Raymond VII de Toulouse

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Raymond VII (IX) [1] de Toulouse (juillet 1197 à Beaucaire27 septembre 1249 à Millau), est un comte de Toulouse, de Saint-Gilles, duc de Narbonne, marquis de Gothie et de Provence de 1222 à 1249. Il était fils de Raymond VI, comte de Toulouse, de Saint-Gilles, marquis de Gothie et de Provence et duc de Narbonne et de Jeanne d'Angleterre.

Sommaire

[modifier] Biographie

En 1214, le concile de Latran dépossède son père de tous ses états pour les donner à Simon IV de Montfort, ne laissant que le marquisat de Provence à Raymond VII, si sa conduite montrait sa droiture religieuse. Profitant de ce que Simon de Montfort soit en Ile-de-France pour rendre hommage au roi Philippe Auguste, les deux Raymond débarquent à Marseille en mais 1216 et prennent Beaucaire et assiègent le château, tenu par une garnison de Montfort. Raymond VI se rend alors en Aragon, tandis que Raymond VII est assiégé par les troupes de Montfort. Pour sauver la garnison du château, Simon de Montfort est obligé de livrer le château et de lever le siège de la ville le 24 août. C’est la première défaite d’importance de Simon de Montfort en Occitanie. Et la révolte commence à poindre. Profitant d’un moment à Montfort guerroie dans le Valentinois, Raymond VI reprend Toulouse, bientôt rejoint par son fils. Simon de Montfort est alors tué au cours du siège qui suit.

Pour éviter que la lutte ne s’envenime religieusement, Raymond VI, excommunié depuis dix ans reste en retrait, tandis que Raymond VII mène la lutte contre Amaury VI de Montfort et regagne le terrain perdu. Raymond VI meurt en août 1222 et Raymond VII lui succède, sans qu’Amaury de Montfort ne puisse s’y opposer. Raymond VII, allié au comte Raymond-Roger de Foix, puis à son fils Roger Bernard II continue la lutte contre Montfort et reconquiert l’ensemble du « Grand Languedoc ». Amaury, à qui il ne reste que la ville de Carcassonne, doit renoncer en janvier 1224 , se retire en Ile-de-France et cède tous ses droits sur ses terres occitanes au roi Louis VIII de France.

Le 5 février 1225, le concile de Bourges l'excommunie et démarre une « croisade » contre lui. Louis VIII intervient au sud, prend Avignon, reconquiert les trois vicomtés Trencavel[2] qu’il rattache à la Couronne et transforme en sénéchaussées, soumet le Toulousain, mais meurt au retour, à Montpensier. Blanche de Castille, la régente, envoie Humbert V de Beaujeu pour restaurer l’autorité royale en Languedoc. Après deux ans de guérilla, Raymond se résigne à signer le traité de Paris en 1229, par lequel il cédait les anciennes vicomtés Trencavel au roi de France et accordait Jeanne, sa fille et unique héritière, à Alphonse de Poitiers, frère du roi Louis IX de France.

Cette soumission instaure une véritable dépendance à la Couronne, et le pape crée bientôt l’Inquisition pour lutter contre le catharisme. Des magistrats, envoyés de Paris, fondent une université à Toulouse. Le comte et les consuls de Toulouse réussiront avec le temps à noyauter cette université.

Pour se débarrasser de la tutelle royale, Raymond entre dans une coalition formé du roi d’Angleterre et se seigneurs poitevins, parmi lesquels Hugues X de Lusignan, dont il épouse la fille. Cette coalition doit susciter des révoltes simultanées dans le Poitou et le Languedoc, mais des imprudences de Lusignan la font révéler prématurément en 1242 et les conjurés doivent faire leur soumission. Par prudence, il n’aidera pas la révolte de Raimond II Trencavel en 1243.

En 1249, le roi Louis IX part en croisade, accompagné d’une grande partie de son ost. Raymond reste en France, espérant profiter de son absence pour reconquérir ses domaines, mais la maladie le prend alors qu’il se trouve à Millau et il meurt peu après. Son gendre devient comte de Toulouse et, après la mort de ce dernier (1271), le comté est annexé par la Couronne de France.

[modifier] Mariages et enfant

En 1211 il avait épousé Sancie d'Aragon (1186-1242), fille du roi troubadour Alphonse II d'Aragon et de Sancha de Castille. Elle donne naissance à :

Comme celle-ci ne lui a laissé qu’une fille promise en mariage à un capétien, et qu’il espère un fils permettant d’annuler les clauses du traité de Paris, Raymond répudie Sancie en 1241 et négocie avec le comte Raimond Bérenger IV de Provence son mariage avec Sancie de Provence, mais ce mariage nécessite l’accord du pape. Or Célestin IV vient de mourir et il n’y aura pas d’élection de pape avant un an. Lassé d’attendre, le comte de Provence marie Sancie avec Richard de Cornouailles et Raymond épouse en 1243 Marguerite de Lusignan (1228 † 1288), fille d’Hugues X de Lusignan, comte de la Marche et d’Angoulême. Mais le mariage est annulé en 1245 par sentence des juges délégués par le pape pour des raisons de consanguinité.

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Raymond VI (VIII)
thum
comte de Toulouse
marquis de Provence
Jeanne et
Alphonse II

[modifier] Annexes

[modifier] Bibliographie

[modifier] Notes et références

  1. Selon la généalogie traditionnelle des comtes de Toulouse faite par les Bénédictins dans l’Histoire Générale du Languedoc, il serait Raymond VI, mais des études critiques ont établi que deux comtes du prénom de Raymond avaient été omis. Il serait donc Raymond VIII  : voir Christian Settipani, La Noblesse du Midi Carolingien, 2004 [détail des éditions], p. 28-35.
  2. Albi, Béziers et Carcassonne
  3. la date de 1241 est également proposée pour le mariage de Jeanne de Toulouse

[modifier] Articles connexes

[modifier] Lien externe