Wardrecques

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Wardrecques
Carte de localisation de Wardrecques
Pays France France
Région Nord-Pas-de-Calais
Département Pas-de-Calais
Arrondissement Saint-Omer
Canton Aire-sur-la-Lys
Code Insee 62875
Code postal 62120
Maire
Mandat en cours
Louis-Cainne
2008-2014
Intercommunalité Communauté d'agglomération de Saint-Omer
Latitude
Longitude
50° 42′ 40″ Nord
         2° 20′ 41″ Est
/ 50.7111111111, 2.34472222222
Altitude 21 m (mini) – 69 m (maxi)
Superficie 3,72 km²
Population sans
doubles comptes
1 068 hab.
(1999)
Densité 287 hab./km²

Wardrecques est une commune française, située dans le département du Pas-de-Calais et la région Nord-Pas-de-Calais.

Sommaire

[modifier] Géographie et environnement

La commune est bordée au Nord-Est par le Canal de Neufossé, ou canal du bassin minier, lui même bordé d'une ancienne voie ferrée où des locomotives à vapeur ont circulé jusque vers 1965, ce qui explique l'installation ancienne d'une papeterie (« Papeterie-cartonnerie de Gondardennes », établie après la première guerre mondiale sur les ruines d'une ancienne huilerie ; Cette usine papetière est en fait la reconstruction d'une usine autrefois sise sur l'Aa dont elle a retenu le nom du lieu dit « Gon d'Ardennes » dans son nom). On trouve aussi dans la commune voisine une tuilerie.

Les sols argilo-calcaires y sont riches, ce qui a encouragé l'agriculture, intensive depuis le dix-neuvième siècle.

Le relief, plat dans le village s'élève progressivement et en pente douce vers le sud-ouest où culmine le Plateau d'Helfaut, qui abrite encore de précieux milieux naturels, reliques de landes acides et zone humides, ayant justifié son classement en Zone Natura 2000, et la création de quatre réserves naturelles volontaires (RNV) (mesures compensatoires au passage d'une route ; la voie nouvelle de la vallée de l'Aa dite VNVA). Ces réserves sont devenues en 2007 une réserve naturelle régionale, gérée par un syndicat mixte (Eden 62).

Le lieu dit du pont traversant le canal est nommé « Pont d'Asquin », ou « pont Asquin ».
Ce pont matérialise à la fois la frontière entre les départements du Nord et du Pas-de-Calais et entre trois communes ; Wardrecques, Racquinghem et Renescure.

La commune a perdu sa gare, mais une voie ferrée longe le canal pour desservir les usines. Ses abords et ceux du canal constituent encore pour partie l'un des derniers corridors biologiques de la commune.

[modifier] Environnement

Le creusement du canal a marqué le paysage local et a contribué à fortement artificialiser le réseau hydraulique de la sous région. Il accueille les crues du bassin minier et des territoires intermédiaires, ainsi que de nombreux drainages agricoles. Il a forcé une réorganisation des infrastructures routières, ferroviaires et industrielles. De ce fait, la commune a beaucoup perdu de sa naturalité, bien qu'à proximité, sur les plateaux (Plateau d'Helfaut) et sur le Mont (Mont d'hiver sur la commune voisine) des paysages de qualité et une biodiversité remarquable[1] aient survécu. Par ailleurs, ce canal étant connecté à l'Aa canalisée et "rivière, il a néanmoins longtemps conservé une vocation de corridor biologique pour les anguilles et quelques petits migrateurs (épinoche).
Via ce canal, la commune est connectée à deux bassins versant ; celui de l'Aa et celui de la Lys (rivière). elle est donc concernée par deux SAGE.

La qualité des eaux du canal a été très mauvaise durant les années 1950-1990, mais s'est améliorée pour certains paramètre. Pour l'Agence de l'eau, elle reste néanmoins médiocre, notamment en raison de sédiments pollués en raison de l'industrialisation en amont de la commune du bassin minier et par les apports érosifs et les lessivages d'intrants agricoles (engrais, pesticides).

Dans les années 1960-1970 les effluents de la papèterie et de nombreuses habitations ont fortement pollué le petit cours d'eau qui longe le canal et la voie ferrée, et les usines fonctionnant au charbon puis au fuel polluaient fortement l'atmosphère. La papèterie a été la première dans la région à se doter d'une station d'épuration performante, et à s'équiper d'une turbine à gaz.

[modifier] Histoire

La commune, autrefois riche en zones humides et sols de qualité a probablement connue une occupation préhistorique et des activités agricoles précoces.

Lors du réchauffement et de la dernière invasion marine dont le pic date environ de l'an 800, elle n'était pas située très loin de la mer (Saint-Omer était un port).

Elle est ensuite citée pour la première fois en 1096 sous le nom de Werdric.

Un canal fortifié comme ligne de défense : Des documents médiévaux évoquent un "« fossé neuf »" réalisé au XIe siècle (il y a un peu moins de 1000 ans, entre 1046 et 1054) à la demande expresse de Baudouin de Lille, comte de Flandre. Un fossé et talus ont été construits comme ligne de défense des domaines du compte contre un assaut imminent de l’empereur du Saint-Empire-Romain-Germanique Henri III, lequel venait de s'emparer de Lille et Tournai. Ce neuf-fossé était alimenté par la Lys, et joignait le bassin de la Lys à celui de l'Aa à Arques (Pas-de-Calais), coupant efficacement le nord de la France en deux parties, de Dunkerque à La Bassée sur un axe Est-Ouest.
L'ouvrage initial - renforcé d'un talus fait à partir des terres creusées - aurait été creusé sur 12 ou 16 Km de long, en urgence, par toute une armée et en vingt-quatre chantiers se rejoignant les uns les autres, ou en trois nuits selon la légende.
Il semble que ce fossé fortifié ait réellement bloqué l’avancée de l’Empereur, mais Baudouin, privé de l'aide de Godefroid IV qui lui avait antérieurement permis de résister à l'Empire ne put repousser Henri III plus au nord. Ce dernier, bloqué par la résistance de Baudouin à Arques à et à La Bassée, et derrière le « Neuf-fossé » a alors ravagé la Flandre.
Un siècle plus tard, ce petit Canal "de Neuf-Fossé" a été complété de petits forts défensifs dits Boulevers ou Blocus qui ont joué un rôle dans diverses batailles sur cette frontière artificielle. Une garnison importante a longtemps été maintenue à Saint-Omer et Aire sur la Lys, avec sur le proche Plateau d'Helfaut une zone d'entraînement et de campement.

Elle a subi en 1543 les batailles qui se sont déroulées dans les régions de Thérouanne et Saint-Omer.

Wardrecques a été occupé par l'armée allemande lors des deux Guerres mondiales (zone relativement stratégique en raison de la présence du canal, de la voie ferrée, d'industries et d'un axe routier important dont l'un conduisant au Plateau d'Helfaut sur lequel les nazis ont construit la Coupole d'HelfautWizernes).

