Tourisme en pays de Savoie

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Apparu dès le XIXe siècle, le tourisme en Savoie est devenu l’une des principales activités, reposant sur les saisons hivernales et estivales. La Savoie possède de nombreux atouts tant naturels qu’en termes d’infrastructures (stations, équipements routiers/autoroutiers).

Rives du lac d'Annecy vues depuis le sommet de la Tournette
Rives du lac d'Annecy vues depuis le sommet de la Tournette

Sommaire

[modifier] Histoire du tourisme en Savoie

[modifier] Naissance du tourisme

La Savoie, à partir du XVIIIe siècle, devient une destination majeure du Grand Tour des aristocrates Anglais. En 1741, William Windham et Richard Pococke découvrent les glaciaires de Chamouni. Leurs récits parcourent les salons londoniens et parisiens. La vallée de l’Arve et surtout le site de Chamonix deviennent la destination phare de ce tourisme naissant. Il faut attendre 1786, pour que le guide Jacques Balmat et sa cordée atteigne le mont Blanc, dès lors Chamonix devient la capitale mondiale de l’alpinisme.

Hormis ce passage au cœur même des Alpes, le tourisme reste limité au fond de vallées et principalement aux villes lacustres autour des lacs du Léman (Genève, Thonon-les-Bains, Évian-les-Bains, du Bourget (Aix-les-Bains) et d’Annecy.
Il faut attendre la fin des années cinquante pour que le tourisme de masse pénètre les vallées intra-alpines savoyardes, jusqu’à ses sommets.

[modifier] Le thermalisme

Le thermalisme savoyard est l’héritière de la romanisation. Quelques cités ont su réactiver à partir du XVIIIe siècle leur potentiel thermal comme Aix-les-Bains près du Lac du Bourget (dont le toponyme provient du latin Aquae Gratianae, ce qui signifie "les eaux de l'empereur Gratien"), ou encore quelques sites en Tarentaise (La Léchère, Brides-les-Bains).

Le phénomène de cure bénéficie de la médicalisation de la fin du XXe siècle. Les villes d’eaux offrent un panel d’activités alliant repos et découverte du milieu montagnard à l’élite européenne. On estime à 1000 000 touristes en 1895 profitant des eaux. Dans un premier temps, les villes d’eaux des Préalpes bénéficient des premiers séjours. La promotion des différents sites tient surtout à la présence de l’aristocratie européenne. Aix-les-Bains reçoit la reine Victoria (en 1886-8e et 1890), l’empereur Pedro II d’Alcantara du Brésil (1888), Georges Ier de Grèce (de 1889 à 1912), Wihelmine des Pays-Bas (1896) ou Léopold de Belgique. Évian-les-Bains reçoit l’autorisation prendre l’appellation "les Bains" en 1864, officialisant une pratique apparue quelques décennies plus tôt. Thonon-les-Bains profite, elle aussi, de ce mouvement. De même que la petite station de Challes-les-Eaux en périphérie de Chambéry.[1] Puis les curistes deviennent moins réticents en s’aventurant dans les villes plus à l’intérieur des Alpes. La première à bénéficier de ces touristes est Saint-Gervais-les-Bains sur la route menant à Chamonix et au mont Blanc. La Vallée de la Tarentaise possède, elle aussi, plusieurs sites à La Léchère, Salins-les-Thermes, Brides-les-Bains. Rapidement ces villes s’équipent de théâtres, de casinos afin d’attirer à eux l’élite européenne. Ainsi celui d’Évian-les-Bains, construit par l’architecte Ernest Hébrard, fait dire à J.-M. Marquis qu’il ressemble à une "ahurissante réplique de Sainte-Sophie de Constantinople… le somptueux volume dilaté de sa coupole avec ses nervures soulignées de guirlandes de feuillages évoque les fastes d’une Byzance acclimatée aux fraîcheurs lémaniques" [2].

[modifier] Les sports d'hiver

Le tourisme alpin dérive de l’élan pour l’alpinisme débuté à Chamonix à la fin du XVIIIe siècle. Quelques hôtels-chalets sont construits (col de la Vanoise, inauguré par Félix Faure 1897), de même que quelques refuges (refuge Vallot, 1892, refuge des Grands Mulets, 1897). Le véritable essor de ce tourisme d’hiver prend naissance avec le ski. Il faut rappeler que la présence de pentes et de neiges ne garantissent pas le ski, comme tout phénomène social, le ski est né de la volonté de quelques acteurs extérieurs ou locaux.

