Albert Guérisse

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Albert Guérisse (1911-1989) fut un militaire et un résistant belge. Pendant la Seconde Guerre mondiale, sous le nom de Pat O'Leary, emprunté à un ami canadien Patrick Albert O'Leary qu'il avait connu avant la guerre, il monta une filière d’évation connue sour le nom de réseau[1] Pat O'Leary ou de Pat Line, grâce à laquelle plusieurs centaines de pilotes anglais et américains ont pu rentrer sains et saufs en Angleterre après que leur appareil eut été abattu au-dessus de la France occupée.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Avant la guerre

1911. Albert-Marie Edmond Guérisse naît à Bruxelles le 5 avril.

Il étudie la médecine à l’Université Libre de Belgique.

[modifier] Pendant la guerre

Lorsqu'éclate la seconde Guerre mondiale, il s’enrôle comme médecin capitaine dans un régiment de Cavalerie belge. Après la défaite de la Belgique, il s'enfuit au Royaume-Uni par Dunkerque et s’enrôle dans la Royal Navy. Il rejoint alors l’équipage d’un bâtiment français, le HMS Fidelity. Il prend l’identité d’emprunt d’un ami canadien français, Pat O'Leary, afin de ne pas être reconnu comme Belge en cas de capture.

1941.

  • Avril. Il a pour mission de débarquer des agents du SOE à proximité de Collioure sur la côte du Roussillon au sud de la France, et d'embarquer une quinzaine d'hommes qui devaient quitter le France. Le 25, l’embarcation dans laquelle il se trouve se retourne et il doit rejoindre le rivage à la nage. Arrêté par les gardes-côtes du Régime de Vichy, il se présente sous son identité d'emprunt Pat O’Leary. Il est emmené à Saint-Hippolyte-du-Fort près de Nîmes. Là, il rencontre des officiers britanniques. L’agent du SOE Ian Garrow le fait libérer et le conduit à Marseille. Albert Guérisse et d’autres comme Nancy Wake commencent à aider Garrow à mettre en place son réseau d’évasion et continuent à utiliser le pseudonyme O’Leary. De nouvelles filières s'organisent pour évacuer des "colis" vers l'Espagne ou la Méditerranée. Un aviateur abattu dans le nord peut ainsi être évacué par l'Espagne en douze jours.
  • Octobre. Les autorités françaises de Vichy capturent Garrow. Guérisse prend sa succession. Il fait parvenir un uniforme allemand de contrebande à Garrow dans sa cellule du camp de concentration de Mauzac (Dordogne).
  • Décembre. Garrow s’échappe le 6. Les Anglais demandent le retour de Garrow à Londres. Guérisse continue alors son œuvre, développant les opérations autour de la filière d’évasion. Cette filière rapatriera plus de 600 réfugiés vers l’Angleterre en passant par l’Espagne.

1942.

  • L'organisation grossit très vite. Son chef doit déléguer le recrutement de nouveaux agents à des responsables locaux, ce qui facilite l'introduction des traîtres.
  • Novembre. La zone libre est envahie par les Allemands. La Gestapo resserre son emprise autour du réseau.

1943.

  • Janvier. La filière est infiltrée et trahie par le Français Roger Le Neveu.
  • Mars. Guérisse est arrêté dans un bar de Toulouse. Il s’arrange pour permettre à l’un des plus jeunes membres, Fabien de Cortes, de quitter le train dans lequel ils sont transportés vers la prison pour prévenir les Anglais. Après son arrestation, la filière est reprise par Marie Dissard. Guérisse ne dit rien aux interrogateurs de la Gestapo malgré la torture à laquelle il est soumis. Il est ensuite déporté successivement dans plusieurs camps de concentration.
  • Octobre. Il est envoyé dans le camp de Dachau.

1944.

  • Juin. Alors que les Alliés débarquent en France et que la libération approche, Arthur Haulot et Pat O'Leary fondent "l'International Prisonners Comittee".
  • Eté. Il se trouve dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof en Alsace avec l’agent du SOE Brian Stonehouse. Il assiste à l’arrivée au camp de quatre autres agents féminins du SOE, Andrée Borrel, Vera Leigh, Diana Rowden, et Sonia Olschanesky, qui sont toutes exécutées et brûlées au four crématoire pour faire disparaître toute trace d’elles. Après la guerre, Guérisse et Stonehouse témoigneront du sort de ces femmes lors des procès pour crimes de guerre nazis.

1945.

  • Guérisse est envoyé à Dachau, à nouveau torturé et condamné à mort. Cependant, lorsque les gardes SS se rendent au moment de l’avancée alliée, "O’Leary" prend le commandement et refuse de quitter le camp jusqu’à ce que les Alliés prennent soin de ses co-détenus.
  • 29 avril. Le camp est libéré par les américains.

[modifier] Après la guerre

Guérisse reprend son vrai nom et rejoint l’armée belge.

1947. Il épouse Sylvia Cooper-Smith (elle décèdera avant lui). Ils ont un fils. Il sert dans la Guerre de Corée où il est blessé en cherchant à secourir un soldat blessé.

Il devient le chef du service médical de l’armée belge.

1970. Il prend sa retraite, avec le grade de Général de division.

1989. Albert Guérisse meurt à Waterloo (Belgique) le 26 mars à l’âge de 77 ans, avec pour dernière requête que sa mort ne soit rendue publique qu'après son enterrement, ne souhaitant pas que l'on fasse trop de bruit autour d'un homme « qui avait simplement fait son devoir ».

[modifier] Reconnaissance

Albert Guérisse a reçu 35 décorations de différents pays, notamment :

[modifier] Sources et liens externes

  • Sur rafinfo.org (en) [1]
  • Sur 24hourmuseum.org.uk (en) [2]
  • Sur indopedia.org (en) [3]
  • Sur gc-database.co.uk (en) [4]
  • Sur scrapbookpages.com (en) [5]
  • Sur freebelgians.net [6]
  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Albert Guérisse ».

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. Le terme générique est réseau ou (comme en anglais) circuit. Dans le cas des réseaux dédiés à l'évasion, on dit aussi ligne ou filière.
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