[modifier] Le canal

C'est un élément important de la géographie communale puisqu'il est une frontière infranchissable sauf par deux ponts, à Wardrecques ou Campagnes-les-Wardrecques. On peut être tenté de croire qu'il a eu dès l'origine des fonctions secondaires de drainage (ne serait-ce que pour les nécessités du chantier) et de liaison commerciale entre le fleuve côtier de L'Aa et la rivière de la Lys et entre les communes d'Aire-sur-la-Lys et de Saint-Omer, qui étaient à l'époque deux grands centres urbains,culturels, militaires et religieux importants, mais cette hypothèse ne semble pas attestée par les chroniqueurs de l'époque ou les archives.
Au XVIIIe Siècle (en 1688 au moins), Vauban a décidé d'élargir ce canal pour en permettre la navigabilité pour les petite péniches grâce à un ou deux deux larges chemins de halage, mais aussi pour en améliorer les fonctions défensives (talus élevés et raides), ponts faciles à contrôler. Ces travaux ne furent vraiment achevés qu'un siècle plus tard, au milieu des années 1780, la jonction par dérivation (de 18 km de long) n'ayant été commencée qu'en 1753, pour être mise en service 21 ans plus tard, en 1774.
Ces travaux d'agrandissement et rectificatoin du « chenal de Saint-Omer » ont été supervisés par l'ingénieur des fortifications Pierre du Buat. Les archives du Service Navigation montrent qu'à cette occasion de très importantes levées défensives de terre ont rehaussé celles de Baudouin, à partir des terres issues du creusement d'élargissement qui a permis d'atteindre entre Aire et Arques localement 50m de large et une hauteur de 9m, avec au pied de cet ouvrage « (..) un contre-fossé qui reçoit les eaux du coteau sur le flanc duquel le canal a été établi ». Le canal n'était alors franchissables que via quelques ponts, faciles à contrôler.
Le canal Il a été mis au gabarit Freycinet en 1887 et au gabarit européen (350 tonnes) en 1967, mais une partie du réseau ferré construit sur les restes de l'ancienne muraille défensive de terre a été abandonnée.
Ce canal fait maintenant partie de l'infrastructure Canal Dunkerque-Escaut voulue après la Seconde Guerre mondiale pour valoriser le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. De nombreuses usines se sont installées à ses abords. Un petit port fluvial a été construit à Arques dans les années 1990, à l'initiative de la Chambre de commerce et d'industrie de Saint-Omer. Il évacue vers la mer les eaux de drainage d'une partie de la Flandre, et les eaux d'exhaure du bassin minier. Cette fonction est devenue vitale pour les zones d'affaissement minier Gestion du Canal : Ses fonctions défensives et de Canal-frontière ont perdu de leur importance dès la première Guerre mondiale avec le développement de l'aviation. Mais des documents d'archive relatives au « Neuf-fossé »[2]. Il existe un long Contre-fossé longeant la rive gauche du canal entre le Pont de Campagne-lez-Wardrecques et la commune de Wittes. Il s'agit en fait du « contre-fossé du parapet défensif du canal de Neuffossé[3] », ce qui explique les conflits qui ont pu exister entre communes et autres acteurs à propos des charges liées à son entretien. Il en existait un identique entre Aire et La Bassée, mais il a été détruit et à servi à construire les talus des lignes de chemin de fer Lille-Béthune, Berguette-Aire. La zone de l'ancien mur est présentée par les archives comme « dépendances du canal », dépendances qui ont fait l'objet d'un bornage homologué par les décrets des 5 juin 1861 et 29 avril 1868, avant d'être modifié par des ventes ou remises de terrains aux collectivités (Saint-Omer, Aire et Wittes) ainsi qu'à la compagnie du chemin de fer[4], et au domaine de la navigation et à l’Administration des Domaines pour l'agrandissement ou la rectification du canal.
Aujourd'hui appelé « fossé noir » par ses riverains sur sa partie finale, en raison d'une forte pollution organique ancienne et contemporaine, le contre-fossé est situé à une altitude très supérieure au niveau du canal sur sa partie amont, et longée par une voie ferrée sur une partie de son cours. Son écoulement est intermittant sur jusqu'à Wardrecques, au lieu dit Pont d’Asquin (commune de Racquinghem, près de la Papeterie-Cartonnerie de Gondardennes sise à Wardrecques). A partir de là, il est toujours alimenté en eau, notamment par la Papeterie-cartonnerie qui y rejette 1500 m3/j d'eau de refroidissement (originellement pompée dans le canal et dans un forage) ainsi que des eaux pluviales après les pluies. La tuilerie « Immerys Toiture » (ancien Comptoir tuilier du nord) de Racquinghem y rejette (par pompage) des eaux de carrières auxquelles s'ajoutent divers rejets d'eaux pluviales et de ruissellement (dont une part des eaux pluviales de Racquinghem). Le Contre-Fossé coule alors - mais en sens inverse de celui du canal - vers Wittes où il rejoint dans la Melde et où ses eaux se mélangent aussi à celles de la Liauwette, puis de l’Oduel, avant de passer dans un siphon qui passe sous la Lys Municipale pour déboucher juste en aval du lieu dit dit « Grand-Vannage ». Il reçoit les eaux de 14 affluents dont 12 sont des fossés de drainage et 2 sont alimentés par une source : Aujourd'hui ce pourraient être la pollution d'origine agricole (nitrates, phosphates, pesticides, turbidité liée à l'érosion des sols cultivés) qui est devenue dominante, bien que des eaux grises et domestiques non épurées posent aussi problème (donnée 2006) (à Racquinghem notamment selon le SYMSAGEL).
En cas de crues, en 7 points des buses ou rigoles [5] font office de déversoir vers le fossé d'assèchement du chemin de halage du canal situé un peu plus bas. Ces ouvrages sont postérieurs à la construction du canal[6]

[modifier] Environnement

[modifier] Intégrité écopaysagère :

Faute de gués et d'écoducs, en raison de berges particulièrement artificielles (béton et/ou palplanches) et de par sa vocation première (il s'agissait de construire un mur infranchissable par les armées), il est un facteur de fragmentation écologique majeur et supplémentaire pour cette région déjà très fragmentée par un réseau routier particulièrement dense.
Il fut néanmoins un des axes de remontée de l'Anguille, espèce aujourd'hui menacée de disparition.
Une petite expérimentation de restauration de berges écologiques a été réalisée à Renescure dans les années 1990. Une partie des berges pourraient jouer un rôle dans le cadre de la trame verte régionale. En tant que cours d'eau artificiel il est intégré dans les Sages de l'Aa et de la Lys, sous le contrôle de l'état, avec l'aide de l'Agence de l'eau Artois - Picardie.

[modifier] Pollution :

Ce canal a été considéré par les Agences de l'eau comme l'un des plus pollués de France en raison de l'industrie lourde qui s'est installées sur ses berges aux 19ème et 20ème siècles et à cause des apports du Bassin minier.
Il a subi les séquelles de deux guerres (apports d'eaux polluées suite aux bombardements et incendies).
Deux problèmes importants sont la gestion des boues de curage et la remise en suspension de polluants lors du passage de grosses péniches ou lors de crues majeures. Les pollutions industrielles ont significativement diminué, soit grâce aux stations d'épuration, soit suite à la fermeture des usines les plus polluantes, mais les pollutions d'origine agricole ont augmenté, et la turbidité et l'eutrophisation sont devenus un problème chronique dans tous les canaux navigués, exacerbé par la puissance croissante des moteurs de péniches, depuis l'abandon du halage.

C'est un axe de pénétration d'espèces invasives, dont la moule zébrée

[modifier] Linguistique

Le canal, ancien fossé défensif est longtemps aussi resté une frontière linguistique et culturelle ; Le néerlandais (en dialecte flamand occidental) dominant au nord, côté Renescure/Hazebrouck) alors que le Picard persistait au sud côté Wardrecques/Therouanne.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
1995 à ce jour Louis Cainne
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999
518 530 541 946 1034 1068
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

  • Église Notre Dame, dont la nef achevée en 1524 s'appuie sur un coeur roman, la tour et le clocher étant plus récents (XIXe siècle).
  • Chapelle « Quénivet », datant du XVIIIe siècle
  • Bâtiment et parc boisé dit de l'Avé Maria, appartenant au diocèse et qui a longtemps accueilli des retraites et activités religieuses

[modifier] Personnalités liées à la commune

  • Monsieur Meens Philippe président du cyber centre de la commune.

[modifier] Références

  1. Ces territoires sont retenus par l'Atlas régional des paysages et les zonations Natura 2000 et/ou ZNIEFF
  2. Exemple montrent qu'il y a eu des conflits sur la propriété ou la gestion du canal comme limite interdépartementale et la propriété du cours d'eau (au 19ème siècle)
  3. Voir note du SYMSAGEL dans les liens externes (pages 19/21)
  4. Acquisitions foncières faites en vertu des décrets des 25 avril 1868 et 30 août 1871, selon les archives citées par le Symsagel
  5. Rigole : nom local d'un petit fossé de drainage
  6. Source : Note Symsagel, accessible en lien externe

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes