Armée nationale populaire (Algérie)

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Insigne officiel de l'armée algérienne
Insigne officiel de l'armée algérienne

L’Armée nationale populaire (ANP) est l'appellation officielle qui a été donnée à l’armée algérienne depuis l'avènement de l'indépendance de l'Algérie en 1962. Composée des commandements des forces terrestres, navales et aériennes, ainsi que d'un État-Major responsable de l'emploi et de la préparation des troupes au combat. Le sommet de la hiérarchie militaire aboutit au chef de l'État, constitutionnellement chef suprême des Forces armées et ministre de la Défense nationale. Le Président dispose également des prérogatives qui lui permettent de désigner le chef d'état-major des armées, ce poste est occupé depuis août 2004 par le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah.

Sommaire

[modifier] Histoire

Sur le plan historique, cette armée est l'héritière du bras armé du Front de libération nationale (FLN), l'Armée de libération nationale (ALN), qui combattit l'armée française, de 1954 à 1962 (accords d'Évian). Une partie des membres de ce groupe paramilitaire composera son cadre originel d'officiers et de soldats de base. Après 8 années d'une guerre aux conséquences humaines importantes, l'Algérie apparaît aux yeux du tiers-monde comme un symbole de la lutte pour l'autodétermination des peuples.

Les positions anticolonialistes de son gouvernement ainsi que l'inscription idéologique de la nation dans la sphère socialiste (contexte de la guerre froide), renforceront le rapprochement avec l'Union soviétique. C'est la raison pour laquelle l'Armée nationale populaire devint à l'indépendance de l'Algérie le second pays africain, après l'Égypte, à obtenir la plus grosse assistance militaire de Moscou. Il convient de rappeler que ce lien avec l'Union soviétique était déjà important lors de la guerre d'indépendance. En effet, des unités de l'ALN disposaient de bases arrières en Libye et en Égypte, où elles bénéficiaient notamment de l'appui de conseillers militaires soviétiques.

Soldats de l'Armée de Libération Nationale durant la lutte anticoloniale.
Soldats de l'Armée de Libération Nationale durant la lutte anticoloniale.

On assistera à de sanglants réglements de comptes entre l'armée des frontières qui était durant la guerre d'indépendance stationnée en Tunisie et au Maroc et les maquisards des wilaya pour le contrôle du pouvoir après l'indépendance. [1].

En octobre 1963, l'armée marocaine sous les ordres de son nouveau roi Hassan II exploite la situation intérieure de l'Algérie pour attaquer certaines régions frontalières en vue de l'annexion d'une partie d'entre-elles (notamment Tlemcen et Tindouf), de violents combats se produisirent entre les deux armées, mais l'Algérie soutenue militairement par Cuba et l'Égypte, parvint à repousser l'agression marocaine, par la suite une médiation de l'OUA finit par entériner un cessez-le-feu entre les deux parties.[2] Deux ans plus tard, eut lieu le 19 juin 1965 un Coup d'État qui porta Houari Boumédiène au pouvoir à la place de Ben Bella.

Le 27 janvier 1976, éclata un deuxième conflit entre l'Algérie et le Maroc. Ce dernier pays affirmait ses visées territoriales en annexant le Sahara Occidental, tandis que l'Algérie, refusant l'extension de son voisin au nom de l'intangibilité des frontières héritées de l'ère coloniale et du principe de l'autodétermination des peuples (position réaffirmée par l'ONU); La rhétorique marocaine interprète quant à elle la position exprimée par l'Algérie comme une volonté de celle-ci d'emprunter un couloir vers l'Atlantique, ce qui lui permettrait notamment d'exporter son pétrole ainsi que son important minerai de fer de Gara Jbilet de manière rentable[3]. Les combats se focalisèrent essentiellement à Amgala et s'achevèrent par le retrait des troupes algériennes de cette région marocainnes

[modifier] Structures

Carte des six régions militaires algériennes
Carte des six régions militaires algériennes

L'armée algérienne a toujours bénéficié d'une attention particulière pour son équipement. Le pays est divisé en six régions militaires, chacune comprenant un quartier-général. Un schéma d'organisation adopté pendant la guerre d'indépendance est maintenu après celle-ci, afin de garder à la fois un contrôle des frontières (tensions récurrentes avec le Maroc sur la question du Sahara occidental, grand banditisme dans le désert, etc.), et de lutter contre les insurrections potentielles. Chaque commandement régional est responsable de l'administration des infrastructures militaires, de la logistique, du logement et de la formation des conscrits. À sa tête, il existe un État-major (aujourd'hui dirigé par le chef d'état-major Gaïd Salah) qui coordonne l'ensemble des activités militaires et de lutte contre le terrorisme avec le soutien des commandants des forces terrestres, aériennes, DAT (défense aérienne du territoire) et navales.
Cependant la fonction de chef d'état-major a beaucoup perdu de son influence au profit de la fonction de ministre délégué à la défense détenue par A. Guenaïzia et du secrétaire général du ministère de la défense le général major Sanhadji. Guenaïzia exerce aussi son autorité vis-à-vis de la gendarmerie nationale dont le chef est le général major Boustila.

Toutefois, le pouvoir de l'armée dans le pays forme également un binôme très complexe avec le pouvoir politique grâce à l'influence du DRS (services de renseignements) : une structure héritée du contexte de l'indépendance, avec l'état-major de l'Armée de libération nationale qui œuvrait parallèlement avec le gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Ce schéma n'a jamais été exempt de tensions à l'exemple de l'annulation des élections de décembre 1991 ou de la démission de Liamine Zeroual de sa fonction de président de la république.
Aujourd'hui, ce schéma est dit persistant même si le président Bouteflika œuvre actuellement pour un renforcement du « pouvoir civil » au sein de l'État. Toutefois, cet exercice s'avère toujours délicat.

En juillet 2006, le président Bouteflika a élevé au grade de général de corps d'armée (le plus haut grade de l'ANP, n'ayant été détenu jusqu'à cette date que par le seul ancien chef d'état major Mohamed Lamari) les généraux majors Gaïed Salah (CEM et le plus âgé des généraux), Mohamed Mediène (DRS) et Abbas Ghezeiel (le plus ancien général major en activité et ex-chef de la gendarmerie, actuellement conseiller militaire de Bouteflika).

[modifier] Grades de l'ANP

Grades d'officiers supérieurs de l'ANP
Grades d'officiers supérieurs de l'ANP
Grades d'officiers et de sous-officiers de l'ANP
Grades d'officiers et de sous-officiers de l'ANP
Grades de soldats de l'ANP
Grades de soldats de l'ANP

Les dénominations sous lesquelles se déclinent les différents grades, sont communes à toutes les armées ( Terre, air, Marine, Défense aérienne du Territoire et gendarmerie) qui composent l'ANP, et répertoriées au sein de groupes hiérarchiques bien définis. Le grade le plus élevé de la hiérarchie est celui de général de corps d'armée.

La hiérarchie se compose des groupes suivants :

[modifier] Armée de Terre

Défilé militaire à l'occasion de la sortie d'une nouvelle promotion d'officiers à l'école interarmes de Cherchell
Défilé militaire à l'occasion de la sortie d'une nouvelle promotion d'officiers à l'école interarmes de Cherchell
Char algérien en plein exercice de manoeuvres
Char algérien en plein exercice de manoeuvres
Présentation de missiles de la défense aérienne du territoire SA-6 à l'occasion d'un défilé militaire.
Présentation de missiles de la défense aérienne du territoire SA-6 à l'occasion d'un défilé militaire.
Informations générales sur l'armée de Terre algérienne Indication
Effectif
164 000 militaires et 107 000 réservistes
Chars de combat
T-90S (En cour de livraison) 380
T-72AG 300
T-72M1/M2 280
T-62k/Mk 330
T-55amv 400
T-55 215
Véhicules blindés de transport de troupes
BCL M-5 1500
BMP-1 1000
BMP-2 400
BMP-3 300
BTR-60/80/ota 800
Fahd-200 640
Artillerie lourde motorisée et systèmes de missiles défensifs
2S1 150
2S3 150
Smersh MLRS 18
Système de défense anti-aérienne
S-300 PMU-2 08 stations
ZSU-23-4 250
Tanguska SAM-19 (en cours de livraison) 30
SAM-6/8/7/9/13/14/16/18 (tous modernisés)

Ces informations peuvent être complétées par ce qui suit :

  • Forces Spéciales d'intervention parachutistes : 17 BrigadeParaCommando, adaptée à la lutte antiterroriste et aux incursions en territoire ennemi dont le signe distinctif est le port du béret vert. Formés au combat rapproché à l'EATS (École d'application des troupes spéciales) de Biskra grâce à l'art martial du Kuksool d'origine coréenne.
  • Plusieurs missiles de moyenne portée de fabrications chinoise et russe.
  • 4 sociétés de fabrication d'armes légères en Algérie de toutes tailles fournissant entre autres des AK-47 ainsi que d'autres modèles d'armes légères.

[modifier] Armée de l'air

Icône de détail Article détaillé : Armée de l'air algérienne.
Avion d'entraînement Fernas-142 conçu par l'Algérie
Avion d'entraînement Fernas-142 conçu par l'Algérie
Su-30MKA de l'AAF.
Su-30MKA de l'AAF.
Avion de chasse Mig-29 de l'armée de l'air algérienne.
Avion de chasse Mig-29 de l'armée de l'air algérienne.
Hélicoptère de combat Mi-24 MK3 de l'armée de l'air.
Hélicoptère de combat Mi-24 MK3 de l'armée de l'air.

Les principales bases aériennes se trouvent à Bousfer près d'Oran, à Boufarik près d'Alger et Laghouat. École supérieure de l'Air à Tafaraoui (2°RM) et la base aérienne d'hélicoptères à Sétif.

