Élections provinciales néo-calédoniennes de 2004

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Les élections provinciales de 2004 sont un scrutin territorial qui a eu lieu en Nouvelle-Calédonie le dimanche 9 mai 2004. Elles ont eu pour but d'élire les assemblées des trois provinces de la Nouvelle-Calédonie (Sud, Nord et Îles Loyauté) qui servent ensuite à former le Congrès de la Nouvelle-Calédonie.

Sommaire

[modifier] Organisation du scrutin

L'élection se fait au suffrage universel, le corps électoral étant alors composé de toutes les personnes nées sur le Territoire et y résidant ou bien pouvant justifier de 10 ans de résidence continue en Nouvelle-Calédonie à la date du scrutin (la question du corps électorale n'ayant été tranchée constitutionnellement par le Parlement français réuni en Congrès qu'en février 2007, la solution adoptée alors était encore celle du corps électoral glissant sur la base des 10 ans de résidence, par défaut). Il y avait alors 119 541 inscrits, soit 72 623 dans le Sud, 28 875 dans le Nord et 18 043 dans les Îles Loyauté[1].

Le scrutin se déroulait à la proportionnelle plurinominale dans chaque province, chaque liste devant dépasser la barre des 5 % des suffrages exprimés pour obtenir au moins 1 élu. Ensuite, proportionnellement au score, un certains nombres d'élus de chaque listes sont choisis pour former le Congrès, l'institution délibérative et législative locale.

Le nombre de siège à pourvoir sont :

[modifier] Enjeux

Il s'agissait alors du second scrutin et du premier renouvellement des exécutifs locaux depuis la mise en place des nouvelles institutions nées des Accords de Nouméa de 1998. Il s'agissait donc, à 10 ans de l'ouverture de la période pendant laquelle le référendum d'autodétermination sur l'avenir institutionnel de l'archipel (qui doit se tenir entre 2014 et 2019), de jauger une nouvelle fois le rapport de force entre indépendantistes et les non-indépendantistes.

Mais pour la première fois réellement ce simple clivage n'est plus le seul élément à entrer en compte, avec notamment le développement de listes dites « accordistes » appelant à mettre de côté pour l'instant la question de l'avenir institutionnel pour se concentrer sur la mise en application pleine et entière des Accords, mais aussi par la division nette de chaque camp traditionnel en deux forces principales opposées tant sur la gestion locale que sur l'approche des Accords de Nouméa.

Dans le camp anti-indépendantiste tout d'abord pour la première fois depuis 1977 la domination du RPCR, de Jacques Lafleur devenu récemment le Rassemblement-UMP suite à la dissolution du RPR auquel il était rattaché dans l'UMP, sur cette famille politique est véritablement menacée avec l'apparition d'une nouvelle force politique alors représentée par deux listes, une dans le Sud et l'autre dans le Nord. Cette formation, baptisée alors Avenir ensemble, est alors la réunion de plusieurs anti-indépendantistes dissidentes du RPCR depuis plus ou moins longtemps (Didier Leroux depuis 1995, Harold Martin ou Marie-Noëlle Thémereau depuis 2001), de personnalités depuis toujours opposés au parti de Jacques Lafleur (Jean-Pierre Aïfa, Bernard Marant, tous deux anti-indépendantistes, mais aussi l'indépendantiste issue du LKS Christiane Gambey) ou encore d'individus issus de la société civile. Ces listes font alors figure de « coalition anti-Lafleur », dénonçant ainsi la gestion du RPCR aussi bien dans la Province Sud que dans l'ensemble du Territoire dominé politique par ce mouvement depuis 1989. Ce mouvement dénonce l'autoritarisme de Jacques Lafleur et appellent à une gestion transparente et à plus de collégialité tout en défendant une application des Accords de Nouméa plus au pied de la lettre.

Le camp indépendantiste part lui aussi divisé. Si le FLNKS s'était déjà divisé en deux listes distinctes (FLNKS menée par l'Union calédonienne et UNI emmenée par le Palika) en 1999 dans deux des trois provinces (le Nord et les Îles), la fracture entre les deux principales composantes du front indépendantiste (le Palika et l'UC) semble alors plus grande. En effet, la rupture a été consommée en 2001 lors de l'arrivée à la tête de l'Union calédonienne de Pascal Naouna, très critique envers la direction du FLNKS (alors présidé par Rock Wamytan) et le leader du Palika Paul Néaoutyine. Depuis cette date, les deux formations n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur le nom d'un président unitaire pour le FLNKS qui ne dispose plus que d'un bureau politique chargé d'expédier les affaires courantes, et l'UC a appelé à l'abstention aux élections législatives de 2002 alors que le Palika avait présenté des candidats dans les deux circonscriptions. Finalement, pour les élections de 2004 les deux camps opposés du FLNKS partent divisés dans chaque province avec d'un côté l'UNI qui réunit autour du Palika les deux plus petites composantes du front, à savoir le mouvement modéré de l'Union progressiste mélanésienne (UPM) et le parti des wallisiens indépendantistes du Rassemblement démocratique océanien (RDO), et de l'autre l'UC seule. Comme pour la division au sein de la famille loyaliste, l'opposition se fait ici à la fois sur le plan de la gestion provinciale (l'Union calédonienne dénonçant une forme d'autoritarisme de la part de la majorité sortante UNI de Paul Néaoutyine dans le Nord, et inversement le Palika critiquant la situation financière alors critique des Îles Loyauté gérées par une présidence UC), mais aussi sur la question institutionnelle et de l'attitude à adopter vis-à-vis des Accords de Nouméa. L'UC continue sur le fond à constituer l'aile la plus modérée de l'indépendantisme néo-calédonien pour ce qui est de l'avenir institutionnel, parlant désormais d'« indépendance association » sur le modèle du Commonwealth britannique tandis que le Palika défend toujours une idée proche de l'Indépendantisme kanak socialiste (IKS) des années 1980. Mais sur le plan de l'attitude à mener dans le cadre des négociations pour les transferts de compétence, dans le cadre des comités des signataires (État, forces anti-indépendantistes, forces indépendantistes) réunis régulièrement, la position est inversée : en effet, l'Union calédonienne incarne alors la position la plus ferme et la plus radicale, demandant une application au pied de la lettre des Accords de Nouméa et des transferts de compétence plus rapides dans une logique de confrontation avec les anti-indépendantistes ou l'État (ayant décidé notamment de boycotter le comité des signataires de 2003 ainsi que les cérémonies officielles de la visite du président de la République Jacques Chirac la même année, alors que le Palika y avaient assisté). Le Palika et ses alliés de l'UNI a au contraire adopté une attitude d'apaisement et de négociation permanente avec les loyalistes.

À cette confrontation au sein du FLNKS s'ajoute une véritable multiplication de formations indépendantistes dissidentes de celui-ci : aux deux plus anciennes (la FCCI, très modérée et alliée au Rassemblement-UMP dans une coalition pour former la majorité au Congrès et au sein du gouvernement local, et d'un autre côté le LKS de Nidoïsh Naisseline surtout implanté aux Îles Loyauté et qui semble alors proche à la veille du scrutin de l'Avenir ensemble) s'ajoutent désormais plusieurs autres listes. C'est le cas notamment dans le Sud, ou parmi les 14 listes en présence, 6 sont nettement indépendantistes et 3 se revendiquent du FLNKS dont, outre celles des deux composantes du front citées ci-dessus, celle de Rock Wamytan, l'ancien président du FLNKS et de l'Union calédonienne mais mis en marge des instances dirigeantes de ces deux formations depuis 2001, qui présente une liste intitulée FLNKS sans en avoir le soutien officiel dans le Sud. On peut citer également dans le sud une liste d'union entre les membres du Comité Rheebu Nuu, association formées par des coutumiers du Sud pour protester contre l'installation de l'Usine du Sud à Goro, et les Verts locaux, emmenés par Raphaël Mapou. Dans les îles également, une partie de mécontents issus de la majorité sortante UC ont formé une liste dissidente baptisée UC Renouveau et emmenée par Jacques Lalié. Enfin, citons le petit Mouvement chiraquien des démocrates-chrétiens (MCDC) de Gabriel Païta et Marcko Waheo, présent à travers des listes dans les trois provinces, qui, tout en se réclamant de Jacques Chirac et de l'UMP, milite pour l'indépendance et a adopté une attitude radicale pour ce qui est de la question foncière.

Ces élections sont donc dominées par deux enjeux majeurs : la question assez traditionnelle de l'avenir institutionnel mais aussi, plus que lors des précédents scrutins, celle de la gestion de la Nouvelle-Calédonie.

[modifier] La campagne

Les listes candidates devaient être déposées au service des élections et de la réglementation de la direction de réglementation et de l'administration du Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie entre le 12 et le 18 avril 2004[2].

Au final, 31 listes furent déposés sur l'ensemble de la Nouvelle-Calédonie, traduisant ainsi la forte division au sein des deux grandes familles politiques, puisqu'il n'y avait eu que 23 candidatures déposées en 1999. C'est surtout le cas en Province Sud, où 14 formations sont présentes, mais aussi dans les Îles Loyauté avec 8 listes pour seulement 19 000 électeurs. Elles sont 9 en Province Nord[3].

Seulement 5 mouvements se présentent dans les trois Provinces : le Rassemblement-UMP, l'UNI, l'UC, la FCCI ainsi que le petit parti du Mouvement chiraquien des démocrates-chrétiens. Ces forces politiques représentent alors à elles-seules 15 des 31 listes présentées.

4 autres partis briguent les voix des électeurs dans uniquement 2 Provinces : l'Avenir ensemble, le FN et le petit mouvement accordiste Calédonie mon pays en Provinces Sud et Nord, et le LKS dans le Nord et les Îles Loyauté.

8 autres listes sont alors présentées dans une seule province, soit 6 dans le Sud (dont 3 issue uniquement de la communauté wallisienne et futunienne) et 2 dans les Îles Loyauté.

Une fois ces 31 listes validées par le bureau des élections le 22 avril[4], la campagne électorale officielle s'est ouverte le 26 avril 2004[5].

[modifier] En Province Sud

La campagne dans la Province Sud, de loin la plus importante des trois sur le plan démographique, s'est essentiellement articulée autour de la confrontation entre l'Avenir ensemble et le Rassemblement-UMP, tandis que le camp indépendantiste s'y est retrouvé divisé plus que partout ailleurs. Enfin, une particularité à cette province semble être alors celle des listes communautaires wallisiennes et futuniennes dans un contexte de plusieurs années de crises ethniques à Saint-Louis. Les listes y comportaient toutes sinon 50 noms, soit 10 de plus que le nombre de siège à pourvoir à l'Assemblée de Province.

[modifier] La confrontation Rassemblement-UMP-Avenir ensemble

Il s'agit alors du choc principal de ces élections, marqué par une campagne relativement violente entre les deux forces politiques anti-indépendantistes.

[modifier] Le Rassemblement-UMP

Comme pour tous les scrutins depuis 1989, la liste du Rassemblement en Province Sud est menée par le président fondateur du parti et président sortant de l'Assemblée de province, le député Jacques Lafleur.

La campagne du mouvement est lancée le 17 avril 2004, lors d'un meeting sur l'hippodrome de La Foa pour commémorer les 27 ans du RPCR et où étaient présents entre 8 000 et 10 000 personnes, selon les organisateurs, avec pour slogan : « Du chemin parcouru... aux voies de l’avenir »[6]. En effet, le parti, qui domine la vie politique néo-calédonienne depuis 1989 et le camp anti-indépendantiste depuis 1977, tend ainsi à mettre l'accent sur sa légitimité historique ainsi que celle de son leader (en mettant en avant les signatures des Accords de Matignon et de Nouméa) ainsi que sur sa vision de l'avenir institutionnel de l'île et donc de l'évolution de l'Accord de Nouméa, et notamment Jacques Lafleur remet en question la nécessité de réunir à terme un référendum d'autodétermination qui, selon lui, se solderait obligatoirement par un rejet de l'indépendance (ce qui semble fort probable alors au vu de la répartition politique du corps électoral) et qui pourrait alors aboutir à un retour à l'instabilité voir à des affrontements :

« Au bout de ce pacte trentenaire, que nous avons obtenu, que les Calédoniens vivent dans la paix, il va falloir passer à la solution suivante. Est-ce que ce sera un référendum d’auto-détermination que l’on choisira. Certainement pas. Et cela est en train de se discuter. Pour des responsables politiques dignes de ce nom, il faut savoir anticiper dès aujourd’hui. Et nous y travaillons ensemble. Les grands problèmes ethniques de la Nouvelle-Calédonie restent posés. Nous devons les résoudre par le dialogue. Et ce dialogue, nous l’entretenons depuis 1988. Depuis les Accords de Matignon. »(interview du 13 avril 2004 sur la radio RRB, repris par les Nouvelles Calédoniennes[7].

Cette idée d'allier le passé historique du Rassemblement et un projet se voulant avant tout ancré dans l'avenir se retrouve dans la composition même de la liste où se retrouvent des élus sortants et des poids lourds de longue date (dont Jacques Lafleur mais aussi l'autre député, Pierre Frogier, à la 3e position, ou encore le maire de Nouméa Jean Lèques, à la 5e) ainsi que des personnalités n'ayant jamais été présentées à des provinciales par le parti. Sur les 25 élus sortant en 2004 de l'Assemblée de Province, 15 sont repris, dont 11 avaient été élus dès 1999 et qui sont tous présents dans les 21 premiers noms.

Sur le plan économique, il défend le projet de construction d'usine de traitement de nickel à Goro dans le sud par le groupe canadien Inco, au même titre que le projet SMSP-Falconbridge de l'Usine du Nord.

Mais le RPCR et Jacques Lafleur mènent surtout une campagne contre l'Avenir ensemble, rebaptisée alors par le mouvement et les médias qui le soutiennent (dont le magazine hebdomadaire Les Nouvelles Hebdo) « Trahir ensemble »[8], et taxent ses dirigeants d'arrivisme : « La différence essentielle entre eux et nous, c’est qu’ils veulent remplacer notre système, qui est là pour s’occuper des gens et qui marche, par leur système, qui sera là pour s’occuper d’eux-mêmes. » (Conférence de presse de Jacques Lafleur pour présenter les trois listes du Rassemblement-UMP, le 27 avril 2004)[9]. Ils considèrent alors l'Avenir ensemble comme une alliance de circonstance entre des personnalités d'horizons différents (des membres sur le plan national de l'UMP, comme Harold Martin, la plupart des dissidents récents du RPCR mais aussi Sonia Lagarde, ou encore de l'UDF comme Didier Leroux ; une majorité d'anti-indépendantiste mais aussi des indépendantistes dont surtout Christiane Gambey ; des personnalités ayant participé aux négociations de l'Accord de Nouméa et l'ayant signé comme Harold Martin et d'autres ayant alors appelé à voter « non » au référendum validant l'accord en 1998 comme Didier Leroux et le parti Alliance).

[modifier] L'Avenir ensemble

Cette liste commence à voir le jour par le rapprochement entre Didier Leroux, dissident de longue date du RPCR et adversaire de Jacques Lafleur qu'il a forcé à concéder un second tour lors des élections législatives de 2002, et Harold Martin, ancien possible dauphin, avec Pierre Frogier, du leader anti-indépendantiste et son lieutenant pour la « Brousse » mis en marge du RPCR suite aux municipales de 2001 au cours desquelles il s'était maintenu dans sa commune de Païta contre le candidat officiel du parti. Ce rapprochement est officialisé dans une conférence de presse des deux hommes qui annoncent alors qu'ils présenteront des listes communes pour les provinciales le 8 mars 2004[10]. Reposant alors en partie sur l'Alliance, le mouvement politique créé par Didier Leroux en 1998, l'Avenir ensemble s'enrichit bientôt du ralliement de plusieurs dissidents de plus ou moins longue date du parti de Jacques Lafleur.

Ainsi, le 21 mars 2004, il est annoncé que la tête de la liste en Province Sud sera confiée à Marie-Noëlle Thémereau[11], qui fut notamment vice-présidente de l'Assemblée de Province de 1996 à 1999 puis la 1re vice-présidence du Congrès de 1999 à 2001 sous l'étiquette du RPCR, avant de démissionner de tous ses mandats et de se mettre alors en retrait de la vie politique en 2001 pour marquer son opposition à la « vision du "fonctionnement des institutions et (à) la prééminence des provinces »[12] défendue alors dans une circulaire par Jacques Lafleur. Elle s'était alors insurgée contre la prédominance politique dans le jeu institutionnel néo-calédonien de la Province Sud et de son président Jacques Lafleur.

Ce ralliement s'accompagne le même jour de ceux de Sonia Lagarde, membre de l'Alliance et chef du principal groupe d'opposition à la majorité Rassemblement-UMP au conseil municipal de Nouméa depuis 2001 (« Nouméa, c'est capital"e" »), Isabelle Ohlen, qui elle aussi avait mené sa propre liste baptisée « Tous d'ici » aux municipales de 2001 à Nouméa et unissant des membres de la société civile, notamment issus de son association « Racines », et la FCCI, ou encore l'indépendantiste Christian Gambey, issue du Libération kanak socialiste et directrice du GIE Tourisme Destination Îles Loyauté. Enfin, le 30 mars, Philippe Gomès, maire de La Foa, ami d'Harold Martin mais militant de toujours au sein du RPCR, rejoint à son tour cette liste et justifie son acte parce que, selon lui, « le RPCR [...] n’a pas réussi sa mutation ni démocratisé son fonctionnement et s’est peu à peu coupé du pays réel »[13].

Cette liste fait alors campagne sur les thèmes de la collégialité que ce soit entre les ethnies ou entre les différentes tendances politiques, du respect de l'Accord de Nouméa et de la construction d'un destin commun. Son programme est alors résumé en « 75 propositions pour un destin commun » avec des mesures phares, notamment dans le domaine social, comme le passage du SMIC à 120 000 Francs CFP (soit 1 005,6 [[Euro|€, contre 100 000 F CFP soit 838 € alors), l'instauration du PACS, la généralisation des allocations familiales, la création d'un observatoire de la condition féminine, une réforme de la fiscalité ou encore le passage à l'euro[14].

Elle utilise aussi des moyens de campagne variés et assez modernes, comme le lancement fin mars 2004 d'un DVD de 14 minutes en 20 000 exemplaires (dont 18 000 dans le Grand Nouméa)[15]. Mais surtout celle-ci s'axe surtout sur une critique ouverte de Jacques Lafleur et du Rassemblement-UMP, que ce soit sur son bilan (en remettant notamment en cause la vente de la concession minière dans le Grand-Sud à Inco ou encore le très controversé projet immobilier sur le terrain dit de Gouaro-Deva à Bourail) ou sur sa façon générale de gérer le territoire (jugée alors autoritaire). Elle milite enfin pour une « autre façon de faire de la politique » reposant sur un « pacte de confiance » avec les électeurs[16].

[modifier] La division des indépendantistes

Si le FLNKS avait échappé à la division en 1999 dans la Province Sud, contrairement aux divisions qui s'étaient déjà fait jour alors dans les deux autres provinces, le camp indépendantiste est en 2004 plus divisé que jamais alors qu'il s'agit d'une Province traditionnellement opposée à l'indépendance (en 1999, le FLNKS uni n'avait remporté que 6 élus sur 40 à l'Assemblée de Province). Ainsi, il y a 6 listes indépendantiste présentées en 2004.

[modifier] Trois listes représentant le FLNKS

Les deux tendances principales qui s'opposent au sein du FLNKS depuis 2001 sont ainsi présentes, comme dans les deux autres provinces, à travers deux listes précédentes.

L'UNI-FLNKS : menée par le maire Palika de Yaté Adolphe Digoué, qui, outre les trois formations traditionnelles réunies au sein de l'UNI (le Palika, l'UPM et le RD0), y sont également présents des membres du Parti socialiste calédonien, petite formation notamment composée d'Européens partisans de l'indépendance dont son leader Michel Jorda (n°5 sur la liste). Dans cette liste, les membres de la communauté wallisienne ou futunienne (très présente en Province Sud, notamment dans le Grand Nouméa), sont alors assez représentés avec 11 personnes sur les 31 premiers nom de la liste. Ils sont tous issus du RDO et le leader de celui-ci, Aloïsio Sako, se retrouve à la 3e position de la liste. Cette liste défend alors un programme en 14 points, dont notamment la création d'un « ministère de l'Environnement » dans le gouvernement local mais en s'axant surtout sur le gel du corps électoral et la défense de l'emploi local, avec pour slogan « Faisons émerger notre pays » et se veut « La seule liste d’union »[17].

L'UC quant à elle est présente seule dans une liste menée par Charles Pidjot ainsi que par Nicole Waïa, avec pour but de « faire appliquer l’Accord de Nouméa dans l’esprit et la lettre »[18].

À cela s'ajoute une troisième liste, baptisée « Le FLNKS pour l'Indépendance », menée par Rock Wamytan, qui fut le dernier président unitaire du FLNKS de 1995 à 2001 et président de l'UC de 1999 à 2001, ainsi que chef de la tribu de Saint-Louis. Mis à l'écart des instances dirigeantes de ces deux formations, Rock Wamytan appelle alors à recentrer l'action du FLNKS sur la revendication de l'indépendance sur laquelle, selon lui, « cet accord (de Nouméa) doit nécessairement déboucher »[19].

[modifier] Résultats[1]

Résultat sur l'ensemble du territoire - 119 541 Inscrits - 76,44 % (Votants) - 74,92 % (Suffrages exprimés)
  Parti Votes  % Sièges
au Congrès
Changement
depuis 1999
  Rassemblement-UMP 21 880 24,43 16 -8
  Avenir ensemble 20 328 22,69 16 +13[20]
  UNI-FLNKS 14 651 16,36 8 0
  Union calédonienne 10 623 11,86 7 -3
  Front national 6 684 7,46 4 0
  FCCI 2 864 3,2 1 -3
  LKS 2 575 2,87 1 0
  Calédonie mon pays 1 908 2,13 0 0
  UC Renouveau 1 587 1,77 1 +1
  Divers indépendantistes 4 631 5,17 0 0
  Divers anti-indépendantistes 1 831 2,04 0 0
  Total 89 562 100 54
  Anti-indépendantistes 50 723 56,63 36 +5
  Indépendantistes 36 931 41,24 18 -5

[modifier] Province Sud

Résultat en Province Sud - 72 623 Inscrits - 77,44 % (Votants) - 75,47 % (Suffrages exprimés)
  Parti Votes  % Sièges
à l'Assemblée provinciale
Changement
depuis 1999
Sièges
au Congrès
Changement
depuis 1999
  Avenir ensemble 18 574 33,89 19 +15[20] 15 +12[20]
  Rassemblement-UMP 17 094 31,19 16 -9 13 -7
  Front national 6 135 11,19 5 0 4 0
  UNI-FLNKS 2 530 4,62 0 -2[21] 0 -2[21]
  FLNKS pour l'indépendance 2 097 3,83 0 -1[21] 0 -1[21]
  Union calédonienne 1 848 3,37 0 -3[21] 0 -2[21]
  Calédonie mon pays 1 205 2,2 0 0 0 0
  Mouvement des citoyens calédoniens 1 140 2,08 0 0 0
  Mouvement chiraquien des démocrates-chrétiens - UMP 1 071 1,95 0 0 0 0
  Patrimoine et environnement avec les Verts 861 1,57 0 0 0 0
  Union océanienne 749 1,37 0 0 0 0
  Avance 652 1,19 0 0 0 0
  Rassemblement océanien dans la Calédonie 430 0,78 0 0 0 0
  FCCI 426 0,78 0 0 0 0
  Total 54 811 100 40 32
  Anti-indépendantistes 43 634 79,61 40 +6 32 +5
  Indépendantistes 9 973 18,2 0 -6 0 -5

[modifier] Province Nord

Résultat en Province Nord - 28 875 Inscrits - 72,29 % (Votants) - 71,2 % (Suffrages exprimés)
  Parti Votes  % Sièges
à l'Assemblée provinciale
Changement
depuis 1999
Sièges
au Congrès
Changement
depuis 1999
  UNI-FLNKS 7 711 37,51 11 +3 7 +2
  Union calédonienne 5 576 27,12 7 +2 5 +1
  Rassemblement-UMP 2 346 11,41 3 -1 2 -1
  Avenir ensemble 1 754 8,53 1 +1 1 0
  FCCI 1 182 5,75 0 -4 0 -3
  Calédonie mon pays Mwâdihin 703 3,42 0 0 0 0
  Entente française du Nord (FN) 549 2,67 0 0 0 0
  Mouvement chiraquien des démocrates-chrétiens - UMP 385 1,87 0 0 0 0
  LKS-KAP Identité Nord 353 1,72 0 0 0 0
  Total 20 559 100 22 15
  Indépendantistes 15 207 73,97 18 0 12 0
  Anti-indépendantistes 4 649 22,61 4 0 3 0

