Union calédonienne

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Union calédonienne
drapeau indépendantiste 
Président Charles Pidjot
Fondation 1953
Siège 4, rue de la Gazelle - Aérodrome de Magenta
BP 3888 98 846 Nouméa
Vice-présidents Néko Hnepeune et Gérald Cortot
Secrétaire général Gérard Reignier
Secrétaires généraux adjoints Gilbert Tuyenon et POIROI Didier
Commisaire général Raymond Pabouty
Commissaire général adjoint Daniel Goa
Membres du Gouvernement de Nouvelle-Calédonie Gérald Cortot et Pierre Ngaiohni
Présidents du groupe
au Congrès Bernard Lepeu
Représentation du parti
Congrès
7/54
Province Sud
0/40
Province Nord
7/22
Province Îles
4/14
Idéologie Gauche, Indépendantisme, Socialisme mélanésien, Démocratie chrétienne
Affiliation nationale aucune, FLNKS localement, proche du PS
Affiliation européenne {{{européenne}}}
Affiliation internationale {{{internationale}}}
Couleurs* vert, orange
Site Web www.union-caledonienne.org
voir aussi

Constitution française
Politique de la France
Politique en Nouvelle-Calédonie
Gouvernement français
Gouvernement de Nouvelle-Calédonie
Partis politiques français
Élections en France
Liste des députés de Nouvelle-Calédonie

L'Union calédonienne (UC) est un parti politique français de Nouvelle-Calédonie fondé en 1953 et qui milite aujourd'hui pour l'indépendance de ce territoire en étant une composante du Front de Libération nationale kanak et socialiste (FLNKS).

Sommaire

[modifier] Histoire

[modifier] Formation et premières réussites

L'Union calédonienne (UC) est un parti politique français de Nouvelle-Calédonie fondé en février 1953 par le député Maurice Lenormand ainsi que par les deux principaux partis politiques kanaks confessionnels fondés en 1946 suite à l'obtention des droits civiques par les populations mélanésiennes : l'Union des indigènes calédoniens amis de la liberté dans l'ordre (UICALO) de Rock Pidjot, d'inspiration catholique, et l'Association des indigènes calédoniens et loyaltiens français (AICLF) de Doui Matayo, d'inspiration protestante. Il s'agit tout d'abord essentiellement d'une liste commune formée en vue des élections territoriales qui doivent se tenir ce mois là.

Avec le slogan « Deux couleurs, un seul peuple » le parti prône alors l'entente entre les communautés blanche et mélanésienne et ne revendique pas l'indépendance du territoire.

Dès les élections au Conseil général de 1953 le parti remporte les élections avec 15 sièges sur 25 dont 9 autochtones (il remporte la totalité des sièges dans trois circonscriptions sur cinq).

Lors des sénatoriales, en 1955, c'est Armand Ohlen de l'UC qui devance le sortant républicain indépendant Henri Lafleur et en janvier 1956 Maurice Lenormand est très largement réélu député devant Georges Chatenay.

En 1956, lors du premier congrès du parti qui se déroule les 12 et 13 mai 1956 sur la propriété du sénateur Armand Ohlen à la Vallée des Colons à Nouméa, l'UC se dote de statuts fixes et Rock Pidjot devient président de l'Union et Maurice Lenormand son commissaire général.

[modifier] Domination du « parti à la croix verte »

Lors des premières élections à l'Assemblée territoriale de Nouvelle-Calédonie, assemblée au pouvoir accru né de la loi-cadre Defferre, le 6 octobre 1957, l'UC obtient 18 des 30 sièges à pourvoir. Michel Kauma devient président de cette assemblée et Maurice Lenormand forme le gouvernement de l'archipel, mais doit démissionner en février 1959 suite à sa réélection comme député.

L'arrivée au pouvoir en Métropole du général de Gaulle marque un tournant dans l'histoire statutaire : en effet, le gouvernement gaulliste opère une politique de centralisation et dors et déjà l'UC se divise entre partisans et opposants de celle-ci. Maurice Lenormand et la majorité de l'Union optent pour l'autonomie mais certains, suivant ainsi Michel Kauma, alors à la tête du conseil de gouvernement du Territoire depuis 1959, soutiennent la politique gaulliste et quittent ainsi l'UC. La loi Jacquinot de décembre 1963, qui retire pratiquement tout pouvoir au conseil de gouvernement (en supprimant notamment la fonction de vice-président, qui correspondait à un chef de gouvernement) et renforce les pouvoirs du représentant de l'Etat, puis les lois Billotte de 1969, retirant pratiquement toute autorité au conseil de gouvernement et à l'assemblée locale en matière de politique de nickel, sont perçues comme des trahisons de l'Etat français et particulièrement du général de Gaulle, renforçant ainsi la position autonomiste de l'UC qui traverse à la même époque une véritable crise.

