Haute-Vienne

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Haute-Vienne (87)
Localisation de la Haute-Vienne en France
Région Limousin Limousin
Préfecture Limoges
Sous-préfecture(s) Bellac
Rochechouart
Population totale 353 893 hab. (1999)
Densité 64 hab./km²
Superficie 5 520 km²
Arrondissements 3
Cantons 42
Intercommunalités 23
Communes 201
Président du
conseil général
Marie-Françoise
Pérol-Dumont
(PS)

Le département de la Haute-Vienne (87) est un département français, situé dans la région Limousin. Il tire son nom de la rivière Vienne, qui le traverse. Sa préfecture est Limoges, qui est aussi le chef-lieu de la région.

Sommaire

[modifier] Histoire

Icône de détail Article détaillé : Histoire du Limousin.
Drapeau du département

Le département a été créé à la Révolution française, le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789, à partir d'une partie de la province du Limousin.

Il tire son nom de la rivière qui le traverse, la Vienne, affluent en rive gauche de la Loire, née sur le plateau de Millevaches en Corrèze.

[modifier] Origines

Peu de vestiges préhistoriques ont été découverts sur le territoire qui correspond à l’actuel département. L’acidité des sols, l’abondance des forêts, l’absence de grottes n’ont pas facilité la conservation et le repérage de vestiges. Quelques pièces et vestiges du paléolithique et mésolithique ont néanmoins été découvertes près de Saint-Jean-Ligoure et dans les vallées de la Gartempe et de la Vienne. L’avènement de l’agriculture et de nouvelles techniques plus élaborées ont permis la découverte de céramiques dans l’abri de la Roche aux fées, à Cieux. L’installation humaine du néolithique est plus facilement prouvée par différents ensembles mégalithiques, comme le dolmen de la Borderie, à Berneuil (-2 650 av. JC) et à Breuilaufa, et le mobilier funéraire trouvé avec attestant du commerce (flèches, coquillages, parures, …). L’arrivée de l’âge du Bronze est illustrée par les haches trouvées à Châlus.

[modifier] Occupation romaine

Le chemin pierré en Charente
Le chemin pierré en Charente

L'arrivée des Romains avec la conquête de la Gaule se fait sur un territoire occupé par une tribu celte, celle des Lémovices, qui donnera son nom à la ville de Limoges et au Limousin. 10 000 d'entre eux furent envoyés à Alesia, menés par le chef Sedullos. Le commerce s'organise dans une région abritant des ressources importantes. Minières : or à Saint-Yrieix-la-Perche, exploité jusqu'à la fin du XXe siècle, étain. Agricoles, avec le vin dont la production est justifiée par la découverte d'amphores à Saint-Gence.

Sous le règne d'Auguste, Augustoritum (littéralement le gué d'Auguste), actuelle Limoges, est fondée sur la Vienne. L'établissement de la ville fait suite à une première capitale des Lémovices située sur un oppidum plus en amont, à Villejoubert, près de Saint-Denis-des-Murs. Son importance est vite remarquée, par l'existence d'un grand amphithéâtre et la position au carrefour de deux grandes voies romaines : la Via Agrippa (chemin pierré), reliant Lugdunum (Lyon) à Mediolanum Santonum (Saintes), et une autre voie reliant l'Armorique et Avaricum (Bourges) à la Méditerranée.

Forte de sa position stratégique, Augustoritum fait partie de la province Aquitaine, tout comme d'autres localités : Rongomagus (Rancon), Blatomagus (Blond) et Carovicus (Château-Chervix).

Avec les premières tensions extérieures et les invasions barbares, la cité connaît un déclin dès le IIIe siècle.

[modifier] Moyen-âge

Blason du duché d'Aquitaine
Blason du duché d'Aquitaine

La région est christianisée dès le IIIe siècle : un réseau paroissial important se constitue. La présence d’ermites, pendant la période mérovingienne, entraîne un culte posthume de ces hommes, autour de leurs tombeaux.

Saint-Eloi
Saint-Eloi

La domination des Wisigoths est de courte durée, car le franc Clovis s'empare du Limousin après la bataille de Vouillé en 507. Querelles et révoltes se multiplient, et la région est rattachée au duché d'Aquitaine en 674. Devenu franc avec la chute du duché, la paix s'installe sous Charlemagne, et le Limousin est de nouveau rattaché à l'Aquitaine, devenue royaume. Jucundiacum (Le Palais-sur-Vienne), est un important lieu carolingien. Repris par les Normands, puis de nouveau carolingien, le territoire passe en 927 sous l'autorité des comtes de Poitiers. Le vicomté de Limoges est bientôt créé.

