Étienne Gilson

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Étienne Gilson
Philosophe occidental
Philosophie contemporaine
Naissance : 13 Juin 1884, à Paris
Décès : 19 septembre 1978
École/tradition : Scolastique, thomisme
Principaux intérêts : Métaphysique, Histoire de la philosophie
Influencé par : Aristote, Pères de l'Eglise, Augustin d'Hippone, Thomas d'Aquin
A influencé : Jacques Maritain, Vatican II

Étienne Gilson, né le 13 juin 1884 à Paris et mort le 19 septembre 1978 à Cravant (Yonne), est un philosophe et historien français, qui fut notamment professeur à la Sorbonne, à Harvard, au Collège de France et membre de l'Académie française. Il est également Grand officier de la Légion d'honneur et possède la Croix de guerre 1914-1918.

Spécialiste en histoire de la philosophie médiévale, ses ouvrages sont des apports majeurs dans l'analyse historique de la philosophie. Sur le terrain proprement dit de la philosophie, il défend le réalisme philosophique en s'appuyant sur l'oeuvre de Thomas d'Aquin.

Sommaire

[modifier] Sa vie

Il fait ses études au Petit Séminaire de Notre-Dame-des-Champs. Il est l'élève de Lévy-Bruhl, le disciple d'Auguste Comte, qui lui fit lire Saint-Thomas d'Aquin, et fut également l'élève de Bergson. En 1913, il soutint sa thèse de doctorat sur La Liberté chez Descartes et la théologie.

Étienne Gilson enseigne l'histoire de la philosophie médiévale de 1921 à 1932 à la Sorbonne, où il a auparavant fait ses études, avant d'occuper la chaire de philosophie médiévale au Collège de France. En 1929, il participe à la fondation de l'Institut pontifical d'études médiévale de Toronto au Canada. Bien qu'étant à l'origine spécialiste d'histoire de la philosophie, il est également l'un des leaders du mouvement néo-thomiste catholique romain. Sa rencontre avec le libraire Joseph Vrin est à l'origine de la création des éditions Vrin.

Il est élu membre de l'Académie française le 24 octobre 1946, en même temps que Maurice Genevoix ; il y remplace Abel Hermant, toujours en vie mais radié de l'Académie pour faits de collaboration. Ainsi, quand il est reçu le 29 mai 1947 par Louis Pasteur Vallery-Radot, il ne prononce pas dans son discours l'hommage de son prédécesseur.

Il meurt le 19 septembre 1978, à Paris, doyen d'âge de l'Académie française.

[modifier] Son œuvre

Gilson a analysé le thomisme de manière historique. Pour Gilson, le thomisme ne s'identifie pas à la scolastique, mais se construit plutôt contre elle. Gilson a décelé un déclin de la philosophie en une science qui annoncerait le renoncement de l'homme à son droit de juger et de régler la nature, l'homme n'étant plus qu'une simple partie de la nature : feu vert serait alors donné selon lui aux entreprises les plus inconséquentes et les plus désastreuses en matière de société dont seraient victimes les hommes et les institutions humaines. Contre les systèmes philosophiques, Gilson était convaincu que le retour en grâce de la philosophie de Thomas d'Aquin pouvait permettre de sortir de cette zone dangereuse.

Gilson a été un écrivain très prolifique, et ses nombreux écrits d'histoire de la philosophie, essentiellement médiévale, sont beaucoup lus et discutés. Il est universellement reconnu comme un maître dans l'histoire de la pensée médiévale[1].

[modifier] Distinctions

[modifier] Publications

  • La Liberté chez Descartes et la Théologie, Alcan, 1913.
  • Le Thomisme, introduction au système de saint Thomas, Vrin, 1919, 6 éditions (la dernière en 1964)
  • Études de philosophie médiévale, Université de Strasbourg, 1921.
  • La Philosophie au moyen-âge, vol.I : de Scot Erigène à saint Bonaventure, Payot, 1922.
  • La Philosophie au moyen-âge, vol.II : de saint Thomas d’Aquin à Guillaume d’Occam, Payot, 1922.
  • La philosophie de saint Bonaventure, Vrin, 1924.
  • René Descartes. Discours de la méthode, texte et commentaire, Vrin, 1925.
  • Saint Thomas d’Aquin, Gabalda, 1925.
  • Introduction à l’étude de Saint Augustin, Paris, J. Vrin, 1929. (Études de philosophie médiévale ; 11). ISBN 2-7116-2027-1.
  • Études sur le rôle de la pensée médiévale dans la formation du système cartésien, Vrin, 1930. ISBN 2-7116-0285-0
  • L’Esprit de la philosophie médiévale, Vrin, 1932.
  • Les Idées et les Lettres, Vrin, 1932.
  • Pour un ordre catholique, Desclée de Brouwer, 1934.
  • La théologie mystique de saint Bernard, Vrin, 1934.
  • Le réalisme méthodique, Téqui, 1935.
  • Christianisme et philosophie, Vrin, 1936.
  • The Unity of Philosophical Experience, Scribner's, 1937.
  • Héloïse et Abélard, Vrin, 1938.
  • Dante et philosophie, Vrin, 1939.
  • Réalisme thomiste et critique de la connaissance, Vrin, 1939.
  • Théologie et histoire de la spiritualité, Vrin, 1943.
  • Notre démocratie, S.E.R.P., 1947.
  • L’Être et l’essence, Vrin, 1948.
  • Saint Bernard, textes choisis et présentés, Plon, 1949.
  • L’École des Muses, Vrin, 1951.
  • Jean Duns Scot, introduction à ses positions fondamentales, Vrin, 1952.
  • Les Métamorphoses de la cité de Dieu, Vrin, 1952.
  • Peinture et réalité, Vrin, 1958.
  • Le Philosophe et la Théologie, Fayard, 1960.
  • Introduction à la philosophie chrétienne, Vrin, 1960.
  • La Paix de la sagesse, Aquinas, 1960.
  • Trois leçons sur le problème de l’existence de Dieu, Divinitas, 1961.
  • L’Être et Dieu, Revue thomiste, 1962.
  • Introduction aux arts du Beau, Vrin, 1963.
  • Matières et formes, Vrin, 1965.
  • Les Tribulations de Sophie, Vrin, 1967.
  • La société de masse et sa culture, Vrin, 1967.
  • Hommage à Bergson, Vrin, 1967.
  • Linguistique et philosophie, Vrin, 1969.
  • D’Aristote à Darwin et retour, Vrin, 1971.
  • Dante et Béatrice, études dantesques, Vrin, 1974.
  • Saint Thomas moraliste, Vrin, 1974.

[modifier] Notes

  1. Henri Gouhier, Étienne Gilson : trois essais, Vrin, 1993, p.75

[modifier] Liens internes

[modifier] Lien externe


Précédé par
Abel Hermant
Fauteuil 23 de l’Académie française
1946-1978
Suivi par
Henri Gouhier