[modifier] Îles Loyauté

Résultat aux Îles Loyauté - 18 043 Inscrits - 79,07 % (Votants) - 78,65 % (Suffrages exprimés)
  Parti Votes  % Sièges
à l'Assemblée provinciale
Changement
depuis 1999
Sièges
au Congrès
Changement
depuis 1999
  Union calédonienne 3 199 22,54 4 -2 2 -1
  Rassemblement-UMP 2 440 17,19 2 0 1 0
  UNI Iaii Drehu Toka Nengone 2 313 16,3 2 0 1 0
  LKS-KAP Identité Îles 2 222 15,66 2 0 1 0
  UC Renouveau 1 587 11,18 2 +2 1 +1
  FCCI-FULK Îles Loyauté 1 256 8,85 2 0 1 0
  Construire ensemble l'avenir 1 010 7,12 0 0 0 0
  Mouvement chiraquien des démocrates-chrétiens - UMP 164 1,16 0 0 0 0
  Total 14 191 100 14 7
  Indépendantistes 11 751 82,81 12 0 6 0
  Anti-indépendantistes 2 440 17,19 2 0 1 0

[modifier] Notes

  1. ab [pdf] [« Publication des résultats de l'élection des membres du Congrès et des Assemblées de Province du 9 mai 2004 », Journal officiel de la Nouvelle-Calédonie, 12/05/2004
  2. « Provinciales : candidatures à déclarer entre le 12 et le 18 avril », Nouvelles Calédoniennes, 06/04/2004
  3. « 31 listes en présence », Nouvelles Calédoniennes, 19/04/2004
  4. « Les 31 listes sont validées », Nouvelles Calédoniennes, 23/04/2004
  5. « Enregistrement des spots télé : prompteur, mon beau prompteur », Nouvelles Calédoniennes, 26/04/2004
  6. « Le Rassemblement resserre les rangs à La Foa », Nouvelles Calédoniennes, 19/04/2004
  7. « Jacques Lafleur : "Nous préparons déjà l’après-Accord de Nouméa" », Nouvelles Calédoniennes, 14/04/2004
  8. Terme notamment employé par Pierre Frogier lors du rassemblement de La Foa
  9. « Jacques Lafleur présente les trois listes du Rassemblement », Nouvelles Calédoniennes, 28/04/2004
  10. « Provinciales : Harold Martin et Didier Leroux font liste commune », Nouvelles Calédoniennes, 09/03/2004
  11. « Marie-Noëlle Thémereau conduira la liste Avenir ensemble », Nouvelles Calédoniennes, 22/03/2004
  12. Lettre de démission de Marie-Noëlle Thémereau du Congrès adressée à Jacques Lafleur et datée du 4 mai 2001
  13. Philippe Gomes rejoint "L’avenir ensemble", Nouvelles Calédoniennes, 31/03/2004
  14. Les 75 propositions et le bilan de leurs réalisations en 2006 sur le site de l'Avenir ensemble
  15. « Avenir Ensemble : une vidéo pour "faire réfléchir" », Nouvelles Calédoniennes, 30/03/2004
  16. Le Pacte de confiance de l'Avenir ensemble sur le site du parti
  17. « Province sud : l’Uni avec le FLNKS au chevet des "petits" », Nouvelles Calédoniennes, 20/04/2004
  18. « Une liste 100 % UC dans le Sud », Nouvelles Calédoniennes, 16/04/2004
  19. « Roch Wamytan, FLNKS pour l’indépendance "L’Accord de Nouméa doit nécessairement déboucher sur l’indépendance" », Nouvelles Calédoniennes, 29/04/2004
  20. abc Par rapport au parti Alliance en 1999
  21. abcdef Par rapport aux élus de la liste FLNKS de 1999 issus de cette tendance

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