Des communautés naissent : Solignac est fondée par Éloi, Saint Martial en 848. En 994, les reliques de Saint Martial sont exposées afin d’éradiquer le «mal des ardents» ; ce sont les premières ostensions limousines. L'abbaye de Saint-Martial possède un imposant patrimoine. C'est aussi l'époque de prospérité de l'ordre de Grandmont, fondée par les disciples d'Etienne de Muret. Ces monastères oeuvrent, en plmus de leur rôle de christianisation, pour l'aménagement du territoire et l'agriculture.

Vicomté de Limoges
Vicomté de Limoges

Au cours du XIIe s'installent Templiers et Hospitaliers, Franciscains et Dominicains.

Le Limousin n'est plus qu'un territoire partagé entre diverses seigneuries, avec pour conséquence une forte insécurité. Les vicomtes réussissent à étendre leur influence vers le Périgord. Des châteaux sont construits sur des mottes : Châlucet, Lastours, ...

Les croisades permettent aux seigneurs de « canaliser » leur violence. Le pape Urbain II vient prêcher à Limoges la première croisade en 1095. La grande préoccupation de l'Église reste le maintien de la paix avec l'instauration de la « Trêve de Dieu ».

Aliénor d'Aquitaine, héritière du duc d'Aquitaine, répudiée par Louis VII, épouse en secondes noces Henri Plantagenêt, comte d'Anjou et du Maine, duc de Normandie, devenu roi d'Angleterre en 1158. Le Limousin est accolé à l'Aquitaine anglaise et se trouve au cœur des luttes entre Henri II et Louis VII. C'est d'ailleurs au cours de ses luttes que Richard Cœur de Lion, fils d'Aliénor et d'Henri II, est tué lors du siège de Châlus en 1199.

Edouard de Woodstock, dit le prince Noir
Edouard de Woodstock, dit le prince Noir

La région sera durement éprouvée par la guerre de Cent Ans. Marche entre le duché de Guyenne, anglais, et le royaume de France, le Limousin est touché par les bandes de mercenaires qui ruinent les campagnes. Avec la défaite de Jean le Bon en 1356 et le traité de Brétigny, la France donne aux Anglais un grand territoire comprenant le Limousin. La Cité de Limoges donne son soutien à la couronne française, quand Le Château apporte son aide à la couronne anglaise et au Prince Noir. Celui-ci met Limoges à sac en 1370, mais la totalité de la ville se rend au roi de France.

Une paix précaire s'installe à nouveau, troublée notamment par la guerre civile entre Armagnac et Bourguignons. Diverses cités trouvent un essor dans les échanges commerciaux en plus des pèlerinages religieux (ex. Le Dorat, Saint-Junien, Saint-Léonard-de-Noblat).

[modifier] Renaissance

Le Limousin profite de la paix pour remettre son économie en marche. Les tanneries et les mégisseries se multiplient sur la Vienne, comme à Saint-Junien, où ce commerce perdurera jusqu'au XXe siècle. L'industrie du papier et l'imprimerie sont également créées. L'émaillerie connaît un nouvel essor à Limoges, sous la houlette du célèbre Léonard Limosin, qui officie à la cour de François Ier. Les échanges sont relancés, et des foires sont inaugurées (Saint-Loup et les Innocents à Limoges, toujours existantes de nos jours). En revanche, poètes (Jean Dorat) et auteurs préfèrent rallier Paris pour exercer.

La réforme protestante pénètre dans la région, entraînant quelques conversions. Les réformés sont peu nombreux malgré la propagande de Jeanne III de Navarre dite d'Alebret, vicomtesse de Limoges. Le peuple reste fidèle au catholicisme à l'image du culte de Saint Martial. Le Limousin sera plus touché à partir de 1569, quand les Huguenots rencontrent et vainquent les troupes de Gaspard II de Coligny à la bataille de La Roche-l'Abeille. Ruinés par la guerre, les paysans s'insurgent contre les seigneurs.

[modifier] Période moderne

En installant et imposant la paix et protégeant les paysans, Henri IV permet au Limousin de connaître à nouveau une certaine prospérité. Il est accueilli par une foule enthousiaste lorsqu'il entre à Limoges le 20 octobre 1607. Une quasi-légende locale dit même que le roi, enchanté de l'accueil qui lui fut donné à Saint-Germain, décida de donner au village le nom de Saint-Germain-les-Belles-Filles, aujourd'hui Saint-Germain-les-Belles.

Turgot
Turgot

La monarchie absolue de Louis XIV, écrasant toute opposition, permet aux Limousins de vivre dans le calme. La généralité de Limoges englobe les élections de Limoges, Tulle, Brive, Bourganeuf et Angoulême. L'intendant représente le Roi dans la Généralité.

La Contre-Réforme permet la création de nombreux couvents et ordres religieux, surtout à Limoges. Les laïcs pratiquent la bienfaisance à l'égard des religieux.

La disette commence à apparaître, devant la morosité de l'agriculture. En revanche, l'industrie est en forme, particulièrement avec le lancement par l'intendant Turgot de l'industrie porcelainière en 1765. Il permet aussi d'améliorer le réseau de transports, la fiscalité, l'agriculture.

La région reçoit la visite de l'agronome anglais Arthur Young, qui déclare même que « le pays est de beaucoup le plus beau que j'aie vu en France ».

Les arts littéraires se font connaître, avec Tristan l'Hermite, qui obtient un succès similaire à celui de Corneille avec son chef-d'œuvre « Marianne », Jean-François Marmontel, secrétaire perpétuel de l'Académie Française, et qui reste l'un des plus grands écrivains Limousins de cette époque.

Les idées des philosophes commencent aussi à circuler dans la bourgeoisie, relayées par les loges maçonniques, dont la première voit le jour à Limoges en 1760.

[modifier] La révolution

Les Etats Généraux sont convoqués par Louis XVI. Noblesse et Tiers-Etat se retrouvent dans des intérêts communs sur de nombreux points. Avec la Révolution, de vifs débats naissent de la création du département de la Haute-Vienne, en 1790, et du choix des chefs-lieux. Les villes développent des arguments proches de ceux du XVIe siècle, afin d'obtenir un rang administratif significatif, ayant une éventuelle importance sur l'économie et le renom.

Vergniaud
Vergniaud

Les trois départements épousent les limites de la Marche et du Limousin. En Haute-Vienne, si Saint-Junien et Saint-Léonard obtiennent d'être chefs-lieux de districts (futures sous-préfectures), le choix de Limoges comme préfecture est unanime.

Le Limousin fournit des hommes illustres à l'Etat, comme le révolutionnaire Pierre-Victurnien Vergniaud et le futur maréchal d'Empire Jourdan. La région connaît peu de violences. Les paysans profitent de la vente des biens nationaux et du partage des biens communaux.

La continuité limousine est reconnue est remarquable ; les limites restent les mêmes, domination de Limoges, unité. Ces caractéristiques sont cependant sûrement les mêmes qui ont conduit à l'isolement de la région au cours du XXe siècle.

[modifier] La période contemporaine

Le territoire devenu Haute-Vienne traverse sans heurts la France de Bonaparte, puis Napoléon Ier, en fournissant toujours des hommes importants, notamment des scientifiques (Guillaume Dupuytren, Cruveilher, Gay-Lussac).

Le retour des souverains, incarnée par la Restauration, la Monarchie de Juillet, puis le Second Empire, conjugué avec l'essor de l'industrie de la porcelaine, fait naître un début de ressentiment à l'égard de la monarchie et le début d'un ancrage à gauche, mené par la classe ouvrière. Les premières grèves font leur apparition. Mais la vie locale, puis rapidement nationale, est marquée par les évènements ouvriers de Limoges, en 1905, quand les manifestations font un mort, Camille Vardelle.

L'usine de porcelaine Haviland, au début du siècle
L'usine de porcelaine Haviland, au début du siècle

La Haute-Vienne se démarque aussi par son attachement rapide à la république, comme en témoigne la proclamation de celle-ci deux jours avant l'instauration nationale, en 1848. La ville et le département acquièrent véritablement leur image de région rouge. Le haut-viennois Denis Dussoubs, dont le nom a été donné à une ancienne place royale limougeaude (!) périt sur les barricades parisiennes en 1851. La certaine violence du mouvement ouvrier fait voter la campagne pour Louis-Napoléon Bonaparte, mais les paysans ne le soutiennent plus à sa chute vingt ans plus tard. Une éphémère Commune est proclamée.

La région connaît toujours une bonne santé économique (arrivée du chemin de fer en 1856, agriculture en expansions avec les bovins, production textile), permettant à la population d'augmenter : Limoges dépasse les 90 000 habitants à la veille de la Première Guerre Mondiale, la Haute-Vienne compte plus de 300 000 âmes, le Limousin approche le million.

L'entrée du village martyr d'Oradour
L'entrée du village martyr d'Oradour

Les idées politiques (socialisme et communisme) se développent, aidées par le syndicalisme embryonnaire (la CGT est créée à Limoges en 1895).

La Grande guerre tue un grand nombre de jeunes limousins, et paradoxalement développe l'industrie de la chaussure et des draps. Les prix augmentent, les grèves sont nombreuses. Celles-ci donnent une image négative du Limousin. Ainsi Joffre « limoge » les généraux incapables.

La Seconde guerre mondiale voit naître un important réseau de résistants, à l'image de Georges Guingouin, au sein du maquis du Limousin. Même si le Limousin paraît assez épargné par les combats, la bataille du Mont Gargan et particulièrement le massacre d'Oradour-sur-Glane rappellent la dureté et l'horreur du conflit.

[modifier] Géographie

Icône de détail Article détaillé : Géographie de la Haute-Vienne.
Carte de la Haute-Vienne
Carte de la Haute-Vienne

La Haute-Vienne fait partie de la région Limousin.

Elle est limitrophe de 6 départements :

Le département est situé sur la bordure nord-ouest du Massif central; son altitude est ainsi comprise entre 160 mètres dans la vallée de la Vienne et plus de 750 mètres près du Lac de Vassivière, dans la "montagne".

Le point culminant du département est le mont Crozat[1] avec une hauteur de 777m.

Paysage près du Mont Gargan
Paysage près du Mont Gargan

La Haute-Vienne, contrairement à bon nombre de départements, comme la Corrèze proche, n'est pas véritablement divisée en entités géographiques distinctes, même si les paysages peuvent être très différents. On peut cependant déterminer 3 grands ensembles.

Carte hydrographique de la Haute-Vienne
Carte hydrographique de la Haute-Vienne
Classement des plus hautes communes (selon l'altitude de la mairie)
  1. Beaumont-du-Lac (657 m.)
  2. Rempnat (598 m.)
  3. Nedde (580 m.)
  4. Saint-Léger-la-Montagne (576 m.)
  5. Saint-Gilles-les-Forêts (570 m.)
  6. Surdoux (567 m.)
  7. Saint-Amand-le-Petit (546 m.)
  8. Eymoutiers (544 m.)
  9. Domps (543 m.)
  10. Peyrat-le-Château (533 m.)
Classement des communes (selon l'altitude maximale)
  1. Beaumont-du-Lac (799 m.)
  2. Rempnat (777 m.)
  3. Peyrat-le-Château (776 m.)
  4. Eymoutiers (758 m.)
  5. Nedde (754 m.)
  6. Saint-Gilles-les-Forêts (731 m.)
  7. Saint-Amand-le-Petit (718 m.)
  8. La Croisille-sur-Briance (709 m.)
  9. Sussac (709 m.)
  10. Saint-Léger-la-Montagne (701 m.)

[modifier] Climat

Icône de détail Article détaillé : Climat de la Haute-Vienne.

La Haute-Vienne bénéficie d'un climat de type océanique aquitain atténué, subissant une influence montagnarde dûe à la proximité du Massif central et de l'altitude. Les hivers peuvent être neigeux, particulièrement sur le relief, quand il n'est plus inhabituel de n'avoir qu'un ou deux jours de neige à Limoges. Les étés peuvent être beaux et très chauds, tout comme le mauvais temps est envisageable. L'automne est souvent agréable et ensoleillé, septembre et octobre sont rarement froids.

[modifier] Administration

Carte des villes de la Haute-Vienne
Carte des villes de la Haute-Vienne
Icône de détail Article détaillé : Administration de la Haute-Vienne.

Le Conseil général de la Haute-Vienne est l'institution départementale.

Le département est divisé en 6 pays institués par la loi dite Voynet :

[modifier] Politique

Composition du conseil général en 2004
Composition du conseil général en 2004

Le département de la Haute Vienne constitue de très longue date, un des points forts de l'influence de la gauche en France.

Les suites de la Première Guerre Mondiale, puis la Résistance ont favorisé l'émergence d'une forte concurrence entre les deux courants de la gauche, le courant communiste et le courant socialiste, qui ont occupé largement l'espace politique du département.

Cette situation continue de perdurer, eu égard à la représentation parlementaire, à la répartition des élus locaux et à celle des membres du Conseil général. Si le déclin communiste en France enclenché dès 1981 s'est aussi fait sentir dans le département (les 4 députés sont socialistes : Monique Boulestin, Daniel Boisserie, Marie-Françoise Pérol-Dumont, Alain Rodet), le parti garde une influence notable sur les collectivités. Ainsi, en 2008, 9 des 42 conseillers généraux sont communistes ou membre de l'ADS (mouvement proche du PCF). Saint-Junien, seconde ville du département, est dirigée par un maire communiste, Pierre Allard, qui a succédé à l'emblématique Roland Mazoin en 2001. En dépit de la perte d'un allié dans le groupe qu'ils forment au Conseil Général, Mr Chapeaublanc, conseiller du canton de Limoges-Condat et étiqueté MRC, en 2008, un représentant ADS a pris un siège aux socialistes, à Châteauneuf-la-Forêt lors des dernières élections cantonales.

Carte des circonscriptions de la Haute-Vienne
Carte des circonscriptions de la Haute-Vienne
Carte des cantons de la Haute-Vienne et couleur politique des conseillers généraux (2008)
Carte des cantons de la Haute-Vienne et couleur politique des conseillers généraux (2008)

Marie-Françoise Pérol-Dumont (PS) est présidente du conseil général depuis 2004, succédant au sénateur Jean-Claude Peyronnet. La majorité des villes est aux mains du même parti socialiste : Limoges, Saint-Yrieix-la-Perche, Le Palais-sur-Vienne, Feytiat, Bellac, Rochechouart, Ambazac, Aixe-sur-Vienne, ... A noter que les élections municipales de mars 2008 ont vu l'élection de plusieurs maires sans étiquette, divers gauche, dissidents PS, dans des communes importantes : Saint-Léonard-de-Noblat (réélection de Christine Riffaud, SE), Panazol (le dissident socialiste Jean-Paul Duret bat le candidat investi par le parti Bruno Comte), Isle (victoire du divers Gilles Bégout), Condat-sur-Vienne (réélection du maire sortant non-affilié), ...

Contrairement à la Corrèze voisine, dont la vie politique a été fortement influencée entre la fin des années 1960 et 2007 par la personne de Jacques Chirac, donnant à une terre réputée de gauche une orientation plus "droitière", la Haute-Vienne est donc restée en retrait des "vagues bleues". Portée par le mouvement syndical ouvrier (la CGT s'est constituée au Congrès de Limoges en 1895), et par le mouvement syndical en monde rural, la gauche dispose d'une prédominance que la droite n'est parvenue à mettre en question que durant de très courtes périodes (la dernière étant celle des élections législatives de 1993). Hormis certaines figures locales, comme l'ancien juge antiterroriste Alain Marsaud, conseiller général du canton de Limoges-Centre ou Jean-Marc Gabouty, maire UMP de Couzeix, la droite peine à conquérir des sièges et des mairies, subissant même en 2008 dans ses fiefs d'historiques défaites (perte de Bellac), à l'image du Limousin (perte de Brive, Ussel).

Icône de détail Article détaillé : Politique de la Haute-Vienne.

[modifier] Démographie

Les habitants de la Haute-Vienne sont les Haut-Viennois.

A l'image du Limousin, la Haute-Vienne voyait sa population décroître, certes suivant un phénomène bien moindre à celui observé en Corrèze et surtout en Creuse. Depuis l'an 2000, la tendance s'est inversée, le département ayant donc gagné plus de 10 000 habitants.

Communes de plus de 2 000 habitants

Le département possède 2 aires urbaines : Limoges (247 944 habitants), et Saint-Junien (13 455 habitants).

Le canton le plus peuplé de Haute-Vienne est le canton de Limoges-Panazol, qui rassemble 20 494 habitants, soit 5,79 % de la population départementale. Le canton le moins peuplé est le canton de Saint-Mathieu, qui rassemble 3 407 habitants, soit 0,96 % de la population départementale.