[modifier] Les premières difficultés

Le clivage entre Européens et Kanaks risque de faire éclater l'union. D'un côté les tendances les moins autonomistes sentent que l'union, déçue, évolue vers une revendication d'indépendance de plus en plus radicales, une dissidence se crée : le Mouvement libéral calédonien. D'un autre côté Yann Céléné Uregeï fonde l'Union multiraciale de Nouvelle-Calédonie (UMNC). Celui-ci est soutenu à l'extérieur de l'Union par les foulards rouges, fondés par Nidoïsh Naisseline, le premier mouvement à revendiquer ouvertement l'indépendance. De plus, les déboirs judiciaires de Maurice Lenormand (condamné à 1 an d'emprisonnement avec sursis et déchu de son mandat de député en 1964 pour "omission volontaire d'empêcher un crime" dans l'affaire liée au dynamitage en 1963 des locaux du journal de l'UC) et son autorité de plus en plus remise en question provoque le départ du mouvement de beaucoup de ses poids lourds.

Cette désagrégation de l'union la conduit à la défaite lors de élections territoriales de 1972 avec 12 sièges sur 35. L'union calédonienne reste alors durablement dans l'opposition, tout en restant en voix le premier parti du territoire.

[modifier] La prise de position pour l'indépendance

Le 22 novembre 1977 le congrès réuni à Bourail voit s'opposer les partisans (menés par Jean-Pierre Aïfa) et les adversaires de l'indépendance. Une nouvelle génération kanak se fait entendre parmi lesquels Jean-Marie Tjibaou et la ligne de l'indépendance, reprise par Maurice Lenormand (qui redevient pendant un temps vice-président du conseil du gouvernement de novembre 1978 à juillet 1979) et Rock Pidjot (toujours président de l'UC alors), est adoptée. Jean-Marie Tjibaou devient alors vice-président du parti et Pierre Declercq, l'un des leaders indépendantistes européens, succède à Jean-Pierre Aïfa (qui a fait discidence pour créer son propre mouvement: la Fédération pour une nouvelle société calédonienne qui se bat contre l'indépendance mais aussi pour une certaine autonomie) comme secrétaire général. En 1979, l'UC participe à la création du Front indépendantiste qui se transforme en 1984 en Front de libération nationale kanak et socialiste dont Jean-Marie Tjibaou est élu président.

[modifier] Durant les Evènements des années 80

L'UC constitue la partie la plus importante du FLNKS mais aussi sa composante la plus modérée, appelant le plus possible au calme, même si certains de ses membres adoptent aussi des positions assez radicales (Eloi Machoro, qui a succédé en 1981 à Pierre Declercq comme secrétaire général de l'UC suite à son assassinat, deviendra célèbre en cassant une urne de vote avec une hâche ostensoire traditionnelle kanak lors des élections territoriales de 1984 que les indépendantistes avaient appelé à boycotter, il se fera lui-même assassiner par des anti-indépendantistes en 1985). Quoiqu'il en soit, l'UC soutient activement les Accords de Matignon signés entre partisans et opposants de l'indépendance en 1988 à Paris sous l'égide du Premier ministre Michel Rocard.

[modifier] De la modération au respect à la lettre des Accords de Nouméa

En 2001, le modéré Rock Wamytan, président de l'UC depuis 1999, est battu par Pascal Naouna qui opte quant à lui pour une position plus radicale. De mouvement indépendantiste le plus modéré l'UC acquiert ainsi une position beaucoup plus dure, refusant tout consensus avec les anti-indépendantistes tout en appelant à un respect à la lettre des Accords de Nouméa. Ainsi, l'UC a rompu avec le reste du FLNKS qui, mené par le Palika (pourtant jusqu'ici la composante la plus radicale) et son leader Paul Néaoutyine, appelle quant à lui à dialoguer avec le RPCR et l'Etat. Ainsi, l'UC a appelé à boyckotter en 2003 la visite du président de la République Jacques Chirac alors que le Palika a participé aux manifestations officielles et a présenté en 2004 dans chacune des provinces des listes distinctes de celles du FLNKS et a formé son propre groupe au Congrès. Pour ce qui est de l'avenir institutionnel, l'UC reste donc un parti indépendantiste ayant opté comme solution pour une « indépendance association » avec la France - à l'instar de ce qui se fait dans le Commonwealth ou encore dans des états insulaires de la zone qui restent « librement associés » aux États-Unis comme les Îles Marshall - et la possibilité d'instaurer une double nationalité pour ceux qui le souhaitent. L'UC a sinon fortement milité pour le gel du corps électoral, désormais entré dans la constitution après avoir été voté par le Parlement français en Congrès en février 2007.