Liste du matériel utilisé par l'armée de l'air algérienne Effectif
Avions de chasse et bombardiers
Soukhoï-30 MKA (en cour de livraison) 72
SU-24 Bis(version biplace) 39[4]
Mig-29 UB (version biplace) 14
Mig-29 S (version monoplace) 65
Mig-25 30
Avions d'entraînement
Yak-130 (livraison 2008-2009) 32
Zlin-142 32
Fernas-142 20
Safir-43 20
L-39 C 30
L-39 ZA 33
Beech BE200 4
Beech C-90 54
Avions de transport et de ravitaillement
A340-541 1
IL-76 MD 10
IL-76 TD 18
IL-78 M 10
C-130 H 10
C-130 H30 8
Beech BE200 9
C-295 MSA/MPA 6
Beechcraft 1900D 6
Falcon 900 2
Gulfstream III 6
Gulfstream IV 5
Gulfstream V 3
Avions de reconnaissance
Mig-25 RBSh 10
SU-24 MR 18
Beech BE200 14
Beech 1900D Hisar/MMSA 6
Drones
Kentron Seeker 8
Seeker-400 (en commande) 6
Mirach-100  ?
UAV Seeker 11
Hélicoptères de combat
Mi-2 41
Mi-8T 19
Mi-8S (ES) 16
Mi-171 (ES) 12
Mi-8MT (Mi-17) 50
Mi-171 70
Mi-171Sh 40
Mi-17-1V 42
Mi-24MKIII ( modernisés avec les équipements du Rooivalk par ATE Afrique du Sud ) 89
Mi-24V 31
Merlin / Acquisition prévue en 2009 [5] 6
Super Lynx / 4
EC-225 2
AS-355 18
KA-32C 13
KA-32T [réf. nécessaire] 2
Source : Inventaire de l'armée de l'air algérienne

[modifier] Marine

Soldats de la Marine en parade militaire.
Soldats de la Marine en parade militaire.
Corvette Djebel Chenoua, de conception et de fabrication algériennes
Corvette Djebel Chenoua, de conception et de fabrication algériennes

La Marine de guerre algérienne se compose d'un effectif qui est estimé à 30 000 hommes, qui se répartit suivant le schéma organisationnel, sur les différentes bases de la côte nationale, qui est divisée en trois façades principales. La façade centre (Alger), abrite la base de l'Amirauté, où se situe le siège du Commandement des forces navales; La façade ouest abrite quant à elle la base de Mers-El-Kébir, qui est de par sa position géographique, l'une des plus stratégiques en Méditerranée occidental. La Marine algérienne s'est engagée par ailleurs à partir de l'année 2000 et à l'instar des autres composantes de l'ANP, dans un profond processus de professionnalisation, qui doit conduire au renouvellement du matériel suranné et à une réorientation de la formation du personnel suivant notamment les nouveaux objectifs qui ont été assignés par l'état-major de l'ANP à ce corps d'armes.

Liste du matériel utilisé par la Marine de guerre algérienne Effectif
Navire école
Soummam 1
Sous-marins
Classe Kilo 877 EKM 2
Classe Kilo 636 (en construction) 2
Classe Romeo 633 (en réserve) 1
Frégates
Classe Koni 3
Projet 1135.6 2
Corvettes
Djebel Chenoua 12
Nanuchka (3) 3
Patrouilleurs
Osa 9
El Kebir 24
Hainan Chinois 7
Bâtiments de débarquement
Classe Kalaat Beni 2
Classe Polnochny 1

[modifier] Statut géopolitique de l'Algérie

L'Algérie dans le monde
L'Algérie dans le monde
  • L'armée algérienne constitue l'une des principales puissances militaires du continent africain et du monde arabe, elle a procédé à partir de l'année 2000 au remplacement d'une quantité considérable de matériel obsolète.
    • Notamment en 2006 et 2007, des accords ont été signés entre l'Algérie et la Russie concernant d'importantes acquisitions de matériels militaires[6]. L'ensemble des contrats passés avec la Russie en deux ans s'élève à un montant total de 15 milliards de dollars, faisant de l'Algérie le premier client de la Russie à l’étranger pour les ventes d’armes[7].
  • Depuis la fin des années 1990, l'Algérie s'est lancée dans un processus de professionnalisation qui a engendré une baisse de ses effectifs au profit d'une modernisation intensive de son armée.
  • Le budget de la défense s'élève à environ 2,8 milliards d'euros[8].
  • De par la position centrale qu’occupe l’Algérie en Afrique du Nord (seul pays de la région à partager sept frontières terrestres), l’armée algérienne représente à ce titre un facteur de stabilisation qui participe à sous-tendre l’activisme de la diplomatie algérienne au niveau de la sous-région.
  • À partir de l'année 2000, l'Algérie et l'OTAN ont engagé un dialogue qui se traduit sur le terrain par des manœuvres communes qui engagent d'une part la Marine algérienne avec les différents partenaires qui composent l'OTAN, l'objectif étant d'instaurer un dispositif pour la sécurisation des points stratégiques en Méditerranée.

[modifier] Notes et références

[modifier] Liens externes

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