Cambrésis

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Cambrésis
Localisation
Région administrative Nord-Pas-de-Calais
Département(s) Nord
Superficie approximative km²
Villes principales Cambrai, Caudry
Le Cateau-Cambrésis,
Solesmes
Géologie calcaire, lœss
Relief/Terroirs
Productions
Communes {{{nbcommunes}}}
Population totale hab.
({{{DatePop}}})
Régions voisines
Pays (div. territoriale) Pays Cambrésis
Régions et espaces
connexes
Hainaut, Avesnois
Thiérache, Vermandois
Artois, Douaisis
Région naturelle de France

Le Cambrésis est l'un des anciens pays et provinces de France et l'une des régions naturelles de France, rattachée administrativement au département du Nord. La ville-centre du Cambrésis est Cambrai.

A l'exception de l'Escaut, qui formait historiquement sa frontière ouest, le Cambrésis n'a pas de limite naturelle: c'est son histoire qui lui donne son identité propre. Son économie, longtemps dominée par le textile et l'agriculture, cherche aujourd'hui à se diversifier.

Sommaire

[modifier] Géographie

Le Cambrésis se présente comme une plaine aux molles ondulations. Il est situé entre, à l'est, les collines de la Thiérache et de l'Avesnois, contreforts des Ardennes et à l'ouest les collines de l'Artois, extrémité du Bassin Parisien. C'est un point relativement plus bas (« seuil du Cambrésis » parfois appelé aussi « seuil de Bapaume ») qui facilite le passage entre le sud et le nord: Bapaume (Artois): 100 m; Avesnes-sur Helpe (Avesnois): 143 m; Cambrai 41-101 m.

Ce « pays de la craie » repose sur des couches de calcaire du crétacé, elles-mêmes recouvertes de lœss et de limons accumulés par les vents, qui rendent le sol très fertile. Le Cambrésis est une terre à blé et à betteraves. Le paysage d'openfield qui domine la plus grande partie du pays commence à céder la place, à l'est du Cateau-Cambrésis, au bocage.

Paysage typique du Cambrésis
Paysage typique du Cambrésis

[modifier] Hydrographie

Le Cambrésis correspond à peu près au bassin versant de la haute vallée de l'Escaut et à celui de son affluent de rive droite, la Selle, qui arrose Le Cateau-Cambrésis et Solesmes.

[modifier] Histoire

[modifier] Préhistoire

Des bifaces datant du chelléen, première partie du paléolithique inférieur, ont été retrouvés à la fin du XIXe siècle dans une carrière de phosphates à Quiévy. Ceci atteste d'une occupation humaine dans ce qui est aujourd'hui le Cambrésis à -500 000 ans environ.

En 1985 à Gouzeaucourt a été découvert un autre site qui a livré environ 1000 bifaces ainsi qu'environ 5000 outils sur éclats de silex. Cette industrie est datée d’environ –300 000 ans et se rattache à l’acheuléen supérieur (fin du paléolithique inférieur)[1].

On a retrouvé également des gisements datant du moustérien, époque du paléolithique moyen (-95 000 à - 38 000 ans) à Solesmes, à Busigny et à Marcoing[1]. Cette période est celle de l'homme de Néanderthal. D'autre part deux sites de débitage de rognons de silex orientés vers la production d'éclats Levallois ont été fouillés à Hermies, dans le Pas-de-Calais près de Cambrai, dans les années 1990[2].

La dernière glaciation, de -38 000 à -9 000 ans, a fait disparaître les hommes de la région. Au paléolithique supérieur apparaît l'homme de Cro-Magnon, dont on n'a retrouvé des traces qu'à Écourt-Saint-Quentin, sur l'Escaut en amont de Cambrai[3].

Le néolithique a livré peu de témoignages dans le Cambrésis. Toutefois un puits contenant de nombreuses céramiques chasséennes et de la culture de Michelsberg a été découvert en 1999 à Raillencourt-Sainte-Olle, lors de fouilles dans la zone industrielle de l'« Actipole »[1].

[modifier] Antiquité et Haut Moyen Âge

A l'époque gallo-romaine le Cambrésis actuel faisait partie de la cité (civitas) des Nerviens, qui s'étendait grosso modo sur toute la rive droite de l'Escaut et dont la capitale fut d'abord Bagacum ou Bavay, puis vers le milieu du IVe siècle Camaracum ou Cambrai.

