Histoire de Sainte-Marie-aux-Mines

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Sainte Marie-aux-Mines , Fanum . Mariae, S.Maria ad Fodinas, en allemand Mariakirch ou Markirch doit sa célébrité à son sous-sol. Toute son évolution est donc conditionnée à l'exploitation des mines. Elle fut longtemps un importante ville industrielle et florissante et la troisième ville du Haut-Rhin par le nombre d'habitants jusqu'à la moitié du XIXe siècle.

Ces mines auraient été découvertes par les Gallo-Romains qui avaient déjà amorcé l'exploitation des mines au début du IIe ou IIIe siècle après Jésus-Christ. Cette hypothèse avait été suggéré, mais a été très vite abandonnée faute de documents sérieux. [1].

C'est ensuite le trou noir jusqu'au Xe siècle où selon le moine Richer de l'abbaye de Senones qui vécut au XIIIe siècle, un moine nommé Blidulphe fonda le monastère d'Echéry, situé tout près de l'actuelle Sainte-Marie-aux-Mines. Les moines s'aperçurent bientôt que la vallée regorgeait de richesses minières [2]. Les moines d'Echéry sont bientôt menacés dans leurs biens et leurs droits par la famille d'Echery qui édifie au XIIIe siècle, le château du Hoh-Eckerich. Cette famille finit par s'accaparer les mines que les moines exploitaient [3].

Sommaire

[modifier] Première mention

Vue sur Echery depuis le Pain de sucre
Vue sur Echery depuis le Pain de sucre
Restitution des dîmes et marchés par Thierry II, duc de Lorraine, en 1078 en faveur du prieuré de Lièpvre - Archives de Meurthe-et-Moselle G393/1
Restitution des dîmes et marchés par Thierry II, duc de Lorraine, en 1078 en faveur du prieuré de Lièpvre - Archives de Meurthe-et-Moselle G393/1

La première mention de la région [4] date de l'époque du duc de Lorraine, Thierry II qui rendit en 1078 au monastère de Lièpvre les dîmes de Sainte Marie (chapelle ?) et celle de Saint-Blaise [5]. Ces terres faisaient partis du prieuré de Lièpvre qui lui avaient été enlevés en 1052 par Gérard d'Alsace son père. Gérard d'Alsace descendrait de la famille des Etichonides qui ont régné sur l'Alsace au VIIe siècle dont le nom est relié à celui d'Etichon qui était aussi le père de Sainte Odile [6]. Le prédécesseur de Gérard d'Alsace, Adalbert de Lorraine, était le fils d'un autre Gérard qui avait épousé Gisèle, nièce de l'empereur Conrad Ier. Le nouveau duc héréditaire de la Lorraine, Gérard d'Alsace, appartient donc à une illustre lignée solidement pourvue en Alsace, c'est-à-dire au sud-ouest du royaume de Germanie. Les liens entre la Lorraine, le royaume de Germanie et le Saint Empire s'avéraient de ce fait étroits et solides. Il était soutenu par l'empereur Henri III car les Etichonides avaient toujours loyalement servi l'Empire et lui avaient fourni des fonctionnaires dévoués [7]. Il est fort probable que Gérard d'Alsace eu connaissance des riches mines du Val de Lièpvre, puisque selon Schoepflin il est question dès 963 du temps de Gérard de Toul (963-994) des mines d'argent du Val de Lièpvre dont la renommée dépassait la Lorraine [8]. A cette époque il est déjà question de la dîme que doivent verser les moines du Val de Lièpvre. L'évêque Gérard évêque de Toul nommé en 963 sera canonisé en 1051 par Léon IX qui fut son 5e successeur sur le siège de l'évêché de Toul sous le nom de Léon de Dabo. Dans son recueil Evangelienbuch, poème en langue vulgaire achevé vers 865 et dédié à Louis le Germanique, Otfried de Wissembourg fait l’éloge du pays des Francs, dont il loue, en quatre vers, les richesses minéralogiques de la région vosgienne. Otfried moine de Wissembourg, monastère qui possède des propriétés jusque dans le sud de l’ancien duché, non loin de Sélestat, et Louis le Germanique paraît avoir manifesté pour cette région un très vif intérêt.

Henri III du Saint-Empire - miniature de 1040
Henri III du Saint-Empire - miniature de 1040

Gérard d'Alsace (1048-1070), duc de Lorraine à partir de 1048 et neveu d'Adalbert(1047-1048) paraît lui aussi troublé par ces mines qui se trouvent sur les terres de ses ancètres, les Etichonides. En 1055, ce duc affranchit l'abbaye de Saint-Dié de la tutelle des évêques de Toul et se proclame avoué de cet abbaye. Il fait payer chèrement cette protection. Ainsi le chapitre perd progressivement ses droits pour ne conserver qu'une autorité morale et spirituelle.

Sainte Marie-aux-Mines, appelé en latin Sancte Maria ad Fodinas, et en allemand Markirch, doit son nom et son origine à exploitation des mines et à l'église de Sainte Marie Madeleine qui était la paroisse de la partie lorraine et qui fut bâtie en 1757. Le grand autel était sous l'invocation de cette sainte et les deux autres collatéraux sous l'invocation de la Sainte Vierge et l'autre de Saint Sébastien [9]. Un document datée de l'année 1317 ne mentionne pas encore l'existence d'une agglomération, mais signale une église consacrée à Marie.

[modifier] Le partage de la vallée entre ducs et seigneurs

Avec l'extinction du dernier des seigneurs d'Eckerich, en 1381,la moitié du château d'Echery parvint aux ducs de Lorraine qui en étaient les seigneurs directs, et l'autre moitié aux Sires de Rappolstein (Ribeaupierre) héritiers allodiaux des Eckerich. Les ducs de Lorraine accordèrent leur portion du château aux nobles de la famille d'Hattstatt et notamment à Frédéric de Hattstatt qui passa le 9 décembre 1399 le traité de Burgfried ou paix castrale avec les deux frères Maximin et Ulrich de Ribeaupierre. A la suite de ce traité, les ducs de Lorraine reçurent pour leur part les communes de Lièpvre, de Sainte Croix-aux-Mines, Rombach-le-Franc et une partie de Sainte Marie-aux-Mines située sur la rive gauche de la Liepvrette. Les seigneurs de Ribeaupierre prirent le contrôle des hameaux de Saint-Blaise, de Fertrupt, d'Echéry, et de la partie de Sainte Marie-aux-Mines qui se trouve à droite de la Lièpvrette. Cette division de la vallée va perdurer pendant quatre siècle, jusqu'à la Révolution de 1789.

[modifier] La partition de la commune

Sainte Marie-aux-Mines depuis les hauteurs de Fertrupt
Sainte Marie-aux-Mines depuis les hauteurs de Fertrupt

Avant la révolution de 1789, la commune de Sainte Marie-aux-Mines était divisée en deux entités, formant chacune une commune distincte, ayant une administration propre, ses propres lois et même sa religion. Grandidier atteste que de son temps, la langue allemande dominait dans l’une des deux parties de la ville et que la langue française était présente dans l’autre moitié.

La partie méridionale de Sainte Marie-aux-Mines (aussi appelée Ste Marie, côté Alsace) appartenait au comté de Ribeaupierre ; la partie septentrionale était lorraine. Entre les deux coulait le Landwasser ou Landbach ( = Liepvrette), formé par la réunion au lieu dit Bréhagotte (hameau aujourd’hui englobé dans la ville) du ruisseau d’Hergochamps ou de Liverselle et de la Liepvrette.

Sainte Marie-aux-Mines depuis les hauteurs de la rue de la liberté
Sainte Marie-aux-Mines depuis les hauteurs de la rue de la liberté

En amont du Bréhagotte, le ruisseau d’Hergochamps séparait seul la Lorraine de l’Alsace, et il en est ainsi jusqu’à sa source appelée « la Gineselle ». Vers la fin du XVIIIe siècle, les communautés de la rive droite de la Liepvrette étaient entièrement germanisées.

