Politique en Nouvelle-Calédonie

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En Nouvelle-Calédonie le clivage politique traditionnel est celui qui oppose les courants indépendantistes et des courants loyalistes. Ce paysage se diversifie au fur et à mesure que l'enjeu est, plus que le statut de l'île, sa gestion.

Sommaire

[modifier] Loyalistes

[modifier] Indépendantistes

Drapeau indépendantiste
Drapeau indépendantiste
  • Courant historique : le FLNKS, (Front de libération nationale kanak et socialiste), fondé par Jean-Marie Tjibaou, regroupe un ensemble de partis indépendantistes dont l’UC (Union calédonienne), le Palika (Parti de libération kanak) et de nombreux autres partis, le courant indépendantiste étant très fragmenté.
  • Autres courants : principalement deux partis dissidents du FLNKS : le parti de Libération Kanak Socialiste LKS (dissident du Palika, mené par le Grand chef de Maré et ancien leader du groupe d'indépendantistes intégristes des années 70 les Foulards rouges Nidoïsh Naisseline) et la Fédération des Comités de Coordination indépendantistes FCCI (dissidents surtout de l'Union calédonienne, menés par le maire de Moindou François Burck et par l'ancien président de la province Nord et ancien maire de Canala Léopold Jorédié). Le LKS est surtout implanté aux Îles Loyauté et est aujourd'hui un allié du parti anti-indépendantiste Avenir ensemble. La FCCI quant à elle fut une alliée traditionnelle du RPCR de 1998 à 2004 et est aujourd'hui en perte de vitesse. Plus récemment encore, le principal syndicat du territoire, l'Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités (USTKE), a créé son propre parti en novembre 2007, le Parti travailliste, qui se veut plus à gauche que le FLNKS et est proche des milieux altermondialistes.

[modifier] Résultats des élections provinciales du 9 mai 2004

Seuls les citoyens calédoniens (voir plus bas au paragraphe Corps électoral figé?) peuvent voter aux élections provinciales qui se tiennent tous les 5 ans. Elles concernent les Assemblées de Province et le Congrès de la Nouvelle-Calédonie, à savoir 40 élus pour la Province Sud (dont 32 siègent aussi au Congrès), 22 pour la Province Nord (dont 15 au Congrès) et 14 pour les Îles Loyauté (dont 7 au Congrès).

