Bourganeuf

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Bourganeuf
Carte de localisation de Bourganeuf
Pays France France
Région Limousin
Département Creuse
Arrondissement Guéret
Canton Bourganeuf
(chef-lieu)
Code Insee 23030
Code postal 23400
Maire
Mandat en cours
Jean-Pierre Jouhaud
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes Bourganeuf et Royère-de-Vassivière
Latitude
Longitude
45° 57′ 15″ Nord
         1° 45′ 23″ Est
/ 45.9541666667, 1.75638888889
Altitude 380 m (mini) – 602 m (maxi)
Superficie 22,54 km²
Population sans
doubles comptes
3 163 hab.
(1999)
Densité 140 hab./km²

Bourganeuf (Borgon Nuòu en occitan) est une commune française, située dans le département de la Creuse et la région Limousin.

Sommaire

[modifier] Géographie

La commune de Bourganeuf est située à 33 km de Guéret, à 50 km de Limoges et à 400 km de Paris. La ville est traversée par le Thaurion. Bourganeuf est située à une altitude moyenne de 450 mètres

Le Thaurion ou Taurion prend sa source à côté de Saint-Martin-Château. Il passe dans le lac de Lavaud-Gelade puis dans la Rigole du diable qui est une partie du Thaurion. La Rigole du Diable se situe entre le Monteil au Vicomte et Royère-de-Vassivière, elle s'étend sur 2 kilomètres. Ensuite le Thaurion se dirige vers Bourganeuf. Il passe à côté de Chatelus-le-Marcheix et de Saint-Martin Terressus. Enfin, il se jette dans la Vienne à Saint-Priest après un parcours de 125 km.

[modifier] Histoire

Bourganeuf ("Bourguet neuf") doit sa création à une commanderie d'Hospitaliers de Saint Jean Jérusalem (certains disent de Templiers, mais rien n'est moins sûr) au XIIe siècle. Cette commanderie devint ultérieurement le siège du grand prieuré d'Auvergne, qui fut transféré à Lyon en 1750.

Bourganeuf conserve pourtant d'importants vestiges de ce grand prieuré : les bâtiments conventuels (devenus l'actuel hôtel de ville), une tour construite par Jean de Lastic en 1530, qui abrite aujourd'hui le syndicat d'initiatives, l'église Saint-Jean (XIIe - XVe siècle), mais surtout la célèbre "tour Zizim" dont l'histoire mérite qu'on s'y attarde.

[modifier] L'histoire de "Zizim"

En mai 1481, à la mort de l'empereur ottoman Mehmed II, le conquérant de Constantinople (1453), ses deux fils, Jem (turc: Cem, prononcé Djem), appelé "Zizim" par les Européens et Bayezid II, se disputent le pouvoir. Défait à deux reprises, Djem se met sous la protection des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem à Rhodes. Il est reçu par le grand maître Pierre d'Aubusson le 30 juillet 1482. Traité avec déférence, mais en otage, il est conduit, sous la garde de Guy de Blanchefort, devenu grand maître de la Langue d'Auvergne depuis 1476, dans le comté de Nice, dans le Dauphiné, et enfin à Bourganeuf, siège du grand prieuré d'Auvergne, où il restera en captivité de 1486 à 1488 dans la tour construite à son intention, qui porte encore son nom "francisé" : Tour Zizim.

Pieux musulman (il effectua le pèlerinage de La Mecque), fin lettré, traducteur en turc d'une épopée persane, poète à ses heures, son séjour en France a donné lieu à bien des légendes. On lui prête à Sassenage (Dauphiné) et dans la Marche des aventures sentimentales invraisemblables, de même qu'on a cru devoir lui attribuer, avec George Sand et d'autres, la confection des tapisseries dites de "La Dame à la licorne" aujourd'hui conservées au musée du Moyen Âge (ancienne abbaye de Cluny, Paris).

Djem quittera Bourganeuf le 10 novembre 1488 pour être remis au pape Innocent VIII. Il arrive à à Rome le 13 mars 1489, et aura pour résidence le château Saint-Ange. En 1494, le pape Alexandre VI Borgia sera contraint de le remettre au roi de France Charles VIII, entré en Italie, et qui envisage, depuis le royaume de Naples, une "croisade" en Grèce, possession de l'empire ottoman. Djem mourra en 1495 à Capoue, dans des conditions jamais élucidées. Sa dépouille sera ramenée en Turquie pour être inhumée à Brousse, où son tombeau existe toujours.