Au milieu du XVIe siècle, Sainte Marie-aux-Mines n’existait pas encore. A cette époque on ne connaissait que Mergenkilch, Marienkirch, Mariakirch, petit hameau élevé depuis peu aux cantons dits "le rain et le pré de Sainte Marie-Madeleine", situé sur la rive lorraine, et qui jusqu’en 1515, avait servi de pâturage commun aux riverains des deux bords. Tant que le sol sur lequel se bâtit le bourg de Sainte Marie d’Alsace put sembler improductif, nul ne songea à en revendiquer la possession. Les Seigneurs de Lorraine l’occupèrent, sinon de droit, au moins certainement de fait. Une dizaine de maisons, les seules construites à Mergenkilch avant 1512, leur payait un droit de ménantie et continuèrent à le payer. Un accord, intervenu entre Schmassman de Ribeaupierre et Antoine de Lorraine (1512-1515), ne décida pas absolument de la question de la propriété : il permit en effet aux sujets lorrains de faire paître leur bétail sur le territoire en litige, et Schmassman s’obligea à indemniser les habitants de Fertrupt qu’il avait maltraités et empêchés de travailler aux mines ouvertes par la Lorraine

Vieille fontaine à Fertrupt
Vieille fontaine à Fertrupt

Les environs immédiats de Sainte Marie-aux-Mines portèrent des noms allemands et français, qui sont souvent la traduction l’un de l’autre, par exemple : Eckirch et Echery, Fortelbach et Fertrupt, Schoenberg et Belmont.

Cette dualité des dénomination de lieux n’est pas étonnante quand on sait que la haute vallée de la Liepvrette, comme d’ailleurs les hautes vallées voisines de la Bruche, du Giessen, de la Béchine et de la Weiss, était francophone, et que d’autre part les paysans venus de la plaine, et surtout des mineurs venus de la Saxe, parlaient l’allemand et implantèrent leur langue.

Après la réunion de l’Alsace à la France, Louis XIV, en 1669, crut, paraît-il, devoir, par un édit spécial, affirmer à nouveau ses droits sur Sainte Marie, bourg alsacien. « Tout ce qui se trouve à droite de la hauteur et de l’eau vers le midi sera et demeurera entièrement séparé de la Lorraine … distrait du ban de Marie-Madeleine (Lorraine) et garde le nom de Sainte Marie, côté Alsace, etc.. On trouve des traces de ces contestations jusque dans les préliminaires et dans l’instrument lui-même de l’Europäische Ruhe de 1719.

Jusque vers le XVIe siècle, le nom donné à la contrée soumise aux Ribeaupierre sur la rive droite de la Liepvrette

[modifier] Les mines d’argent

Antoninien d’Aurélien
Antoninien d’Aurélien

La mise en œuvre des ressources minières aurait, selon certains auteurs, commencé sous l’époque romaine, voire même dès l’âge de fer. Les preuves, font hélas défaut. Toutefois on a extrait, dans certains cas, dans les vallées voisines : l’antimoine près de Charbes (Bas Rhin), dans le Val de Villé, et du fer au « camp celtique » de la Bure près de Saint-Dié. Les mines de Sainte Marie-aux-Mines ont été activement exploitées au Moyen Age. Elles fournissent en effet un argent mêlé d’antimoine que l’on a reconnu dans les monnaies des peuples voisins, Leuques (en Lorraine, versant Ouest des Vosges) et Séquanes (Hautes-Alsace et Franche-Comté). L'exploitation des mines dans la vallée du temps des Romains pourrait apparaître au 2e ou 3e siècle de notre ère. Ce qui pourrait donner du poids à cette assertion, c'est la découverte d'une médaille en bronze qui a été trouvé en 1846, dans un jardin situé dans la partie supérieure de Sainte Marie-aux-Mines, dont l'une des faces représente le buste de l'empereur Aurélien avec l'inscription IMP. AURELIANUS, HUC et de l'autre face deux figures ayant chacune une lance à la main. La bonne conservation de cette médaille et surtout le relief des objets prouve qu'elle aurait pu être enfuie dans la terre depuis le règne d'Aurélien qui est monté sur le trône vers l'an 270. Cette médaille, il est vrai peut aussi marquer le passage des troupes romaines, ou la présence de mineurs romains dans la vallée. L'Alsace d'ailleurs était déjà très connue des Romains à cette époque, car depuis Jules César, qui en fit la conquête cinquante ans avant Jésus Christ, les légions romaines ne cessèrent de traverser cette région pour se rendre sur les bords du Rhin où elles avaient établi de nombreuses colonies. Ensuite, il n'est pas impossible que ces conquérants qui apportèrent la civilisation en Alsace et qui restèrent pendant quatre siècles, n'aient pas connu les riches mines d'argent du Val de Lièpvre, tandis que 600 ans après, elles ont été exploitées par de pauvres ermites dans les solitudes d'Echéry [10].

[modifier] Les mines au Moyen âge

Une partie de la ville depuis les hauteurs de la rue Mulhenbeck
Une partie de la ville depuis les hauteurs de la rue Mulhenbeck

Dans le district de Sainte Marie-aux-Mines, on a repéré plus d’une centaine de puits appelés « Bingen » ou « Pingen », situés pour la plupart sur les crêtes des filons et qu’en raison de leur caractère primitif, tous les spécialistes s’accordent à reconnaître comme typiques de l’exploitation médiévale et même aloto-médiévale à ciel ouvert. Jusqu’à présent, le plus ancien site fouillé placé très haut dans la montagne, date de la première moitié du Xe siècle. Il est tout à fait logique de penser que les filons qui affleurent plus près de la vallée (Blumenthal, Fertrupt, Saint Pierremont) ont été mis en exploitation bien avant. On raconte qu'un condamné à mort s’échappa dans les bois aux environs de Sainte Marie-aux-Mines. Il cherchait des fruits sauvages et trébucha sur une pierre. C’était un filon d’argent et sa découverte fut à l’origine de l’exploitation minière dans le Val de Lièpvre.

Les premiers témoignages incontestables datent de la fin du Xe siècle dans le diplôme par lequel Otton III confirme à l’église de Toul la possession du monastère de Saint-Dié, il est question des dîmes des mines d’argent et les premières monnaies frappées à Saint-Dié appartiennent à cette époque. C’est aussi l'époque où est fondée la cella d’Echery, dépendance de Moyenmoutier au Val de Lièpvre, qui prit part de bonne heure à l’exploitation des gisements argentifères.

En 1317, un des rares document médiévaux concernant le Val de Lièpvre, fait mention d'une église dédiée à Marie. Vers la même période, de nombreux puits de mines encore visibles aujourd'hui atteste de l'importance activité minière et donc de la population. Mais ce n'est vraiment qu'au XVIe siècle que naît Sainte Marie-aux-Mines, à partir notamment des hameaux de Fertrupt et de Bréhagoutte (Saint-Philippe). Un plan des mines vers 1580 est illustré d'une vue de la bourgade de Sainte Marie, telle que nous la connaissons aujourd'hui. L'agglomération est désignée sur ce plan sous le nom de Marienkirch et a la particularité d'être partagée entre la seigneurie des Ribeaupierre (Rappolstein) qui possède la rive droite de la Liepvrette et le duché de Lorraine qui en possède la rive gauche. Cette curieuse frontière résulte d'un partage aux implications multiples, religieuse, politique et linguistique passé du temps des nobles d'Echéry (Eckerich) dont le dernier s'éteignit en 1381. L'âge d'or de Sainte Marie-aux-Mines correspond à l'apogée de l'exploitation minière (1530-1570). Il y avait alors deux à trois mille mineurs, venus surtout d'Europe centrale. La ville connaissait de ce fait une activité artisanale très diversifiée (forgerons, tisserand, passementiers) qui était déployée autour de l'activité des mines.

L'une des pièces les plus ancienne qui figure dans les archives relatifs aux mines de Sainte Marie-aux-Mines est datée du lundi avant la Saint-Laurent de l'année 1486; il s'agit d'une convention entre l'archiduc Sigismond d'Autriche et Guillaume de Ribeaupierre dans laquelle il demande sa part dans l'exploitation des mines. Dans ce document le duc revendique les 2/3 de l'exploitation minière et le reste au seigneur de Ribeaupierre.Cependant, une clause stipule qu'en cas où le duc venait à mourir sans laisser d'héritiers, sa famille collatérale pourrait se voir octroyer la moitié des revenus. Sigismond effectivement décédé sans laisser d'héritiers directs, Bruno, Maximilien et Guillaume de Ribeaupierre firent en 1496 un arrangement avec le roi des romains.

[modifier] L'introduction du protestantisme dans la Vallée de Lièpvre

Armoiries des premiers comtes de Habsbourg
Armoiries des premiers comtes de Habsbourg

L'introduction de la Réforme vers 1550 (et l'accueil des Huguenots) à Sankt-Merienkirch grâce aux Ribeaupierre, surtout Eguenolphe III, devenus luthérien, mais officiellement sujet des Habsbourg (catholiques)allait apporter un essor aux activités artisanales, telles que le tissage, la passementerie. Parmi les mineurs venant d'Allemagne, certains sont Luthériens, ceux venant de France sont des calvinistes chassés par la persécution qui firent de Sainte Marie-aux-Mines un refuge. Au premier temps, il est difficile de faire une distinction entre les communautés religieuses. Les habitants de la vallée n'ont que faire des subtilités doctrinales et se regroupent d'abord par origine linguistique puisque les prêches ont lieu dans la langue maternelle. Les mineurs allemands ont leur propre église "Sur le pré", tandis que les Huguenots se réunissent sur l'Hâte dès la deuxième moitié du XVIe siècle. Des pasteurs arrivent dans la région et officient dans les deux lieux de culte. Une différenciation plus nette entre le culte réformé français et le culte luthérien allemand est signalée vers la fin du XVIe siècle. Avec l'arrivée de Eberhard de Ribeaupierre (1585-1637) qui succède à Eguenolphe III celui-ci concède définitivement aux luthériens l'église sur le pré. L'église sur le pré est incendiée en 1754 et pendant trois ans la chapelle de Fertrupt remplace l'église détruite.

Blason de l'empereur Habsbourg montrant l'étendue de ses possessions territoriales.
Blason de l'empereur Habsbourg montrant l'étendue de ses possessions territoriales.


La chapelle sur le Pré reconstruite en 1757 continuera à recevoir les offices jusqu'en 1867. Le dernier sera célébré le 16 juin de la même année. La chapelle sera démolie en 1881. Trois pierres tombales ont été découvertes lors de la démolition de la chapelle. Seule la pierre de Chrétien Schwengsfelfd, pasteur luthérien, fils aîné du conseiller intime du prince de Birkenfeld, successeur de Jean Jacques de Ribeaupierre a été conservée lors de la démolition et déplacée un peu plus loin. La dalle funéraire se trouve à présent encastrée dans le mur de l'église de Fertrupt. On y lit qu'il est mort en juillet 1772 à l'âge de 60 ans. Une autre tombe intéressante portant un écusson a été découverte et laisse supposer qu'il pourrait s'agir de Jacob Trimbach décédé le 3 septembre 1649. On peut y lire que le défunt occupait une fonction importante dans la hiérarchie minière, peut-être jury. Une troisième tombe datée de 1624 a été mise à jour, mais les inscriptions sont pratiquement effacées et donc peu lisibles.

Les ducs de Lorraine qui occupent l'autre partie de la ville sont de farouches catholiques, en particulier Antoine qui mata le révolte des Rustauds à Scherwiller en 1525. Durant cette crise qui secoua l'Alsace des Paysans, Ulrich de Ribeaupierre, après le sac du prieuré de Lièpvre par les insurgés, se tint habilement en dehors du conflit et sauva ainsi sa ville de Ribeauvillé de la vengeance du duc de Lorraine.

Le déclin des mines vers la fin du XVIe siècle fut le début d'une série d'épreuves pour la bourgade et la vallée: peste, massacre durant la guerre de trente ans, passage des troupes de Louis XIV lorsque la rive droite ne fit plus partie de l'Empire. Une timide reprise des activités minières au début du XVIIIe siècle relança l'activité. Elle fut accentuée par le démarrage de l'activité textile: fondation Reber en 1755. Dès lors l'activité textile (qui obtint le statut de ville en 1790 sera le moteur du développement de la ville.

[modifier] Les pillards du 2 septembre 1676

Cette épisode de l’histoire locale est encore peu connu.Vers 1572, un incendie a lieu dans la partie lorraine de Sainte Marie-aux-Mines. Toutes les maisons, sauf 70 furent ravagées par les flammes.De même en 1589 furent brûlées en l'espace de 3 heures, sur le versant lorrain de la commune, 120 maisons et la même année sur celui d'Alsace, 40 bâtiments s'en que l'on puisse définir les causes et l'origine du désastre. Ces maisons il est vrai avaient été construites à la hâte pour loger les nombreux ouvriers qui arrivaient de toutes part pour travailler dans les mines. Et ce n'est pas avec l'industrie naissance que les choses vont s'arranger. Ce n'est qu'avec l'acquisition de richesses que les habitants de Sainte Marie-aux-mines cherchent à mieux se protéger contre les calamités et le feu. Au XVIe siècle il existe encore des maisons en assez grand nombre qui sont reconnaissables grâce aux sculptures qui ornent leurs portails et leurs croisées aux tours dans lesquels on aperçoit des escaliers en pierre sous forme de spirale qui vont de la cave au grenier. A la Petite Lièpvre on voit fréquemment au-dessus des portes, des écussons portant des dates du XVIe siècle avec le marteau et le ciseau du mineur en sautoir.

L’armée impériale composée de troupes hétéroclites et indisciplinées,venues de Kaiserslautern, ayant à leur tête des chefs rivaux et souvent incapables, souvent mal payée et mal nourrie mettent le feu dans la partie alsacienne de Sainte Marie-aux-Mines. Le 2 septembre 1676 Sainte Marie Alsace est brûlée par les partisans allemands. Aussi, aux jours de revers, se formait-il souvent dans son sein des groupes de partisans qui à certains moment, s’en détachaient pour entreprendre à leur compte de petites expéditions. Les Allemands appelaient ces aventuriers des Schnapphanen, d’où le nom français de Chenapans. C’est sous ce vocable peu enviable qu’ils sont connus.La ville est également incendiée en 1702 et 1726.

[modifier] Couvent & Eglises

François d'Assise par Francisco de Zurbarán
François d'Assise par Francisco de Zurbarán

En 1617, Henri II (1563-1624), duc de Lorraine, envoya à Sainte Marie-aux-Mines, à la sollicitation d'Adam Petz, évêque de Tripoli, suffragant de Strasbourg, quelques cordeliers de la maison de Raon-l'Étape pour assister le curé et lutter contre le protestantisme.Les moines du couvent des Cordeliers ou Franciscains portaient un vêtement large de gros draps gris et une ceinture de corde, d'où leur nom. Le couvent des Cordeliers de Sainte Marie-aux-Mines relève de la province des cordeliers de Lorraine qui comprend treize maisons partagées en trois custodies, celle de Nancy, des Vôges, du Barrois. Sainte Marie-aux-Mines fait partie de la custodie des Vôges qui compte quatre maisons: Mirecourt, Neufchâteau, Raon-l'Étape et Sainte Maie-aux-Mines.Cet ordre fut institué par Saint François d'Assise en 1223 et fut classé dans l'ordre des mendiants. Leur maison, établie dans la partie lorraine [11] à l'emplacement où se trouve aujourd'hui la CMDP du Val d'Argent, fut en partie incendiée qui détruisit l'église et fit périr un religieux le 13 mars 1777. Cet incendie d'origine accidentelle est occasionné par le père Gay qui s'est endormi chandelle allumée. Ce dernier, gardien, c'est-à-dire supérieur du couvent depuis 1774, périra dans l'incendie. L'église fut reconstruite et c'est le 12 juillet de la même année qu'on posa la première pierre et en 1786 elle était entièrement restaurée. Malgré la faiblesse numérique, les religieux du couvent des Cordeliers assistent les prêtres de la paroisse de Sainte Marie-aux-Mines, en célébrant des messes et quelques sermonts. La popularité du couvent des Cordeliers était telle que les bourgeois les plus importants de la ville demandent à se faire inhumer dans l'église. C'est le cas d'Antoine Narbey qui demande dans son testament de 1731 d'être inhumé dans l'église.Le 11 juillet 1755 une autre personnalité importante de Sainte Marie-aux-Mines est inhumé dans l'église, Nicolas Lamouche, prévôt, avocat de la cour souveraine, âgé de 72 ans qui est mis en terre par le père cordelier Bernadier Cordier. Le couvent des Cordeliers était sous l'invocation de Saint Jean Baptiste et le grand autel sous son nom. Il y avait dans la nef deux autels collatéraux, l'un dédié à Saint-François et l'autre à Saint-Antoine. Avant l'incendie de 1770 il y avait jusqu'à 18 religieux. En 1790 ils étaient encore treize. Les moines vivaient en grande partie des aumônes que recueillait le père gardien du couvent tous les vendredis chez les habitants de Sainte Marie-aux-Mines sans distinction de religion. A la Révolution, l'immeuble des Cordeliers est déclaré bien national.

