Massif des Bauges

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Bauges
Massifs des Alpes occidentales

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Continent Europe
Pays France France
Point culminant Arcalod (2 217 m)
Longueur
Largeur
Superficie
Chaîne principale Alpes
Âge du massif
Type de roches roche sédimentaire

Les Bauges, massif montagneux calcaire des préalpes françaises du Nord, se situent à cheval sur les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie et culminent à plus de 2 200 mètres.

Les natifs des Bauges s'appellent les Baujus.

Le cœur du massif forme le pays des Bauges, façonné par l'élevage laitier traditionnel alors que les pentes externes du massif appartiennent historiquement aux versants des grandes vallées environnantes.

Tant par la richesse de la faune que par celle de la flore, le patrimoine naturel est remarquable et constitue l'un des atouts majeurs du Parc naturel régional du Massif des Bauges créé en 1995.

Sommaire

[modifier] Géographie physique

[modifier] Situation

Vue depuis le sud de la partie est du massif - . Noter le phénomène de Traînée de condensation
Vue depuis le sud de la partie est du massif - Vue commentée. Noter le phénomène de Traînée de condensation

Dans la succession des massifs subalpins, les Bauges sont comprises entre le massif des Bornes et la chaîne des Aravis au nord-est (au-delà du lac d'Annecy) et le massif de la Chartreuse au sud-ouest, et sont également bordées par le lac du Bourget à l’ouest. De plus, sur leur versant sud-est, correspondant à la vallée de l'Isère (combe de Savoie), elles sont entourées par les hauts massifs internes de Belledonne et de la Vanoise, et à l'est de l’Arly par le Beaufortain.

Géographiquement, les Bauges sont constituées de plusieurs chaînons dessinés par les nombreux torrents de montagne et se terminent au nord par le Semnoz qui s'étend jusqu'au cœur d'Annecy. Le Châtelard, bourg principal, qui occupe une cluse centrale traversée par la rivière Chéran, marque la limite entre les « Bauges devant », au sud-est, enchâssées entre les plus hauts sommets, et les « Bauges derrière », au nord-ouest, ouvertes sur de larges plateaux.

[modifier] Géologie

La surrection des Alpes a entraîné l'élévation et le plissement des grandes couches calcaires formées par sédimentation marine à l'ère secondaire. Les sommets des Bauges sont ainsi principalement constitués de calcaires urgoniens. Les reliefs sont typiquement de type subalpin avec de magnifiques synclinaux perchés comme celui de l'Arclusaz (relief inverse).

[modifier] Relief

Modèle numérique de terrain du massif des Bauges
Modèle numérique de terrain du massif des Bauges

Le torrent, le Chéran, traverse les Bauges du sud-est au nord-ouest, coupant perpendiculairement les lignes de crêtes et contribuant à unifier les hautes vallées autour de l'axe de cette rivière.

Le massif comprend 14 sommets de plus de 2 000 mètres :

  • l’Arcalod, 2 217 m, point culminant du massif
  • la Sambuy, 2 198 m
  • le Pécloz, 2 197 m
  • le Trélod, 2 181 m
  • la pointe de Chaurionde, 2 173 m
  • le mont d’Armenaz, 2 158 m
  • la Petite Sambuy, 2 107 m
  • la pointe des Arces, 2 076 m
  • le mont de la Coche, 2 070 m
  • la Dent de Cons, 2 062 m
  • la pointe des Arlicots, 2 060 m
  • le mont Colombier, 2 043 m
  • la dent d’Arclusaz, 2 041 m
  • le Grand Parra, 2 012 m.

Autres montagnes remarquables :

  • la montagne du Charbon, 1932/1907 m, située au sud de Doussard, constituée d'un bloc calcaire "posé" au-dessus d'une forêt. Ses deux sommets principaux sont la Dent des Portes (1932 m) et la pointe de Banc-Plat (1907 m)
  • le Mont Margériaz, 1845 m, domine le Col de Plainpalais par son versant Ouest aux falaises abruptes et abrite une station de ski sur les pentes modérées de son versant Est.
  • la Dent de Pleuven, 1771 m, dans le prolongement de la montagne du Charbon et du Trélod
  • la Négresse, 1720 m, domine l'agglomération d'Albertville
  • le Semnoz, 1699 m, dont le sommet principal, le Crêt de Châtillon, domine l'agglomération d'Annecy
  • le Nivolet, 1547 m, dont le sommet principal, surmonté par la croix du Nivolet, domine l'agglomération de Chambéry
  • le mont Revard, 1538 m, domine l'agglomération d'Aix-les-Bains
Logo du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Logo du Parc naturel régional du Massif des Bauges

[modifier] Écologie

L’environnement du massif des Bauges est particulièrement préservé. Les alpages et la forêt couvre 5 200 hectares. Cinquante espèces de fleurs sont protégées sur un total de 1 600 espèces végétales poussant dans le massif.

Une réserve nationale de faune existe depuis 1950 dans les Hautes Bauges pour protéger les chamois, les mouflons, les tétras lyre et également les chevreuils. Depuis 1987, une zone de 900 ha (9 km²) de protection intégrale a été créée.

117 espèces d'oiseaux peuplent le massif.

[modifier] Parc naturel régional

Un parc naturel régional, le « Parc naturel régional du Massif des Bauges » a été créé en décembre 1995. Outre les villes-portes, Annecy, Albertville, Aix-les-Bains et Chambéry, il comporte 58 communes et s’étend sur 81 000 hectares (810 km²) avec plus de 64 000 habitants. À terme, six autres communes devraient rejoindre l'aire du parc.

