À l'âge de 89 ans, il nourrit encore un projet de roman, traitant du passage de l'enfance à l'adolescence, avec l'intention de mettre en épigraphe une citation de Victor Hugo : « l'un des privilèges de la vieillesse, c'est d'avoir, outre son âge, tous les âges[33] ». Il conserve jusqu'à sa mort ses facultés intellectuelles[34].

Il succombe d'une crise cardiaque le 8 septembre 1980, alors qu'il est en vacances dans sa maison d'Alsudia-Cansades, près de Jávea (province d'Alicante) en Espagne. Sur sa table d'écrivain, il laisse inachevé son projet de roman[35] intitulé Vent de mars, de même qu'un autre projet, Nouvelles espagnoles[36].

[modifier] L'œuvre

L'ensemble de l'œuvre de Maurice Genevoix procède du témoignage de ce qu'il tient pour mémorable : la vie dans une bourgade de province au bord de la Loire à la fin du XIXe siècle, les premiers mois de la Grande Guerre, les scènes de la nature et de la chasse en Sologne ou au Canada, le quotidien des hommes dans les colonies françaises. Ses livres sont plus souvent des récits que des fictions. Il est décrit par ses confrères comme un écrivain sensible et viril[37]. Ses livres, marqués du travail longuement mûri[38], traduisent chez l'ancien poilu son obsession de lutter contre l'oubli[39], le désir de perpétuer. En outre, tout ouvrage est précédé d'une minutieuse recherche documentaire sur le sujet traité[40].

[modifier] Les livres de guerre

L'œuvre de Maurice Genevoix doit à sa formation initiale d'écrivain de guerre. Il trouvera son registre dès le premier livre[41]. Par la suite, il gardera le même souci d'exactitude et de précision dans l'évocation des instants gardés en mémoire. Il se révèle persuadé que toute exagération ne peut qu'affaiblir l'effet de la réalité, et n'aspire qu'à rester un témoin fidèle et scrupuleux[42]. Ses lectures l'y avaient préparé : à l'école de Maupassant, comme à celle de Stendhal et de Tolstoï, Maurice Genevoix avait appris la simplicité de la narration[43].

Les Eparges clôturent le cycle des écrits de guerre de l'auteur
Les Eparges clôturent le cycle des écrits de guerre de l'auteur

En décembre 1915, ses carnets de guerre rassemblent quelques notes griffonnées (ordres de bataille, instructions diverses, liste des secteurs, dates). Les quatre premiers chapitres de Sous Verdun sont esquissés sur le front, dans les intervalles de repos. Le reste tient à l'exercice de la mémoire. Ces notes de guerre s'achèvent en effet très tôt, le 6 septembre 1914[44]. Maurice Genevoix regrettait que l'on eût souvent donné une importance exagérée à ces carnets. Les lettres de 1915 qu'il écrivit, depuis le front, au secrétaire général de l'École normale supérieure, Paul Dupuy, sont davantage documentées. Ernest Lavisse, directeur de l'école, avait chargé Paul Dupuy de conserver tout une correspondance des élèves envoyés au front, qui devait servir de documents pour rédiger plus tard une histoire de la guerre. Cette correspondance semble malheureusement avoir depuis été égarée[45]. Quelques mois plus tard, au terme du séjour hospitalier de Genevoix, Dupuy devient l'intercesseur auprès des éditions Hachette, en la personne de Guillaume Bréton, qui remet alors à l'ancien normalien un contrat pour un livre qu'il rédigera en quelques semaines. Entre-temps, Dupuy n'aura cessé d'exhorter Genevoix d'écrire, alors même que celui-ci n'avait pas encore quitté l'hôpital de Dijon, l'encourageant à reprendre jour par jour tous ses souvenirs. Ainsi écrit-il le 16 juin 1915 : « C'est votre pouvoir à vous de charger de sens les moindres mots ou les gestes les plus simples. » Puis le 20 juin 1915, se faisant plus pressant : « J'aurais un grand chagrin si tout ce qu'il y a d'art en toi demeure en l'état de puissance latente et ne se réalise pas dans la plus riche des matières[46]. »

C'est le désir de témoigner qui le décide à écrire[47]. Son récit, parfois interprété comme une thérapie par l'écriture[48], est servi par une mémoire sensorielle peu commune. Son témoignage de soldat, relaté dans cinq volumes écrits entre 1916 et 1923, tous parus chez Flammarion, et rassemblés par la suite sous le titre Ceux de 14, est un document précieux sur la vie des poilus[49]. La censure s'est attardée sur les deux premiers récits qui, la guerre n'étant pas encore achevée, montrait trop la réalité des combats et, plus encore, relatait parfois des paniques. Les coupes furent de ce fait nombreuses (plus de 269 pages lors de la première édition[50]). Ces écrits sont considérés comme l'une des plus grandes œuvres de guerre[51].

