Villefranche-de-Rouergue

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Villefranche.
Villefranche-de-Rouergue
Carte de localisation de Villefranche-de-Rouergue
Pays France France
Région Midi-Pyrénées Midi-Pyrénées
Département Aveyron Aveyron
Arrondissement Villefranche-de-Rouergue
(sous-préfecture)
Canton Villefranche-de-Rouergue
(chef-lieu)
Code Insee 12300
Code postal 12200
Maire
Mandat en cours
Serge Roques
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes du Villefranchois
Latitude
Longitude
44° 21′ 12″ Nord
         2° 02′ 06″ Est
/ 44.3533333333, 2.035
Altitude 237 m (mini) – 544 m (maxi)
Superficie 45,85 km²
Population sans
doubles comptes
12 100 hab.
(2005)
Densité 263 hab./km²

Villefranche-de-Rouergue (occitan : Vilafranca de Roergue) est une commune française, située dans le département de l'Aveyron et la région Midi-Pyrénées. Ses habitants sont appelés les Villefranchois.

Vue sur Villefranche depuis le Calvaire St Jean d'Aigremont
Vue sur Villefranche depuis le Calvaire St Jean d'Aigremont

Sommaire

[modifier] Géographie

Villefranche-de-Rouergue se situe dans la vallée de l'Aveyron, sur la faille géologique qui sépare le Causse (terres à blé) du Ségala (terre à seigle).

Mines de cuivre, de plomb, d'étain, de fer, d'argent. Extraction de phosphates et de pierres de taille.

[modifier] Histoire

Lorsque les capétiens prirent le pouvoir sur le comté de Toulouse par le mariage d'Alphonse de Poitiers avec l'héritière du comté Jeanne de Toulouse, fille du dernier comte Raymond VII, l'ancienne capitale administrative du Rouergue, Najac, siège de la sénéchaussée de Rouergue, fut jugée trop fidèle à l'ancienne dynastie raymondine.

Alphonse de Poitiers décida de créer ex-nihilo une ville nouvelle à quelques kilomètres de là et d'y transférer le siège de son administration, afin de casser les anciennes allégeances.

Il fonda donc en 1252 Villefranche-de-Rouergue, et la dota d'exemptions fiscales pour assurer le succès de l'entreprise, d'où le nom de la ville.

Ville nouvelle créée de toute pièce, elle fut dessinée sur un plan quadrillé ou en damier, selon les règles d'urbanisme de la Rome antique. Très caractéristique des bastides, ce plan est très régulier avec des rues se coupant à angles droits convergeant vers la place centrale bordées de couverts, lieu privilégié des activités commerçantes, aujourd'hui place du marché.

  • En 1256, une charte des coutumes est établie. Elle réglemente les transactions commerciales et confirme la ville dans son rôle de lieu d'échanges. Riches marchands et nobles s'y installèrent.
  • En 1347, la ville se dote de remparts.
  • En 1443, lors de sa venue, Charles VII offre des vitraux à l'église Notre-Dame.
  • Le XVIIe siècle marque la cité : peste de 1628 qui décima un tiers de la population et la révolte des Croquants, en 1643.
  • 22/12/1775: Très important séisme entrainant la destruction de plus de 600 habitations.
  • En 1779, Villefranche atteint son apogée lorsqu'elle devient capitale de la nouvelle province de Haute-Guyenne. Une position qui lui vaudra une prospérité économique et une consécration intellectuelle.
  • Le déclin commence à la Révolution, qui lui ôte son statut de capitale au profit de Rodez, qui devient préfecture du nouveau département de l'Aveyron.

Un dictionnaire communal de la France de P. Joanne au début du XXe siècle décrit ainsi Villefranche-de-Rouergue :

« Trois cures. Trois paroisses rurales. Couvent des Carmélites. Tribunal de première instance. Juge de paix. Inspecteur primaire. Collège communal de garçons. Deux écoles secondaires ecclésiastiques. Une école publique primaire supérieure de jeunes filles. Six écoles publiques (primaires). Deux écoles privées. Bibliothèque de 15000 volumes. Un commissaire de police. Un capitaine de gendarmerie, et deux brigadiers dont un à cheval. Un receveur particulier, un contrôleur des contributions, un percepteur, un préposé à l'enregistrement, aux hypothèques; un receveur des contributions indirectes; deux conducteurs des Ponts et Chaussées ; deux agents voyers; une chambre d'agriculture; un comice agricole, une station d'étalons (quatre chevaux) ; un lieutenant de louveterie ; des avoués, des notaires, des huissiers; une prison départementale; un hôtel-Dieu (50 lits); un hospice (117 lits); des orphelinats de la Sainte Famille (55 enfants), du Bon Pasteur (16 enfants), des sœurs de Nevers (30 enfants), un bureau de bienfaisance…»

[modifier] La révolte des Croates

A l'aube du 17 septembre 1943, la ville de Villefranche-de-Rouergue, alors occupée par les forces nazies, connut son jour de gloire. Ce jour-là, le 13e bataillon de pionnier de la 13e division SS - composé en majorité de Croates musulmans (ou Bosniaques, selon la terminologie actuelle) et d'un quart de Croates catholiques, tous enrolés de force dans l'armée allemande, s'est rebellé contre la Deutsche Commandatur. Après avoir pris les armes et une fois les officiers allemands exécutés, les insurgés parviennent à prendre le contrôle de la ville et affranchissent, l'espace d'une journée, Villefranche-de-Rouergue de la tutelle de l'occupant allemand.

