Buoux

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43° 49′ 55″ N 5° 22′ 42″ E / 43.83194444, 5.37833333

Buoux
Carte de localisation de Buoux
Pays France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Vaucluse
Arrondissement Apt
Canton Bonnieux
Code Insee 84023
Code postal 84480
Maire
Mandat en cours
Jean-Alain Cayla
2001 - 2008
Intercommunalité sans
Latitude
Longitude
43° 49′ 55″ Nord
         5° 22′ 42″ Est
/ 43.83194444, 5.37833333
Altitude 253 m (mini) – 902 m (maxi)
Superficie 17,54 km²
Population sans
doubles comptes
112 hab.
(1999)
Densité 6 hab./km²

Buoux est une commune française, située dans le département de Vaucluse et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Sommaire

[modifier] Géographie

Environ 8 kilomètres au sud d'Apt (sous-préfecture). La principale route traversant le village est la D 113.

Le territoire de la commune est situé au cœur du Luberon, massif qui culmine à 1124 mètres d'altitude et constitue une barrière naturelle entre la vallée de la Durance et celle du Calavon. Il est « fendu » par la vallée de l'Aiguebrun, non loin de la combe de Lourmarin. Cette dernière, faille d'origine tectonique, relie Buoux à la combe de Bonnieux à l'ouest et à Lourmarin au sud.

Buoux se situe au carrefour de deux voies de passage millénaires qui allaient d'Aix-en-Provence à Apt jusqu'à ce que la route de la combe de Lourmarin obtienne son tracé actuel :

  • la vallée de l'Aiguebrun, point de passage obligé pour qui empruntait jadis la combe de Lourmarin.
Vallée de l'Aiguebrun depuis le fort de Buoux
Vallée de l'Aiguebrun depuis le fort de Buoux
  • le chemin des Salyens (nom sans aucun doute hérité de la fédération de peuples gaulois qui dominait le pays d'Aix avant la conquête romaine) : ce chemin difficile mène de Vaugines, au sud, jusqu'au fort de Buoux au nord en reliant successivement le vallon de Vaunière (versant sud), la crète et le vallon de Serres (versant nord).

Enfin, Buoux est surtout célèbre pour ses falaises offrant de nombreuses voies d'escalade : celles-ci sont formées de molasse urgonienne, datant du Miocène (-25 à -12 millions d'années) et ont servi de refuge à l'homme dès la Préhistoire.

[modifier] Histoire

L'occupation de la vallée de l'Aiguebrun et notamment de la commune de Buoux par l'homme remonte au Paléolithique moyen (Moustérien), comme l'ont révélé les fouilles de la baume des Peyrards. Ce vaste abri, long d'une quarantaine de mètres et profond en moyenne de 4 à 5 mètres, est creusé dans la molasse au pied d'une paroi légèrement surplombante. Son exposition au sud-est et sa situation au fond d'un vallon encaissé sur la rive droite de l'Aiguebrun[1] en ont fait un refuge de choix pour les Néandertaliens qui l'ont utilisé à plusieurs reprises comme halte de chasse puis comme habitat permanent[2].
Le site, que visita dès 1808 le naturaliste avignonnais Esprit Requien à la recherche d'ossements fossiles, fut ensuite fouillé, à partir de 1865 par Jules de Terris, puis par Émile Arnaud (1866 et 1867), Louis Jullian (1884) et Franki Moulin (1900)[3]. Il fit l'objet d'investigations plus poussées entre 1902 et 1910 par deux notables de la région, Marc Deydier et Frédéric Lazard, qui ouvrirent une coupe de 3 mètres de profondeur. C'est le professeur Henry de Lumley qui reprit les fouilles et l'étude de ce gisement à partir de 1955.
L'occupation du site se situerait entre - 130 000 et - 50 000 ans environ. L'habitat devait consister selon Henry de Lumley en une cabane de 11,50 m de long sur 7 m de profondeur, adossée à la paroi et dont l'emplacement était délimité par une ligne de gros blocs. Plusieurs foyers étaient installés à l'intérieur.
Le matériel mis au jour comporte des outils en silex qui révèlent, pour un grand nombre, l'emploi de la méthode Levallois destinée à obtenir des éclats aux formes prédéterminées. Les restes de faune incluent le bouquetin, le cheval, l'aurochs, le cerf, le chevreuil, la marmotte, le lapin, le sanglier, l'ours brun et le loup, en proportions variables selon les unités stratigraphiques. Conjugués avec les apports de la sédimentologie, ils permettent de suivre l'évolution du climat sur une période allant de la fin de la glaciation de Riss jusqu'à la fin du Würm ancien.
La baume des Peyrards a livré également quelques restes humains néandertaliens : 4 dents provenant de 3 adultes jeunes et d'un enfant âgé d'une dizaine d'années.