[modifier] Économie

Répartition des actifs selon les professions
Répartition des actifs selon les professions
Icône de détail Article détaillé : Économie de la Haute-Vienne.
Race bovine limousine
Race bovine limousine

L'industrie, secteur important auparavant comme dans bon nombre de régions françaises, représentée en Haute-Vienne par la porcelaine de Limoges, la ganterie de Saint-Junien, les chaussures (Weston), les automobiles, ..., a traversé la crise. Les services sont désormais le secteur dominant, avec la présence d'entreprises de renommée mondiale (Legrand), des technologies de pointe (technopole ESTER), d'écoles reconnues (ENSIL), ...

L'agriculture garde encore une importance non négligeable, dominée par l'élevage bovin (race limousine, les porcins (cul noir limousin), et l'élevage ovin. Une part de cultures existe, avec la présence d'AOC (Pomme du Limousin et Noix du Périgord). Les cultures céréalières restent marginales, et le vignoble quasi-inexistant, ravagé par le phylloxera.

[modifier] Transport

Carte des moyens de transport
Carte des moyens de transport

À l'image de la région et du Massif central, la Haute-Vienne a longtemps pâti de son isolement et de sa mise à l'écart des grands axes de communication. Si la situation reste délicate et difficile, les années 1990 et surtout les années 2000 ont vu une nette amélioration des moyens de transport, interdépartementaux comme avec le reste du pays.

La première de ces améliorations a été la mise en service progressive de l'autoroute A20 (Paris-Toulouse via Orléans et Limoges), qui plus est gratuite entre Vierzon et Brive. Le réseau ferroviaire reste mauvais ; ainsi le temps de parcours vers Toulouse est plus long (en moyenne 3h30) en train qu'en voiture, où la construction de ladite A20 met la ville rose à environ 2h30 de Limoges. Le TGV entre Poitiers et Limoges est à l'étude ; il permettrait de rejoindre Paris en moins de 2 heures.

Les transports aériens sont en pleine expansion, avec la fréquentation en forte hausse de l'aéroport de Limoges-Bellegarde, notamment vers l'Angleterre.

voir aussi

[modifier] Éducation

Limoges est le siège depuis 1968 d'une université : l'Université de Limoges, réunissant plus de 20 000 étudiants sur l'académie. S'ajoutent plusieurs écoles et centres de formation réputés : l'ENSIL, le ENSCI, l'3IL, ...

Chiffres

Le département rassemble 204 écoles primaires, 268 établissements publics pour 11 privés. Il y a 33 collèges publics et 5 privés. On dénombre 12 lycées publics et 3 lycées privés.


[modifier] Culture

[modifier] Langue

Jusqu'au XVIe siècle, la langue parlée quasi exclusivement est le limousin, dialecte de l'ensemble occitan (à côté de l'auvergnat, du languedocien, du gascon et du provençal). Elle est la langue des premiers troubadours (trobadors en occitan, de trobar=trouver -le thème, la rime...-).

On trouve également une signification occitane dans de nombreux patronymes et dans la majorité des toponymes limousins. La langue a surtout laissé sa trace dans les tournures de phrases (limousinismes) des Limousins, ainsi que dans leur accent : les "ai", prononcés "è" dans le nord de la France, sont ici prononcés "é" (exemple : français donne "francé").

Le limousin reste la langue orale dominante jusqu'au début du XXe siècle, époque à partir de laquelle le français prend le dessus, notamment par l'interdiction formelle de parler l'occitan à l'école. La langue est donc dès les années 1930 peu à peu reléguée aux zones les plus rurales, où elle est encore parlée quotidiennement aujourd'hui, surtout par les natifs limousins ayant plus de 50 ans. Beaucoup de personnes plus jeunes comprennent cependant le "patois", de par leurs parents et grand-parents.

La culture et la langue occitanes restent vivaces, tout comme, cité plus loin, la musique traditionnelle. L'Institut d'Études Occitanes s'est ainsi fixé la tâche de faire perdurer la pratique et l'étude de l'occitan limousin.

[modifier] Gastronomie

Icône de détail Article détaillé : Cuisine limousine.
Clafoutis
Clafoutis

La gastronomie du département, et plus particulièrement de la région est caractérisée par l'utilisation de mets simples, tels les fruits, la pomme de terre, les champignons, la châtaigne.

Un des emblèmes de la cuisine locale reste le pâté de pommes de terre. On retrouve nombre de recettes différentes pour ce même plat. Sont également fortement reconnus les galétous (ou tourtous), le boudin noir, la farcidure, la mique, les soupes, le clafoutis et la flaugnarde, le massepain de Saint-Léonard.

Le vin est très peu produit dans le département, les vignes ayant été éradiquées par les épidémies.

[modifier] Musique

La pratique de la musique traditionnelle reste très vivace. En témoigne par exemple la création en 1971 d'une des premières associations de formation mutualiste en musique et danses traditionnelles, l'Association des Ménétriers du Massif central, toujours active, puis du 1er département de musique et danse traditionnelles au sein d'un CNR en France, en 1987, à Limoges, et l'existence de groupes traditionnels.

Les autres musiques ne sont pas en reste. Les manifestations sont souvent remarquées, tant du point de vue des programmations et des festivals (Festival des Francophonies en Limousin, les Estivales du Chalard ...), que des structures culturelles (Opéra-théâtre de Limoges, centres culturels municipaux, ferme de Villefavard, le château de la Borie qui est le siège de l'ensemble baroque de Limoges, Zénith de Limoges, pôle de la Mégisserie de Saint-Junien, centre Fabrègue de Saint-Yrieix-la-Perche, ...)

Les musiques actuelles sont de plus en plus représentées, par la mise en place de sites spécialisés (bars, salles, festivals comme les Veyracomusies ou Catalacum) et d'associations organisatrices, telles la Fédération Hiero de Limoges.

[modifier] Tourisme

Le tourisme historique ou de mémoire est principalement illustré par le site d'Oradour-sur-Glane et de son mémorial, site le plus visité du Limousin
Le tourisme historique ou de mémoire est principalement illustré par le site d'Oradour-sur-Glane et de son mémorial, site le plus visité du Limousin
La randonnée, caractéristique du tourisme vert, très pratiqué dans tout le Massif central.
La randonnée, caractéristique du tourisme vert, très pratiqué dans tout le Massif central.
Mortemart, unique "plus beau village de France" de Haute-Vienne
Mortemart, unique "plus beau village de France" de Haute-Vienne

La Haute-Vienne semble consciente que son principal atout touristique est la nature (tourisme vert), mais le patrimoine bâti est également important. Les arts du feu à Limoges et les savoir-faire sont nombreux : porcelaine, émail, bois, papier, ganterie, ... La culture est également encouragée et mise en valeur avec les festivals, les manifestations, les musées, l'ensemble baroque de Limoges, ...

Liste non-exhaustive des sites :

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[modifier] Infrastructures d'accueil

En 2006, la Haute-Vienne possédait 95 hôtels classés entre 0 et 4 étoiles, totalisant 2 382 chambres. C'est plus que la Creuse (666 chambres sur 43 hôtels), l'Indre (1 680 chambres sur 79 hôtels) et la Charente (1 910 chambres sur 77 hôtels), mais c'est moins que la Dordogne (4 057 chambres sur 223 hôtels) ou la Vienne (5 036 chambres sur 111 hôtels). La Corrèze possède plus d'hôtels (108), mais moins de chambres (2 123). La majorité d'entre eux, 35,8 % soit 34 hôtels sont situés sur la commune de Limoges. Parmi les communes les mieux dotées viennent ensuite Saint-Junien, avec 6 hôtels, Peyrat-le-Château et Bessines-sur-Gartempe, 4 hôtels chacune. Un seul hôtel possédait 4 étoiles, situé sur la commune de Nieul. 10 hôtels étaient classés 3 étoiles.

Le département possède 54 terrains de camping, 29,5 % des 183 terrains de la région Limousin. Ces terrains rassemblent 3 810 emplacements des 12 287 de la région[2].


[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  • Site du Conseil général : cg87.fr
  1. Le Conseil général de la Haute-Vienne annonce le toponyme Mont Crozat. Le site du Quid présente bois de Crozat. Le site du Comité départemental de Tourisme définit même le mont Gargan (731m), comme sommet. Odile Faure détermine comme point culminant le puy de Crozat, dans son livre "Le Massif central", publié en 2005 aux éditions Ouest-France. Enfin, le nom de mont de Lauzat est parfois retrouvé comme point le plus haut du département.
  2. INSEE-Direction du tourisme

[modifier] Articles de Wikipédia

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur la Haute-Vienne.

45°52′N 01°15′E / 45.867, 1.25