[modifier] Activités

Centre du village de La Compôte
Centre du village de La Compôte
Paysage depuis Le Revard avec vue sur le mont Blanc
Paysage depuis Le Revard avec vue sur le mont Blanc
Flore et paysage remarquable de la Pointe de la Galoppaz
Flore et paysage remarquable de la Pointe de la Galoppaz
Montagnes au-dessus des nuages dans les Alpes françaises - Photo prise depuis le Revard
Montagnes au-dessus des nuages dans les Alpes françaises - Photo prise depuis le Revard

[modifier] Les fromages

L’activité principale des Bauges a longtemps été l’élevage laitier, reconnue depuis le début des années 2000 par l’AOC fromagère Tome des Bauges. Cette tome (avec un seul “m” pour la différencier de la “tomme de Savoie”) est généralement fabriquée directement par les éleveurs en alpage (au chalet) ou éventuellement en demi-saison dans la vallée (à la ferme). On peut aussi signaler la renommée tome de l'abbaye de Tamié produites par les moines et qu'ils vendent dans la boutique du monastère et dans de nombreux magasins de la région.

Le lait est également collecté par des coopératives fruitières pour la fabrication du savoureux “Gruyère des Bauges”, pour l'emmental de Savoie et pour du reblochon.

[modifier] Les randonnées

Le tourisme vert l’été et de neige l’hiver est devenu une activité très importante (300 km de sentiers balisés).

Le massif se prête merveilleusement à la randonnée, qu'elle soit pédestre, à cheval ou VTT (préférer la région ouest, moins escarpée). Lescheraines au cœur du massif en est une base renommée.

[modifier] Les stations de sports d’hiver

Les Bauges procurent des impressions alpines à une altitude pourtant modeste.

  • Savoie Grand Revard : la station du Revard fut une des premières stations de ski de France, dès 1905. Elle fait aujourd’hui partie du domaine Savoie Grand Revard, premier site français de ski nordique.
  • Les Aillons-Margériaz[1] : la station comprend deux sites dont la gestion a été fusionnée, celui des Aillons près du village d'Aillon-le-Jeune (station créée dans les années 60) et celui de Margériaz (ou du Margériaz) (station créée dans les années 80).
  • Le Semnoz (1 350 m/1 704 m).
  • La Sambuy-Seythenex près du village de Seythenex.
  • La Féclaz

Un projet de station de ski avait également été initié sur la montagne de l’Arclusaz près du village d'École. Face aux oppositions et aux problèmes d'accès (la création de la route a provoqué un éboulement massif), ce projet a été abandonné.

[modifier] Le parapente

Décollages au Revard et au Sire, à Montlambert au-dessus de St Jean de la Porte, au Morbié aux Aillons, au Semnoz...), etc.

[modifier] Spéléologie

Le massif des Bauges recèle de nombreuses cavités souterraines. On distingue trois grands secteurs : Le Margériaz, le secteur du Revard et le bois de Pré Poulain. Le secteur du Margériaz est réputé pour la longueur et la difficulté de ses méandres, en faisant ainsi des cavités particulièrement difficiles à explorer.

[modifier] Canyoning

Il existe quelques canyons de taille modeste. Le plus célèbre et le plus intéressant est le "pont du Diable", gorge très étroite et très encaissée mais également très courte. Sa visite nécessite cependant un équipement spécifique et une bonne connaissance de l'activité.

[modifier] Histoire

[modifier] L'abbaye de Tamié

Voir

Icône de détail Article détaillé : Abbaye de Tamié.

[modifier] L'argenterie des Bauges

L’argenterie des Bauges, vaisselle traditionnelle en bois d’érable tourné -de préférence de l'érable sycomore (Acer pseudoplatanus)-[réf. nécessaire] qui faisait la renommée du pays et particulièrement du village de Magne à Saint-François-de-Sales, n’est quasiment plus fabriquée. Elle avait pourtant la réputation de ne pas fendre même au contact de liquides brûlants et permettait donc la fabrication de louches, d'écuelles ou de pots à soupe.

Des tourneurs d'écuelles sont signalés autour du Mont Peney dès 1345 par un texte en latin consultable aux archives de Savoie. Leur technique est très certainement celle des tourneurs de la forêt : le tour à perche.

[modifier] Patrimoine culturel

De nombreux témoins de son patrimoine culturel jalonnent les routes, les sentiers des Bauges et les villages : croix de chemins, grangettes à colonnes ou à claies, séchoirs à tavalans, granges à clayonnages, fours à pains, bassins, oratoires...

Le cœur historique et culturel du massif comprend 14 villages.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • Gilles Lansard, Jean-Michel Asselin, Les Bauges : Chemins de vie, Glénat, coll. « Livres », 2006 (ISBN 2723455343)
  • Françoise Dantzer, Les Bauges : Terre d'art sacré, La Fontaine De Siloe, coll. « Les savoisiennes », 2005 (ISBN 2842062728)
  • Eric Alibert, Parc naturel régional du massif des Bauges, Gallimard, coll. « Carnet de parc », 2001 (ISBN 2742408339)
  • François Gex, Les bauges, chemins et vie d'autrefois, Cabedita, coll. « Sites et Villages », 2000 (ISBN 2882951671)
  • Yvonne Dubois, paysanne-romancière, habitant Allèves a écrit quatre romans se situant dans les Bauges, dont La Vallée des cyclamens (1983) et Couleur de terroir (2007) pour lequel elle a reçu le Prix spécial du Parc naturel régional du Massif des Bauges en décembre 2007.

[modifier] Liens externes