Dauphiné

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Blason du Dauphiné
Blason du Dauphiné
Carte du Dauphiné
Carte du Dauphiné

Le Dauphiné de Viennois est une ancienne province française, qui correspond aux départements de l'Isère, de la Drôme et des Hautes-Alpes.

Sommaire

[modifier] Géographie

La province d'ancien Régime avait pour limite, au nord, le Rhône qui la séparait de La Bresse (Brêsse) et du Bugey (Bugê). À l'est, venaient la Savoie et le Piémont, et au sud le Comtat Venaissin et la Provence. La limite occidentale était marquée par le Rhône au sud de Lyon. Le Dauphiné s'étendait jusqu'aux faubourgs de Lyon. On le divisait en Haut Dauphiné (alpin) et Bas Dauphiné ou Dauphiné du Midi (préalpes et moyenne vallée du rhône).

Dans le premier, on distinguait :

Dans le deuxième :

Il faut ajouter l'actuel Dauphiné italien et piémontais qui appartenait à la France et au Briançonnais jusqu'en 1713. L'usage du français s'y est maintenu jusqu'au XXe siècle :

Grenoble fut sa capitale à partir du XIIIe siècle.

[modifier] Histoire

[modifier] Antiquité et Moyen-Âge

Le Dauphiné fut jadis occupé par les tribus gauloises des Allobroges, les Ségovellaunes, les Voconces et les Tricastins.

Durant le Moyen-Âge, il a d'abord été un État indépendant, faisant partie du Saint Empire romain germanique. Son souverain portait alors le titre de dauphin de Viennois. Le dernier dauphin indépendant, Humbert II, sans héritier, vendit sa province au roi de France, Philippe VI[1], le 30 mars 1349, par le traité de Romans (1349), habilement négocié par son protonotaire, Amblard de Beaumont.

À cette époque, Humbert II portait également les titres de « prince du Briançonnais, duc de Champsaur, marquis de Cézanne, comte de Vienne, d'Albon, de Grésivaudan, d'Embrun et de Gapençais, baron palatin de La Tour, de la Valbonne, de Montauban et de Mévouillon, qu'il transmet également à la France.

À partir ce cette époque, le Dauphiné est réservé à l'héritier du trône de France, qui portait le titre de Dauphin. Le premier Dauphin français fut le petit-fils de Philippe VI, Charles de Normandie : le futur Charles V le Sage.

Louis XI fut le seul Dauphin de France à résider dans sa province et à la gouverner. Cette période fut en fait son école du pouvoir.

[modifier] Époque moderne

Grenoble et le Dauphiné vers 1638
Grenoble et le Dauphiné vers 1638

Le Dauphiné fut une étape et un cantonnement militaire sur la route de l'Italie, où les prétentions des Français se firent grandissantes, ainsi qu'un foyer du protestantisme lors des guerres de Religion (1562-1598).

En 1562, le duc Emmanuel-Philibert prit les armes contre les calvinistes, qui dévastaient le midi de la France et menaçaient ses états. Il nomma Charles de La Forest, baron de Rumilly lieutenant général en Dauphiné. A la tête d'un corps de troupes, ce dernier combattit François de Beaumont, baron des Adrets, le chef le plus habile et le plus sanguinaire du parti protestant, mais « fust tué les armes en mains, sous les murs de Vienne, dans une rencontre avec les huguenocts l’an 1565 »[2].

En 1572, lorsque la nouvelle du massacre de la Saint-Barthélemy se répandit, elle provoqua de nouveaux massacres en province (août-octobre 1572). Le lieutenant général du roi Gordes y protèga les protestants[3].

C'est au XVIIème siècle que prit naissance la locution proverbiale de Brûleurs de loups, en effet le cardinal Le Camus, lors d'une visite paroissiale en 1672 à Saint-Christophe en Oisans évoque l'usage de mettre le feu au forêt pour éloigner les loups, voir à ce sujet le livre passionnant de Thomas Pfeiffer, Le Brûleur de loups paru en 2004 aux éditions Bellier de Lyon qui revient sur les origines de cette locution. Aujourd'hui le club de hockey sur glace de Grenoble se pare de cette appellation de Brûleurs de loups. Le XVIIIe siècle fut une période de prospérité et de croissance économique pour le Dauphiné, dont la bourgeoisie, qui en récolta les fruits, fut à la tête du mouvement de contestation qui aboutit à la Révolution. En effet, le 21 août 1787, la province fut la première à réclamer la tenue des états généraux.Les députés dauphinois Antoine Barnave et Jean-Joseph Mounier furent des acteurs importants de la Révolution

[modifier] Époque contemporaine

En 1790 le Dauphiné donna naissance à 3 départements : l'Isère, les Hautes-Alpes et la Drôme dont les chefs-lieux sont respectivement Grenoble, Gap et Valence.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le caractère alpin de la région permit la constitution de bases solides pour la Résistance, notamment dans le massif du Vercors.

[modifier] Devise

« Dauphiné en avant »

selon, le livre de géographie au édition "Delagrave" 1936

"On vante beaucoup le caractére du Dauphinois, avec sa profondeur, sa ténacité, sa finesse; plus calme que le provençal, au lieu de s'emporter, il réfléchit. On connaît d'ailleurs le dicton: Fin, rusé, courtois, le Dauphinois sent venir le vent et connaît la couleur de la brise."

[modifier] Gastronomie

Le Dauphiné est réputé pour certaines spécialités culinaires :

... et pour ses produits du terroir :

[modifier] Autres significations

Le Dauphiné libéré est un quotidien dont le siège est à Grenoble, et qui est diffusé dans tout Rhône-Alpes et dans le nord de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

[modifier] Voir aussi

Économie : voir Houillères du Dauphiné

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes

  1. Historia avril 2007, p3 "Le Dauphiné, c'est cadeau!"
  2. La baronnie de Divonne et ses seigneurs (1123-1930). ; Albert de La Forest-Divonne, comte; Toulouse, E. Privat, 1930. (OCLC 39259898)
  3. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 27274207858), p 287