Diana Rowden

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Diana Rowden (1915-1944) est un agent du service secret britannique Special Operations Executive, section F (française) pendant la Seconde Guerre mondiale. À l'été 1943, elle effectue une mission unique en France, en tant que courrier du réseau ACROBAT, sous le nom de guerre de « Paulette ». Après cinq mois d'action dans le Jura, elle est trahie, arrêtée par les Allemands, déportée et exécutée.

Note : pour accéder à des photographies de Diana Rowden, se reporter au paragraphe Sources et liens externes en fin d'article.

Sommaire

[modifier] Famille

  • Son père : Major Alfred Rowden,
  • Sa mère : Christian, née Maitland-Makgill-Chrichton,
  • Ses frères : 2, Maurice et Kit, plus jeunes.

[modifier] Biographie

[modifier] Jeunesse

1915. Naissance le 31 janvier de Diana Hope Rowden, à Londres.

Peu après la naissance de ses frères, les parents se séparent.

Années 1920. La famille (la mère et les trois enfants) vient s'installer sur la Côte d'Azur et mène une vie insouciante. Les enfants ont une scolarité irrégulière.

La famille rentre en Angleterre et s'installe à Hadlow Down, près de Mayfield, East Sussex. Diana y poursuit sa scolarité à l'internat de la "Manor House School" à Limpsfield, Surrey.

1933. À la fin de sa scolarité, elle retourne avec sa mère en France, dont le soleil lui manque. Elle s’inscrit à la Sorbonne et y étudie le français, l'italien et l'espagnol.

Elle trouve un emploi de journaliste à Paris.

[modifier] Pendant la guerre

1939. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, elle renonce à sa carrière de journaliste et s'inscrit comme bénévole à la Croix-Rouge française.

1940.

  • Au printemps, elle est affectée au Corps anglo-américain des ambulances.
  • Juin. À Dunkerque, elle ne trouve pas de place sur les bateaux pour rentrer en Angleterre. Elle se cache chez des amis et restera ainsi en France pendant un an.

1941.

  • Pendant l’été, grâce à l'aide d'une organisation pour réfugiés, elle rentre en Angleterre, via l’Espagne et le Portugal. Elle cherche, en vain, un poste de journaliste.
  • Septembre. Elle rejoint le WAAF, travaillant au Department of the Chief of Air Staff comme Assistant Section Officer pour des missions de renseignements.

1942.

  • Juillet. Elle est en poste à Moreton-in-Marsh, où elle est promue Section Officer.
  • Elle est remarquée par le Special Operations Executive quand Harry Sporborg, un membre senior de l’équipe SOE, voit son dossier et demande qu’elle devienne sa secrétaire.

1943.

  • Mars. Elle rencontre le Squadron Leader William Simpson, qui travaille à temps partiel pour le SOE, et avec lequel elle s’entretient de son désir de retourner en France et de prendre part à la résistance. Elle reçoit une invitation à un entretien avec un officier SOE de la section F. Le 18, elle est embauchée et commence son entraînement.
Mission en France : elle sera courrier du réseau ACROBAT, dirigé par John Starr « Bob ». Zone : le Jura. Identité de couverture : Juliette Thérèse Rondeau. Nom de guerre : « Paulette ».
  • Juin. Le 9, elle reçoit son ordre de mision. Dans la nuit du 16/17, elle est envoyée en France occupée : un avion la dépose au nord-est d’Angers dans le vallée de la Loire. Deux autres agents l’accompagnent : Noor Inayat Khan et Cecily Lefort. Toutes trois sont réceptionnées par Henri Déricourt, qui est chargé des mouvements aériens pour la section F. Elle poursuit son chemin vers Saint-Amour.
  • Un mois après l’arrivée de Diana Rowden, le chef du réseau, John Starr est arrêté. Rowden et l’opérateur radio John Young « Gabriel » quittent Saint-Amour et trouvent refuge chez les Janier-Dubry, une famille de résistants français, à Clairvaux-les-Lacs, près de Lons-le-Saunier.
  • Novembre. Elle aide l’agent Harry Rée à organiser la destruction (le 5) de l’usine Peugeot de Sochaux, où se fabriquent des pièces de tourelles de chars et de moteurs d’avions. Diana Rowden et Young apprennent par la radio du 64 Baker Street à Londres (siège du SOE) l’arrivée prochaine d’un nouvel agent affecté à ACROBAT, dont le nom de guerre est « Benoît ». Le 18, le nouvel agent se présente, mais en réalité c’est un faux « Benoît » : entre-temps, le vrai « Benoît » (nommé Maugenet) a été arrêté par les Allemands et leur a révélé le but de sa mission, ce qui leur a permis de faire la substitution. Ainsi repérés, Diana Rowden, John Young et la famille Janier-Dubry sont arrêtés le soir même et emmenés à Lons-le-Saunier. Le jour suivant, Diana Rowden est emmenée au 84 Avenue Foch, Paris, le quartier général du Sicherheitsdienst (SD), où elle est interrogée pendant deux semaines avant d’être envoyée à la prison de Fresnes.

1944.

[modifier] Reconnaissance

[modifier] Distinctions

[modifier] Monuments

Son nom est honoré aux monuments suivants :

  • Le Scottish National War Memorial au château d'Edimbourg.
  • Le Runnymede Memorial, Surrey, Angleterre.
  • Le mémorial de Valençay, Indre, France, car Diana Rowden est l'un des 104 agents de la section F du SOE morts pour la France.
  • Le mémorial de la déportation du camp de concentration de Natzweiler-Struthof où elle a été exécutée, et qui est maintenant en territoire français. Une plaque y est dédiée à Diana Rowden et aux trois autres femmes agents du SOE exécutées en même temps qu'elle.

[modifier] Œuvres d'art

  • Brian Stonehouse, agent SOE et peintre, qui a vu Diana Rowden et les trois autres femmes avant leur exécution, les a peintes sur une aquarelle qui est à présent accroché au club de Forces spéciales à Londres.

[modifier] Sources et liens externes

  • Photographies de Diana Rowden sur le site Special Forces Roll of Honour,
  • Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Tallandier, 2008, ISBN : 978-2-84734-329-8 / EAN 13 : 9782847343298. Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre présente la version officielle britannique de l’histoire du SOE en France. Une référence essentielle.
  • Monika Siedentopf, Parachutées en terre ennemie, Perrin, 2008 ; ch. 10, p. 103-108.
  • Article de langue anglaise.
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