[modifier] Historique des présidents

[modifier] Elus

[modifier] Parlementaires

Pendant longtemps, l'unique député du Territoire fut issu des rangs de l'UC: Maurice Lenormand de 1951 à 1964 puis Rock Pidjot de 1964 à 1986. Elle a également donné un Conseiller de la République, ou sénateur, de 1955 à 1959: Armand Ohlen. Depuis lors, l'Union n'a plus eu de parlementaire, et a appelé à boycotter les élections législatives de 2002. En 2001, Marie-Claude Tjibaou, veuve de Jean-Marie Tjibaou, membre de l'UC, fut la candidate indépendantiste pour les élections sénatoriales mais elle fut battue par le sénateur sortant RPCR Simon Loueckhote. En 2007, les indépendantistes ont déposé des candidatures communes et Charles Pidjot de l'UC fut ainsi candidat dans la 2e circonscription, mais il fut battu au deuxième tour par le député sortant UMP Pierre Frogier.

[modifier] Gouvernement

L'UC disposaut d'un seul membre sur 11 au sein du deuxième gouvernement Thémereau, à savoir Gérald Cortot, chargé du secteur des Transports terrestres et maritimes, des Infrastructures et de l'Energie, également chargé du Schéma d'Aménagement et de Développement de Nouvelle-Calédonie. Ce fut également le cas dans le premier gouvernement Martin qui, élu et démissionnaire le même jour (le 6 août 2007), tomba immédiatememnt suite à la démission commune des membres indépendantistes qui contestaient le vote.

Dans l'actuel deuxième gouvernement Martin, l'Union calédonienne dispose de deux membres:

[modifier] Congrès

Le groupe UC disposait suite aux élections provinciales de 2004 de 7 membres (4 venant de Province Nord et 3 des Îles Loyauté) sur 54, à quoi s'est ajouté en 2005 l'unique élu de la FCCI qui jusqu'à présent siégeait au sein d'un groupe commun avec les élus anti-indépendantistes du Rassemblement-UMP. Depuis 2001 les élus de l'Union calédonienne constituent un groupe distinct de celui des autres élus du FLNKS (essentiellement Palika) qui eux sont réunis au sein du groupe UNI-FLNKS (9 membres). Le groupe UC est présidé par Bernard Lepeu, qui est aussi 5e vice-président du Congrès et siège au sein de la commission permanente.

Au sein du bureau, outre Bernard Lepeu comme vice-président, l'UC est aussi représentée par Jacqueline Deteix qui occupe l'un des deux postes de secrétaire. La vice-présidente de la Commission permanente, Caroline Machoro, est aussi issue de ses rangs. Enfin, l'UC n'occupe la présidence que de deux commission intérieures: celle de l'Agriculture et de la Pêche (Cézelin Tchoeaoua) et celle de la Législation et de la Réglementation relatives aux Affaires coutumières qui est co-présidée par un élu Palika (Jean-Pierre Djaïwé) et un élu UC (Pascal Naouna).

[modifier] Provinces

[modifier] Province Sud

L'UC n'a pas d'élu en Province Sud, sa liste, menée par Charles Pidjot, ne réussissant pas à atteindre la barre des 5 % en 2004. Ses figures dominantes dans la province sont toutefois Charles Pidjot, Gérald Cortot et Nicole Waïa qui fut présidente du groupe UC au Congrès de 2001 à 2004. D'autres figures historiques du parti sont issues de cette province, dont notamment Rock Wamytan, François Burck ou Maurice Lenormand.

[modifier] Province Nord

La liste UC, menée par Pascal Naouna, arrive en seconde position avec 27,13 % des suffrages et 7 sièges sur 22. C'est dans cette province que l'opposition entre les deux principales composantes du FLNKS, le Palika (dont le président Paul Néaoutyine est aussi le président de l'assemblée de Province) et l'UC, se fait le plus sentir.

[modifier] Province des Îles Loyauté

La liste UC, menée par Néko Hnepeune, a emporté le scrutin avec 22,54 % des suffrages et 4 sièges sur 14. Néko Hnepeune a été élu président de la Province des Îles.