La venue des tourismes est désormais garantie par le développement du chemin de fer et l’activité des stations thermales. Le développement du ski à la fin des années 1880 et la création des premières pistes de ski dans les Alpes (Saint-Moritz en Suisse) permet le développement des premières stations de ski à partir de villages notamment Chamonix, Megève (station lancée par une journaliste sportive et la Baronne Noémie de Rothschild en 1921) ou encore Pralognan-la-Vanoise.

Les premiers Jeux Olympiques d'hiver ont lieux à Chamonix en 1924, toutefois pas encore de ski alpin. Mais les premières stations hivernales émergent déjà.

Les différents types de stations[3] :

  • Les collectivités locales s’intéressent à ce nouvel essor d’un tourisme hivernal. Les autorités régionales lancent des programmes de stations de ski créées ex-nihilo, à une hauteur plus élevée, au niveau des alpages (1600-1800m). On les appelle stations de deuxième génération. En 1945, le Conseil général de Savoie lance le projet de Courchevel 1800 sur la commune de Saint-Bon (reprenant une idée lancée par le Gouvernement de Vichy en 1943). La route départementale amène au chalet départemental auquel s’agrège des hôtels et des chalets, sans véritable plan d’urbanisme. Courchevel est le seul exemple en Savoie (Chamrousse et L'Alpe d'Huez).
Station de Tignes-le-lac
Station de Tignes-le-lac
  • Dans les années soixante, l’afflux de touristes pousse les promoteurs à proposer aux communes alpines des projets de stations dites "intégrées" ou stations de troisième génération. Ces projets trouvent leur origine dans une volonté gouvernementale, parallèlement au développement des stations balnéaires de la côte languedocienne, dans un cadre de déclaration d’utilité publique offrant des facilités aux promoteurs privés et la possibilité d’expropriation (Plan neige). Le promoteur décide de l’ensemble des aménagements urbanistiques, commerciaux, techniques (remontées mécaniques…). Ces stations sont conçues à partir d’un point de chute (le parking), supérieur à 1800 m, à proximité desquels se trouvent les immeubles en front de neige avec tout le confort et des services à proximité, généralement dans un site en forme d’amphithéâtre. Parmi les principaux exemples en Savoie, citons : La Plagne (1961) sur la commune de Mâcot confiée à l’architecte-urbaniste Michel Bezançon (10 stations, 50 000 lits, 105 remontées mécaniques, 225 km de piste sur 10 000ha, entre 1350 et 3000 m) ; Tignes (créée en 1956, 1 station, 17 000 lits, 100 remontées mécaniques) ; Les Arcs (créées en 1968) ; Les Ménuires (créées en 1966) ; Flaine (créée en 1968) ou encore Avoriaz (créée en 1966), sous l’impulsion du Docteur Jean Vuarnet… Ces stations sont souvent accusées d’être des "usines à ski", non-respectables de l’environnement naturel.
  • A partir des années 1975 et plus tard, des stations dites de 4e génération ou stations-villages ont émergé. Elles correspondent à des villages "traditionnels" créées ex-nihilo ou autour d’un village, plus soucieux des usages traditionnels et intégrés à l’espace environnant et surtout à dimension humaines. Parmi les exemples savoyards, citons Valmorel ; Les Karellis ou encore Bonneval-sur-Arc.

Les stations de ski savoyardes ont bénéficié des effets des derniers Jeux Olympiques d'hiver ayant eu lieu à Albertville en 1992, faisant des Alpes savoyardes, depuis cette date, le lieu où l’on trouve les plus grands domaines skiables au monde…

[modifier] Promotion

La révolution du tourisme en Pays de Savoie, apportée par le développement du tourisme d’hiver passe, dés 1937, par l’ouverture de la Maison de Savoie à Paris, mise en place par le Comité Régional Savoie-Mont-Blanc, siégeant à Aix-les-Bains.

Aujourd’hui, cette promotion est organisée au sein de l’Assemblée des Pays de Savoie, à laquelle participe l’ensemble des structures touristiques départementales.

La promotion du patrimoine local est organisée aussi autour de l’Association des Guides du Patrimoine des Pays de Savoie qui découpe le territoire en 6 ensembles touristiques reprenant le découpage provincial : au Nord, en Haute-Savoie, le Chablais français avec le Léman et le massif ; le Faucigny avec les vallées de l’Arve (Mont-Blanc) et du Giffre ; le Genevois ; et au Sud, en Savoie, la Savoie Propre avec l’Avant-pays savoyard, le lac du Bourget ou la Combe de Savoie ; et les pays d’Art et d’Histoire de la Maurienne et de la Tarentaise.

