Côtes-de-provence

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Côtes-de-provence est un vignoble de Provence qui beneficie par le décret du 9 février 2005 (modifié le 5 octobre 2005 et abrogeant le décret initial du 24 octobre 1977) d'une Appellation d'origine contrôlée.

En 2005, l'appellation vient de reconnaître les sous-zones côtes-de-provence-sainte-victoire et côtes-de-provence-fréjus.

Sommaire

[modifier] Historique

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, « les friands vins de clérets de la Provence » furent très appréciés à la Cour de France, où leur notoriété bénéficia de la plume de Madame de Sévigné. Le vignoble, déjà connu en 1848 sous le nom de côtes-de-provence, a du être reconstruit au début du XXe siècle après la crise phylloxérique. Grâce aux efforts de quelques pionniers, un nouveau pas est franchi en 1951 avec l’accession en VDQS « côtes-de-provence ». L’aire géographique comprenait alors 42 communes. Elle sera agrandie par deux arrêtés, puis l’accession en AOC en 1977 portera le nombre de communes de l’aire géographique à 84 .

[modifier] Géographie

Les 84 communes de cette appellation se situent dans les départements du Var et des Bouches-du-Rhône, à l’exception d’une commune située dans le département des Alpes-Maritimes. C’est l’appellation la plus étendue des appellations provençales.

On distingue 5 grandes zones naturelles :

dépression. (19 communes)

  • le bassin du Beausset, dans lequel se retrouve les communes de l’aire de l’AOC Bandol. (18 communes)
  • le haut bassin de l’Arc, limité au Nord par les chainons de la Sainte-Victoire, du Cengle, et par les collines de Pourrières et de Pourcieux, il est fermé au Sud par les chainons de l’Étoile, de Regaignas, de l’Olympe et de l’Aurélien. (13 communes).

[modifier] Aire de production

[modifier] Dans le département Bouches-du-Rhône

Allauch, Bouc-Bel-Air, Ceyreste, Châteauneuf-le-Rouge, La Ciotat, Cuges-les-Pins, Meyreuil, Mimet, Peynier, Puyloubier, Roquefort-la-Bédoule, Rousset, Simiane-Collongue, Le Tholonet et Trets.

[modifier] Dans le département Var

Les Arcs-sur-Argens, Bagnols-en-Forêt, Le Beausset, Besse-sur-Issole, Bormes-les-Mimosas, Cabasse, La Cadière-d'Azur, Callas, Le Cannet-des-Maures, Carcès, Carnoules, Carqueiranne, Le Castellet, Cavalaire-sur-Mer, Cogolin, Collobrières, Correns, Cotignac, La Crau, La Croix-Valmer, Cuers, Draguignan, Entrecasteaux, Évenos, La Farlède, Figanières, Flassans-sur-Issole, Flayosc, Fréjus, La Garde, La Garde-Freinet, Gassin, Gonfaron, Grimaud, Hyères, La Londe-les-Maures, Lorgues, Le Luc, Les Mayons, Montfort-sur-Argens, La Môle, La Motte, Le Muy, Pierrefeu-du-Var, Pignans, Plan-de-la-Tour, Pourcieux, Pourrières, Le Pradet, Puget-sur-Argens, Puget-Ville, Ramatuelle, Roquebrune-sur-Argens, Saint-Antonin-du-Var, Saint-Cyr-sur-Mer, Sainte-Maxime, Saint-Paul-en-Forêt, Saint-Raphaël, Saint-Tropez, Sanary-sur-Mer, Seillans, Six-Fours-les-Plages, Solliès-Pont, Taradeau, Le Thoronet, Trans-en-Provence, La Valette-du-Var et Vidauban

[modifier] Dans le département Alpes-Maritimes

Villars-sur-Var.

[modifier] Climat

L’ensemble du secteur est soumis au climat méditerranéen provençal avec des températures moyennes annuelles homogènes : 13 - 14°C pour la partie Nord et 15°C pour la partie Sud de l’aire.

La région est sous un climat avec un rythme à 4 temps : 2 saisons sèches (une brève en hiver, une très longue et accentuée en été), 2 saisons pluvieuses, en automne (pluies abondantes et brutales) et au printemps.

Les précipitations sont sur une moyenne de 30 ans comprises entre 600mm et 900mm et l’ensoleillement est supérieur a 2700 heures par an. Il est à noter que sur les 5 dernières années, la moyenne de précipitation a été bien plus faible 400 à 500 mm, entrainant des problèmes évident de stress hydrique sur les parcelles les plus sensibles. Ce sont souvent les pluies automnales qui tendent à disparaitre, permettant des périodes de maturations plus longues.


Enfin il faut noter que la Provence viticole est le pays des « méso-climats », induits à la fois par un relief très désordonné, mais également par l’influence maritime décroissante du Sud au Nord. Il n’est pas rare ainsi de constater un écart de maturité de 2 à 3 semaines du Sud au Nord.

[modifier] Sols

  • concernant le Massif Cristallin des Maures : le vignoble est développé sur des sols peu évolués à sols bruns sur schistes, phyllades, grès, ou encore sur des sols d’éboulis ou sablo-alluviaux.
  • concernant la Dépression Permienne, le soubassement de grès rouges de l’ère primaire (permien) a donné naissance à des sols argilo-sableux de couleur rouge et lie de vin, auxquels s’ajoutent des sols colluviaux par apports des reliefs qui dominent de part et d’autre la dépression.
  • dans la zone du Plateau Triasique et des collines jurassiques calcaires, on distingue : sur le secteur triasique, des sols sont développés sur les affleurements des formations dolomitiques ou marno-calcaires du Trias ; sur les collines jurassiques, le vignoble occupe les dépressions, sur sols rendziniformes, sols bruns calcaires ou sols calciques.
  • dans le Bassin du Beausset, les affleurement du Crétacé dominent (marnes et grès), ainsi que les calcaires et marnes du jurassique.
  • enfin, les sols du Haut Bassin de l’Arc sont développés sur les apports colluviaux et alluviaux provenant de l’altération et de l’érosion des reliefs calcaires jurassiques.

[modifier] Règles de production

[modifier] Encépagement

Vins rouges et rosés


Vins blancs

[modifier] Densité

2.5m² par pied maximum, avec 2,50m maximum entre chaque rang et 0.80m sur le rang

[modifier] Taille

Les vignes sont conduites en taille courte, à coursons à deux yeux, soit en gobelet soit en cordon de royat. Sauf pour la syrah et le cabernet sauvignon pour lesquels la taille longue est autorisée avec un maximum de 8 yeux francs par pied et 6 yeux francs maximum sur le long bois.

[modifier] Rendements

  • rendement de base : 55 hl/ha
  • rendement butoir : 66 hl/ha

[modifier] Données économiques

La superficie en production est de 20300 ha pour un volume déclaré de 1 000 000 hl dont 15% de vins rouges, 80% de vins rosés et 5% de vins blancs.

  • Nombre total de déclarants : 3900
    • 48 caves coopératives, représentant 55 % de la production
    • 370 caves particulières, représentant 45 % de la production

[modifier] Production

[modifier] Vins blancs

  • Vinification classique et vinification sur lies fines
  • Œil : jaune pâle, brillante à reflets verts
  • Nez : floral (fenouil, acacia, genêt) fruité (agrume, citron, pamplemousse) ou balsamique (résine)
  • Bouche : structurée et charpentée avec finale fraîche

[modifier] Vins rouges

  • Vinification classique avec macération plus ou moins longue, ainsi que vinification par macération carbonique
  • Œil : pourpre à reflets violets
  • Nez : notes fruités (fruits rouges) ou végétales (laurier, romarin, tabac) évoluant vers le fruit noir, des notes épicées (réglisse, cannelle) ou animales (fourrure, venaison).

[modifier] Vins rosés

  • Vinification : pressurage direct, macération à froid, saignée.
  • Œil : palette large du rose pale au rose franc, orange clair, rose saumon, pivoine
  • Nez : la diversité est le reflet de la mosaïque des terroirs : fruité, floral (thym, aneth, tilleul), végétal (menthe, tabac), empyreumatique (pierre à fusil), balsamique (écorce de pin)
  • Bouche : frais mais pas acerbe, fondu mais pas chaud, rond, souple et structuré mais pas astringent. Tout l’art consiste à trouver cet équilibre délicat.

[modifier] Bibliographie

  • Pierre Galet: Cépages et Vignobles de France. Éditions Lavoisier, Paris 2004, ISBN 2-7430-0585-8.
  • Benoît France: Grand Atlas des Vignobles de France. Éditions SOLAR, Paris 2002, ISBN 2-263-03242-8.
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