L'évêché de Cambrai, installé au VIe siècle et qui se confondait avec la cité des Nerviens, fut divisé en six pagi ou « pays »[4]:

  • pagus Cameracensis (le Cambrésis)
  • pagus Hainoensis (le Hainaut)
  • pagus Fanomartensis (la région de Famars)
  • pagus Templutensis (la région de Valenciennes)
  • pagus Barchbatensis (le Brabant)
  • pagus Antwertensis (la région d'Anvers)

Le terme de Cambrésis est donc dérivé de pagus Cameracensis en latin, littéralement « le pays de Cambrai ».

C'est à l'époque mérovingienne que Cambrai devint une véritable ville: le transfert du siège épiscopal d'Arras à Cambrai par l'évêque saint Vaast, envoyé par Clovis, devait avoir des conséquences considérables dans les siècles suivants pour la ville et sa région. L'un des successeurs de Vaast, saint Géry, construisit à Cambrai un palais épiscopal ainsi que des églises et monastères qu'il dota de reliques et qui devinrent lieux de pélerinages[5].

Icône de détail Article détaillé : Histoire de Cambrai.

[modifier] Moyen Âge

Le blason du Cambrésis : d'azur aux trois lionceaux d'or
Le blason du Cambrésis : d'azur aux trois lionceaux d'or

Au traité de Verdun en 843 la rive droite de l'Escaut est attribuée au royaume de Lothaire Ier, dans lequel se trouvent donc Cambrai et le Cambrésis. Cependant à la mort de Lothaire II, sans héritier, Charles le Chauve tente de mettre la main sur son royaume en se faisant sacrer à Metz. Le Cambrésis revient ainsi dans le royaume de Francie occidentale, mais pour peu de temps: dès 925 Henri L'Oiseleur récupére l'héritage de Lothaire. Le Cambrésis restera ainsi terre d'Empire jusqu'à son rattachement à la France huit siècles plus tard, en 1678.[6]

Au Moyen Âge le Cambrésis était un comté. La rivalité entre le comte et l'évêque de Cambrai cessa lorsqu'un arbitrage d'Otton Ier en 948 attribua à l'évêque Fulbert les pouvoirs comtaux sur la ville. En 1007 l'empereur Henri II fit de l'évêque le comte de tout le territoire du Cambrésis[7]. Dès lors celui-ci cumula les pouvoirs spirituel et temporel; Cambrai et le Cambrésis devinrent une principauté ecclésiastique, comme celle de Liège, indépendante mais rattachée au Saint-Empire.

Le comté comportait douze pairies ou terres nobles, créées par l'empereur Othon III en 983 (ou 986). Les pairs du Cambrésis étaient vassaux de l'évêque de Cambrai et siégeaient aux États de Cambrésis.[8]

Les douze pairies avec leur blason, selon la description qu'en donne Eugène Bouly dans son Dictionnaire historique (voir références)

1. aujourd'hui dans l'Aisne, arrondissement de Saint-Quentin
2. aujourd'hui fusionnée avec Caudry
3. aujourd'hui faisant partie de la commune de Quévy, Province de Hainaut en Belgique

[modifier] Époque moderne

Après la prise de Cambrai par Louis XIV en 1677 le Cambrésis fut rattaché à la France par le Traité de Nimègue et incorporé à la généralité de Hainaut et de Cambrésis dont la capitale était Valenciennes.

Les États de Cambrésis furent supprimés, comme tous les autres, en 1789. Le Cambrésis devint l'un des 8 districts du département du Nord créé en 1790. En 1800 le district de Cambrai devint arrondissement.

Pendant la Première Guerre mondiale, le Cambrésis fut le théâtre de plusieurs batailles: la Bataille du Cateau le 26 août 1914, la première bataille de Cambrai en 1917, où les « tanks » furent pour la première fois utilisés en masse (la région située au sud-ouest de Cambrai fut après la guerre classée en zone rouge), et la deuxième bataille de Cambrai en 1918, qui vit la libération de la ville par les Canadiens.