Liste de quelques religieux [12]

  • Gervasius Corroyer, arrivé en 1626, originaire de Bâle.
  • Minorville, 1674
  • Thiery, 1676 [13]
  • Thyvet, 1754
  • Cordier, 1757
  • Thyvet, 1764
  • Perrin, 1766, gardien en 1767
  • Joseph Leopold Gay, 1774. Périt dans l'incendie de 1777
  • Hoeld, 1775-1776
  • Nicolas Marchal, 1783 ( qui fait rétractation de ses voeux en 1801)
  • Antoine Mathebs de Bergheim,1791, né le 6 mai 1748. Gardien du couvent des Cordeliers de Sainte Marie-aux-mines. Il refuse de prêter serment à la Constitution civile du clergé et est arrêté au cours d'une messe. Il est d'abord déporté à Rochefort sur ordre des autorités du département de la Meurthe. Il meurt le 12 août 1794 à l'âge 46 ans en déportation à l'île d'Aix où il est inhumé [14].

[modifier] L’ancienne église paroissiale de Saint-Louis

Située rue Saint-Louis

Église Saint-Louis
Église Saint-Louis

L’église paroissiale de Saint-Louis a été bâtie en 1674 grâce à un don du roi de France, Louis XIV. Elle n’aura cependant survécue que l’espace de cent soixante quatre vingt ans. Elle sera remplacée en 1854 pour faire place à l’église actuelle. Vers le XVIe siècle, à l’époque où le protestantisme commençait à s’introduire dans la partie des terres appartenant à la seigneurie de Ribeaupierre, trois églises catholiques s’élevaient dans la partie alsacienne du Val de Lièpvre : l’église d’Echery, l’église de Saint-Blaise et l’église sur le pré. Des trois églises, seules les deux premières existent encore, la troisième a disparu en 1881.

[modifier] L'église de Saint Pierre sur l'Hâte à Echéry

C'est au cours des XVe siècle et XVIe siècles que fut reconstruite l'église de Saint-Pierre-sur-l'Hâte. Le chœur, par sa voûte d'arête à nervures naissant des murs mêmes, paraît appartenir à la fin du XVe siècle.C'est la seule partie du bâtiment qui ait des vitraux en ogive.Dans le chœur, du côté de l'Evangile, se trouve une armoire enchâssé dans le mur et dont les ornements représentant des entrelacs sculptés en grès vosgiens, d'un beau travail. Sous l'armoire, on voit, gravée en creux, l'année 1504 et, en relief, un écusson aux armoiries de Guillaume, surnommé le Grand, seigneur de Ribeaupierre, auquel appartenait la partie alsacienne du Val de Lièpvre. Guillaume régna de 1450 à 1507; c'est à cette période que fut bâti le chœur, ainsi que le clocher qui remonte à 1506, comme l'indique la date gravée au ciseau au-dessus de la porte d'entrée. La tour, carrée et massive, contenait autrefois trois cloches, dont une petite en argent, si l'on en croit la légende populaire. Aujourd'hui, elle n'a plus qu'une cloche.Plusieurs dates dates restent encore visibles: 1511 sur la clef de l'arcade qui sépare la tour de la nef, 1538 au-dessus de la porte du côté nord, 1561 sur l'arc en plein cintre du portail sud, maintenant muré. Ces divers millésimes montrent que l'édification de l'église fut d'une extrême lenteur. Les travaux durent souvent être interrompus, sans doute par suite d'embarras pécuniaires, et ce ne fut qu'au bout d'une soixantaine d'années de travail que l'église fut achevée.Elle semble avoir été construite par de simples ouvriers de la localité, dans le but de donner un lieu de culte aux habitants des vallons d'Echéry. L'arcade en forme d'ogive qui donne accès au chœur paraît avoir été reconstruite vers la fin du XVIe siècle si l'on s'en rapporte à la date de 1576, gravée sur l'une des pierres du côté gauche. L'église renferme plusieurs tombes, dont la plus remarquable est celle d'Antoine Tiusler, exploitant des mines de la seigneurie de Ribeaupierre, inhumé en 1563.

L'église de Saint Pierre sur l'Hâte à Echéry
L'église de Saint Pierre sur l'Hâte à Echéry

L’église d’Echery est maintenant située à Saint-Pierre-sur-l’Hâte. Dédiée d’abord à Saint-Guillaume, en hommage à un pieux anachorète qui vivait au Val de Lièpvre vers le milieu du Xe siècle et dont la fête se célébrait le troisième jour des nones de novembre, elle ne fut placée que plus tard sous le vocable de Saint-Pierre. Il est difficile de prévoir la date de sa création. (On parle de 1140). Par qui fut-elle construite ? Pour le moment la question reste posée. L’église de Saint-Pierre-sur-l’Hâte ne présente pas assez d’uniformité dans son architecture pour qu’il soit permis d’admettre qu’elle fut bâtie d’un seul bloc. La tour semble appartenir au XIIIe siècle ; la nef remonte semble-t-il à la période gothique, mais a été modifiée depuis ; le chœur, par sa voûte d’arête à nervures naissant, des murs mêmes, indique le XIVe ou le XVe siècle.Plusieurs dates restent encore apparentes: 1504 sur l'entablement du socle de la custode, 1506 au-dessus de la porte d'entrée, 1511 sur la clef de l'arcade qui sépare la tour de la nef, 1538 au-dessus de la porte s'ouvrant du côté nord, 1651 sur l'arc en plein cintre du portail sud, maintenant muré. Cette dernière date est celle où l'église devint protestante. Dans une lettre écrite le 12 mars 1643 à son collègue P. Ferry de Metz, le ministre J. de Bachelle, pasteur réformé français à Sainte Marie-aux-Mines, s'exprimait ainsi à propos de l'église d'Echéry "Pour ne point vous parler du costé de Lorraine, faut savoir que le costé des seigneurs de Ribeaupierre est vers le midi et a quatre tant bourgs que village. Le plus haut s'appelle Eschery et est le lieu où nous avons une assez ancienne église, au plus haut d'une petite montagne qu'on appele Surlatte, elle est bâtie depuis l'an 1150. L'année y est engravée sur une pierre, mais à moitié effacée, en lettres Gothiques. Il conste qu'elle fut jadis dédiée à Saint Wilhelm ou Guillaume ..."

La pierre sur laquelle était gravée la date de 1150 dont parle Bachelle a disparu, mais il est certain que la fondation de l'église remonte à une époque antérieure, car son nom apparaît déjà dans une bulle du pape Innocent II rédigé le 11 décembre 1140 qui confirme à l'abbaye bénédictine de Moyenmoutier la possession d'un grand nombre de biens parmi lesquels figure l'église d'Echéry avec ses dépendances [15]. L'église d'Echéry semble donc, à cette époque, unie à l'abbaye de Moyenmoutier et désservie par des religieux de cette maison.

Environ un siècle plus tard, à peu près au temps où le moine Richer de Senones écrivait sa chronique, le zèle des religieux s'étant ralenti, l'église fut convertie en paroisse. La paroisse prit le nom de Saint Guillaume du nom du patron de l'église, et fut placée sous l'administration d'un recteur. L'abbaye de Moyenmoutier ne conserva plus dès lors sur l'église que le droit de patronage, avec la jouissance d'un petit revenu, montant à quinze sous de Strasbourg [16]. Mais ce droit de patronage était aussi revendiqué par les nobles d'Echéry qui prétendaient être les seuls prétendants. En 1279, ils tentèrent de s'accaparer de la cure et d'y installer un curé de l'église de Riquewihr du nom de Gérard, au lieu et placé du recteur Arnold qui y avait été nommé par l'abbaye de Moyenmoutier.L'abbé de Moyenmoutier porta plainte devant la cour de Rome. La sentance rendue par le doyen de l'église de Sarrebourg, délégué à cet effet, le confirma dans ses droits et Arnold fut maintenu dans la possession de la cure [17]. Les nobles d'Echéry ne s'inclinèrent pas devant ce verdict. Quels titres avaient-ils à faire valoir à l'appui de leurs prétentions ? Nous ne saurions le dire. Toujours est-il qu'en 1317, moins de cinquante ans après l'arrêt dont nous venons de parler, ils étaient définitivement entrés en possession du jus patronatus de la cure de Saint-Guillaume à Alt-Eckerich et le cédeait à l'abbaye de Baumgarten dans le Val de Villé. Cette donation fut approuvée en 1323 par Jean Ier, évêque de Strasbourg.

Lorsque Louis XIV impose le simultanéum en 1685, la nef reste aux réformés tandis que que le choeur est accordé aux catholiques. Aujourd'hui l'église de saint-Pierre-sur-l'Hâte demeure l'un des rares édifices oeucuméniques d'Alsace.

[modifier] L'église Sainte Madeleine

Eglise Sainte Madeleine
Eglise Sainte Madeleine
La Vierge montrant l'enfant à Saint-Dominique - Tableau du XVIIIe siècle
La Vierge montrant l'enfant à Saint-Dominique - Tableau du XVIIIe siècle
Dalle funéraire de François Léopold Wichard ( curé de 1750-1774)   encastrée dans la nef de l'église
Dalle funéraire de François Léopold Wichard ( curé de 1750-1774) encastrée dans la nef de l'église

L'église Sainte Madeleine ainsi que la maison curiale et l'hôtel-de-ville occupent aujourd'hui l'emplacement de l'ancien château, ou châtelet,qui était la demeure des ducs de Lorraine. Par la suite ce château fut occupé par l'entrepreneur des mines qui y avait établit une manufacture de galons d'or et d'argent. La partie septentrionale de Sainte Marie-aux-Mines dépendait de la Lorraine et comprenait au XVIIIe siècle près de 400 familles tous catholiques et ne parlait que le français et le patois vosgien appelé aussi le Welche. La partie méridoniale appartenait aux seigneurs de Ribeaupierre et parlait uniquement l'allemand.Les habitants des deux paroisses étaient différents non seulement par la religion, mais également pour les mœurs et la façon de se vêtir. Cependant, les deux parties étaient si proches géographiquement - le commerce se faisait invariablement des deux côtés - ce qui justifia le proverbe "on y fait le pain en Alsace et on le cuit en Lorraine" ou encore "l'homme couche dans la première de ces provinces et sa femme dans la seconde".L'église Sainte Madeleine construite avec une façade massive est surmontée d'un clocher à bulbe. Cette église lorraine a été construite en 1757 dans un style apparenté baroque puis remaniée en 1816. Les églises de ce style sont très nombreuses dans les départements lorrains. La nef comporte quatre fresques de Caroline Sorg datées de 1897-1898. En face de la chaire en marbre de l'autel de "la Madeleine" présente un tableau surplombé par la croix des mineurs. Au fond de l'église, à gauche se trouve un tableau du XVIIIe siècle comportant la Vierge montrant l'enfant à Saint-Dominique. A droite on trouve un joli baptistère en marbre. Sous le crucifix sont exposés des outils de mineurs (marteau et pointerolle). L'orgue de cet église est le dernier instrument construit par Joseph Callinet (1849).

[modifier] Les anciens temples et chapelles

[modifier] Chapelle Saint-Mathieu

Chapelle Saint-Mathieu
Chapelle Saint-Mathieu

La chapelle est mentionnée dès 1634 et on peut voir son portrait dans la grande salle du conseil de l'hotel de ville en 1722. A l'origine cette chapelle était dédiée à Saint-Nicolas et appartenait à un habitant de Sainte Marie-aux-Mines du nom de Mathieu.

[modifier] Eglise luthérienne dite des chaînes

Eglise luthérienne dite des chaînes
Eglise luthérienne dite des chaînes

L'église luthérienne dite des chaînes, est située 81 rue Saint Louis.L'ancienne église était caractérisée par un clocher massif et la façade était construite en pierres de taille.Elle a été entièrement détruite au cours d'un incendie le 6 octobre 1754 puis restaurée vers 1757.Dans l'incendie tout ou presque disparut, même les pierres tombales où reposaient plusieurs dignitaires de la ville furent anéanties sous l'effet de la chaleur.La reconstruction de la nouvelle église furent rapidement entreprise.


Le nouvel édifice sera inauguré le 30 novembre 1757 et consacré le 31 décembre 1757.L'église actuelle a remplacé l'église Sur-le-Pré devenue trop exiguë dont la première pierre a été posée sur le même terrain que la première incendiée en 1754 appartenant à Charles Weisgerber originaire de Ribeauvillé. Rapidement construite la nouvelle église sera inaugurée le 15 mars 1846. Le nom dite des chaînes lui a été donné parce que la cour de l'église était protégée par des chaînes immenses.Divers mobiliers se trouvant à l'intérieur de l'église luthérienne actuelle ont été classés dans l'inventaire des monuments historiques (I.M.H 1985).Parmi ces mobiliers remarquables ont trouve notamment la descende de croix, les tribunes, la chaire en chêne et son double escalier, et l'orgue de Callinet de 1846. Les vitraux datés du début du XXe siècle ont également attirés l'attention des Monuments historiques en 1995. La cloche de la dernière Église-Sur-le-Pré datée de 1810 est à présent exposée à l'entrée de l'église des chaînes. L'église des chaînes a été rénovée en 2002.

[modifier] Temple réformé

Temple réformé
Temple réformé

Situé 5, rue du Temple il a été inauguré le premier octobre 1634 et est l'un des plus vieux temple que la France ait conservé.Le temple d'Echéry étant devenu trop petit, il a donc été décidé d'en construire un autre au centre de la ville. Initialement construit sans clocher, il ne verra le jour qu'à partir de 1807. La paroisse protestante fait alors partie du consistoire de Riquewihr. Par la suite le clocher sera pourvu de deux autres cloches. En 1861, l'une des cloches est fêlée . Les deux sont remplacées par le fondeur Gousset [18]. Le temple réformé de Sainte Marie-aux-Mines fait actuellement l'objet de travaux de rénovation. Des pierres tombales du XVIIIe siècle sont visibles depuis l'origine sur le sol du temple. On y trouve notamment la pierre tombale de Jean Fattet juge des mines mort en 1707 qui était le conseiller intime du prince Palatin de Birkenfeld. On y trouve également dans cette même tombe, l'épouse du juge des mines, Louise Schoenauer et peut-être aussi Christiane Dorothée Schwengsfeld. Cette dernière famille était très connue à Sainte Marie-aux-Mines à l'époque. Elle habitait dans une maison aujourd'hui disparue qui était située à l'emplacement de la grande surface, rue Reber. Une autre tombe située entre l'autel et la chaire est celle du pasteur Christof Merian mort à l'âge de 30 ans en 1743. La pierre précise qu'il était très instruit. Une cartouche inscrite en latin en sa mémoire se trouve au consistoire situé en face du temple.Une troisième tombe située sous l'autel du temple est celle de Maria Rosina Seyler "inhumée au temple le 23 février 1703". Il s'agissait de la femme du pasteur Johann Rudolf Brenner qui a officié de 1696 à 1703.

[modifier] Chapelle du Sacré Coeur à Echéry

Chapelle du Sacré Coeur à Echéry
Chapelle du Sacré Coeur à Echéry

Le terrain sur lequel fut bâti la chapelle du Sacré-Coeur appartenait à Monsieur Frédéric-Louis Weisgerber où existait alors une usine textile qui passa ensuite aux Etablissements Koenig. Le bâtiment a été transformé en chapelle en 1932. Les habitants du hameau d'Echéry se rendaient aux offices dominicales, ce qui leurs évitaient de se déplacer jusqu'à la ville.

[modifier] L'église sur le pré

  • Située Avenue Robert Zeller

Située autrefois sur l'ancien pré [19] de la Mattenkirch, cette église n'existe plus aujourd'hui.Cette paroisse utilisée par l'ensemble des luthériens fut détruite par le feu le 6 octobre 1754. Elle avait été construite en 1542, puis après l'incendie reconstruite vers 1757. Elle fut démontée en 1880. A côté de cette chapelle il y avait un cimetière où reposaient de hauts fonctionnaires des mines, dont les familles Pfeffinger, Kroeber, Finck, Saur, Schreiber et plusieurs tombes de la famille Schwengsfeld, ainsi que celle du Landrichter Jean Philippe Von der Lippe qui exerçait au commencement du XVIIe siècle.

[modifier] Chapelle de Fertrupt (1612)

Chapelle de Fertrupt construite en 1612
Chapelle de Fertrupt construite en 1612

D'après l'abbé Grandidier les luthériens possédaient également une chapelle à Fertrupt, mais n'y célébraient aucun culte. Jusqu'en 1842, on l'utilisa principalement pour les enterrements. On raconte que lors des obsèques d'un membre de la hiérarchie minière, le sol de l'édifice s'effondra sous le poids du cercueil en plomb .. Le sous-sol était truffé de galeries minières [20]

Celle-ci n'était utilisée que lors des enterrements dont un cimetière se trouve juste à côté de la chapelle. Dans cette dernière chapelle furent inhumés quelques hautes personnalités

  • le docteur Jean Christophe Kast,né à Strasbourg, médecin personnel du duc Stanislas. Il était très versé dans la médecine et la botanique. Décédé le 13 décembre 1754 à Lunéville. Il est enterré dans la chapelle de Fertrupt.
  • J.H. Barth, archiviste de la ville de Strasbourg, décédé à l'âge de 42 ans en 1755
  • Jean Jacques Saur, concessionnaire des mines de Sainte Marie-aux-Mines Lorraine, décédé en 1757 à l'âge de 70 ans.Il jouissait d'une grande estime auprès du duc de Lorraine dont il était son banquier à Sainte Marie-aux-Mines. Il avait deux fils, tous nés à Sainte Marie-aux-Mines, Jean-Jacques né en 1716 et Jean Daniel né en 1721. Tous deux étaient de célèbres minéralogistes.
  • Juliana Dorothée Weidner, épouse de Philippe Albert Weidner, officier, décédée en 1758 à l'âge de 84 ans.

[modifier] Chapelle de la Madeleine

Chapelle de la Madeleine située à côté de l'ancien cimetière
Chapelle de la Madeleine située à côté de l'ancien cimetière

Située rue Mulhenbeck à l'ancien emplacement où s'élevait jadis l'église de Sainte Madeleine et à côté de l'ancien cimetière. Aujourd'hui, seul le choeur originel subsiste encore. La nef a été détruite en 1756.Aujourd'hui, seul le chœur originel subsiste encore. Au début du XVIIIe siècle cette ancienne église était encore rattachée au prieuré de Lièpvre dont les moines administraient la paroisse. Depuis 1613 l'ancienne église de Sainte Madeleine est détachée du prieuré de Lièpvre pour devenir une paroisse indépendante avec son propre curé. Entre 1888 et 1889 cette chapelle fait l'objet de travaux pour rénover ce qui pouvait l'être et donner un aspect plus présentable à l'édifice qui commençait à tomber en ruine. On peut encore trouver actuellement dans cette chapelle d'anciens vestiges muraux qui datent des XIVe et XVe siècle et qui ont été rénovés en 1992. Autour de cette chapelle se trouve en ancien cimetière où reposent les curés de l'ancienne église Sainte Madeleine dont notamment le curé Cornette.

[modifier] L’industrialisation de la vallée

Indépendamment de l'exploitation minière, Sainte Marie-aux-Mines possédait plusieurs autres industries qui étaient alors en pleine prospérité. Parmi ces nombre ont relevait surtout celle des tanneurs et des drapiers; la coutellerie y était aussi très florissante. C'est aussi l'époque où un célèbre personnage, François Thomas qui était né à Sainte Marie-aux-Mines le 14 mai 1670 s'attaqua à la découverte des sources, dont il présentait la proximité grâce à son flair. En effet, il se basait pour découvrir les sources grâce à la verdure de certaines herbes qui poussaient à la surface du sol. Il fit preuve de ses connaissance lors du siège de Lérida dont le commandant était le duc d'Orléans.Il fit creuser dans la montagne et trouva de l'eau en abondance. Léopold, duc de Lorraine, le nomme dans un titre du 27 janvier 1714, son "sujet naturel, ingénieur et machiniste en chef natif de Sainte Marie-aux-Mines". Le duc le présenta à Pierre le Grand lorsqu'à son retour de Paris, il passa par Nancy pour retourner en Russie. Le Tsar qui désirait s'entourer de savants et ingénieurs lui proposa de le suivre dans son pays et lui fit des propositions fort allégeantes que Thomas refusa préférant rester dans sa patrie.

Sainte Marie-aux-Mines fut aussi la la patrie des deux frères Sauer, célèbres minéralogistes: Jean Daniel né en 1716 et Jean Jacques né en 1721. Le premier mourut à Sainte Marie-aux-Mines, le second allait finir ses jours en Espagne. L'un et l'autre firent des recherches assez avancées pour l'époque dans la minéralogie et l'histoire naturelle.

C'est en 1755 que la filature de coton à la main fut introduite dans cette ville et dans les vallées environnantes par un industriel, Jean George Reber, qui y joignit bientôt après une fabrique de siamoise. En 1865, il existait à Sainte Marie, trois établissements industriels plus ou moins florissantes: on y trouvait notamment des manufactures de pignas, madras, cravates, toiles de Saxe, reps, damas, brocatelles et en général, des tissus connus sous le nom d'articles de Roubaix, des filatures de coton, douze teintureries pour coton, laine et soie, deux blanchisseries de toiles, quatre imprimeries typographiques, quatre lithographie, cinq brasseries, cinq moulins à blé, cinq scieries mécaniques, quatre fabriques de chandelles, quatre huileries, deux tuileries, cinq apprêteurs de tissus, treize commissionnaires de tissus, etc... [21]. Les fabriques de tissus en laine, soie et coton emploient alors tant à Sainte Marie-aux-Mines que dans toute la vallée, y compris jusqu'à 80 kilomètres à la ronde, plus de 25 000 personnes ouvriers tisserands [22].

La fabrication de tissus comme le guingan a fait la renommée de Sainte Marie-aux-Mines. L'introduction en 1840 par Jacques Blech de la fabrication de tissus mélangés en soie, coton et laine a revêtu une importance primordiale. Le principe même de la fabrication qui consiste dans le tissage de filés préalablement teints sont utilisés dès la mode des siamoises, donc après 1755, reste le même pour toute la période concernée et depuis le développement de l'industrie du guingan qui ne sont fabriqués qu'à partir de 1825. Dans les années 1870, la production locale a toutefois changé de cap. Elle s'oriente plus décisivement que jamais vers la production d'étoffes pour habillement féminin. Les tissus sont en laine, ou laine mélangée.

[modifier] Les anciens imprimeurs

Sainte Marie-aux-Mines, à l'instar des autres villes comme Strasbourg, Colmar, Sélestat, Mulhouse ou Molsheim, eut de bonne heure des établissements typographiques. Parmi les plus anciens imprimeurs il y avait celui de Jean Martin Heller qui en 1722 publia un livre de cantiques et de prières en allemand à l'usage des mineurs. Jean Martin Heller était l'imprimeur du prince palatin de Birckenfeld. Il était interdit à tous les imprimeurs de la province d'imprimer des ouvrages protestants en langue française. Jean Martin Heller imprima aussi les titres des actions de la Compagnie des mines de Sainte Marie-aux-Mines Alsace. Selon Daniel Risler [23], l'imprimerie de M. Heller était assez importante si l'on en juge par le volume du livre de cantiques qui contient pas moins de 420 pages et pour l'impression duquel il a été employé au moins une trentaine de caractères différents. On ne connaît pas d'autres ouvrages sorti des presses de cette imprimerie, mais à voir la quantité de caractères d'impression qu'il a fallu utiliser pour imprimer ce seul livre de cantiques, il est fort probable que d'autres livres sont sortis de ses presses.

Jean Martin Heller, continua d'imprimer de l'autre côté des Vosges, à Etival à partir de 1725 où il n'imprima que des ouvrages à caractère liturgique ou historique. Il imprima notamment un ouvrage historique fort intéressant : "Sacrae antiquitatis monumenta historica" écrit par l'abbé C.L. Hugo et dont le premier tome a été imprimé à Etival en 1725. Un deuxième tome plus tard remanié et enrichi de cet abbé d'Etival est sorti en 1731 à Saint-Dié [24].

Plus tard, c'est François, le fils cadet de Jean-Georges Reber, fondateur de l'industrie cotonnière de la vallée de Lièpvre qui va se lançer dans l'imprimerie. Au début, François Reber n'imprimait que pour son plaisir et imprima plusieurs publications qu'il mettait en vente. En 1806, il acheta une imprimerie et envoya à Paris un ouvrier nommé Bontemps pour se former dans le métier de typographe. A son retour, et après avoir été formé, François Reber mit sous presse les ouvrages suivants:

  • Histoire de la vallée de Lièvre. Extrait de la IIIe livraison des Vues pittoresque de l'Alsace - 1re Edition, 1807
  • Deux nuits d'Young, traduite en vers par Colladeau, 1807
  • Vérités salutaires ou Les enfants de ma plume, 1807
  • Die Grösse Gottes in den Wundern der Natur, 1807
  • Sammlung von Aufsäzen vermischtent Inhalls, 1807
  • Geschichte des Leberthal, 1808 (2e tirage en 1809)
  • Histoire de la vallée de Lièvre, 2e édition, 1810
  • Sammlung von Prosaïschen Aufsäzen und Gedichte, 1810

Monsieur Reber imprima également de 1807 à 1814, un journal en vers contenant des chansons, des charades, des logogriphes en français et en allemand. Plus tard, il en réunit un certain nombre de numéros, qu'il fit paraître sous ce titre: "Lieder zum Geselligen Vergnügen" . Il imprima sans doute également "Munster dans la vallée de Saint Grégoire" en septembre 1808.

Un autre imprimeur va faire son apparition à Sainte Marie-aux-Mines, Armand Jardel, né à Luvigny dans les Vosges, arguant du fait qu'aucun imprimeur ne réside dans cette ville. En 1836 Armand Jardel dépose une demande d'autorisation pour établir à Sainte Marie-aux-Mines une imprimerie-Lithographie. Le ministère de l'intérieur lui délivre la même année un brevet lui permettant d'ouvrir une imprimerie dans sa ville.Il embauche deux ouvriers. En 1844 il imprima une feuille hebdomadaire d'annonces et d'avis divers de Sainte Marie-aux-Mines et en 1848 il commence à imprimer le "Journal de Sainte Marie-aux-Mines" qui est vendu dans la vallée. Il est installé place de la Fleur au n°13, puis déménage son atelier dans la rue de la Vieille Poste au n°18. Il est le rédacteur de la presse locale du journal de Sainte Marie-aux-Mines du 3 mars 1848 au 2 janvier 1875. L'imprimerie Jardel est l'auteur d'un nombre d'ouvrages concernant les travaux miniers dont les dessins sont extraits de la "Cosmographie de Sébastien Munster" de 1545. Il était aussi spécialisé dans la confection de cartouches d'étiquettes (1854) ainsi que des menus illustrés (1867).

Plus tard, le 2 janvier 1875, l'imprimerie de Armand Jardel de la rue de la Vieille Poste est reprise par David Cellarus qui a suivi une formation de plusieurs années à Paris. C'est sous son impulsion qu'il reprend le journal de Sainte Marie-aux-Mines qui devint bilingue sous le nom "Der Vogesenbote". En 1903 il imprime une édition bi-mensuelle du "Messager des Vosges Illustré" dont la parution cesse en décembre 1904 faute d'avoir trouvé un nombre de lecteurs suffisants. Le premier avril 1909, David cède son imprimerie-lithographie à ses deux fils Ernest et Robert. En 1910 l'imprimerie occupe neuf ouvriers, une ouvrière et trois apprentis.

Le 7 janvier 1927 Le "Messager des Vosges" tire à 1560 exemplaires. Connu comme rédacteur du journal, David Cellarus est également l'auteur du Grand Almanach alsacien-lorrain édité en 1886.

Le 25 juin 1883 Edouard Czeizorzinski reprend la librairie-papeterie d'Eugène Jung. En 1890, il crée "Grand'Rue", une imprimerie-cartonnerie employant 10 ouvriers de cartonnerie, 3 ouvriers relieurs et 3 apprentis. Le 1er novembre 1903 il informe sa clientèle qu'il vient de joindre à son atelier de reliure une Imprimerie lithographique et de typographie. Le 16 novembre il travaille avec un effectif de 19 ouvriers. Trois semaines plus tard, il rachète la scierie Karl Pracher à la Petite Lièpvre pour y installer une cartonnerie employant 15 hommes et 9 femmes. Enfin le 12 juillet 1912 Edouard Czeizorzinski rachète les Etablissements Charles Woerner, rue Saint Louis où il installe son entreprise. En 1914 l'entreprise de la Petite Lièpvre emploie 19 personnes et 65 à Sainte Marie-aux-Mines. L'affaire tourne jusqu'à la deuxième guerre mondiale avec une quinzaine de collaborateurs jusqu'en 1953.

Aloyse Freppel qui est le lithographe de l'imprimerie Czeizorzinski s'installe à son compte en embauchant trois ouvriers dans l'ancien commissariat de police, face à la mairie. En 1952, il passe les rênes à Albert Banzet dessinateur-lithographe, pour se consacrer entièrement à la gestion de son entreprise. Un an plus tard il emploie une dizaine de personnes. En 1969, Armand Freppel cède son activité à Roméo Maciuk qui quitte la vallée dix ans plus tard pour Colmar [25]

[modifier] La première guerre mondiale

[modifier] Le Violu: théâtre de violents combats entre 1914-1918

Bunker-Abri au Violu
Bunker-Abri au Violu
Bunker-Abri " Zünfthaus II " au Violu
Bunker-Abri " Zünfthaus II " au Violu

Il existe encore de nos jours, au-dessus de la ville de Sainte Marie-aux-Mines de nombreux abris militaires allemands de la première guerre mondiale. Ils sont souvent méconnus à la foi par les randonneurs extérieurs à la vallée et par les amateurs d'histoire. Ces constructions ont toutes été réalisées par l'armée allemande qui n'a pas lésiné sur le coût et la qualité des matériaux. Ainsi pour les allemands la guerre 1914-1918 se caractérise aussi par l'édification de tranchées sécurisées et par des abris fortifiés pour suivre l'avancée des troupes françaises. A cette époque des voies de communications (remonte pentes, funiculaires, etc..) dont les traces sont encore visibles sont construits sur les hauteurs de Sainte Marie-aux-Mines pour permettre de ravitailler en munitions et en nourriture les troupes allemandes. Plusieurs de ces abris sont essentiellement concentrés au sommet du Violu ou vers le haut de la côte d'Echéry. Le sommet du Violu ou tête du Violu était plus connu avant la guerre sous le nom de tête du Chipian. Il culmine à 994 mètres et l'ancienne frontière franco-allemande passait par cette hauteur. Conquis par les français en 1914, il est aménagé en véritable forteresse. Les positions allemandes étaient situées pas très loin des tranchées françaises. Plusieurs abris fortifiés construit au centre du Violu portent des noms rappelant l'Allemagne de l'époque: "Prussen", "Hessen", "Baden", "Hamburg". D'autres abris portent des noms d'animaux: "Dachsgraben" (tranchée du blaireau), "Fuchsloch" (trou du renard), "Maulwurf" (abri de la taupe), "Wolfsgrube" (fosse du loup), "Hamsterbau" (terrier du hamster). Les sommets du violu et du Bernhardstein sont aujourd'hui couverts d'arbres calcinés et de terres labourées par des trous d'obus énormes et des tranchées, vestiges de la première guerre mondiale. C'était un endroit où se trouvaient les positions françaises et allemandes qui se pilonnaient mutuellement.On y trouve encore de nombreux abris fortifiés en parfait état, notamment au Violu et vers le haut de la côte d'Echery au lieu-dit du Pain de Sucre près de l'ancien tracé du Benzolbahn. On y trouve encore de nombreux édifices fortifiés avec plusieurs galeries et des bunkers enterrés style "trou de renard" ou encore des rampes de tir. On peut également apercevoir d'autres abris militaires sur les pentes de la Haute Broque de la côte d'Echéry.

Abri-Bunker de 1914-1918 au-dessus de la Côte d'Echery au lieu-dit du Pain de Sucre
Abri-Bunker de 1914-1918 au-dessus de la Côte d'Echery au lieu-dit du Pain de Sucre
Rampes de tir au-dessus du Pain de Sucre servant à pilonner les positions ennemies pendant la guerre 1914-1918
Rampes de tir au-dessus du Pain de Sucre servant à pilonner les positions ennemies pendant la guerre 1914-1918

[modifier] La deuxième guerre mondiale

[modifier] La résistance

En 1940 l'entrée du tunnel de Sainte Marie-aux-Mines sera dynamité par le génie français.

Dans ce chef lieu de canton, malgré un certain cloisonnement dû au fait que la population y était moins autochtone que les villages voisins, les prisonniers trouvaient néanmoins toujours un endroit sur où il pouvaient se cacher, de même qu'un passeur pouvant les amener de l'autre côté de la frontière. Le clergé local joua un rôle de premier plan. Le curé Henna de la paroisse de Sainte Madeleine en liaison avec l'abbé Didierjean de Sainte-Marie-aux-Mines cachaient le plus souvent les évadés et prisonnier sous le clocher de leur église. Certains prisonniers étaient envoyés par Mme Grossetti, une libraire qui tenait un magasin dans la Grand'rue.Le pasteur Wagner du temple (situé rue du Temple) en hébergea également un nombre considérable.L'une des plus importante filière était organisée par Joseph Rohfritsch et sa femme Marie. Le 13 octobre 1941 deux prisonniers rencontrés à Benfeld, envoyés par un ami vinrent frapper à leur porte.C'est sur la recommandation d'un ami rencontré près de Benfeld qu'ils se dirigèrent vers Sainte Marie-aux-Mines. Ils furent présentés à Suzanne, fille du restaurateur Adolphe Preiss qui les emmenèrent au nord de la ville sur les hauteurs de la montagne. Pour ne pas éveiller les soupçons des gardes allemands, ils portaient à la main des petits seaux pour faire croire qu'ils allaient à la cueillettes des framboises et des mures. Ils marchèrent pendant des heures et attérirent à la Chaume de Lusse,dont la hauteur culmine à 975 mètres. Les deux guides qui les accompagnaient leur firent traverser la frontière.

[modifier] Un déserteur américain fusillé à Sainte Marie-aux-Mines

Icône de détail Article détaillé : Eddie Slovik.

C'est au n°86 de la rue du Général Bourgeois, dans les jardins d'une villa, que fut fusillé le 31 janvier 1945 à 10h05, Eddie Slovik, le seul soldat de l'armée américaine, exécuté pour désertion durant la Seconde Guerre mondiale.

[modifier] Attribution de la croix de guerre

En novembre 1948 la ville de Sainte Marie-aux-Mines s'est vue attribuer la croix de guerre 1939-1945 avec Étoile de Vermeil en raison de la résistance des habitants au nazisme. La ville de Sainte Marie-aux-Mines compta 12 tués, 20 blessés, 88 déportés, 417 expulsés et 6 fusillés. Environ 600 prisonniers de guerre français, 50 patriotes et 150 réfractaires au S.T.O et à la Wehrmacht ont pu gagner les Vosges grâce à l'aide de la population. Sainte Marie-aux-Mines avait déjà obtenu la croix de guerre 1914-1918 avec palme.

[modifier] Notes et références

  1. Robert Forrer la remit en valeur en 1927 en se fondant sur la présence d'antimoine dans les monnaies des Leuques et des Séquanes dont le val de Lièpvre dépendait plus ou moins, antimoine, dans cahiers d'Archéologie et d'histoire d'Alsace, 1927, p.54-55
  2. Monuments Germaniae historica, Scriptores, XXV, Hanovre, 1880, p.284 - De Blidolfo, qui cellam Acheri aedificavit ... In qua postea extiterunt viri, quorum diebus argentarie fosse reperte sunt in quibus multum argentum esse fertur effossum
  3. D'après Lesslin et Daniel Rissler, les moines donnèrent les mines en fief aux nobles d'Echéry. Cette affirmation est souvent en contradiction avec d'autres historiens
  4. On ne parle pas encore de Sainte Marie-aux-Mines
  5. Deciman de Sancta Maria et de Sancto Blasio - Archives de Meurthe et Moselle G 393/1 - Sainte Marie: il pourrait s'agir là d'une chapelle qui existait à l'endroit et non le nom de la ville qui n'existait pas encore. Cet acte serait en fait un faux d'après plusieurs analystes et aurait été rédigé bien plus tard, peut-être au XIIIe siècle par les moines pour contrer les prétentions des seigneurs locaux et du duc de Lorraine
  6. Cette affiliation est cependant mise en doute par certains historiens
  7. Henry Bogdan: La Lorraine des ducs, p. 32
  8. Schoepflin: Alsatia Illustrata, tome, 1, p.43
  9. Cette église a remplacé l'ancienne dont il ne subsiste plus que le choeur situé rue Mühlenback
  10. On a également trouvé dans la vallée une médaille de l'empereur Constance et une autre de Maximilien qui règnèrent au commencement du 4e siècle
  11. Le plan du couvent en 1791 se trouve aux Archives départementales du Haut-Rhin, carton des Récollets
  12. Nouvelles oeuvres inédites de Grandidier, (publiées sous les auspices de la Société Industrielle de Mulhouse) , Alsatia Sacra ou statistiques religieuses de l'Alsace avant la Révolution, avec notes inédites de Schoepflin, tome II, Colmar Huffel, librairie de l'éditeur, M.DCCC.XCIX, pages 265-266
  13. Ce religieux, sans doute un patriote lorrain fut enlevé par ordre du maréchal de Rochefort, gouverneur de Lorraine pour Louis XIV
  14. Archives départementales du Haut-Rhin, Révolution, carton des Récollets
  15. "Ecclesiam de Echery cum appendiciis suis " - L. Jérôme: L'abbaye de Moyenmoutier, Bulletin de la Société Philomatique vosgienne, 1898-99, p. 232, note 5
  16. D'après l'abbé Hanauer - Guide monétaire pour l'histoire d'Alsace publiée en 1894, le pouvoir du sou strasbourgeois, entre les années 1313 et 1318 était d'environ de six francs cinquante centimes
  17. L. Jérôme: L'abbaye de Moyenmoutier, Bulletin de la Société Philomatique vosgienne, 1899-1900, p. 64-65
  18. Mme Magdeleine: Le temple réformée de Sainte Marie-aux-Mines
  19. Le pré portait le nom de "Wahlfahrtsmatte" ou siplement Sur-le-Pré. L'église portait le nom de Mattenkirch
  20. Dernières nouvelles d'Alsace 21 février 1995 - Edition Alsace centrale
  21. Baquol: Dictionnaire topographique, historiques et statistique du Haut-Rhin, p 253
  22. Baquol: Dictionnaire topographique, historique et statistiques du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, p.253
  23. Les anciennes industries de la vallée de Lièpvre. Cette partie du travail de M. Risler a paru en feuilletons dans le Journal de Sainte Marie-aux-Mines en mars-Mai 1862
  24. d'après Auguste Kroeber: Les anciens imprimeurs de Sainte Marie-aux-Mines, Revue d'Alsace 1867
  25. d'après Jean Paul Patris, Société d'histoire du Val de Lièpvre, 1993, p.24-30

[modifier] Bibliographies

  • Baquol: L'Alsace ancienne et moderne: Dictionnaire topographique, historique et statistique du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, 1865
  • Bogdan, Henry: La lorraine des ducs, sept siècle d'histoire, Perrin, 2005, ISBN 2-262-02113-9
  • Dubled, Henri: Sainte Marie-aux-Mines et sa région dans le passé, Imprimerie Alsatia, 1959, 16 pages, p. 119-134, t.10 - Annuaire de la Société des amis de la bibliothèque de Sélestat
  • Garnier-Pierrez, Danièle: Le couvent des Cordeliers de Sainte Marie-aux-Mines (1617-1789), Société d'Histoire du Val de Lièpvre, 20e cahier, année 1998, p.103-114
  • Grandidier, abbé : Sainte Marie-aux-Mines, Echéry, Vues pittoresques d'Alsace,Strasbourg, 1785
  • Grandidier, abbé: Histoire de l'église et des évêques-princes de Strasbourg depuis la fondation de l'évêché jusqu'à nos jours, imprimerie François Levrault, 2 tomes, 1776
  • Grandidier, André Philippe: Histoire ecclésiastique, militaire et littéraire de la province Alsace, Strasbourg, 1787, Lorenzi & Schulerii (tome 1) et Levrault (tome II)
  • Risler, Daniel: Histoire de la ville de Sainte Marie-aux-Mines et ses environs, 1873,Strasbourg, réimpression en 1991 par Res Universis ISBN 2-87760-550-7
  • Risler, Daniel: Histoire de l'industrie dans la vallée de Lièpvre, Sainte Marie-aux-Mines, 1851, Imprimerie et Lithographie de A. Jardel, 73 pages

[modifier] Jumelages