[modifier] La "fée électricité"

Les gorges du Verger
Les gorges du Verger

La ville de Bourganeuf a été la troisième ville Française à recevoir l'électricité en 1886.

Mais le ruisseau des eaux de Verger, qui avait accueilli la dynamo de sa première usine, furent trop basses pendant l'été de 1886 pour alimenter correctement les 60 lumières de Bourganeuf. On décida alors d'utiliser la cascade des Jarrauds d'une hauteur de 14 mètres et qui, elle, pouvait assurer une production largement suffisante, mais était distante de Bourganeuf de 14 km.

Grâce à l'initiative de l'ingénieur Marcel Deprez et après trois ans d'études, et un an de travaux de juillet 1888 à avril 1889, les installations des usines de la cascade des Jarrauds et de Bourganeuf, furent les premières en France où on transporta l'électricité sur une telle distance. L'installation comprenait une turbine hydraulique de 130 CV avec une génératrice de 100 CV. Le câble électrique qui reliait les deux sites avait un diamètre de 5 mm. On puit ainsi réaliser un éclairage public de la ville rues, mairie, église, cafés, etc.) avec 106 lampes.

Pour couronner cette prouesse technique, le premier téléphone de la région reliait les installations de la cascade et la ville. La première utilisation commerciale du téléphone en France datait de 1879.

[modifier] Héraldique

Selon d'Hozier, la ville porte : de sable à trois chevrons ondés d'argent.

[modifier] Administration et pouvoir politique

[modifier] La région

Le Limousin est une des 26 régions françaises composée des trois départements Corrèze, Creuse et Haute-Vienne. Situé presque en totalité sur le Massif central, au 1er janvier 2005, il regroupait 724 243 habitants sur près de 17 000 km². Ses habitants sont appelés les Limousins.

Jean-Paul Denanot est Président du Conseil régional du Limousin depuis 2004.

[modifier] Le département

L'Hôtel des Moneyroux à Guéret est le siège du Conseil Général
L'Hôtel des Moneyroux à Guéret est le siège du Conseil Général

Le département a été créé à la Révolution française, le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789, essentiellement à partir de l'ancienne province de la Marche. Ses habitants sont appelés les Creusois.

Les conseillers généraux sont élus dans le cadre des cantons pour une durée 6 ans. En Creuse, il y a 27 cantons et donc 27 conseillers généraux. Ces derniers élisent en leur sein le Président du Conseil Général de la Creuse. Depuis 2001, c'est Jean-Jacques Lozach, conseiller général de Bourganeuf, qui en est le Président.

Le canton de Bourganeuf groupe 13 communes et compte 6 280 habitants (recensement de 1999 sans doubles comptes); Auriat, Bosmoreau-les-Mines, Bourganeuf, Faux-Mazuras, Mansat-la-Courrière, Masbaraud-Mérignat, Montboucher, Soubrebost, Saint-Amand-Jartoudeix, Saint-Dizier-Leyrenne, Saint-Martin-Sainte-Catherine, Saint-Pierre-Chérignat et Saint-Priest-Palus.

[modifier] La Communauté de commune

Bourganeuf fait partie de la Communauté de Communes Bourganeuf-Royère. Celle ci regroupe 20 communes : Auriat,Bosmoreau-les-Mines, Faux-Mazuras, Le Monteil-au-Vicomte, Mansat-la-Courrière, Royère-de-Vassivière, Masbaraud-Mérignat, Montboucher, Saint-Amand-Jartoudeix, Saint-Dizier-Leyrenne, Saint-Martin-Château, Saint-Martin-Sainte-Catherine, Saint-Moreil, Saint-Junien-la-Bregère, Saint-Pardoux-Morterolles, Saint-Pierre-Bellevue, Saint-Pierre-Chérignat, Saint-Priest-Palus et Soubrebost.

Les objectifs de la politique intercommunale sont : développement économique, amélioration de l’habitat, préservation du patrimoine naturel et mise en valeur de l’héritage culturel, maintien et accueil des populations et des activités économiques.