Cependant, le commandement allemand est rapidement alerté et y dépêche depuis ses garnisons voisines d'importants renforts pour en reprendre possession. Après des combats de rue meurtriers face à des insurgés sous-équipés et inférieurs en nombre, les Allemands reprennent pied à Villefranche. Les survivants sont sommairement condamnés à mort par les autorités allemandes et ensevelis au lieu-dit du Champs des martyrs croates. Bien que l'acte héroïque de ces jeunes hommes tourna à la tragédie, Radio Londres s'en fait l'écho, qualifiant Villefranche-de-Rouergue de seule ville de l'Europe de l'Ouest libérée de l'occupation allemande. Les chefs présumés de cette rébellion, le musulman Ferid Džanić et les catholiques Eduard Matutinović, Nikola Vukelić, Božo Jelinek. Džanić et Vukelić sont tués au combat avec les Allemands, tandis que Jelinek et Matutinović parviennent à gagner le maquis. Jelinek obtiendra même le grade d'officier, et sera plus tard, décoré de la Légion d'honneur. En souvenir de ces événements, une avenue de Villefranche-de-Rouergue à été rebaptisée Avenue des Croates au lendemain de la guerre.

[modifier] Héraldique

Blason de Villefranche-de-Rouergue
Blason de Villefranche-de-Rouergue

« De gueules, au pont d'argent de quatre arches, chargées de deux tours crénelées d'argent, entre lesquelles est une croix d'or évidée et pommetée de même, avec fleurs de lis d'or en chef, et les ondes dessous le pont d'azur ; au chef d'azur, chargé de trois fleurs de lis d'or.»

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
2001 en cours Serge Roques UMP Médecin, ancien député
1995 2001 Claude Penel PS Professeur, conseiller général
1983 1995 Jean Rigal MRG Médecin, ancien député
1953 1983 Robert Fabre MRG Pharmacien, ancien député, ancien médiateur de la République
1953 Louis Fontanges
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

  • En 1341 : 10 124 habitants.
  • Au début du XXe siècle, Villefranche-de-Rouergue comptait 9 730 habitants[1].
Évolution démographique
1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005
8 676 9 540 10 709 12 284 12 693 12 291 11 919 12 100

[modifier] Économie

Un dictionnaire communal de la France de P. Joanne au début du XXe siècle décrit ainsi Villefranche-de-Rouergue :

« Un petit établissement thermal, en bains et boissons; avec trois sources sulfurées calciques, froides, et deux autres sources; trois cents litres par minutes.
Commerce de grains, vins, fruits, champignons, cerneaux, fromages, bestiaux, jambons.
Pépinières et horticulture.
Fonderies de cloches, martinets à cuivre, fabriques de chaudrons, pièges à rats, plâtre, cire, sabots, savons, filature de chanvre, fabriques de bonneterie, toiles du pays, huileries, fabriques d'huile de noix, liqueurs, eaux gazeuses, produits chimiques, phosphates et superphosphates, brasseries, minoterie, tannerie, corroieries et mégisserie, teinturerie, vannerie…
Foires : le 22 du mois. Marchés-foires : les premiers jeudis de janvier, février, mars, actobre, novembre, décembre. Marchés ordinaires, le lundi, jeudi, samedi.»

[modifier] Personnages célèbres

[modifier] Monuments et lieux touristiques

Église Notre-Dame
Église Notre-Dame
  • Église Notre-Dame (XIIIe-XVIe) dont l'impressionnant clocher-porche de 58 mètres de haut domine le centre de la ville.
  • Place des Couverts : cette place, entièrement entourée d'arcades médiévales, constitue le cœur de la ville.
  • Vieille bastide (XIIIe), une des plus typiques des bastides occitanes avec son plan orthonormé, et qui a gardé nombres de vieilles maisons médiévales.
  • Ancienne Chartreuse Saint-Sauveur (XVe) avec ses deux cloîtres, dont un de style gothique flamboyant.
  • Chapelle des Pénitents Noirs (XVIIe), dont la voute en bois est entièrement peinte : c'est un rare exemple en Rouergue de construction baroque.
  • Château de Graves (XVIe).
  • Abbaye cistercienne de Loc-Dieu (XIIe-XVe), à 10 km à l'ouest.
  • Champs de martyres Croates et Bosniaques qui ont liberés la ville année 1943 de l'occupation allemands, pendant une seule journée mais c'était une seule et unique ville libre en France cette année là

[modifier] Jumelage

[modifier] Références

  1. Le Lot partie Centres d'excursions p.259 - Armand Viré - Réédition de l'ouvrage de 1907 - ISBN 274550049X

[modifier] Liens externes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Villefranche-de-Rouergue.


Portail Aveyron
Accédez directement aux articles de Wikipédia concernant l'Aveyron.