  • Ensemble du Territoire :
Inscrits : 119 541
Votants : 91 378 (participation de 76,44 %)
Suffrages exprimés : 89 562 (74,92 % des inscrits)
RPCR : 21 880 (24,43 % des suffrages exprimés)
Avenir ensemble : 20 328 (22,69 % des suffrages exprimés)
Front national : 6 684 (7,46 % des suffrages exprimés)
autres listes anti-indépendantistes : 1 831 (2,04 % des suffrages exprimés)
total anti-indépendantistes : 50 723 (56,63 % des suffrages exprimés)
UNI-FLNKS : 14 651 (16,36 % des suffrages exprimés)
UC : 10 623 (11,86 % des suffrages exprimés)
FCCI : 2 864 (3,2 % des suffrages exprimés)
LKS : 2 575 (2,87 % des suffrages exprimés)
UC renouveau : 1 587 (1,77 % des suffrages exprimés)
autres indépendantistes : 4 631 5 399 (5,17 % des suffrages exprimés)
total indépendantistes : 36 931 (41,24 % des suffrages exprimés)
Calédonie mon pays (liste « accordiste » neutre sur la question de l'indépendance): 1 908 (2,13 %)
inscrits : 72 623
Votants : 56 237 (77,44 % des inscrits)
Suffrages exprimés : 54 811 (75,47 % des inscrits)
Avenir ensemble (Marie-Noëlle Thémereau) : 18 574 (33,89 %, 19 sièges, dont 15 au Congrès)
RPCR (Jacques Lafleur) : 17 094 (31,19 %, 16 sièges, dont 13 au Congrès)
FN (Guy George) : 6 135 (11,19 %, 5 sièges, dont 4 au Congrès)
UNI-FLNKS (Adolphe Digoué) : 2 530 (4,62 %). Palika, UPM, RDO
FLNKS (Rock Wamytan) : 2 097 (3,83 %). Nouvelle liste qui prône le maintien d'un FLNKS uni comme il l'était autrefois et non pas divisé entre UNI et UC.
Union calédonienne (Charles Pidjot) : 1 848 (3,37 %)/.
Calédonie mon pays (Jean-Raymond Postic) : 1 205 (2,2 %). Liste créée par l'alliance de plusieurs Caldoches favorables à une application à la lettre de l'Accord de Nouméa, notamment en ce qui concerne la mise en place de signes identitaires.
Mouvement des citoyens calédoniens (Aukusitino Manuohalalo) : 1 140 (2,08 %). Liste dissidente du RDO, le parti wallisien et futunien indépendantiste membre du FLNKS, présent surtout suite aux évènements de Saint-Louis qui ont opposé violemment communautés mélanésiennes (de la tribu) et wallisiennes (du lotissement de l'Ave Maria), poussant finalement au départ de ces derniers.
Mouvement chiraquien des démocrates-chrétiens - UMP (Marcko Waheo) : 1 071 (1,95 %). Indépendantistes pourtant chiraquiens, prône une vision élargie de la priorité aux locaux, définie dans l'Accord de Nouméa pour l'emploi, dans le foncier avec notamment priorité au foncier coutumier et kanak.
Patrimoine et environnement avec les Verts (Raphaël Mapou) : 861 (1,57 %). Liste unissant le comité Rheebu Nuu (opposé au projet d'usine du Sud de Goro Nickel, de Raphaël Mapou) et les Verts locaux (Didier Baron).
Union océanienne (Soana Simutoga) : 749 (1,37 %). L'Union océanienne est le plus ancien parti représentant les intérêts de la communauté wallisienne et futunienne. Pour l'application à la lettre de l'Accord de Nouméa et la mise en place d'une discrimination positive.
Avance (Thierry Valet) : 652 (1,19 %). Petit parti anti-indépendantiste et anti-Lafleur.
Rassemblement océanien pour la Calédonie - ROC (Mickaele Tuifua) : 430 (0,78 %). Petit parti wallisien et futunien constitué après la crise de Saint-Louis, anti-indépendantiste et assez radical.
FCCI (François Burck) : 426 (0,77 %).

Il s'agit d'une nette victoire de l'Avenir ensemble mais aucun des partis de dispose de la majorité absolue. On imagine toutefois pas l'Avenir ensemble s'allier au RPCR, ni le RPCR s'allier au FN. En fait, on a vu beaucoup "mieux"!!! l'alliance de l'Avenir Ensemble et ... du Front National!!!!!

Onze partis n'ont pas passé la barre de 5% des inscrits, et les indépendantistes ne sont pas représentés.

inscrits : 28 875
Votants : 20 875 (72,29 % des inscrits)
Suffrages exprimés : 20 559 (71,2 % des inscrits)
UNI-FLNKS (Paul Néaoutyine) : 7 711 (37,51 %, 11 sièges, dont 7 au Congrès)
UC (Pascal Naouna) 5 576 (27,12 %, 7 sièges, dont 5 au Congrès)
RPCR (France Debien) : 2 346 (11,41 %, 3 sièges, dont 2 au Congrès)
Avenir ensemble (Éric Babin) : 1 754 (8,53 %, 1 siège, qui siège aussi au Congrès)
FCCI (Léopold Jorédié) : 1 182 (5,75 %). Bien qu'elle ait obtenu plus de 5 % des suffrages, elle n'a pas eu de siège.
Calédonie mon pays - Mwâdihin (Eric Douyère) : 703 (3,42 %). Comme la liste Calédonie mon pays de Province Sud, défend surtout les signes identitaires, avec toutefois un discours nettement plus indépendantiste.
Entente française du Nord (Yannick Lechevalier) : 549 (2,67 %). Liste anti-indépendantiste soutenue par le Front national.
Mouvement chiraquien des démocrates-chrétiens - UMP (Pascal Bouillant) : 385 (1,87 %).
LKS Kap Identité Nord (Emmanuel Daye) : 353 (1,72 %).