La communauté de communes de Bourganeuf et de Royère-de-Vassivière envisage de restaurer les sites de la Martinèche, à Soubrebost, où Martin Nadaud a vu le jour et s’est éteint. Il est proposé de créer un espace de mémoire, de visites et d’animation autour de Martin Nadaud. À cet effet, une souscription publique est proposée[1].

[modifier] La commune

- Élection municipale du 9 mars 2008

Sur les 1821 inscrits, 1281 ont voté soit 70,70% et 531 se sont abstenus soit 29,30%. Parmis les 1281 votants 1198 se sont exprimés soit 66,11%.

Les 23 membres de la liste Tous unis pour Bourganeuf sont élus [2]: Jouhaud J.Pierre 647 voix soit 54,01%, Jouanneaud Marinette 668 voix soit 55,76%, Coulon René 693 voix soit 57,85%, Chauvat Pouget M.Hélène 721 voix soit 60,18%, Floirat René 653 voix soit 54,51%, Battiston Annette 720 voix soit 60,10%, Rigaud Régis 695 voix soit 58,01%, Coucaud Nathalie 675 voix soit 56,34%, Michaud J.Claude 729 voix soit 60,85%, Bourderiau Marcelle 667 55,68%, Arthur Christian 721 60,18%, Pataud Jacqueline 695 58,01%, Calbete Carlos 701 58,51%, Devaux Géraldine 734 voix soit 61,27%, Chaput Gérard 700 voix soit 58,43%, Caps Carmen 735 voix soit 61,35%, Alabay Bayram 638 voix soit 53,26%, Bosle Fanny 697 voix soit 58,18%, Szcepanski Laurent 669 voix soit 55,84%, Royere Samuel 684 voix soit 57,10%, Marcon Carinne 688 voix soit 57,43%, Lalande Raymond 720 voix soit 60,10%, Charnaillat J.Claude 619 voix soit 51,67%. A l'issue de ce vote Jean Pierre Jouhaud a été réélu maire de la commune[3] par le nouveau conseil municipal.


  • Liste des maires successifs :
Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
2001 Jean-Pierre Jouhaud
1919 1925 Camille Riffaterre PRS Conseiller général
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Dès le Moyen Âge, les maçons de la Creuse émigrent vers les grandes villes. Dans tous les villages les hommes partent souvent dans les métiers du bâtiment de mars à novembre. Certains s'installent définitivement dans ces villes. Au XXe siècle, la guerre de 1914-1918 décime une génération et marque l'accélération du dépeuplement des campagnes. Après la Seconde Guerre mondiale, les campagnes limousines, et même les villes continuent de se dépeupler et la moyenne d'âge augmente sans arrêt. De 1851 (287 000 habitants) à 2005 (123 000 habitants), le département a perdu plus de la moitié de sa population. Bourganeuf ne déroge pas à cette évolution.

Mais au début du XXIe siècle, et contrairement à toutes les prévisions, la région connaît un regain démographique. Certes, c'est un phénomène très limité, mais historique : en 5 ans, le Limousin a gagné quelque 14 000 habitants en passant de 710 939 habitants en 1999 à 725 000 habitants en 2005. Cette tendance se confirme en 2006, ce qui a fait la une du journal régional Le Populaire du Centre, daté du mercredi 31 mai 2006 : « Nouveau baby-boom ».

Les causes principales de ce renouveau sont la venue de Britanniques et de Néerlandais attirés par des prix de maison attractifs, de retraités en quête de nature et d'étudiants ayant fini leurs études. Depuis maintenant une dizaine d'années, le phénomène touche aussi les zones rurales, surtout celles qui, comme la Creuse, promeuvent un tourisme dit « vert » et/ou situées le long des grands axes de circulation (par exemple l'A 20 en Limousin et l'A 75).

Le recensement de 2005 fait toujours apparaître pour le département une diminution du nombre d'habitants, mais celle ci serait certainement plus importante sans l'apport de cette nouvelle immigration. Pour ce qui concerne le Limousin, si la Creuse perd de la population, la Haute Vienne et la Corréze en gagnent.

Évolution démographique
(Source : INSEE[4])
1962 1968 1975 1982 1990 1999
3310 3804 3637 3738 3385 3163
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Patrimoine et culture

[modifier] Lieux et monuments

Paysage typique : étang, forêt et végétation
Paysage typique : étang, forêt et végétation

[modifier] Personnalités liées à la commune

  • Marcel Deprez né à Aillant-sur-Milleron en 1843 et mort à Vincennes en 1918, est un ingénieur français ayant essentiellement travaillé sur l'électricité. De 1876 à 1886, Deprez mène les premiers essais de transport d'électricité sur de longues distances à Creil. À l'Exposition internationale d'électricité de Paris en 1881, il présente pour la première fois une installation de distribution d'énergie électrique alimentée par deux dynamos. Marcel Deprez permit de réaliser le transport de l'électricité entre les installations des usines de la Cascade des Jarrauds et Bourganeuf.
  • Martin Nadaud né le 17 novembre 1815 dans le hameau de La Martinèche, à Soubrebost proche de Bourganeuf, et mort le 28 décembre 1898 au même endroit, est un maçon, écrivain et homme politique creusois. A l'âge de 16 ans, Martin part à Paris avec son père, comme maçons de la Creuse. Il découvre alors les conditions de travail de ses semblables : journées de 12 à 13 heures, travaux dangereux sur les échafaudages, malnutrition, logements insalubres... Il réchappe lui-même à plusieurs accidents. À 19 ans, il est chef d'atelier. Il retrace cet exode qui marqua si fortement les modes de vie dans son livre Mémoires de Léonard, ancien garçon maçon.
  • Antonin Desfarges est né en 1851 à Saint-Pierre-le-Bost et décédé en 1941 à Vallière. Il commence sa carrière professionnelle comme maçon de la Creuse, puis petit entrepreneur. Il milite dans les organisations ouvrières entre 1867 et 1871. En 1871 il est arrété pour sa participation à la Commune de Paris. Il réussit à s'évader. En 1882 il est conseiller des Prud'hommes de Paris, il y représente la corporation des maçons, enfin il sera le président du Conseil du bâtiment. En 1889 il se désiste aux élections légistlative en faveur de Martin Nadaud. Puis il sera député de la Creuse pendant 17 ans de 1893 à 1910 à Bourganeuf[9].

[modifier] Gastronomie

La Cuisine limousine et plus particulièrement la cuisine creusoise sont caractérisées par l'adaptation à un terroir plutôt pauvre, d'où des plats souvent simples mais délicieux. Elle fait également grand usage des myrtilles, des châtaignes, des champignons et des pommes de terre.

La Flognarde est une spécialité plutôt auvergnate, sorte de clafoutis, peu épais cuit dans un grand moule[10]. Le Gâteau creusois est un dessert pur beurre sans farine aux noisettes, spécialité récente de la Creuse[11]. Le Pâté aux pommes de terre, [12]est plus traditionnel et se décline avec ou sans viande selon la région et les habitudes de la maîtresse de maison.

[modifier] Jumelage

Drapeau : Allemagne Zirndorf (Allemagne)
de:Zirndorf

[modifier] Pour approfondir

[modifier] Cartes postales anciennes

Place Martin Nadaud
Place Martin Nadaud
La cascade des Jarrauds
La cascade des Jarrauds


[modifier] Lien interne

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Souscription publique
  2. Ministère de l'intérieur
  3. Source : préfecture de la Creuse
  4. Bourganeuf sur le site de l'Insee
  5. http://www.tourmagazine.fr/Creuse-le-1er-sentier-de-randonnee-labellise-GR-de-Pays-_a5778.html Le premier GR de pays en Creuse
  6. « Huguet, Marc-Antoine », Le robert des noms propres
  7. Gaëlle Pirot, « 45L-51L. Tribunaux de district. Aubusson, Bourganeuf, Boussac, Évaux, Felletin, Guéret et La Souterraine. Fin 1790-brumaire an IV (civil et criminel) », Archives départementales de la Creuse, 2005, p. 58, note 1
  8. Valérie Aubaisle (professeur d'histoire-géographie au collège Jeanne d'Arc), « Histoire » sur le site du diocèse de Limoges
  9. Assemblée Nationale
  10. Recettes de Cuisine
  11. Gâteau creusois - Creuse - Limousin - Découvrir - Je Découvre la France
  12. Recettes de Cuisine


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