[modifier] Les livres régionalistes

Clocher de Châteauneuf-sur-Loire : l'idée d'un cycle de romans réalistes centré sur un village de la Loire a débouché sur Rémi des Rauches, puis Raboliot, mais n'a pas été poursuivie
Clocher de Châteauneuf-sur-Loire : l'idée d'un cycle de romans réalistes centré sur un village de la Loire a débouché sur Rémi des Rauches, puis Raboliot, mais n'a pas été poursuivie
Image:Barque Rémi des Rauches.jpg
Toue Rémi des Rauches, construite pour le centenaire de la naissance de Maurice Genevoix

Une seconde période démarre avec Rémi des Rauches, roman très abouti[52] publié en 1922, qui vaut à son auteur une bourse Blumenthal. Le roman est une transposition littéraire de la guerre, la crue de la Loire évoquant la boue des Eparges, la nostalgie du village aimé, et le souvenir des camarades tués[53]. Maurice Genevoix est vite catégorisé comme « écrivain régionaliste », étiquette qu'il n'aimait guère. Cette période féconde est couronnée par Raboliot qui obtient le prix Goncourt en 1925. Raboliot est un roman sur la Sologne où un anti-héros braconnier défend sa condition d'homme libre. Le soir même du prix, il reprend le train pour Châteauneuf, mettant comme son héros cette liberté au-dessus de tout[54]. L'écrivain ne donnera pas suite à ce qui était alors, comme il s'en expliquera dans la préface à sa biographie Au cadran de mon clocher, les premiers volumes d'un cycle consacré au peuple de la Loire. Sa curiosité, l'emmenant loin des rives de la Loire, tout autant qu'un constant besoin de poésie[55], auront raison de ce projet. Maurice genevoix a été souvent qualifié d’écrivain régionaliste pour avoir souvent célébré le Val de Loire. Ses livres rapportant ses voyages à l'étranger, ses écrits de guerre, de même que les thèmes universels qu'il aborde, témoignent cependant d'une dimension beaucoup plus large l'ensemble de son œuvre[56].

[modifier] Les livres du voyageur

Maurice Genevoix s'était destiné à l'enseignement à l'étranger. Contraint par ses blessures de choisir une autre orientation, il conserve cependant en lui son désir de voyager. Il visite les grandes villes d'Afrique du Nord en 1934, puis parcourt le Canada durant quelques mois en 1939, de la Gaspésie aux Rocheuses[57]. De sa rencontre avec deux trappeurs « alliant une bonhomie et une morosité agressive[58] », il tire un roman, La Framboise et Bellehumeur. Puis il visite l'Afrique, précisément le Sénégal, la Guinée, le Soudan (1947) et le Niger[59], quelques années plus tard (1954). De son voyage en Guinée naît Fatou Cisse, un roman sur la condition des femmes en Afrique Noire[60] que Leopold Senghor salue comme une œuvre majeure[réf. nécessaire]. Il part également en Suède en 1945, et au Mexique en 1960. Mais il reste avant tout séduit par ce Canada sauvage qui le ramène à ses propres fondements : la forêt, le fleuve, mais aussi les bêtes libres[61].

[modifier] Les romans-poèmes

Les romans-poèmes (Forêt voisine, la Dernière Harde, la Forêt perdue) que Maurice Genevoix écrit aux Vernelles sont un des traits les plus singuliers de son œuvre où il manifeste son talent poétique[62].

La Loire coule dans l'œuvre entière de Maurice genevoix
La Loire coule dans l'œuvre entière de Maurice genevoix

Dans une interview relative à la Forêt perdue[63], il reconnaît que cette poésie convole avec la magie. Certains critiques considèrent ces romans-poèmes, qui accordent une grande part à la description de la vie animale et à la chasse, comme des romans spécialisés[64]. La Dernière Harde, pourtant dénué de péripéties mais touchant comme la Forêt perdue à une certaine grandeur épique, est considéré par certains écrivains comme le meilleur roman de Maurice Genevoix[65].

Le songe n'est jamais loin dans cette partie de l'œuvre[66]. « L'histoire que voici, je l'ai rêvée à partir d'un mot », prévient-il en préface de la Forêt perdue. Les décors aquatiques de la Loire[67], présents dans plusieurs autres romans, invitent de même volontiers au rêve.

Maurice Genevoix fera partie des premiers comités de la Société des poètes et artistes de France à la fin des années 1950 et au début des années 1960.

[modifier] Les thèmes

[modifier] L'enfance

Le Chastaing, l'un des sites privilégiés de son enfance
Le Chastaing, l'un des sites privilégiés de son enfance

Maurice Genevoix est marqué par son enfance où il trouve une source d'inspiration inépuisable[68] : « Il suffit que j'y songe encore pour retrouver une très lointaine ivresse : de joie de vivre, d'augmentation de l'être, de capiteux et éternel printemps. Et comment me tromper à ce délicieux vertige ? C'est l'enfance[69] ! ». C'est de l'enfance qu'il se réclame[70], la comparant à une plaque hypersensible[71].

Rares sont ses romans qui ne font pas directement référence à sa propre enfance. Rémi des Rauches (1922) puis la Boîte à pêche (1926), remettent à jour des souvenirs d'enfance parsemés de lieux-dits où il aimait pêcher, comme la Ronce, le Chastaing ou l'Herbe Verte. Les Compagnons de l'Aubépin (1938) rapporte le séjour au bord de l'eau d'un groupe de jeunes garçons « dépositaires du chevaleresque[72]. » Dans L'Aventure est en nous, se retrouve, sous les traits de François Montserrat, le lycéen Genevoix, vif et frondeur. Mais c'est aussi dans les derniers écrits (Trente Mille jours, Jeux de glaces) que se révèlent les peintures les plus fidèles de son enfance. L'amitié, que dès la petite enfance, il accorde volontiers à ses proches, est présente d'un bout à l'autre de son œuvre, du Porchon de Sous Verdun (1916) au d'Aubel de Un Jour (1976)[73].

[modifier] La mort

Il fait une première expérience de la mort à quatre ans, durant l'hiver 1894, alors qu'il contracte le croup et n'en réchappe que de peu. La mort continuera de hanter l'ensemble de son œuvre[74]. À neuf ans, il voit pour la première fois « couler le sang[75] », le sentant refroidir et se figer autour de sa jambe brisée qu'il s'agit de guérir dans l'échaudoir d'un boucher. « Une médication de Bantou », lâchera-t-il l'année précédant sa mort[76]. À douze ans, la perte de sa mère le précipite dans la révélation des réalités de la mort.

Mais c'est au front qu'il la côtoie sous sa forme la plus effroyable. Il y fera l'expérience de ce « vide glacial[77] » que laisse à ses côtés le compagnon fauché dans sa course, et qui ne cessera jamais de le poursuivre. Un épisode qu'il remettra notamment en scène dans la Dernière Harde où le Cerf rouge, fuyant avec sa mère sous les balles des chasseurs, sent à son tour contre lui ce même « vide glacial, extraordinairement profond, qui le suivait dans son élan[78] Il publie en 1972 un essai sur ce thème, La Mort de près, s'agissant d'une mort dont il s'attache à dépeindre la fréquentation quotidienne au cours de la guerre. Là encore, il se pose en simple témoin[79].

[modifier] La nature

La forêt chez Maurice Genevoix : une source inépuisable de poésie
La forêt chez Maurice Genevoix : une source inépuisable de poésie

Tous les romans de Maurice Genevoix sont un hymne à la vie[80] où il évoque notamment une complicité à la vie animale[81]. Qualifié parfois de naturaliste lyrique[82], il évite cependant l'excès de style, la profusion de sentiment, et s'en tient à la poésie des harmonies naturelles[83]. Son travail est lié à son aptitude à capter et exprimer les sensations du fond de l'être, y compris dans sa nature la plus proche de l'animal[84], et à se mettre parfois à la place, par des procédés littéraires relevant de l'anthropomorphisme, d'un autre vivant, d'un cerf ou d'un chat[85]. »

Le procès de Renart (enluminure du XVIe siècle)
Le procès de Renart (enluminure du XVIe siècle)

La puissance évocatrice de son œuvre réside dans sa capacité à capter puis restituer ses perceptions sensorielles. La complicité avec l'animal trouve son apogée dans le Le Roman de Renard, dont le héros se bat également pour un irrépressible besoin de liberté, et dont la qualité de l'écriture évoque La Dernière Harde[86]. Genevoix s'affirme alors avec Louis Pergaud comme l'un des meilleurs écrivains animaliers[87].

Bien que ses romans s'y réfèrent, il se défend d'aimer la chasse[88]. La guerre lui en a ôté le goût, qu'il reconnaît avoir eu auparavant[89]. Il y retrouve son propre goût de la quête, très présent dans Raboliot, mais il réprime ce qui s'apparente à la tuerie, qu'incarne le Grenou de La Dernière Harde.

[modifier] La mémoire

Maurice Genevoix reste pour une bonne part de son œuvre le chantre de la mémoire. Les mots qu'ils choisit célèbrent son souci de mémoriser puis de témoigner, tel le titre donné à l'un de ses Bestiaires, qualifié de Bestiaire sans oubli[90]. Au service de cette mémoire, il saura conserver de nombreuses traces de son enfance, notamment ses cahiers scolaires, et gardera les feuillets qui jalonneront la composition de ses romans. L'homme est à ses yeux « comptable de ce qu'il est en mesure de transmettre »[91]. Cette mémoire lui est un instrument d'investigation qu'il met au service de ses camarades de guerre, mais également afin de perpétuer les scènes de son enfance.

[modifier] Les influences littéraires

[modifier] Lectures d'enfance et d'adolescence

L'enfant Genevoix reste indifférent au Sans famille d'Hector Malot, de même qu'à Jules Verne et la Comtesse de Ségur[réf. nécessaire]. Il s'avouera davantage marqué par l'Enfant des bois, d'Élie Berthet, qui l'invitera à de premières rêveries, puis par Le Livre de la jungle de Kipling dont il restera marqué[92] et qui, bien plus tard, l'invitera au voyage[93]. Adolescent, le besoin d'écrire se manifeste sous la forme de premiers poèmes. Il découvre tout Daudet, puis tout Balzac, qu'il lit avec avidité[94]. Il découvre également Stendhal, Tolstoï[95] et Flaubert. Maurice Genevoix admire sa capacité à s'investir dans ses propres personnages. Devenu Normalien, il étudie Maupassant, qu'il apprécie pour la simplicité de son écriture, son honnêteté et son naturel[réf. nécessaire]. Mais si l'on retrouve l'ombre de Maupassant chez Genevoix, c'est à n'en pas douter sous un jour « moins amer, plus humain[96] ».

Au lycée Potier d'Orléans, il a pour professeur de lettres Émile Moselly (Émile Chenin de son vrai nom), auteur de Jean des Brebis, qui reçut le prix Goncourt en 1907. Celui-ci adressera à l'auteur frais émoulu de Sous Verdun une lettre émouvante datée du 28 mai 1916[97] : « Je désirerais savoir si l'auteur de Sous Verdun et le petit Genevoix, l'élève intelligent et vif que j'ai eu comme élève à Orléans, ne sont qu'une seule et même personne. Dans ce cas, permettez-moi d'embrasser tendrement et fortement le lieutenant Genevoix pour l'âme vaillante qu'il me révèle. Permettez-moi surtout de dire au Normalien Genevoix, qu'il est déjà un grand artiste, de la race des beaux écrivains, et que son maître un jour sera très fier de lui. »

[modifier] Lectures universitaires

Doté d'une solide formation littéraire, Maurice Genevoix n'en préserve pas moins sa liberté d'écrivain. Conscient des limites de son art, il évite les controverses littéraires[98]. Il se tient en retrait de la psychanalyse et raille volontiers les critiques qui croient déceler chez lui les clés de l'écriture de certains de ses romans.

Il conduit son existence d'Académicien en dehors des chapelles littéraires[99] », peu sensible aux thèses générales[100] ». Dans Un Jour, Genevoix cite Thoreau : « Nous savons plus que nous n'assimilons[101] ».

[modifier] Le style

La volonté de témoigner accompagne les récits de Maurice Genevoix, où il relate les faits d'histoire dans leur exactitude objective, mais également dans ses romans-poèmes, où il s'attache à dépeindre les sentiments qui l'unissent à la nature. Il cède volontiers aux élans de la poésie, qu'il juge la mieux apte à faire apparaître les choses dans leur réalité première. Écrire, c'est à ses yeux livrer à autrui ce que l'on croit avoir en soi de plus précieux et de plus rare. Ainsi est-il conscient de sa singularité, de sa façon propre de percevoir et de sentir. Il revendique le don de création et raille les écrivains cédant aux tentations de la virtuosité. Il s'attache à voir les choses dans la fraîcheur de leur création[102]. Il fut il est vrai, dès sa plus tendre enfance, initié par les « simples ». Ainsi dira-t-il de Daguet, un valet piqueux, qui deviendra La Futaie dans la Dernière Harde, puis La Brisée dans la Forêt perdue, qu'il lui a appris « à lire sur la feuille morte, dans la coulée de glaise, sur la grève du ru forestier ». Il en conservera à jamais le sens des signes[103], qu'il relève partout au cours de ses promenades[104].

Le mot est sûr et simple[105]. Ses manuscrits sont peu raturés. « Mais cela ne prouve qu'une chose, précise-t-il : c'est que je ne fixe la phrase, noir sur blanc, qu'après l'avoir élaborée mentalement, orientée, affermie, retouchée. Les ratures, les corrections, ne sont guère qu'une dernière toilette : comme on lime ou polit les bavures, après la fonte[106]. » Un lyrisme pudique[107], dominé et serein[108], anime continuement le texte. La richesse du vocabulaire, qui intègre volontiers des termes régionaux ou de l'ancien Français, contribue à renforcer le charme de l'écriture. Maurice genevoix a la passion des mots exacts[109]. On lui reprochera pourtant parfois une virtuosité sémantique, un excès verbal qu'il reconnaitra lui-même dans certains de ses romans, notamment à propos des dernières pages de Sanglar[110]. C'est cependant par la précision du vocabulaire, qui permet de témoigner sans trahir, que Genevoix entend assurer le rôle de témoin qu'il s'est assigné. Au reste, il se garde d'en abuser. Il lui eût été aisé, dans ses romans du Moyen-Âge (Le Roman de Renard et La Forêt perdue) d'y recourir abondamment, mais il a préféré l'exactitude de la narration à la magie des mots.

[modifier] Musée Maurice Genevoix

Maison Maurice Genevoix, près de l'église de Saint-Denis de l'Hôtel
Maison Maurice Genevoix, près de l'église de Saint-Denis de l'Hôtel
Image:Enseigne maison Maurice Genevoix 034-2.jpg
Enseigne de la Maison Maurice Genevoix

Son domicile de Saint-Denis-de-l'Hôtel, les Vernelles, reste une demeure familiale à l'écart du village. Sur la place de l'église (Place du Cloître), une vieille maison vigneronne a été transformée en musée. L'entrée en est libre et assurée les samedi, dimanche et jours fériés, de 10 h à 12 h, et de 14 h à 18 h.

Promenade Maurice Genevoix, le long du Chastaing
Promenade Maurice Genevoix, le long du Chastaing

Une exposition permanente sur l'écrivain s'appuie sur la présentation de panneaux thématiques abondamment illustrés et nommés comme suit, dans l'ordre d'une visite en sept étapes : (1) l'Enfance, (2) la Guerre, (3) l'Écrivain, (4) Les Vernelles, (5) le Val de Loire et la Sologne, (6) l'Académicien français, et (7) un Univers enchanté. Des expositions temporaires sont présentées au premier étage. Une extension de la salle d'exposition est prévue.

À Saint-Denis-de-l'Hôtel, une promenade dite Promenade Maurice Genevoix a été aménagée le long du Chastaing en mémoire de l'écrivain.

[modifier] Adaptations cinématographiques ou télévisées

Plusieurs romans de Maurice Genevoix ont été portés au grand ou au petit écran.

  • Raboliot (1945), de Jacques Daroy, avec Julien Bertaud dans le rôle du braconnier, Blanchette Brunoy et Lise Delamare.
  • Raboliot (1972), film télévisé de Jean-Marie Coldefy, avec Pierre Rousseau dans le rôle principal, Christian Bouillette et François Dyrek.
  • La Loire, Agnès et les garçons (1973). ORTF Lille.
  • Vaincre à Olympie (1977), film télévisé réalisé par Michel Subiela et produit par Antenne 2, avec Jean Marais, Thierry Dufour et Claude Brosset.
  • Marcheloup (1981), film télévisé produit par Antenne 2.
  • Lorelei (1981), film télévisé produit par Antenne 2.
  • Raboliot (2007), film télévisé de Jean-Daniel Verhaeghe, avec Thierry Frémont dans le rôle principal, Thierry Gibault, Aurélie Bargeme et Julie Voisin.

[modifier] Biographies et études

  • Luc Marcy (1974) - Les bestiaires de Maurice Genevoix. Thèse de Doctorat Vétérinaire. Université Paul Sabatier.
  • A. Krieger (1974) - L'expression de la vie dans l'œuvre de Maurice Genevoix. Université de Strasbourg II.
  • Gaston Pouillot (1988) - Maurice Genevoix et Châteauneuf-sur-Loire. CRDP d'Orléans.
  • Claude Imberti (1993) - Genevoix a bâtons rompus. Éditions Paradigme.
  • Benoît Hérique (1998) - Le Canada dans l'œuvre de Maurice Genevoix : sources, thèmes, langages.
  • Sylvie Genevoix (2001) - Maurice Genevoix. La maison de mon père. Éditions Christian Pirot.

[modifier] Production littéraire exhaustive

[modifier] Romans et récits

Les œuvres de Maurice Genevoix ont été éditées chez Flammarion, Le Livre Contemporain, Plon, Le Seuil, Grasset, Les Étincelles, Gallimard, Bibliothèque des arts.

  • Sous Verdun, août-octobre 1914 (1916), édition originale (Coll. Mémoires et récits de guerre), Paris, Hachette.
  • Nuits de guerre (Hauts de Meuse) (1917), édition originale, Paris, Flammarion.
  • Au seuil des guitounes (1918), édition originale, Paris, Flammarion.
  • Jeanne Robelin (1920), édition originale, Paris, Flammarion.
  • La Boue (1921), édition originale, Paris, Flammarion.
  • Rémi des Rauches (1922), édition originale, Paris, Garnier-Flammarion, réédité en 1993 par Flammarion.
  • Les Éparges[111] (1923), collection originale, Paris, Flammarion, réédité dans la collection Points Romans par Le Seuil.
  • Euthymos, vainqueur olymique (1924), édition originale, Paris, Flammarion ; nouvelle version sous le titre Vaincre à Olympie (Coll. Roman), Paris, Le livre Contemporain (1960).
  • La Joie (1924), édition originale, Paris, Flammarion.
  • Raboliot (1925), édition originale, Paris, Éditions Grasset & Fasquelle|Grasset (Prix Goncourt).
  • La Boîte à Pêche (1926), Paris, Éditions Grasset & Fasquelle|Grasset.
  • Les Mains vides (1928), édition originale, Paris, Grasset-Seuil
  • Cyrille (1929), édition originale, Paris, Flammarion, réédité sous le titre La maison du Mesnil par Le Seuil.
  • L'Assassin (1930), édition originale, Paris, Flammarion.
  • Forêt voisine (1931), édition originale, Eaux-fortes, Paris, Société de Saint-Eloy ; réédité en 1933 par Flammarion.
  • H.O.E. (1931), édition originale (collection des Témoignages de combattants français, 8e livre), Paris, Les Étincelles.
  • Rroû (1931), édition originale, Paris, Flammarion.
  • Hommage à Charles Péguy, par Marcel Abraham, Maurice Genevoix et autres, Paris, Gallimard.
  • Gai-l'amour (1932), édition originale, Paris, Flammarion ; réuni sous le titre Deux fauves (1973) par les éditions Plon.
  • Marcheloup (1934), (Un homme et sa vie, tome I), édition originale, Paris, Flammarion.
  • Tête baissée (1935) (Un homme et sa vie, tome II), édition originale, Paris, Flammarion.
  • Bernard (1938) (Un homme et sa vie, tome III), [112] édition originale, Paris, Flammarion.
  • Le Jardin dans l'île (1936), édition originale, Paris, Flammarion.
  • Les Compagnons de l'Aubépin (1938), Livre de lecture courante, Édition originale, Paris, Hachette, réédité en 1950 chez Flammarion.
  • La Dernière Harde (1938), édition originale, Paris, Flammarion ; réédité en 1988 par Garnier-Flammarion.
  • L'Hirondelle qui fit le printemps (1941), édition originale, Paris, Flammarion.
  • La Framboise et Bellehumeur (1942), édition originale, Paris, Flammarion.
  • Canada (1943) Flammarion.
  • Eva Charlebois[113] (1944), édition originale, Paris, Flammarion.
  • Sanglar (1946), édition originale, Paris, Flammarion, Plon ; réédité sous le titre La Motte rouge en 1979 par Le Seuil.
  • L'Écureuil du Bois-Bourru (1947), édition originale, Paris, Flammarion.
  • 63° 30 (1947), nouvelle dans France-Illustration littéraire et théâtrale, n° 7, sept. 1947, Paris.
  • Afrique blanche, Afrique noire (1949), édition originale, Paris, Flammarion.
  • L'Aventure est en nous (1952) Flammarion
  • Fatou Cissé (1954) Flammarion
  • Vlaminck (1954) Flammarion
  • Le Roman de Renard (1958) Plon (Réédité en 1991 par Garnier-Flammarion)
  • Route de l'aventure (1959) Plon
  • Mon ami l'écureuil (1959) Bias
  • Au Cadran de mon clocher (1960) Plon
  • Jeux de glaces (1961) Wesmael-Charlier
  • Les Deux Lutins (1961) Casterman
  • La Loire, Agnès et les garçons (1962) Plon
  • Derrière les collines (1963) Plon
  • Beau François (1965) Plon
  • André Maurois (1965). Livres de France. Revue Littéraire Mensuelle. Juin-Juillet 1965, p. 2-5.
  • Caillard (1965) Bibliothèque des Arts
  • La Forêt perdue (1967) Plon
  • Images pour un jardin sans murs (1967) Plon (Réédité en 1968 sous le titre Le Jardin dans l'île, Jardin sans murs par Plon)
  • Tendre bestiaire (1969) Plon
  • Bestiaire enchanté (1969) Plon
  • Bestiaire sans oubli (1971) Plon (Ces trois bestiaires ont été réunis par Plon en 1972 dans une édition illustrés par l'auteur)
  • La Grèce de Caramanlis (1972) Plon
  • La Mort de près (1972) Plon
  • La Perpétuité (1974) Julliard
  • Un Jour (1976) Seuil
  • Loreleï (1978) Seuil
  • Trente mille jours (1980) Seuil. Autobiographie.
  • L'Enfant et le château (1980) Ed. d'Art J.Danon
  • La Chèvre aux loups (1996, publié à titre posthume) Gautier-Languereau. Ce roman fait partie de la listedes œuvres de littérature de jeunesse officiellement recommandées par le Ministère de l'Éducation Nationale, dans la catégorie Romans et Récits illustrés.

[modifier] Discours

  • 1934. Lycée Lakanal. Discours prononcé par Maurice Genevoix le 13 juillet 1934.
  • 1947. Discours de réception à l’Académie française prononcé par Maurice Genevoix le 13 novembre 1947 et réponse d’André Chaumeix. Institut de France. Imprimerie Firmin-Didot.
  • 1953. Discours prononcé dans la séance publique tenue par l’Académie française pour la réception de M. le Maréchel Juin, le 25 juin 1953. Institut de France. Publications 1953-15.
  • 1958. Discours. Pose d’une plaque sur la maison de Claude Farrère à Erromardie (Saint-Jean-de-Luz), le 3 septembre 1958. Institut de France. Publications 1958-16. Imprimerie Firmin-Didot.
  • 1958. Discours sur les prix littéraires. Séance publique annuelle, 18 décembre 1958. Institut de France. Publications 1958-34. Imprimerie Firmin-Didot.
  • 1959. Discours sur les prix littéraires. Séance publique annuelle, 17 décembre 1959. Institut de France. Publications 1959-25. Imprimerie Firmin-Didot.
  • 1958, 1959, 1960, 1961, 1963, 1964, 1965, 1966, 1967, 1968, 1969, 1970, 1971, 1972. Discours sur les prix littéraires. Séance publique annuelle. Institut de France. Imprimerie Firmin-Didot.
  • 1967. Discours pour l’inauguration du mémorial de Verdun. 17 septembre 1967.
  • 1968. Discours prononcé à la Butte Chaumont. 18 juillet 1968.

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Gaston Pouillot (1998). Châteauneuf sur Loire, jadis et naguère. Maury Imprimeur, p. 108.
  2. Francine Danin (1990). Maurice Genevoix, romancier de la mort ? Journal de la Sologne, p. 8-11.
  3. Michel Déon (1980). Discours prononcé à l'occasion de la mort de M. Maurice Genevoix. Séance du jeudi 25 septembre 1980.
  4. Jean-Luc Wauthier (1979). Maurice Genevoix : une rose pour l'hiver. Extrait de la Revue Générale, n°11, novembre 1979, p. 14.
  5. Claudine Boulouque(1990). Maurice Genevoix et le métier d'écrivain 1890-1980. Catalogue de l'exposition à la Bibliothèque historique de la ville de Paris, 12 décembre 1990 - 9 février 1991. Direction des Affaires Culturelles, Paris. p. 85-91.
  6. Jean Dérens (1990). Préface. in : Maurice Genevoix 1890-1980. Bibliothèque historique de la ville de Paris, p. 7.
  7. Albine Novarino (2000). Le choix du versant du soleil : préface à Trente mille jours. Editions Omnibus, p. XI.
  8. Sylvie Genevoix (2004). Avant-propos de famille. Val de Loire, terre des hommes. Editions Christian Pirot
  9. Hélène Carrère d'Encausse (2001). Inauguration de l'auditorium Maurice Genevoix à Orléans. Discours prononcé le 4 mars 2001.
  10. Michel Déon (1982). Réponse de Michel Déon au discours de M. Jacques de Bourbon Busset. Discours prononcé dans la séance publique le 28 janvier 1982. Paris, Palais de l'Institut.
  11. Gaston Pouillot (1998). op. cit. p. 69.
  12. Anne Patzerkovsky (1991). Images pour un Genevoix sans murs : les pérégrinations du romancier hors de France. In : Maurice Genevoix 1890-1980. Bibliothèque historique de la Ville de Paris.
  13. Association Maurice Genevoix (1998). Itinéraire d'un homme libre, Maurice Genevoix (1890-1980). Hôtel de ville, Saint-Denis de l'Hôtel. p. 5.
  14. Jacques de Bourbon Musset (1982). Discours de réception de M. Jacques de Bourbon Busset. Discours prononcé dans la séance publique le jeudi 28 janvier 1982. Paris, Palais de l'Institut.
  15. Association Maurice Genevoix (1998). op. cit. p. 7.
  16. Jacques Jaubert (1979). Maurice Genevoix s'explique. Lire Magazine, juin 1979. p. 26.
  17. Jean-Jacques Becker. Du témoignage à l'histoire. Préface à Ceux de 14. Editions Omnibus, 2000
  18. Christian Melchior-Bonnet (1961). Maurice Genevoix. Livres de France - Revue littéraire mensuelle. 12e année, n° 2, p. 2.
  19. Association Maurice Genevoix (1998). op. cit.p. 10
  20. Jean-Jacques Becker. Du témoignage à l'histoire. Préface à Ceux de 14. Editions Omnibus, 2000
  21. Jean-Jacques Becker. Du témoignage à l'histoire. Préface à Ceux de 14. Editions Omnibus, 2000
  22. Claudine Boulouque (1990). op.cit. p. 30.
  23. Lettre du docteur Lagarrigue : « Je suis navré de vous savoir si grièvement touché. Mon pauvre vieux, c'est avec une émotion profonde que je vous ai vu, accablé de fatigue et j'oserais dire de « gloire », sur cette poussette incommode qui vous amenait à Morilly. Je n'ai pensé qu'à vous expédier au plus vite à Verdun, car votre pâleur m'inquiétait beaucoup. Je suis navré certes, mais rassuré maintenant ; je craignais le pire, et l'absence de nouvelles m'impressionnait péniblement. »
  24. Michel Déon (1980). op. cit.
  25. Michel Déon (1982). op. cit.
  26. Association Maurice Genevoix (1998). op. cit. p. 13.
  27. Mairie de Paris (1991). Les Vernelles. In : op. cit. p. 93-94.
  28. Association Maurice Genevoix (1998). op. cit. p. 19.
  29. Association Maurice Genevoix (1998). op. cit. p. 20.
  30. Association Maurice Genevoix (1998). op. cit. p. 26.
  31. Hélène Carrère d'Encausse (2001). Inauguration de l'auditorium Maurice Genevoix à Orléans. Discours prononcé le 4 mars 2001.
  32. Jacques de Bourbon Musset (1982). op. cit.
  33. Jacques Jaubert (1979). op. cit. p. 33.
  34. Hélène Carrère d'Encausse (2001). Inauguration de l'auditorium Maurice Genevoix à Orléans. Discours prononcé le 4 mars 2001
  35. Jean Dérens (1990). Préface. Maurice Genevoix 1890-1980. Bibliothèque historique de la ville de Paris, p. 7.
  36. Association Maurice Genevoix (1998). op. cit. p. 29.
  37. Christian Melchior-Bonnet (1961). op. cit. p. 2. ; Michel Déon (1980). op. cit.
  38. Christian Melchior-Bonnet (1961). op. cit. p. 2.
  39. Jean-Luc Wauthier (1979). op. cit. p. 16.
  40. Jean-Paul Grossin (1990). A bâtons rompus avec Francine Danin. Journal de la Sologne. p. 12-16.
  41. Michel Déon (1982). op. cit.
  42. Norton Cru. Témoins.
  43. Paul Souday. Article publié en 1916, dans Le Temps
  44. Maurice Genevoix (1960). Jeux de glaces. op. cit.p. 336.
  45. Claudine Boulouque (1990). op. cit. p. 34.
  46. Claudine Boulouque (1990). op. cit. p. 34.
  47. Jacques Jaubert (1979). op. cit. p. 26.
  48. Albine Novarino (2000). op. cit. p. 4.
  49. Claude Lafaye (1990). Maurice Genevoix et l'Histoire. Passerelle Lettres et Arts, 10-11.
  50. Jean-Jacques Becker. Du témoignage à l'histoire. Préface à Ceux de 14. Éditions Omnibus, 2000
  51. Michel Déon (1980). op. cit. ; Hervé Bazin (1969). Portrait d'un enchanteur. Les Nouvelles Littéraires 13 mars 1969 ; Jacques de Bourbon Busset (1982). op. cit.
  52. Jean-Paul Grossin (1990). À bâtons rompus avec Francine Danin. Journal de la Sologne, p. 12-16.
  53. Association Maurice Genevoix (1998). op. cit. p. 13.
  54. Jacques de Bourbon Busset (1982). op. cit.
  55. André Dulière (1959). Maurice Genevoix, poète de la Forêt. In : Rencontres avec la Gloire. Imprimerie Duculot-Roulin.
  56. Maurice Druon dira au contraire que l'œuvre de Genevoix est une « réponse à tout ». Source : Association Maurice Genevoix (1998). op. cit. p. 1.
  57. Léonce Peillard (1957). Maurice Genevoix. Les écrivains contemporains. N° 29., p. 5.
  58. Anne Patzerkovsky (1991). Images pour un Genevoix sans murs : les pérégrinations du romancier hors de France. Maurice Genevoix 1890-1980. Bibliothèque historique de la Ville de Paris.
  59. Association Maurice Genevoix (1998). op. cit. p. 20.
  60. Léonce Peillard (1957). op. cit. p. 5.
  61. André Dulière (1959). Maurice Genevoix, poète de la Forêt. Rencontres avec la Gloire. Imprimerie Duculot-Roulin.</
  62. Roger Secrétain (1977). Maurice Genevoix et les secrets de la nature. Ceux qui ont éclairé nos chemins. p. 153.
  63. Maurice Genevoix (1971). La Forêt perdue. Bibliothèque du Club de la Femme, éditions Rombaldi, 1971.
  64. Jean-Paul Grossin (1990). A bâtons rompus avec Francine Danin. Journal de la Sologne, p. 12-16.
  65. Maurice Schumann (1987). Discours de Maurice Schumann, Membre de l'Académie Française, le 6 avril 1987, à Châteauneuf-sur-Loire. ; Roger Secrétain (1977). Maurice Genevoix et les secrets de la nature. Ceux qui ont éclairé nos chemins. p. 149. ; André Dulière, 1959. Maurice Genevoix, poète de la Forêt. Rencontres avec la Gloire. Imprimerie Duculot-Roulin ; Christian Melchior-Bonnet (1961). op. cit. p. 5.
  66. Jean-Luc Wauthier (1979). op. cit. p. 13.
  67. À propos de la Loire. Dialogue radiophonique entre Maurice Bedel et Maurice Genevoix. Les Cahiers de Radio-Paris (1936), p. 532.
  68. Gaston Pouillot (1998). op. cit. p. 108.
  69. Maurice Genevoix (1960). Jeux de glaces. op. cit. p. 811.
  70. Maurice Genevoix (1960). Jeux de glaces. op. cit. p. 812.
  71. Jacques Jaubert (1979). op. cit. p. 33.
  72. Roger Secrétain (1977). Maurice Genevoix et les secrets de la nature. Ceux qui ont éclairé nos chemins. p. 148
  73. Jean-Luc Wauthier (1979). op. cit. p. 21.
  74. Francine Danin (1990). Maurice Genevoix, romancier de la mort ? Journal de la Sologne. p. 8-11.
  75. Maurice Genevoix (1972). La Mort de près. Ed. Omnibus, 2000. p. 1016.
  76. Jacques Jaubert (1979). op. cit. p. 33.
  77. Maurice Schumann (1987). op. cit.
  78. Maurice Genevoix (1938). La Dernière Harde. chapitre II.
  79. Que l'on n'attende pas de moi des méditations sur la mort que je laisse au gré de chacun, pas davantage de révélations aux frontières d'un passage sans retour, rien d'autre qu'une narration, un récit scrupuleux des faits qui m'ont conduit à frôler cette frontière jusqu'au seuil de l'inconnu, et peut-être un peu au-delà. »
  80. Jean-Paul Grossin (1990). A bâtons rompus avec Francine Danin. Journal de la Sologne, p. 12-16.
  81. Joseph Kessel (1972). Maurice Genevoix entre Seine et Loire. Des Hommes. Gallimard.
  82. Hervé Bazin (1969). Portrait d'un enchanteur. Les Nouvelles Littéraires 13 mars 1969.
  83. Joseph Kessel (1972). op. cit.
  84. Gilbert Sigaux (1970). Préface de Raboliot. Cercle du Bibliophile. p. 14.
  85. Jacques Jaubert (1979). op. cit. p. 27.
  86. Roger Secrétain (1977). op. cit. p. 150.
  87. Hervé Bazin (1969). Portrait d'un enchanteur. Les Nouvelles Littéraires. 13 mars 1969.
  88. Maurice Genevoix (1971). Le Roman de Renard. Interview en préface de l'ouvrage aux éditions Rombaldi, 1971.
  89. Jacques Jaubert (1979). op. cit. p. 27.
  90. Jean-Luc Wauthier (1979). op. cit. p. 16.
  91. Maurice Genevoix (1972). La Mort de près. op. cit. p. 1013.
  92. Jean-Paul Grossin (1990). op. cit. p. 12-16.
  93. Anne Patzerkovsky (1991). Images pour un Genevoix sans murs : les pérégrinations du romancier hors de France. Maurice Genevoix 1890-1980. Bibliothèque historique de la Ville de Paris.
  94. André Dulière (1959). op. cit.
  95. Genevoix n'ignore pas que Tolstoï a également côtoyé la guerre, ayant servi dans l'armée du Caucase et s'y étant battu.
  96. Christian Melchior-Bonnet (1961). op. cit. p. 2.
  97. Cette lettre est présentée au Musée Maurice Genevoix
  98. Joseph Kessel (1972). op. cit.
  99. Christian Melchior-Bonnet (1961). op. cit. p. 2.
  100. Michel Déon (1980). op. cit.
  101. Maurice Genevoix (1976). Un Jour. Ed. Seuil, 1976. p. 81.
  102. Joseph Kessel (1972). op. cit.
  103. Jean-Luc Wauthier (1979). op. cit. p. 19.
  104. Maurice Genevoix (1976). Un Jour. op. cit. p. 75.
  105. Michel Déon (1982). op. cit.
  106. Maurice Genevoix (1938). Interview en préface de La Dernière Harde, Bibliothèque du Club de la Femme, Éditions Rombaldi, 1967
  107. Michel Déon (1980). op. cit.
  108. Gilbert Sigaux, 1970. Préface de Raboliot. Cercle du Bibliophile. p. 15.
  109. Michel Déon (1980). op. cit.
  110. Jacques Jaubert (1979). op. cit. p. 22.
  111. Les cinq volumes de ces récits de guerre ont été réédités sous le titre Ceux de 14 en 1950 par Flammarion avec la dédicace suivante : « À mes camarades du 106, en fidélité, à la mémoire des morts et au passé des survivants. »
  112. Les trois tomes ont été réunis sous le titre Marcheloup, un homme et sa vie en 1992 par Christian de Bartillat
  113. réuni avec La Framboise et Bellehumeur, ainsi que troi nouvelles plus courtes (Le Lac Fou, Le Couguar de Tonquin Valley, et Le Nid du Condor) sous le titre Je verrai si tu veux les pays de la neige en 1980 par Flammarion


Précédé par
Joseph de Pesquidoux
Fauteuil 34 de l’Académie française
1946-1980
Suivi par
Jacques de Bourbon Busset