Verfeil (Haute-Garonne)

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Verfeil
Pays
drapeau de la France
     France
Région Midi-Pyrénées Midi-Pyrénées
Département Haute-Garonne Haute-Garonne
Arrondissement Toulouse
Canton Verfeil
Code Insee 31573
Code postal 31590
Maire
Mandat en cours
Hervé Dutko
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes des Coteaux du Girou
Coordonnées
géographiques
43° 39′ 30″ Nord
         1° 39′ 42″ Est
/ 43.6583333333, 1.66166666667
Altitudes moyenne : 225 m
minimale : 146 m
maximale : 273 m
Superficie 4 123 ha = 41,23 km²
Population sans
doubles comptes
2 504 hab.
(1999)
Densité 60 hab./km²
Carte de localisation de Verfeil

Verfeil (occitan : Verfuèlh) est une commune française, située dans le département de la Haute-Garonne et la région Midi-Pyrénées.

Ses habitants sont appelés les Verfeillois.

Sommaire

[modifier] Blason

Blason : D'argent au figuier terrrassé au naturel.

[modifier] Géographie

Commune située à une vingtaine de kilomètres au Nord-Est de Toulouse, accès par l'autoroute française A68.

Bien que proche de l'agglomération toulousaine, Verfeil et son canton reste peu urbanisé, peuplé essentiellement de personnes travaillant à Toulouse.

Cependant, Verfeil est riche en histoire, et abrite un riche patrimoine.

[modifier] Histoire

[modifier] Antiquité

Il n’est pas possible de dater précisément les origines de Verfeil, mais il est certain qu’il y a cinq siècles, la région de la vallée du Girou était peuplée par des Celtes venus du Nord. Pendant la domination romaine, de nombreuses habitations (maisons ou villas) furent dressées dans la région, et il ne fait nul doute que la région connaissait une grande activité.

[modifier] La Forteresse médiévale

Vers le VIIIe siècle, sur la plate-forme où s'élève aujourd'hui le château, une enceinte quadrangulaire fut construite pour abriter des hommes d’armes accompagnés de leur progéniture et de leurs animaux. Quelques chaumines de paysans et d'artisans souhaitant une protection s’installèrent ensuite au pied de cette forteresse, le village grandit lentement une église de torchis fut érigée : Verfeil était né. Les « chevaliers de Verfeil » étaient en fait des pillards qui rançonnaient les convois se rendant à Toulouse. Un accord n'intervint entre les deux partis qu'en décembre 1203.

[modifier] Les guerres de religions

À partir de l'an 1000, nombreux furent les propagateurs de nouvelles doctrines religieuses dérivées du christianisme ou s'opposant violemment à lui : un des plus célèbres hérétiques, au XIIe siècle, fut le moine Henri qui s'était installé à Verfeil vers 1140 et y avait fait de nombreux adeptes tant dans le peuple que parmi les seigneurs.

Ce que dit Henri a beaucoup d’écho : il sait flatter les foules et son allure ajoute à son succès car au contraire des riches représentants de l’église, il arrive pieds nus et en loques. Se séparant délibérément de l'église il rejette les sacrements et les prières, n'admet pas les prières pour les morts, les cérémonies publiques dans les temples etc.

Pour lutter contre Henri, le pape Eugène II envoie dans la région le cardinal Albéric et Saint Bernard, abbé de Clairvaux, mais ce fut un échec, les seigneurs de la ville refusant d’écouter son prêche. La légende veut qu’en quittant la ville, Saint-Bernard murmura : « Verfeil ....cité de la verte feuille... que Dieu te dessèche. », et que durant sept années, les sécheresses se succédèrent dans le pays, le premier arbre qui se vêtit à nouveau de feuilles étant un figuier. C'est pourquoi les armes de la ville portent un arbre de cette espèce s'accrochant à un sol aride et dénudé.

Ce terrain fut propice au protestantisme qui se s’implanta dans la région au XVIe siècle : c'est ainsi qu'en mai 1562 une troupe de soixante religionnaires Verfeillois alla renforcer les protestants toulousains qui luttaient dans cette ville. Des mesures prudentes prises par les consuls apaisèrent peu à peu les passions et le calme revint finalement dans la cité.

[modifier] La Révolution française

Avant la Révolution à proprement parler, on ne déplore aucun trouble important dans la ville : elle va surtout se manifester à Verfeil sur le plan matériel et sur le plan religieux.

L’émigration fut évidemment important dans cette ville, les notables fuyant la colère populaire, laissant derrière leurs biens, et notamment le château de la ville. Celui-ci fut sauvé de la destruction que projetaient certains candidats acquéreurs grâce à l'intervention d'un bourgeois avisé : Antoine Marie Baptistat qui remporta la vente et refusa la démolition.

Sur le plan religieux, il y a un trouble tel sur les problèmes soulevés par la constitution civile du clergé que, refusant de s'y soumettre la plupart des prêtres du secteur préfèrent émigrer. À Verfeil même s'installe alors un "curé constitutionnel" : Mathieu Sulpice Choussat.

La vague antireligieuse n'épargne pas tout à fait Verfeil et l'on envisagea fortement la démolition des églises. Cependant, la destruction se fit avec lenteur et réticence de sorte que l'église de Saint-Sernin des Rais ne fut que peu endommagée. Par contre l'église du Ramel et celle de Saint-Jean de Mongagne furent détruites.

Deux événements dramatiques marquèrent la période terrible de la Terreur à Verfeuil. Tout d’abord, Dorothée Riquet de Bonrepos, mariée à Jean-Louis Emmanuel Augustin de Cambon, éminent magistrat devenu Premier Président, refusa de donner la moindre indication qui put mettre sur la trace de son mari, alors en fuite. Elle fut aussitôt arrêtée avec sa fille, puis accusée de comploter dans sa prison, condamnée à mort et exécutée le 8 Thermidor. D'autre part, Baudrique d’Escalonne, membre du Parlement de Toulouse était lui aussi recherché, mais sa mort en Janvier 1793 le fit échapper aux bourreaux; ceux ci se vengèrent alors en n’hésitant pas à guillotiner son fils aîné à peine âgé de 22 ans.

Une insurrection royaliste s'étant produite dans la Haute-Garonne et les départements limitrophes, les Verfeillois luttèrent victorieuse contre cette insurrection de Thermidor, an VII (août 1799). En effet, le 5 août, au matin, le commandant de la Garde Nationale de Lanta, bourg qui venait d'être pris par les royalistes, vint demander du secours à Verfeil. On battit alors le rappel et un détachement de soixante hommes partit donc, renforcé en cours de route par des volontaires des communes voisines. Après un violent combat, les royalistes furent vaincus et durent quitter la région.

[modifier] La Seconde Guerre mondiale

Au XXe siècle, c’est évidemment la Seconde Guerre mondiale qui est l’événement le plus marquant de l’histoire de Verfeil. Privée de nombreux agriculteurs, soldats restés prisonniers en Allemagne, la vie y fut rude pour tous mais grâce au travail des femmes et au fait de vivre dans une région agricole, la dureté du ravitaillement qui fut terrible en d'autres points de France, fut atténuée.

Verfeil connut également le grand problème des réfugiés avec pour commencer en 1940 avec l'arrivée de Belges mélangés aux réfugiés français. Puis, en 1942 l’armée allemande envahit la France « libre » et Verfeil accueillit des familles juives ou leurs enfants pour les soustraire aux arrestations de la milice ou de la Gestapo. Dans le même temps, des réseaux de résistants recevaient des parachutages ou réceptionnaient des soldats alliés tentant de rejoindre l’Angleterre via l’Espagne. Ensuite, ce furent les Toulousains qui vinrent en grand nombre se réfugier dans les environs, fuyant le danger des bombardements aériens du printemps 1944.

Le 15 août 1944, la ville est menacée d’être brûlée par les S.S qui soupçonnent la présence d’une cache d’armes. Ne la trouvant pas, ils quittent la ville, et finiront par quitter la région à partir du 20, fuyant le débarquement allié. Les prisonniers de guerre rentrèrent peu à peu d’Allemagne en 1945 mais certains ne revinrent malheureusement jamais.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2008 2014 Hervé Dutko
mars 2001 2008 Raymond Dematteis ancien commissaire divisionnaire à Paris
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Commune faisant partie de la troisième circonscription de la Haute-Garonne

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
2 040 2 258 2 490 2 399 2 538 2 460 2 420 2 339 2 347
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
2 367 2 372 2 350 2 342 2 171 2 070 2 043 1 908 1 894
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 827 1 684 1 663 1 418 1 476 1 395 1 402 1 477 1 529
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 - -
1 536 1 540 1 734 2 000 2 265 2 504 2 914 - -
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Source : Site http://cassini.ehess.fr/

[modifier] Le Patrimoine

[modifier] Les Portes

Autrefois, quatre portes permettaient de passer les remparts entourant la ville, dont 2 étaient fortifiées. Ces deux portes sont encore debout : il s’agit de la porte Tolosane et de la porte Vaureze.

La porte Vaureze doit son nom au fait qu’elle est orientée vers Lavaur. Flanquée de deux poivrières encadrant un fronton renaissance, elle comportait à l’époque un pont-levis. En 1593, il fut décidé de la rehausser et de construire une salle au-dessus du passage. Elle est classée Monument historique depuis 1961.

La porte toulousaine, tournée vers Toulouse, était à l’origine semblable à la porte Vauraise. L’état actuel résulte des transformations de la cité au début du XIXe siècle. En 1830, l’inscription « Liberté Ordre Public » fut placée en haut de la porte, remplaçant les armoiries de la ville commandées en 1593 au sculpteur toulousain Jan Alaman et martelées lors de la Révolution.

[modifier] Le Château

Le château de Verfeil, qui couvre plus de trois mille mètres carrés fut probablement construit au VIIIe siècle. Sa situation dominante au-dessus tant du bourg lui permettait d’en assurer la protection. Ce château faillit disparaître totalement : mal entretenu, dégradé et découronné, il faillit être démoli entièrement, peu après la Révolution, alors que des entrepreneurs peu scrupuleux projetaient d’en vendre les débris comme matériaux. Heureusement, Antoine Marie Baptistat, citoyen de Verfeuil, après avoir obtenu l'appui de quelques autres habitants, fit les démarches nécessaires et acheta le château pour le diviser ensuite et le répartir entre ceux qui le soutenaient.

Aujourd’hui, l’état du château est malheureusement plus que vétuste.

[modifier] L’église

L’église a été bâtie au début du XVIe siècle : le travail fut commandé le 18 mai 1507 par les consuls. Le clocher, tour octogone à trois étages sur un massif rectangulaire fut construit de 1530 à 1554.

Certains archevêques voulurent ensuite enrichir cette église qui était celle de leur fief principal et on l’unit ainsi au château par un arc de pierre.

De nombreuses peintures de Gabriel Beringuier ornent le chœur. Sur le mur Nord de l'abside les trois premiers pans représentent La Pâque selon l'ancien Testament et sur les trois pans du mur Sud c'est la Communion de Marie qui est représentée. Au bas du maître autel on a le Portement de Croix avec à gauche l'Annonciation et à droite la Naissance du Christ. Sur le maître-autel figurent huit théologiens sur huit panneaux peints à l'huile sur bois, avec de gauche à droite saint Grégoire, saint Hieronymus, saint Franciscus Silesius, saint Dominique, saint Bernard, saint Thomas d'Aquin, saint Augustin et saint Ambroise. Les vitraux du chœur sont du maître verrier Paul Chalon qui travailla au XIXe siècle à la restauration des vitraux de la Cathédrale Saint-Étienne de Toulouse. La nef et les voutes ont été peintes par Ceroni.

Le 28 mai 1924, en début d'après-midi et alors que rien ne semblait faire prévoir ce sinistre, le clocher s'effondra sur lui-même écrasant tout le fond de l'église. Il n'y eut heureusement aucune victime. Il fut alors décidé que l'on le rebâtirait dès que possible : malheureusement faute d'argent on dut se contenter de rebâtir un seul étage au lieu des trois du passé et on ne revit plus l'horloge. Cependant, la cloche du XVe siècle a résisté à la chute.

Cette église a été inscrite en 1979 sur l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

[modifier] La Croix Digne

"La Croix Digne" était un reliquaire en forme de croix processionnelle, commandé en 1467 par les consuls de l'époque à Pierre de Clusel, orfèvre toulousain, qui trouvait enfermé en lui une parcelle de la vraie Croix peut-être été rapportée par un chevalier de la région ayant pris part aux Croisades.

Ce chef-d'œuvre n'a pas échappé aux fureurs de la Révolution et aux besoins de métaux précieux et la Croix Digne a donc disparu mais un fac-similé de l'ancienne croix fut réalisé en 1820.

Il était attribué à cette croix une vertu protectrice favorable aux personnes, éloignant les calamités et les chassant, surtout les menaces de la foudre et les dévastations de la grêle. Par suite et jusqu'à une période encore proche, en cas d'orage menaçant, le Curé sortait cette Croix sur le seuil de l'église.

[modifier] Les événements

On peut noter deux événements majeurs se déroulant dans la ville de Verfeil :

  • Le trail du cassoulet en octobre
  • Les théâtrales de Verfeil en novembre

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Sports

Club de rugby à XV l'Union sportive verfeilloise évoluant dans le Championnat honneur Midi-Pyrénées saison 2007-2008.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes