Géry de Cambrai

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Géry
Naissance 550
Carignan
Décès vers 620  (70 ans)
Cambrai
Fête le 11 août
Serviteur de Dieu - Vénérable - Bienheureux - Saint

Saint Géry de Cambrai, en latin Gaugericus (aussi nommé Gorik, Gau; en Wallon, Djèri), né vers 550 - mort un 11 août vers 626), fut évêque de Cambrai.

Sommaire

[modifier] Vie et œuvre

Géry naquit dans le diocèse de Trèves, à Eposium ou Eposio Vicus (Yvois, aujourd'hui Carignan), de parents de souche gallo-romaine, Gaudentius et Austadiola. La tradition veut que l'évêque de Trèves, Magnéric, ait été si impressionné par la piété du jeune homme qu'il le fit ordonner diacre dès qu'il sut son psautier par cœur[1]. Géry occupa le siège épiscopal de Cambrai-Arras vers 585, sous le règne de Childebert II. Il fut consacré par Aegidius, archevêque de Reims.[2]

Géry se consacra à la lutte contre le paganisme. Il détruisit des idoles, peut-être consacrées au culte d'Odin ou de Teutates[3], au Mont-des Bœufs à Cambrai, y plaça une communauté de religieux et dédia leur église à saint Médard, évêque de Noyon mort un peu plus tôt[4], et à saint Loup. Il fut enterré dans cette même église, où il fut à son tour vénéré. Géry construisit aussi une église consacrée à saint Martin, où il fit déposer des reliques de ce saint. Le clocher de cette église devait devenir, bien plus tard, le beffroi de la ville. Ayant obtenu des morceaux de la sainte Croix, Géry fit encore construire une église pour les abriter. Enfin il fit édifier un palais épiscopal près de sa cathédrale. Il transféra, entre 584 et 590, le siège épiscopal d'Arras à Cambrai[5]. Géry entretint des rapports étroits avec Clotaire II, qui succéda à Childebert comme souverain de Cambrai. Son œuvre fut capitale dans le développement de la ville, notamment par le nombre des constructions qu'il y laissa et les pèlerinages qu'il y attira.

Il se rendit lui-même en pèlerinage au tombeau de saint Martin à Tours et participa au concile de Paris en 614. Selon la légende Géry éleva une chapelle (à saint Michel, plus tard cathédrale Saints-Michel-et-Gudule), qui devint bientôt une église et donna naissance à la ville de Bruxelles.[6]

[modifier] Reliques

Des reliques du saint ont été données à Carignan, à l'église Saint-Géry de Valenciennes, à l'abbaye du Saint-Sépulchre de Cambrai, aujourd'hui disparue, à la cathédrale de Cambrai, à celle d'Arras, à l'abbaye de Liessies, à l'église Saint-Pierre de Douai, à l'église Saint-Donat de Bruges et à l'église Saint-Géry de Bruxelles.[7]

[modifier] Vénération

Géry est crédité de quelques miracles, la guérison d'un lépreux, d'un aveugle, et au cours de ses périgrinations il libéra de nombreux prisonniers, criminels, enfants emmenés en esclavage. On dit qu'il délivra son diocèse d'un dragon. Géry fut vénéré aussitôt après sa mort. On le fête le 11 août. Il est le saint patron de nombreuses églises des régions de Cambrai, de Valenciennes et d'Arras, ainsi qu'en Belgique. Géry est un saint thaumaturge qu'on invoque pour la libération des prisonniers, la guérison des lépreux et les maladies de la peau, contre les maladies du bétail, la phtysie, les difformités des jambes.[8]

[modifier] Sources et liens externes

  • Mémoire de Cambrai, sous la direction de Michel Dussart, Société d'Émulation de Cambrai, 2004
  • Histoire de Cambrai, sous la direction de Louis Trénard, Presses Universitaires de Lille, 1982
  • Pierre Pierrard, Histoire du Nord, Hachette 1978
  • (en) St. Géry dans la Catholic Encyclopedia
  • (it) San Gaugerico di Cambrai

[modifier] Notes

  1. Pierre Pierrard, Histoire du Nord, Hachette 1978, p.47
  2. Mémoire de Cambrai, sous la direction de Michel Dussart, Société d'Émulation de Cambrai, 2004, p. 20
  3. Bouly, op. cit. p 179
  4. Pierrard, op. cit., p. 40
  5. Histoire de Cambrai, sous la direction de Louis Trénard, Presses Universitaires de Lille, 1982, p. 15
  6. Dussart, op. cit., p. 20. Les Halles Saint-Géry furent construites là où se trouvait précédemment l'église au même patronyme.
  7. Dussart, op. cit., p. 20
  8. Dussart, op. cit., p. 20
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