[modifier] Communes

Suite aux élections municipales de 2001, l'Union calédonienne contrôlait six communes :

Lors des élections municipales de 2008, l'Union calédonienne conserve à elle-seule deux communes (Canala et Pouébo) et deux autres à travers des listes communes du FLNKS (Hienghène et Lifou), perd deux mairies : à Ouégoa pour le Palika et Pouembout par un maire anti-indépendantiste mais tête d'une liste apolitique et soutenu pour l'élection du maire par la liste officielle de l'Union calédonienne qui s'était opposée à la liste du maire sortant. Enfin, elle gagne trois communes : une sur le Rassemblement-UMP (Poya) et deux sur ses partenaires du FLNKS (Poum, anciennement UPM, et Ouvéa, auparavant Palika). Donc désormais il y a 7 maires UC en Nouvelle-Calédonie :

  • Canala : Gilbert Tyuienon (22 sièges sur 27, mais réélu maire à l'unanimité avec les 2 voix du Palika et 2 voix sur 3, la troisième étant absente, de la FCCI).
  • Hienghène : Daniel Fisdiepas (20 sièges sur 23 de la liste d'union FLNKS).
  • Lifou : Néko Hnepeune (25 sièges sur 33 de la liste d'union FLNKS).
  • Ouvéa : Maurice Tillewa (20 sièges sur 27).
  • Pouébo : Joseph Pada (6 sièges sur 19, soutenu par les 6 élus du Palika, la liste UC est arrivée toutefois en seconde position derrière la liste du Parti travailliste qui forme l'opposition avec 7 sièges).
  • Poum : Henriette Hmae (6 sièges sur 15, soutenue par 3 élus issus de deux listes dissidentes de la majorité UNI sortante).
  • Poya : François Meandu-Poveu (8 sièges sur 23, soutenu par les 3 élus Palika et les 3 élus UPM).
  • Pouembout : l'UC y était divisé en deux listes : celle du maire sortant Jean Naouna (3 sièges sur 15) et celle officielle du parti menée par Pascal Naouna (3 sièges sur 15), toutes deux devancées par la liste apolitique de Robert Courtot (lui-même plutôt anti-indépendantiste mais sans étiquette, 4 sièges). Ce dernier a été élu avec le soutien des 3 UC de Pascal Naouna et des 2 élus Rassemblement-UMP.

[modifier] Position en vue des échéances électorales de 2007

[modifier] Présidentielles

L'Union calédonienne a toujours soutenu depuis 1981 le candidat investi par le Parti socialiste. Ainsi, lors de son comité directeur réuni à Pouébo le 3 mars 2007, le parti a décidé de soutenir Ségolène Royal.

[modifier] Législatives

En 2002, l'Union calédonienne n'avait présenté aucun candidat et avait appelé à l'abstention (refusant ainsi de soutenir les candidats du Palika présentés dans les deux circonscriptions). Le parti, après un long suspens, a finalement décidé d'être présent aux législatives de 2007 en favorisant en plus une candidature unitaire du FLNKS : l'UC a déjà proposé comme solution que soit présenté dans une circonscription un candidat de l'Union calédonienne avec un suppléant Palika, et l'inverse dans l'autre circonscription, tout en estimant que la non candidature de Paul Néaoutyine, le leader du Palika, serait une marque de bonne volonté de la part du mouvement indépendantiste rival.

Quoiqu'il en soit, l'UC appelle à ce que chacun des deux mouvements choisisse au préalable des candidats pour les deux circonscriptions et que l'on discute ensuite d'un arrangement final. Au sein de l'Union calédonienne, aucun candidat n'a encore été désigné mais des noms circulent : Néko Hnepeune (président de l'Assemblée des Îles Loyauté, maire de Lifou et 1er vice-président de l'Union calédonienne) et Octave Togna (directeur général de l'Agence de Développement de la Culture Kanak (ADCK) qui gère notamment le Centre culturel Tjibaou et fondateur de la radio indépendantiste Radio Djiido) pour la 1re circonscription, Charles Pidjot (ancien membre du Congrès et de l'Assemblée de la Province Sud de 1999 à 2004 et tête de liste UC dans la Province Sud en 2004, ancien vice-président du parti), Marie-Claude Tjibaou (veuve de l'ancien leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou, conseillère économique et sociale représentant la Nouvelle-Calédonie depuis 1999, présidente du conseil d'administration de l'ADCK et candidate malheureuse à l'élection sénatoriale de 2001 face à Simon Loueckhote) et Gilbert Tyuienon (maire de Canala) pour la 2e circonscription.

Finalement, lors du congrès extraordinaire du FLNKS du 1er mai à Koné, les quatre composantes du front indépendantiste se mettent d'accord sur des candidatures communes: Charles Washetine, du Palika, sera dans la 1re circonscription et Charles Pidjot, de l'Union calédonienne, dans la seconde. Ces deux candidats se maintiennent aux seconds tours mais, déjà distancés par leurs adversaires anti-indépendantistes du Rassemblement-UMP (15,78 % pour Charles Washetine et 30,38 % pour Charles Pidjot contre respectivement 30,89 % à Gaël Yanno et 34,53 % à Pierre Frogier), ils sont assez largement battus au second tour (30,79 % pour Washetine et 45,87 % à Pidjot).

[modifier] Lien externe

http://www.union-caledonienne.org/

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