Ce scrutin marque une relative continuité par rapport à l'Assemblée précédente, l'UNI-FLNKS de Paul Néaoutyine gardant la majorité. Il voit toutefois la disparition de cette assemblée de la FCCI.

inscrits : 18 043
Votants : 14 266 (79,07 % des inscrits)
Suffrages exprimés : 14 191 (78,65 % des inscrits)
UC (Néko Hnepeune) : 3 199 (22,54 %, 4 sièges, dont 2 au Congrès)
RPCR (Simon Loueckhote) : 2 440 (17,19 %, 2 sièges, dont 1 au Congrès)
UNI-FLNKS (Boniface Ounou) : 2 313 (16,3 %, 2 sièges, dont 1 au Congrès)
LKS Kap Identité Îles (Nidoïsh Naisseline) : 2 222 (15,66 %, 2 sièges, dont 1 au Congrès)
UC renouveau (Jacques Lalié) : 1 587 (11,18 %, 2 sièges, dont 1 au Congrès)
FCCI-FULK (Cono Hnaéjé Hamu) : 1 256 (8,85 %, 2 sièges, dont 1 au Congrès)
Construire ensemble l'avenir (Richard Kaloï) : 1 010 (7,12 %). N'a pas obtenu de siège, bien qu'elle ait réunit plus de 5 % des suffrages. C'était une liste indépendantiste modérée dissidente, réputée proche de l'Avenir ensemble.
Mouvement chiraquien des démocrates-chrétiens - UMP (Stanislas Fetrako Goue) : 164 (1,16 %)
RPCR : 16 sièges
Avenir ensemble : 16 sièges
UNI-FLNKS : 8 sièges
FN : 4 sièges
UC : 7 sièges
FCCI : 1 siège
UC renouveau : 1 siège
LKS : 1 siège

Le RPCR ne dispose donc plus, comme c'était auparavant le cas, de la majorité absolue au Congrès. Cependant, les différentes composantes loyalistes y sont toujours largement majoritaires.

À la suite de ces élections, Marie-Noëlle Thémereau est désignée le 29 juin 2004 à la présidence du cinquième gouvernement de la Nouvelle-Calédonie issu des accords de Nouméa.

[modifier] Parlementaires

Si seuls ceux inscrits sur la liste électorale spéciale et bénéficient donc de la citoyenneté double calédonienne, tous les citoyens français de Nouvelle-Calédonie votent pour les élections nationales, dont les législatives. La Nouvelle-Calédonie dispose ainsi de deux députés et d'un sénateur. Depuis 1986, les deux députés ont toujours été issus des rangs du RPCR, et pour la première circonscription de la Nouvelle-Calédonie surtout depuis 1978, et ont donc tous siégé au sein des groupes RPR puis UMP. De même, tous les sénateurs depuis 1958 ont été anti-indépendantistes et gaullistes puis chiraquiens.

[modifier] Elections présidentielles

Les électeurs calédoniens ont toujours eu une tendance gaulliste, ou tout du moins de droite, aux élections présidentielles, à l'exception de celle de 1974, à laquelle François Mitterrand fut vainqueur en voix sur le territoire.

[modifier] 1965

  • Premier tour
Inscrits : 37 219
Participation : 69,3 %
  • Deuxième tour
Participation : 64,5 %

[modifier] 1969

  • Premier tour
Participation : 61,28 %

[modifier] 1974

[modifier] 1981

[modifier] 1988

La Nouvelle-Calédonie est l'un des thèmes majeurs de campagne des candidats à la présidentielle, notamment des deux principaux : le Premier ministre Jacques Chirac et le président sortant François Mitterrand, du fait des Evénements et surtout de la prise d'otage d'Ouvéa.

  • Premier tour

L'appel à l'abstention du FLNKS a particulièrement été suivi parmi les Kanaks.

  • Deuxième tour
    • Jacques Chirac : 90 % (après l'électrochoc de la prise d'otages à Ouvéa et de leur libération entre les deux tours)
    • François Mitterrand : 10 % (vainqueur au plan national)

[modifier] 1995

Encore une fois l'abstention est assez forte au sein du monde mélanésien, la participation n'atteignant pas 40 % en Province Nord.

[modifier] 2002

  • Premier tour
Inscrits : 126 985
Abstention : 64 434 (50,7 %)
Exprimés : 60 951 (48 %)
  • Deuxième tour
Inscrits : 126 969
Abstention : 62 765 (49,43 %)
Exprimés : 61 941 (48,78 %)

[modifier] 2007

  • Premier tour
Inscrits : 146 068
Abstention : 54 472 (37,29 %)
Exprimés : 89 761 (61,45 %)


  • Deuxième tour
Inscrits : 146 037
Abstention : 46 553 (31,88 %)
Exprimés : 97 538 (66,79 %)

[modifier] «corps électoral figé»

Il existe trois corps électoraux distincts en Nouvelle Calédonie.

  • Tous les électeurs peuvent voter pour les élections nationales (présidentielle, législatives, municipales, référendums nationaux, européennes).
  • Le corps électoral pour les référendums d'auto-détermination (article 218 LOI no 99-209 du 19 mars 1999 organique relative à la Nouvelle-Calédonie) prévus aux accords de Nouméa est figé à tous ceux
  1. qui étaient ou auraient pu être électeurs pour le référendum de 1998
  2. ou peuvent justifier d'une durée de vingt ans de domicile continu en Nouvelle-Calédonie à la date de la consultation et au plus tard au 31 décembre 2014.
  • Le débat a porté sur le corps électoral concerné par les élections provinciales.

Pour les prochaines élections au Congrès de l'archipel issu des assemblées de province (élections provinciales), un «corps électoral figé», ou « gelé » pourrait être institué pour que seules les personnes présentes en Nouvelle-Calédonie avant le 6 novembre 1998 puissent participer aux scrutins. Le FLNKS est en effet partisan de cette solution, ainsi que l'Avenir ensemble qui, bien que se déclarant pour le principe « une personne égale une voix », a annoncé qu'il soutiendrait ce système dans le sens où il a été promis aux indépendantistes par le RPCR lors de la précédente mandature du Congrès. Le Rassemblement-UMP a démenti avoir jamais rien promis et a lancé une pétition contre ce « corps électoral figé », défendant plutôt un « corps électoral glissant », à savoir l'extension de la citoyenneté calédonienne à toute personne pouvant justifier de 10 ans de présence continue sur le Territoire. Le RPC, nouveau parti créé par Jacques Lafleur, et le Front national local défendent eux aussi le « corps électoral glissant ». François Baroin, ministre de l'Outre-mer, a annoncé que le processus de révision constitutionnelle visant à intégrer le dispositif du « corps électoral gelé » serait présenté au Parlement avant la fin de l'actuelle législature[1], projet qui a d'ores et déjà été adopté par l'Assemblée nationale le 13 décembre 2006. Le Congrès réuni à Versailles le 19 février 2007 a entériné par 724 voix pour et 90 contre le corps du gel électoral.

Deux lois du pays à venir vont permettre de privilégier les citoyens calédoniens pour l'accès à l'emploi.

[modifier] Liens externes


Politique des États d’Océanie
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