C'est au plus tard au Néolithique que le peuplement s'organise non loin de ce lieu sur les hauteurs du fort de Buoux. L'existence de cet oppidum remonte probablement au moins à cette période. À l'époque gauloise, ce dernier a pu être un refuge des Albici. Sans doute au IXe siècle naît un premier village à Saint-Germain, sous le fort actuel. Il disparaît peut-être vers le milieu du Moyen Âge ou plus tardivement pour des raisons inconnues (démographie ?).

Après 1125 et au XIIIe siècle, Buoux appartient aux Pontevès et est rattaché aux seigneurs d'Apt. C'est probablement le moment où le fort médiéval se développe. Celui-ci dure jusqu'au XVIIe siècle (1660), lorsque la place-forte est démolie conformément à la politique voulue par Louis XIV. VOIR LIEUX ET MONUMENTS

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 2008 Jean-Alain Cayla
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[4])
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
217 196 196 262 236 244 221 212 226
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
201 202 183 168 187 157 161 156 158
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
155 132 100 87 68 75 73 67 61
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 - -
44 44 72 103 118 112 125 - -
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Graphique de l'évolution de la population 1794-1999

Buoux est une commune rurale dont la population est stabilisée après un déclin démographique lié à l'exode rural au XIXe siècle et dans les deux premiers tiers du XXe.

[modifier] Économie

La commune de Buoux offre plusieurs sites touristiques et possède des auberges et gites ruraux.

Les activités traditionnelles dominantes sont l'élevage d'ovins et l'apiculture.

Buoux est un lieu de fabrication de fromage de chèvre : celui-ci peut encore être acheté directement à la ferme productrice.

[modifier] Lieux et monuments

Fort de Buoux : escalier dérobé
Fort de Buoux : escalier dérobé
  • Prieuré Saint-Symphorien (style roman, XIIe siècle)
  • Chapelle Sainte-Marie (style roman, XIIIe siècle), située dans le cimetière
  • Château de Buoux (pas de visites, site réservé à l'accueil scolaire)
  • Fort de Buoux : Antiquité tardive/haut Moyen Âge (à définir), Moyen Age roman, Moyen Age gothique, époque moderne

Le Fort de Buoux (Vaucluse), programme archéologique, 2007-2017.

Le Fort de Buoux (Vaucluse) fait l'objet d'un programme d'étude initié par la commune et financé par ses soins et par les aides de l'Etat et du CG 84. La direction de l'étude a été confiée au Laboratoire d'Archéologie Médiévale Méditerranéenne-CNRS. Cette phase est préalable à une restauration et à mise en valeur. Entamé en avril 2007, le programme a été inauguré par un travail sur l'église médiévale. Ruiné depuis le XVIIIe siècle., l'édifice était en partie enfoui sous les décombres provenant des élévations et de la voûte. Le chœur a été dégagé dans les années 1970 par des équipes de jeunes gens. Le complément réalisé a permis de déblayer totalement la nef et de mettre en évidence une architecture complexe présentant plusieurs étapes de construction ainsi que des annexes ajoutées au cours du Moyen Age.

