Valloire

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Valloire
Carte de localisation de Valloire
Pays France France
Région Rhône-Alpes
Département Savoie
Arrondissement Saint-Jean-de-Maurienne
Canton Saint-Michel-de-Maurienne
Code Insee 73306
Code postal 73450
Maire
Mandat en cours
Christian Grange
2008-2014
Intercommunalité
Latitude
Longitude
45° 09′ 57″ Nord
         6° 25′ 45″ Est
/ 45.1658333333, 6.42916666667
Altitude 694 m (mini) – 3 504 m (maxi)
Superficie 137,48 km²
Population sans
doubles comptes
1 243 hab.
(1999)
Densité 9 hab./km²

Valloire est une commune française et station de ski, située dans le département de la Savoie et la région Rhône-Alpes.

Sommaire

[modifier] Géographie

Non loin de la frontière franco-italienne, ce village de près de 1 250 habitants est une station de sports d'hiver tout en gardant le charme d'un village savoyard et montagnard. Situé entre le col du Galibier et celui du Télégraphe, Valloire est à 1 430 mètres d'altitude. Valloire est bordé par un cours d'eau descendant vers Saint-Michel-de-Maurienne : la Valloirette.

Relié au village de Valmeinier, cet ensemble offre un domaine skiable de 150 kilomètres réparti sur 83 pistes (6 noires, 31 rouges, 25 bleues et 21 vertes). Pour accéder au sommet de ces pistes, Valloire et Valmeinier ont construit 34 remontées mécaniques.

[modifier] Histoire

Des traces gallo-romaines ont été trouvées[réf. nécessaire].

L'étymologie de Valloire a plusieurs racines, la plus répandue étant Vallis Aurea, la vallée d'or.

Valloire est blotti à droite, au pied de la falaise au sommet de laquelle le hameau de Poingt Ravier dresse son église. A gauche, au pied du sommet du Crêt du Quart. Et, en face, contre le rocher de St Pierre qui sépare les vallons de la Valloirette et de la Neuvachette, dont les eaux se mélangent à la sortie du village, à la chapelle de Ste Thècle. Cette chapelle est un des éléments d’une histoire qui intéresse Valloire et St Jean de Maurienne.

En effet en l’an 540, à Volovium (Valloire) au hameau des Clots près des Verneys, naquirent 2 sœurs, d’une riche famille de nobles : les “Rapin de la Choudane”. La Choudane étant située près du confluent des torrents de la Valloirette et de la Neuvachette. Cette famille était vassale du seigneur Giraudus de Collo Volovii, originaire du hameau du Col.

Un lac occupait la cuvette de ce qui fût plus tard le hameau de “Place” qui porte maintenant le nom de Valloire. Car Valloire est, à l’origine, le nom donné à la “Vallée d’Or” regroupant ses 17 hameaux. C’est sur le promontoire du Rocher de St Pierre qu’existait une fortification consistant en un mur d’enceinte protégeant la demeure seigneuriale des Giraudus de Collo, composée de 3 tours en bois et d’un moulin. Lors de l’invasion des sarrasins au Xe siècle, les tours et la muraille furent détruits. Seul le moulin fut épargné, mais par manque d’entretien il tomba en ruines au cours des siècles suivants. Ces envahisseurs firent également sauter l’arête rocheuse qui retenait les eaux du lac à la Choudane, près de l’actuelle chapelle de Ste Thècle.

Plus tard, au XIIIe siècle, une chapelle (Saint Pierre) fut construite en contrebas des ruines du château avec les pierres de la muraille et fut sans doute la première église de Valloire. Puis la châtellenie comprenant Valloire, Valmeynier, St Martin d’Arc et Albanne, passa entre les mains de plusieurs dignitaires ecclésiastiques, qui déplacèrent le centre du village à l’emplacement du lac asséché. Ce lieu prît le nom de “Place” qui signifiait “village de l’église”. Ils y construisirent une église, qui fût détruite au XVIIe siècle en 1659 par les Espagnols puis reconstruite et transformée pour devenir la très belle église que nous connaissons actuellement. La chapelle St Pierre fut détruite à la Révolution, puis reconstruite en 1860, sur ordre de Napoléon III.