[modifier] Administration

L'arrondissement de Cambrai
L'arrondissement de Cambrai

Actuellement le Cambrésis est assimilé à l'arrondissement de Cambrai, bien que les limites de la province historique ne correspondent pas exactement à celles de l'arrondissement.

L'arrondissement, l'un des six que compte le département du Nord, est divisé en sept cantons: Cambrai-Est, Cambrai-Ouest, Carnières, Solesmes, Le Cateau-Cambrésis, Clary et Marcoing.

Le Cambrésis s'est également constitué en « pays ». Le Pays du Cambrésis se compose de la Communauté d'Agglomération de Cambrai, de douze communautés de communes et de deux communes autonomes. Le périmètre d'étude a été reconnu par arrêté préfectoral du 26 février 2003. Le Pays du Cambrésis a été officiellement reconnu par arrêté préfectoral du 27 octobre 2004, le contrat de Pays ayant été signé par le Préfet de région le 20 décembre 2004[9].

Selon la définition de l'INSEE, le bassin d'emploi « Cambrésis » inclut l'arrondissement de Cambrai auquel s'ajoutent les cantons de Marquion et de Bertincourt (arrondissement d'Arras, Pas-de-Calais).

Enfin le Cambrésis est divisé en deux circonscriptions électorales: la dix-huitième circonscription du Nord qui regroupe les cantons de Cambrai-Est, Cambrai-Ouest, Carnières et Marcoing, représentée à l'Assemblée nationale par M. François-Xavier Villain, apparenté UMP, et la vingt-deuxième circonscription du Nord, constituée des cantons de Solesmes, Le Cateau-Cambrésis et Clary auxquels s'ajoutent trois cantons de l'Arrondissement d'Avesnes-sur-Helpe: Berlaimont, Le Quesnoy-Est et Le Quesnoy-Ouest, représentée par M. Christian Bataille (PS).

[modifier] Démographie

L'arrondissement de Cambrai comptait au recensement de 1999 158 845 habitants (6,21% du département du Nord)[10],[11] pour une superficie de 890,66 km2 (15,5% du département), avec une densité moyenne de 176,1 habitants /km2 (449 pour le Nord). C'est donc une région assez densément peuplée pour la France (108 habitants/km2 en 1999) mais peu par rapport à son département[12].

En une trentaine d'années, du recensement de 1968 à celui de 1999, l'arrondissement de Cambrai a perdu 15 327 habitants, soit 8,8% de sa population de 1968. C'est davantage que la population de sa deuxième ville, Caudry (13 469 habitants en 1999).

Evolution de la population[13]
(Population sans doubles comptes - source : INSEE)
1968 1975 1982 1990 1999
solde naturel 5 502 5 568 3 078 3 585 2 516
solde migratoire -1 176 -6 334 -8 785 -9 122 -5 833
variation totale 4 326 -766 -5 707 -5 537 -3 317
population totale 174 172 173 406 167 699 162 162 158 845

C'est surtout le solde migratoire, constamment négatif, particulièrement dans les années 70 et 80, qui est responsable de ce déclin: entre les recensements de 1968 et de 1999 ce sont 31 250 personnes qui ont quitté l'arrondissement: ce nombre n'est pas très éloigné de la population de la ville de Cambrai (33 716 habitants en 1999). Le solde naturel (différence entre les naissances et les décès) est resté positif tout au long de cette période mais a été divisé par deux en trente ans. Il ne compense pas, loin s'en faut, les départs. Selon l'INSEE, la population du Cambrésis devrait encore diminuer de 6,9%, soit près de 12 000 personnes, à l'horizon 2030[14].

Le village de Saint-Souplet, dans l'est du Cambrésis
Le village de Saint-Souplet, dans l'est du Cambrésis

La population du Cambrésis est sensiblement plus âgée que celle de la région et compte une plus faible proportion de personnes en âge de travailler que la région ou le pays: si la tranche d'âge 0-19 ans, à 26,2%, est entre les moyennes régionale (28,6%) et nationale (24,6%), les tranches d'âge 20-39 et 40-59 ne totalisent que 52% dans le Cambrésis contre 53,2% pour la région et 54,1% pour le pays: c'est sans doute le résultat du solde migratoire fortement négatif, qui a vu partir une majorité de personnes dans ces tranches d'âge. Enfin les tranches d'âge 60-74 et 75 et plus totalisent 21,7% dans le Cambrésis, contre 18,8% dans la région et 21,3 en France[15].

[modifier] Logement

Au recensement de 1999 l'arrondissement de Cambrai comptait un total de 67 535 logements, dont 90,3% de résidences principales et 1,5% seulement de résidences secondaires (contre 3% pour la région et 9,2% pour la France). Le logement individuel comptait pour 87,1%, loin devant l'habitat collectif (12,9%), proportion beaucoup plus élevée que dans la région (73,9%) et la France (56,8%).

Les logements sont sensiblements plus anciens dans le Cambrésis que dans la région et le reste de la France: la part de logements datant d'avant 1949 s'y élève en effet à 55%, contre 39,9% pour le Nord-Pas-de-Calais et 32,9% pour la France métropolitaine. Inversement les logements récents (postérieurs à 1974) totalisent 19,5% seulement dans le Cambrésis contre 28,5% dans la région et 34,1% en France[16], conséquence probable du faible dynamisme démographique du Cambrésis.

L'âge moyen plus élevé des logements peut expliquer qu'ils soient également, en moyenne, moins bien équipés dans l'arrondissement de Cambrai que dans le reste de la région ou du pays: la proportion de logements sans baignoire ni douche était de 7,7% en 1999 (région Nord-Pas-de-Calais: 4,7%, France: 2,3%); 76,1% des logements était équipés du chauffage central (région: 78,2%, France: 84,1%); et 3,8% seulement des logements avaient deux salles d'eau (région: 4,4%, France: 10,0%).

[modifier] Sociologie

La répartition de la population de l'arrondissement (population active de 15 ans ou plus ayant un emploi) par catégorie socioprofessionnelle montrait en 1999 une sous-représentation des cadres et professions intellectuelles supérieures par rapport à la moyenne française (7,7% contre 13,1%) et une sur-représentation des ouvriers (36,5% contre 25,6%)[17].

La répartition de la population de plus de 15 ans non scolarisée montrait en 1999 un retard du Cambrésis sur la région Nord-pas-de-calais, et plus encore sur la moyenne française, concernant les diplômes d'enseignement supérieur:

Population non scolarisée de 15 ans ou plus par diplôme (%)
Cambrésis Région France
aucun diplôme (niveau VI) 22,3 23,3 20,0
CEP (niveau VI) 22,9 18,9 17,3
BEPC (niveau VI) 8,5 8,2 8,1
CAP ou BEP (niveau V) 25,2 24,9 24,8
Bac ou BP (niveau IV) 10,5 11,0 12,2
Bac + 2 (niveau III) 6,5 7,5 8,5
Supérieur (niveaux I et II) 4,2 6,3 9,1

[modifier] Économie

[modifier] Emploi

Le taux de chômage du Cambrésis était en septembre 2006 de 12,6% (Nord-Pas-de-Calais : 13,2 %, France : 9,8%)[18]

L'industrie fournissait 31% de l'emploi en Cambrésis en 2004, taux nettement supérieur à celui de la région (25%) et les services 59%. Toutefois entre 1994 et 2004 l'emploi dans l'industrie a diminué plus fortement dans le Cambrésis que dans le reste de la région (-19% contre -14%), tandis qu'il augmentait moins vite dans les services (+30% contre +33%).

La part des femmes dans la population active est inférieure dans le Cambrésis (43%) à celle constatée au niveau régional (44%). De même la proportion de femmes dans les demandeurs d’emploi est plus importante (47,1% contre 43,4% au niveau régional)[19].

Les 10 principales entreprises de l'arrondissement étaient en 2007[20]:

  • Sicos (Caudry): 700 salariés (parfums et cosmétique)
  • Bormioli (Masnières): 490 salariés (flacons en verre)
  • CMD (Cambrai) : 446 salariés (ex-entreprise Messian, engrenages et réducteurs)
  • Auchan (Cambrai): 427 salariés (grande distribution)
  • Trémois (Le Cateau): 347 salariés (équipementier automobile)
  • SASA (Le Cateau): 325 salariés (silicones alimentaires)
  • Cora (Cambrai): 323 salariés (grande distribution)
  • Cedilac Candia (Cambrai) : 280 salariés (laiterie)
  • Dentelles Sophie Halette (Caudry): 230 salariés (dentelles)
  • Cardon tradilinge (Cambrai): 218 salariés (linge de maison)

[modifier] Industrie

L'industrie textile, malgré une forte régression, reste la première du Cambrésis avec près de 3000 emplois: ici se concentre 80 à 90% de la broderie française, notamment à Villers-Outréaux. La dentelle et les textiles techniques sont deux autres productions importantes. Les industries des équipements mécaniques (environ 14% de l'emploi) sont en progression, ainsi que la chimie-plasturgie[21]. L'industrie agro-alimentaire est le deuxième ou troisième secteur industriel de la région, avec environ 13% de l'emploi industriel: sucrerie, laiterie, fabrication de pizzas, conditionnement de salades, aliments pour animaux...[22]

La zone d'activités « Actipôle », à proximité des autoroutes A2 et A26, a attiré des entreprises nouvelles et représente un atout pour le territoire, surtout dans sa partie ouest[23]. La mise en service du canal Seine-Nord et la future plateforme multimodale de Marquion devraient aussi avoir des retombées économiques importantes pour cette zone.

[modifier] Services

Les principaux employeurs dans le secteur des services étaient, en 2004, la santé et l'action sociale, le commerce de détail ainsi que les services aux entreprises, qui fournissent chacun entre 3500 et 4000 emplois environ, et le commerce de gros et les intermédiaires du commerce qui fournissait près de 2000 emplois[24].

[modifier] Transports

La différence est nette entre l'ouest et l'est de l'arrondissement concernant les transports routiers.

Si l'ouest (Cambrai) est bien desservi au croisement de deux autoroutes (A2 et A26), l'est n'est desservi que par la route nationale 43 et la route départementale 932 (ex-route nationale 32, de Compiègne à la frontière franco-belge.) L'échangeur A2/A26 étant situé à l'ouest de Cambrai, les véhicules venant de l'est de l'arrondissement doivent traverser la ville. Le contournement de Cambrai, dont l'achèvement est prévu en 2009, devrait cependant améliorer la situation[25].

Le Cambrésis est traversé par deux canaux: à l'ouest le canal de Saint-Quentin qui relie Cambrai à Chauny sur l'Oise et se prolonge vers le nord par le canal de l'Escaut, et à l'extrème est de l'arrondissement le canal de la Sambre à l'Oise, qui relie Landrecies sur la Sambre à Tergnier sur l'Oise. Ni l'un ni l'autre ne jouent plus un rôle économique important. Le projet de canal Seine-Nord (voir ci-dessus) devrait rendre de l'importance à la voie d'eau dans l'économie locale.

[modifier] Enseignement et formation

Le Cambrésis constitue un bassin de formation dépendant de l'Inspection académique du Nord et de l'académie de Lille.

Enseignement secondaire

Le Cambrésis compte au total 17 collèges, dont 4 privés, à Avesnes-les-Aubert, Cambrai (6), Caudry (2), Gouzeaucourt, Iwuy, Le Cateau-Cambrésis, Masnières, Solesmes (2), Villers-Outréaux et Walincourt-Selvigny. Les lycées généraux et technologiques sont au nombre de 8, dont 4 privés: 5 sont situés à Cambrai dont 3 privés, un à Caudry, un au Cateau-Cambrésis et le dernier à Solesmes (privé). Enfin il existe deux lycées professionnels, situés à Cambrai.

Enseignement supérieur

Cambrai héberge deux antennes des universités de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis (UVHC), et de Lille 2. Pour plus de détails, voir : enseignement supérieur à Cambrai.

Scolarisation

Selon le recensement de 1999 le taux de scolarisation en école maternelle des 3 à 6 ans était élevé dans l'arrondissement de Cambrai, à 90,2% contre 88,5% pour l'ensemble de la région et 81,5% pour la France. Par contre le taux de poursuite d'études entre 19 et 24 ans ne s'élevait qu'à 46,2% dans l'arrondissement de Cambrai, contre 53,8% dans la région et 56,3% en France. Pour les 25 ans et plus, ce taux n'était que de 1,2% dans le Cambrésis, contre 1,8% et 1,9% dans la région et le pays, respectivement[26].

[modifier] Tourisme et patrimoine

[modifier] Patrimoine religieux

La puissante tour-porche de l'église de Boussières, datant du XVIe siècle, rattache cet édifice au type des églises fortifiées
La puissante tour-porche de l'église de Boussières, datant du XVIe siècle, rattache cet édifice au type des églises fortifiées

Le Cambrésis a gardé peu d'édifices religieux datant du Moyen Âge, à l'exception notable de l'Abbaye de Vaucelles, de style roman cistercien, à Les Rues-des-Vignes au sud de Cambrai, et de la chapelle Vaucelette du refuge de cette même Abbaye à Cambrai, qui fut construite au XIIIe siècle sur le modèle de la salle capitulaire de l'abbaye, mais à un quart de la surface. L'ancienne cathédrale de Cambrai, « merveille des Pays-Bas », a été détruite ainsi que de nombreuses autres églises de Cambrai pendant la Révolution française. Certaines églises du Cambrésis conservent des éléments datant du XIe au XVIe siècles: c'est le cas notamment de Carnières, Villers-Outréaux, Élincourt, Montay et Bermerain.

Voisin de la Thiérache, le Cambrésis a conservé quelques églises en partie fortifiées, à Montrécourt, Boussières-en-Cambrésis, Audencourt (aujourdh'hui fusionnée avec Caudry) et Pommereuil.

Le Cambrésis possède quelques beaux exemples d'architecture religieuse des XVIIe et XVIIIe siècles, en particulier à Cambrai la Cathédrale Notre-Dame de Grâce, l'église Saint-Géry et la Chapelle dite « des Jésuites », et au Cateau-Cambrésis l'église Saint-Martin.

Enfin les églises datant de la reconstruction d'après la Première Guerre mondiale sont nombreuses, surtout au sud-ouest de Cambrai, lieu de la bataille de Cambrai de 1917. Certaines sont l'œuvre de Pierre Leprince-Ringuet, à Villers-Plouich, Masnières et Flesquières[27].

[modifier] Patrimoine militaire

Esnes: le château
Esnes: le château
Le cimetière militaire britannique de Flesquières se trouve sur le site de la bataille de Cambrai (1917)
Le cimetière militaire britannique de Flesquières se trouve sur le site de la bataille de Cambrai (1917)

Cambrai a gardé quelques vestiges de ses remparts, démantelés à la fin du XIXe siècle: les tours des Sottes, du Caudron et des Arquets, ancienne porte d'eau sur l'Escaut, ainsi que la porte Notre-Dame, datant de 1622-1623, et la porte de Paris datant du XIVe siècle. La porte Saint-Ladre est invisible car enfouie sous le jardin public. Le château de Selles, construit sur l'Escaut par les comtes-évêques de Cambrai, abrite aujourd'hui le palais de justice. Il présente un rare ensemble de grafitti laissés par des prisonniers militaires ou civils.

Le Cateau-Cambrésis a également gardé une partie de ses remparts, détruits en 1642 sur l'ordre de Richelieu. Quelques éléments de châteaux subsistent dans le Cambrésis, à Ligny-en-Cambrésis, Haucourt-en-Cambrésis et Busigny, mais surtout à Esnes où le château, qui gardait jusqu'en 1678 la frontière entre la France et l'Empire germanique, a conservé une tour crénelée, deux tours rondes encadrant le porche, et une partie de son chemin de ronde.

Enfin les cimetières militaires de la Première Guerre mondiale sont nombreux sur tout le territoire du Cambrésis, qui se trouvait sur la Ligne Hindenburg. Il reste également quelques vestiges de la guerre: blockhaus de Bantouzelle, casemates de Noyelles-sur-Escaut ou tank de Flesquières.

[modifier] Patrimoine industriel

La brasserie de l'Abbaye au Cateau-Cambrésis
La brasserie de l'Abbaye au Cateau-Cambrésis

Le patrimoine industriel du Cambrésis inclut quelques bâtiments d'usines d'autrefois, notamment des brasseries, ainsi que des écluses sur les canaux de Saint-Quentin et de la Sambre à l'Oise.

A Carnières, la maison des mulquiniers est consacrée à la vie de ces paysans-tisserands qui dans de nombreux villages du Cambrésis fabriquaient la batiste. Le musée de la dentelle de Caudry, installé dans un ancien atelier du centre-ville, retrace l'histoire de l'industrie dentellière dans cette ville.

[modifier] Patrimoine civil

[modifier] Patrimoine rural

[modifier] Linguistique

Le Cambrésis appartient à l'aire linguistique du picard du nord. Eugène Bouly, dans son Dictionnaire historique de la ville de Cambrai (1854), donne quelques indications, sorte de « grammaire très abrégée » dit-il, sur le parler du Cambrésis:

  • Pronoms personnels:
    • pour les pronoms singuliers moi, toi, lui on dit mi, ti et li
    • le son « ou » devient « o » dans nous et vous : nos, vos
    • le « l » disparaît dans il, ils: i et is
    • elle et elles deviennent alle, alles
    • tu se dit te, et le « e » s'élide devant une voyelle (comme devant je et comme en français parlé contemporain): « t'iras »
  • Pronoms et adjectifs démonstratifs:
    • ce se dit chou
    • celui se dit sti, celle, chelle et ceux, cheux
    • ce et cette sont che et chelle: « chelle femme »

[modifier] Toponymie

Outre Le Cateau-Cambrésis, les communes suivantes comportent le terme « Cambrésis » : Beaumont-en-Cambrésis, Boussières-en-Cambrésis, Forest-en-Cambrésis, Haucourt-en-Cambrésis, Ligny-en-Cambrésis, Montigny-en-Cambrésis, Rumilly-en-Cambrésis, Saint-Vaast-en-Cambrésis.

[modifier] Personnalités

Henri Matisse en 1933
Henri Matisse en 1933
Wilfred Owen
Wilfred Owen

Sont nés dans le Cambrésis:

D'autres personnages célèbres sont liés au Cambrésis à des titres divers:

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  • Eugène Bouly, Dictionnaire historique de la ville de Cambrai, des abbayes, des châteaux-forts et des antiquités du Cambrésis, Cambrai, 1854
  • Pierre Pierrard, Histoire du Nord, Hachette 1978
  • Louis Trénard (sous la direction de) Histoire de Cambrai, Presses Universitaires de Lille, 1982
  1. abc Marc Vaillant Histoire du Cambrésis sur le site de l'association Camérix
  2. Le gisement moustérien d'Hermies (site consulté le 17 décembre 2007)
  3. Pierrard, op. cit. pp 18-20
  4. Les premiers évêques, site de l'archidiocèse de Cambrai
  5. Trénard, op. cit. pp 15-17
  6. Trénard, op. cit., p. 23
  7. Pierrard, op. cit. p 61
  8. Eugène Bouly, op. cit. p. 421
  9. Source : pays du Cambrésis: les étapes du projet (site consulté le 30 septembre 2007)
  10. INSEE: Evolution démographique 1962-1999 arrondissement de Cambrai
  11. INSEE: Evolution démographique 1962-1999 département du Nord
  12. INSEE: Population des régions et départements de la France métropolitaine
  13. INSEE: Evolution démographique 1962-1999 arrondissement de Cambrai
  14. Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais: cartothèque
  15. INSEE Population totale par sexe et âge
  16. INSEE: logement : le parc
  17. INSEE: Catégories socioprofessionnelles
  18. Source : Site Internet de la CCI du Cambrésis
  19. http://www.sigale.nordpasdecalais.fr/CARTOTHEQUE/atlas.asp Sigale Nord-Pas-de-Calais: cartothèque
  20. Source: Chambre de Commerce et d'Industrie du Cambrésis
  21. DRIRE Nord-pas-de-Calais: zone d'emploi du Cambrésis
  22. http://www.sigale.nordpasdecalais.fr/CARTOTHEQUE/atlas.asp Sigale Nord-Pas-de-Calais: cartothèque
  23. Cambrésis Développement Economique: actipôle de l'A2 (site consulté le 15 décembre 2007)
  24. http://www.sigale.nordpasdecalais.fr/CARTOTHEQUE/atlas.asp Sigale Nord-Pas-de-Calais: cartothèque
  25. La Voix du Nord, 11 août 2007
  26. INSEE Formation : scolarisation et diplômes
  27. Tourisme en Cambrésis: le patrimoine
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