Si un pan de mur suggère une phase ancienne dont la datation reste à préciser (Antiquité tardive ou haut Moyen Age), l'essentiel est à dater des époques romane et gothique. L'édifice roman orienté, construit en moellons assisés, était probablement couvert d'une charpente et possédait une nef unique ainsi que des portes latérales ouvrant l'une au sud et la seconde au nord. Le chœur conserve un dallage remanié dont l'attribution au Moyen Age roman reste à confirmer. Au niveau de la travée de chœur, deux pilastres appareillés et adossés aux murs gouttereaux indiquent l'existence probable d'un mur peigne surmontant la toiture.

Un remaniement consista à créer un porche dans le mur sud et à proximité du chœur. Cet accès offrait une communication avec une chapelle latérale présumée dont l'amorce du chevet semi circulaire est perceptible. Ce plan sera par la suite transformé, l'absidiole étant remplacé par un mur rectiligne. La construction adossée à l'église possédait semble-t-il un accès ouvrant vers l'ouest. Le murage d'une ou des deux portes nord et sud du plan roman originel pourrait avoir été murée lors de ces remaniements.

Une étape gothique indique le remplacement de la charpente (suite à un incendie ?) par une voûte appareillée. Le renforcement nécessaire des murs romans frêles entraina la construction de plusieurs contreforts extérieurs visibles au nord. Au sud, à ces dispositifs a pu être préféré le principe d'une longue salle voûtée jouant un rôle de contrebutement similaire. A l'intérieur, des chemisages en pierre de taille contenant des arcatures aveugles au profil brisé renforcent les murs romans ainsi pris en étau. Au sommet des chemisages, une corniche marquait le départ de la voûte dont de nombreux claveaux ont été retrouvés dans les comblements. Les arcs doubleaux divisaient la nef en trois travées. La création d'une porte, ouverte vers l'ouest et décalée dans la façade, pourrait être attribuée à cette phase datée du XIIIe siècle.

C'est au cours de l'époque moderne (XVIe s. ?) que la nef fut séparée en deux espaces consécutivement à la construction d'un mur transversal dont la fonction devra être confirmée. On pense à une distinction liée directement au culte : espace castral et paroissial, espaces destinés à accueillir les fidèles catholiques et protestants ? La probabilité d'une réduction du volume de l'église due à une réduction de la population n'est pas écartée, ni un état dégradé de la construction ayant obligé à maintenir la population dans un espace réduit. La conservation d'une banquette maçonnée et adossée au mur transversal côté chœur, ainsi que l'existence probable de stalles de bois fourniront des arguments aidant les interprétations.

A l'extérieur, un bâtiment voûté sera adossé à l'église vers l'ouest : il est décalé afin de laisser libre le passage conduisant à la porte occidentale.

L'étude de l'église se prolongera durant l'automne, l'architecte en chef des MH ayant souhaité, avec le soutien de la Conservation régionale des MH, le déblaiement des abords utile à une meilleure formulation du projet de restauration.

Le programme bénéficie de la collaboration de l'Université de Provence, de l'Université de Stuttgart et de l'IGN qui ont dressé des relevés généraux et détaillés d'une grande qualité (scanner et levés au tachéomètre laser).

[modifier] Personnalités liées à la commune

  • Pierre Pessemesse , écrivain occitan et maire

[modifier] Notes et références

  1. Jacques Buisson-Catil, Luberon des origines, Notices d'Archéologie Vauclusienne 4, Avignon, 1997, p. 14.
  2. Frédéric Boyer, Mémoires millénaires. Guide des sites préhistoriques Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Nice, Mémoires Millénaires, 2006, pp. 214-215.
  3. Henry de Lumley, Baume des Peyrards (Buoux, Vaucluse) dans Henry de Lumley (dir.), Provence et Languedoc méditerranéen. Sites paléolithiques et néolithiques, IXe congrès de l'Union Internationale des Sciences Préhistoriques et Protohistoriques, livret-guide de l'excursion C 2, Nice, 1976, pp. 115-123
  4. }}

[modifier] Voir aussi

L'église du fort de Buoux
L'église du fort de Buoux

[modifier] Sources

  • Monographie Le fort de Buoux, René Bruni, 1987 (en vente sur le site)

[modifier] Liens externes

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