[modifier] Économie

La capacité d'accueil de la Savoie en fait l'une des régions les plus touristiques de France. Cette partie des Alpes tournée vers la pratique du ski depuis le début du XXe siècle offre dans ces 110 stations de sports d’hiver plus de 875 000 lits. La région est aussi un lieu de villégiature estivale avec plus d’un million de lits en été (hôtels), sans compter les résidences secondaires (cf. titre 6 "Résidences secondaires").

Ci-dessous, deux tableaux permettant de comparer l'évolution du nombre de nuités en Savoie au cours des deux saisons touristiques. Par comparaison, Paris réalise environ 34,5 millions de nuitées par an et la Région Île-de-France 62,6 millions (Source : CCIP).


Évolution des nuités en hiver en Savoie,
depuis 1994 (exprimées en milliers)
Hiver 94-95 Hiver 95-96 Hiver 96-97 Hiver 97-98 Hiver 98-99 Hiver 99-00 Hiver 00-01 Hiver 01-02 Hiver 02-03 Hiver 03-04
38,8 36 36,5 39 37,6 38 39,5 38,2 39,5 39,3
Hiver 04-05 Hiver 05-06 Hiver 06-07 Hiver 07-08 Hiver 08-09 Hiver 09-10 Hiver 10-11 Hiver 11-12 Hiver 12-13 Hiver 13-14
38,5 38,3 37,5 - - - - - - -
Source : Observatoire du Tourisme Savoie-Mont-Blanc [1]


Évolution des nuités en été en Savoie,
depuis 1998 (exprimées en milliers)
Été 98 Été 99 Été 00 Été 01 Été 02 Été 03 Été 04 Été 05 Été 06 Été 07
24,7 24,3 24,9 25 24,7 25,5 24,6 23,5 23,4 -
Source : Observatoire du Tourisme Savoie-Mont-Blanc [2]


Les chiffres présentés proviennent de l'Observatoire du Tourisme Savoie-Mont-Blanc (organe de l'Assemblée des Pays de Savoie). Si les fréquentations touristiques estivales comme hivernales sont relativement équivalentes à chaque saison, les ralentissements ou les reculs sont à mettre en relation avec la météo. Par ailleurs, ces tableaux ne l'indiquent pas, mais pour la période estivale la fréquentation est plus importante en Haute-Savoie (région du Lac d'Annecy et le Massif du Mont-Blanc) qu'en Savoie, de l'ordre de 70% contre 30%. Pour la saison hivernale, le rapport s'inverse notamment avec la vallée de la Tarentaise et ses grands domaines skiables des Trois Vallées, de La Plagne, des Arcs ou encore de l'Espace Killy (Tignes : 1,5M de nuitées).

Selon le site du Conseil général de la Savoie, les revenus du tourisme généreraient environ "1,8 milliards d’euros, soit 50% de la richesse du département". Reposant principalement sur le développement du tourisme hivernal, cette activité emploie 28% des salariés du département. En Haute-Savoie, ce secteur emploie 12% des salariés du fait d'une diversité économique plus importante par rapport à sa voisine.

[modifier] Lieux touristiques

Les Pays de Savoie possèdent de nombreux lieux touristiques dont quelques-uns (il s'agit d'une liste non-exhaustive) vous sont proposés ci-dessous :

[modifier] Sites remarquables

Le Grand Bec vu depuis Champagny-le-Haut
Le Grand Bec vu depuis Champagny-le-Haut

Le patrimoine naturel repose principalement sur l’attrait des Alpes, les paysages montagnards, dont le mont Blanc, la faune et la flaure, les lacs (lac d'Annecy, lac Léman, lac du Bourget).

Dés les années 60, la Savoie et l'État français ont sauvergardé son patrimoine en créant le Parc national de la Vanoise. La mise en place des régions a permis aussi de créer des parcs naturels régionaux (Parc naturel régional du Massif des Bauges, Parc naturel régional de la Chartreuse).

[modifier] Villes et stations touristiques

[modifier] Villes et Pays d'Art et d'Histoire

Le Palais de l'Île au milieu du Thiou
Le Palais de l'Île au milieu du Thiou
Le Château des ducs de Savoie à Chambéry
Cité de Conflans
Cité de Conflans

Trois villes et deux provinces savoyardes ont reçu le label Villes et Pays d'Art et d'Histoire. La Savoie reste la mieux lotie avec les villes d'Albertville-Conflans et de Chambéry, ainsi que le Pays des Hautes vallées de Savoie, regroupant les hautes vallées de Maurienne et de Tarentaise. En Haute-Savoie, seule Annecy et le Val d'Abondance avec l'appellation Pays de la Vallée d'Abondance, dans la province du Chablais ont reçu ce label.

[modifier] Plus beaux villages de France

La région compte trois villages classés parmi "lesplus beaux villages de France" : avec Bonneval-sur-Arc en Savoie et Sixt-Fer-à-Cheval et Yvoire en Haute-Savoie.

[modifier] Stations thermales

La région possède huit villes thermales avec Aix-les-Bains/Aix Marlioz ; Challes-les-Eaux ; Brides-les-Bains ; La Léchère ; Salins-les-Thermes en Savoie et Évian-les-Bains ; Thonon-les-Bains ; Saint-Gervais-les-Bains en Haute-Savoie

[modifier] Stations de sports d'hiver

La Savoie est le berceau du ski en France. Elle possède sur son territoire les plus grands domaines d'Europe et du monde. Ci-dessous, une liste des 105 stations de sports d'hiver savoyardes classées par massifs :

Arc 2000
Arc 2000

[modifier] Villes et villages fleuris

La Haute-Savoie détient depuis 1992 "Le Trophée National des Départements Fleuris" qui ne concerne que 15 départements en France.

En 2006, 53 communes étaient labellisées (3 Quatre fleurs/Grand prix, 13 Trois fleurs, 17 Deux fleurs) . En Savoie, on en compte 33 (1 grand prix, 2 Quatre fleurs, 5 Trois fleurs, 9 Deux fleurs). Ainsi, 5 communes savoyardes sur 197 communes françaises ont pu obtenir Quatre fleurs et un grand prix (Annecy, Évian-les-Bains, Yvoire, Aix-les-Bains), tandis que le village de Nances (330 habitants) vient d'obtenir sa quatrième fleurs.[4]

[modifier] Casinos

La Savoie possède onze casinos repartis principalement en Haute-Savoie.


Produit brut des Casinos de Savoie (en milliers €)
Casinos Communes Groupe 2004-2005 (rang) 2005-2006 (rang)
Casino Grand Cercle Aix-les-Bains Casino d'Aix-les-Bains 25,8 (24e) 26,2 (27e)
Nouveau Casino Aix-les-Bains - 4,2 (155e) 4 (157e)
Impérial Palace Annecy - 16,6 (52e) 17,2 (51e)
Casino d'Annemasse Annemasse Groupe Partouche 33,7 (15e) 34,2 (14e)
Casino de Brides-les-Bains Brides-les-Bains - 3,2 (166e) 3,2 (170e)
Casino de Challes-les-Eaux Challes-les-Eaux - 7,1 (110e) 7,1 (115e)
Casino de Chamonix Chamonix-Mont-Blanc Groupe Lucien Barrière 8,9 (90e) 9,4 (90e)
Casino d'Evian - Domaine du Royal Club Evian Évian-les-Bains - 29,6 (18e) 28 (20e)
Casino de Megève Mont-Blanc Megève Groupe Tahoe 5,8 (130e) 6,7 (121e)
Casino de Saint-Gervais-les-Bains Saint-Gervais-les-Bains Groupe Tranchant 4,8 (143e) 5,5 (137 e)
Casino de Saint-Julien-en-Genevois Saint-Julien-en-Genevois Groupe Partouche 10,5 (81e) 12,3 (73e)

[modifier] Hotellerie & Restauration

[modifier] Restaurants 3 étoiles

Deux restaurants savoyards ont obtenu 3 étoiles et un 2 étoiles au Guide Michelin.

[modifier] Palace

Il existe 15 palaces en Savoie

[modifier] Résidences secondaires


[modifier] Annexes

[modifier] Notes et références

  1. J.-P. LEGUAY (sous la dir.), 1986, Histoire de la Savoie, éd. Ouest France, t4 – La Savoie de Révolution française à nos jours, XIXe-XXe siècle, Evreux.
  2. in. J.-P. LEGUAY, op.cit., t3, p.327
  3. R. Knaffou, Les Stations intégrées de sport d'hiver des Alpes françaises, Masson, 1978.
  4. Le site de Villes et Villages Fleuris (section "Palmarès")

[modifier] Bibliographie

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Liens institutionnels

[modifier] Autres