Mais revenons à nos deux sœurs, nées au hameau des Clots. La Savoie était alors plongée dans cet état semi-barbare qui succéda à la civilisation gallo-romaine. Les Burgondes, venus des profondeurs du monde germanique dont ils avaient été chassés par les Huns, avaient envahi l’Allobrogie et y avaient instauré un régime à la fois militaire et pastoral qui devait durer jusqu’à l’invasion sarrasine du Xe siècle. A cette époque la Maurienne était une région très fréquentée car elle constituait un lieu de passage pour les armées, ainsi que pour les pèlerins et les commerçants qui franchissaient les Alpes dans un sens ou dans l’autre. C’était la voie de communication naturelle entre la Gaule et la Lombardie et un trafic intense, que l’on a peine à imaginer, s’y livrait continuellement. Valloire, par sa proximité de la vallée de l’Arc, bénéficiait de cette situation et recevait fréquemment la visite des voyageurs qui s’y arrêtaient et s’y reposaient avant de continuer leur longue route. C’est ainsi qu’un jour deux pèlerins écossais qui revenaient de Terre Sainte passèrent par Valloire et logèrent dans la maison des deux sœurs qui étaient très pieuses et y vivaient seules, consacrant tout leur temps à faire du bien. L’une de ces sœurs était veuve et se nommait Pigménée. Elle avait deux enfants. L’autre, qui était plus jeune, s’appelait Thècle du nom vulgaire de Tigris ou Tigre. Elles étaient filles de parents renommés par leurs vertus et leur noblesse et avaient reçu une très bonne éducation. Thècle était douée d’une imagination ardente entretenue par l’atmosphère que créait à Valloire de si nombreux pèlerins. Les deux voyageurs furent donc fort bien reçus par les deux sœurs et ne se firent pas prier pour relater en détails les circonstances de leur voyage. Ils contèrent mille choses merveilleuses sur les pays qu’ils avaient traversés et décrivirent tous les miracles qu’accomplissaient les reliques de Saint Jean-Baptiste déposées à Alexandrie en Egypte. En entendant ce récit, Thècle se sentit prise d’un vif désir d’accomplir à son tour cet extraordinaire voyage et de rapporter quelques fragments des reliques du précurseur du Christ, afin d’en doter sa paroisse. Dans les jours qui suivirent le départ des deux pèlerins, la jeune fille continua à songer à tout ce qu’elle avait entendu, tenaillée entre l’envie de partir vers les pays d’Orient et la crainte d’abandonner sa sœur. Finalement le goût de l’aventure eut le dessus et Thècle prit un beau jour le chemin de l’Italie, accompagnée d’une suivante, voyage qui nous paraît pratiquement impossible si l’on songe à la rusticité des moyens de communication, mais qui s’accomplissait néanmoins avec une relative facilité et même avec une certaine rapidité, car les pèlerins étaient fort bien accueillis partout où ils passaient et leur voyage en était grandement facilité. Le voyage de Thècle n’en fut pas moins, paraît-il, très long et entrecoupé d’incidents nombreux. Elle franchit les Alpes au col du Petit Montcenis après avoir remonté la vallée de l’Arc. Elle passa ensuite par Turin, Florence, Sienne et s’arrêta à Rome où elle alla prier sur les tombeaux des Apôtres. Puis la jeune fille s’embarqua pour l’Orient, à Ostie le port antique de Rome, sur un voilier et arriva, au gré du vent, à Alexandrie. Elle se fît indiquer le chemin de l’église de St Jean Baptiste, car c’était l'unique objectif pour lequel elle avait fait ce trajet. Elle ne portait aucun intérêt à tout le reste. Elle vit le reliquaire qui comportait le corps calciné du saint. Celui-ci avait été décapité dans sa prison puis brûlé à l’époque contemporaine à laquelle Jésus avait été crucifié. Il était d’ailleurs de 6 mois l'aîné de Jésus, et c’est lui qui l’avait baptisé. Du corps calciné il restait 3 doigts qui avaient échappé aux flammes. C’étaient le pouce, l’index et le majeur de la main droite, qui auraient montré le Seigneur, au moment de la mort du Saint. Thècle demanda au gardien de ces reliques de bien vouloir lui en donner un fragment qu’elle ramènerait chez elle pour la paroisse de la ville de Maurienne, dont Valloire dépendait. Il lui rit au nez, en la prenant pour une demeurée. Mais elle tînt bon et revint à la charge de nombreuses fois pendant les deux années qu’elle resta à Alexandrie, allant prier chaque jour au pied du reliquaire. Puis elle se lassa de constater qu’elle n’aboutissait pas. Elle décida alors de rester 24 heures sur 24 à prier, sans manger jusqu’à ce que mort s’ensuive. En fait elle inaugurait ce qu’on appelle aujourd’hui : la grève de la faim. Au bout du septième jour, au matin, son attention fut attirée par une lueur venant du dessus du reliquaire. Elle se dressa et se pencha pour voir qu’il s’agissait de 3 doigts éclairés par un rayon de lumière, et qui ne pouvaient provenir que des reliques du Saint. Vraisemblablement, le gardien du lieu, excédé par la présence permanente de Thècle et par la hantise de la voir mourir dans son église, avait placé ces trois doigts prélevés sur un supplicié de l’époque. Car ils étaient en très bonne conservation malgré les 5 siècles qui les séparaient de la mort du Saint. (Ceci dit à titre personnel et sous toutes réserves, car les doigts en question sont bien maintenant à St Jean de Maurienne, mais j’ignore si la vérification a bien été faite qu’ils n’y sont plus dans le reliquaire d’Alexandrie).

Elle les prît et les plaça religieusement dans une cassette en or qu’elle avait préparée avant son départ. Rayonnante de bonheur elle reprît sans attendre le chemin du retour avec sa servante. Après maintes vicissitudes elles regagnèrent leur petit village de Valloire.

Pigménée, sa sœur, les accueillit avec grande joie et soulagement, car elle s’était persuadée qu’elles étaient mortes. Thècle, après s'être remise de son voyage et avoir repris des forces, alla remettre sa relique au prêtre de l’église de Maurienne. Celui-ci en fit part à ses supérieurs qui eux-mêmes en parlèrent au roi. Le roi de bourgogne Gondran, petit-fils de Clovis, à qui appartenait ces territoires des Alpes jusqu’à Milan, apprenant la présence de ces reliques, décida la création d’un siège épiscopal dont le premier évêque fut Monseigneur Felmase nommé vers 561. Il prit la décision d’édifier une cathédrale somptueuse. Pour cela il dépêcha un architecte et lui laissa carte blanche pour la construire. Ce qu’il fît. Il décora le maître-autel de 3 statues en bois représentant, dans l’ordre, le Saint, suivi du Roi de Bourgogne et enfin de Thècle qui était en odeur de sainteté. Une chapelle, à l’intérieur de la cathédrale lui fut également dédiée. La ville de Maurienne prît à compter de ce jour l’appellation de St Jean de Maurienne. Et plus tard au XIIe siècle, fut érigée à Valloire, au confluent de la Valloirette et de la Neuvachette, une chapelle dédiée à Ste Thècle.

Puis le 9 juin 1621, le comité de la ville de St Jean de Maurienne, demanda l’approbation épiscopale de faire un feu de joie sur le pré de la foire, pour commémorer le martyre du Saint. L’autorisation leur fut donnée le 24 juin. Et c’est ainsi que depuis cette date, le feu de la St Jean s’est répandu dans tout le royaume et même au-delà, et est devenu une fête païenne. La décollation du Saint se fête toujours le 28 Août.

Mais revenons à Valloire. Au centre du village, l’imposante église en pierres grises, avec sa façade crépie de couleur ocre magnifiquement décorée d’une peinture en forme de rosace représentant une allégorie, est cernée par les tombes du cimetière, qui lui forment un écrin.

Deux anecdotes à son sujet : en 1804, alors que sa cloche d’origine avait été fondue pour fabriquer les canons de la grande armée, elle hérita d’une cloche trop petite, insuffisante pour appeler ses ouailles réparties sur 17 hameaux, qui représentaient en tous 2.230 habitants. Le maire offrit de rendre cette cloche à l’administration et en demanda une du poids de 20 quintaux. Or, on venait de découvrir, enfouie dans le chœur de l’église d’Aiguebelle, devant le maître-autel, une grosse cloche portant le nom de Catagnère, et d’un diamètre de 3 pieds (100 cm environ). Elle fut mise à la disposition du maire de Valloire. Elle est toujours dans le clocher. L’année suivante l’Arbre de la Liberté, que chaque commune de France avait planté lors de la Révolution, fut arraché par un Valloirin contestataire inconnu.

Les maisons austères de la cité s’agglutinent tout autour de l’église pour être sous sa protection. C’est un village essentiellement agricole qui pratique le labour et l’élevage des bovins. Les bouses de ces animaux, compressées en forme de briquettes, sont entassées le long des façades et sèchent ainsi au soleil. Elles serviront de combustibles pendant l’hiver; car Valloire n’a presque pas de forêt sur son territoire pour lui fournir du bois de chauffage. La commune a obtenu en échange de quelques arpents de pâturages l’usage d’un bois situé sur la commune d’Albanne. Ainsi chaque année une autorisation d’abattage était accordée pour un nombre précis d’arbres à chaque propriétaire résidant sur la commune. Mais le transport des bois coupés par le sentier de l’Echerenne n’était pas et n’est toujours pas aisé. Bon nombre de ces troncs basculèrent avec leur attelage, jusque dans la Valoirette.

Les étables font partie intégrante de la pièce principale appelée “le pèle”, afin de faire bénéficier les occupants de la douce chaleur dégagée par les ruminants. Dans cette pièce le chef de famille et son épouse dorment dans un lit installé dans un placard fermé par de gros rideaux ou une porte à glissière, atténuant ainsi les ronflements sonores des dormeurs et confinant aussi les odeurs des seaux hygiéniques qui y sont parqués, la nuit, afin d’éviter les déplacements à l’extérieur en cas de besoins pressants. Au-dessous de ce lit se tiennent les ovins qui sont alimentés par une mangeoire confectionnée dans l’arrière du coffre du banc placé entre la table et le placard du lit. Ainsi la moindre place n’est jamais perdue.

Le mobilier est rudimentaire et toujours fabriqué au pays, en mélèze le plus souvent. Les autres occupants de la maison dorment dans des lits identiques placés dans une chambre contigüe. Les lits des enfants se glissent sous les lits des grands, pendant la journée. Ou encore lorsqu’il s’agit d’enfants en bas âge, ils sont suspendus au plafond pour permettre un gain de place. Car les familles sont nombreuses et pour dormir il n’est pas nécessaire d’aménager des pièces plus grandes.

Dans l’étable le purin s’écoule par une rigole centrale. L’odeur et l’air vicié qu’il dégage n’est pas très sain et particulièrement pour les enfants. Chaque jour il faut sortir le fumier dans un traîneau-caisse, hiver comme été. En ce temps-là, les jeunes valloirins trouvent le moyen de transformer cette corvée en partie de plaisir : en hiver, ils glissent leur traîneau de fumier, en se tenant devant pour freiner la vitesse, jusque dans les jardins situés en contrebas. Ils organisent des courses, au terme desquelles les plus maladroits se retrouvent assis dans le purin pour n’avoir pas su maîtriser à temps leur traîneau. La grange occupe entièrement l’étage supérieur, avec sa partie basse où l’on emmagasine le foin pour tout l’hiver et au-dessus, juste sous le faîte du toit, le plancher où l’on dispose la paille et le petit bois pour allumer le feu. On accède à la cave et à la grange par l’extérieur, ce qui présente un inconvénient certain, l’hiver, lorsqu’il faut pelleter la neige et affronter la tourmente pour nourrir le bétail. C’est la corvée des hommes à la mauvaise saison. C’est dans un deuxième bâtiment, situé à l’écart de la maison principale, que l’on resserre les objets et les papiers de valeurs. Car en cas d’incendie de la maison principale, accident qui arrivait malheureusement très souvent, ces objets et papiers sont ainsi sauvegardés. Le recensement de 1759 fait ressortir les informations suivantes : 47 foyers au hameau du Col, 11 aux Granges, 20 aux Choseaux Ville, 11 à Geneuil, 33 à Arcaz, 25 à Le Poing Ravier, 12 à La Borgé, 17 aux Clots et Serroz, 35 à La Ruaz, 22 aux Choseaux des Verneys, 24 aux Verneys, 31 à Bonnenuit, 4 à Prattier, 19 à La Rivine, 18 à Place, 37 à Tigny et Praz, et enfin 2 à La Serraz. Soit en tout 358 foyers pour 1627 habitants. Il y avait 10 cabarets et 10 boulangeries. En fait c’était le hameau du Col qui était le plus important de tous. La réunion des hameaux des Choseaux Ville et de Place prirent ensuite le nom de Valloire. L’étymologie de Ruaz désignait le “chemin qui conduit au clos”. Et en effet ce hameau se situe près de celui des Clots, qui a pris un “t” supplémentaire au cours des temps.

Le Poing Ravier, perché sur un éperon rocheux surplombant Valloire, n’avait pas de route d’accès, hormis un rude chemin muletier grimpant à flanc de coteau. Donc pour l’approvisionner il avait été installé un câble équipé d’une benne, qui était tendu entre le plan de la chapelle du hameau et le hameau des Choseaux Ville dans la vallée.

Ainsi, lorsque la benne était remplie, un linge blanc était tendu sur la façade d’un bâtiment proche. A Poing Ravier, le préposé au tirage de la benne se tenait au bord de la falaise, et dès que le signal était donné par ce linge blanc, il allait jusqu’au treuil, situé prés de la chapelle et commençait à actionner la manivelle. C’est ainsi que la benne fut utilisée pour descendre en catastrophe une femme enceinte prête à accoucher. Et un certain soir, un habitant de Poing Ravier qui avait chargé la benne à Choseaux Ville avec une barrique de vin, voulut, pour gagner du temps et être le premier à décharger sa précieuse marchandise, faire le voyage avec elle. Mal lui en prît, car alors que la benne se trouvait à mi-chemin, une panne du treuil l’obligea à rester ainsi toute la nuit entre ciel et terre. Ce n’est que le lendemain qu’un mécanicien monta par le chemin muletier et réussit à réparer le treuil et finir ainsi le hissage de la benne.

En 1863 l’éducation des enfants est relativement délaissée. Ainsi à titre d’exemple cette année-là, il existait à Valloire 9 écoles de hameaux. A Bonnenuit, à La Rivine, aux Verneys, à La Ruaz, à Poingt Ravier, au Col, à Arcaz, à Geneuil et à La Serraz. Ecoles auxquelles on n’avait alloué, pour l’ensemble, qu’un budget de 737 F au lieu des 5.850 F nécessaires. Elles se tenaient dans des étables où les enfants s’étiolaient en hiver. Les cours duraient 3 heures le matin et 3 heures l’après-midi. Et ce pendant 5 mois de l’année. Car au moment des travaux des champs, il aurait été vain de faire les cours à une classe vide. Peu de gens aussi étaient alphabétisés. L’école ne leur apprenait que des travaux pratiques de jardinage et de bricolage pour les garçons ou de travaux d’aiguilles pour les filles. Et souvent les mères comptaient sur les instituteurs ou institutrices pour fournir les aiguilles et le fil. Lorsqu’ils écrivaient, le style relevait de la phonétique : “il fet le pleubotan du monde” ou encore “lon ne set que fere du vin”. L’apprentissage de la lecture et de l’écriture ne s’effectuera qu’à partir des années 1873, après la guerre. Et c’est en 1874 que fut créé le « Certificat d’études primaires ».

Les familles comptaient tant de marmots que la terre ne suffisait plus à les nourrir. L’émigration s’imposait. Les uns quittaient le sol natal pour exercer de petits métiers, frotteurs de parquets, porteurs d’eau, ramoneurs, montreurs de marmottes, joueurs de vielle; des groupes d’une quinzaine de jeunes de six à dix-huit ans partaient ainsi, sous la conduite d’un convoyeur chargé de leur placement et de leur entretien, et ces migrants apprenaient durement à s’adapter à d’autres habitudes, à parler une autre langue que le patois. Leur ambition était de devenir colporteurs; ce métier leur valait une certaine considération, les marchandises transportées constituant un petit capital, mais “qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, il fallait faire la route en portant la hotte en osier, recouverte de toile cirée, maintenue aux épaules par deux courroies”. Tous partaient avec l’idée du retour au pays où les attendait leur famille besogneuse, avide de compter le petit pécule amassé avec beaucoup de souvenirs et enrichis d’idées nouvelles.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 mars 2008 Gérard Vuillermet ... ...
mars 2008 ... Christian Grange ... ...
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1561 1962 1968 1975 1982 1990 1999
1900 851 1063 923 940 1012 1243
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes

La population permanente de Valloire était plus importante à la Renaissance qu'aujourd'hui. Un recensement réalisé en 1561 pour la Gabelle du Sel en Savoie donne un chiffre de 1 900 personnes recensées. À l'époque la population vivait principalement de l'agriculture l'été (élevage,...) et du commerce l'hiver ; beaucoup d'hommes et d'enfants se faisaient colporteurs à la mauvaise saison sillonnant la Savoie et au-delà.

La population a décliné à partir de la fin du XIXe siècle. Après un plus bas point dans les années 1950, la population permanente remonte de manière constante grâce à l'activité touristique. Durant les vacances de février, Valloire peut dépasser les 20 000 personnes selon certaines estimations se basant sur la consommation électrique et le volume des ordures ménagères.

[modifier] Lieux et monuments

  • Plusieurs chapelles du même style.

[modifier] Personnalités liées à la commune

Jean-Baptiste Grange, skieur alpin.

[modifier] Économie

[modifier] Évènements

  • Compétition FIS au début de saison d'hiver
  • Concours international de sculptures sur glace et sur neige, aux alentours du 18 janvier de chaque année.
  • Transvalquad, salon mondial du quad, début juillet
  • Fête du patrimoine au mois d'août
  • Road Gap organisé par l'association Alchimy

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes