Tourisme

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Le tourisme est le fait de voyager dans, ou de parcourir pour son plaisir, un lieu autre que celui où l'on vit habituellement.

La tour Eiffel, un symbole touristique de Paris en France
La tour Eiffel, un symbole touristique de Paris en France

Initialement uniquement rattaché aux loisirs (avec la connotation péjorative d'un voyage fait à la va-vite) et à la santé (voyage au soleil pour fuir le mauvais temps), le tourisme englobe désormais également l'ensemble des activités économiques auxquelles la personne fait appel lors d'un déplacement inhabituel (transports, hôtels, restaurants, etc.).

Il peut s'agir, par exemple d'un voyage d'affaires (on parle alors de « tourisme d'affaires »), d'un pèlerinage religieux (« tourisme culturel »), ou d'aller se faire soigner dans un autre pays que celui dans lequel on réside. On parle alors de tourisme de santé.

Pratiquer le tourisme permet en outre de marquer des pauses dans son emploi du temps utilitaire imposé par la nécessité de gagner sa vie. Le touriste s'intéresse généralement à la culture ou à la nature des lieux qu'il visite (par ex. la plage). Cette pratique a été longtemps l'apanage de gens fortunés qui pouvaient se permettre de voyager, pour voir des constructions remarquables, des œuvres d'art ou goûter d'autres cuisines.

Le tourisme a donné naissance à une véritable industrie lorsque les classes moyennes des pays occidentaux (Europe et d'Amérique du Nord) ont pu commencer à voyager. C'est l'amélioration générale du niveau de vie qui a permis aux gens de se consacrer davantage à leurs loisirs, et notamment au tourisme, sans oublier les progrès considérables en matière de transports (transport maritime, ferroviaire mais surtout aérien).

Nice sur la Côte d'Azur, 2e destination touristique de France après Paris
Nice sur la Côte d'Azur, 2e destination touristique de France après Paris

Sommaire

[modifier] Une pratique pluriséculaire

[modifier] Les grands fondateurs britanniques

Les termes tourisme et touriste furent utilisés officiellement pour la première fois par la Société des Nations pour dénommer les gens qui voyageaient à l'étranger pour des périodes de plus de 24 heures. Mais l'industrie du tourisme est bien plus ancienne que cela.

Pour qu'il y ait tourisme, quatre paramètres essentiels doivent être réunis :

  1. le goût de l'exotisme, de la découverte d'autres cultures ;
  2. de l'argent disponible pour des activités non-essentielles ;
  3. du temps libre ;
  4. des infrastructures et moyens de communication sécurisants et facilitant le voyage et le séjour.

Le terme de tour devint populaire en Grande-Bretagne au XVIIIe siècle quand le « Grand Tour of Europe » (Grand Tour de l'Europe) devint une part de l'éducation des jeunes et riches gentilshommes britanniques. Pour parachever leur éducation et fuir le mauvais temps de leur île natale, nombre de jeunes gens allaient partout en Europe, mais surtout en des lieux d'intérêt culturel et esthétique comme Rome, la Toscane ou les Alpes, et les capitales européennes.

Le palais de Taj Mahal en Inde
Le palais de Taj Mahal en Inde

Nombre d'artistes britanniques et européens dès le XVIe siècle faisaient le « voyage en Italie » comme par exemple Claude Lorrain. Si Rome, Naples et Florence attiraient depuis longtemps les visiteurs étrangers, c'est l'influence des poètes romantiques comme Lord Byron et William Blake qui rendirent la campagne, les Alpes, les torrents et les gorges de montagnes, populaires.

Ocean Drive, un quartier de la ville de Miami aux États-Unis.
Ocean Drive, un quartier de la ville de Miami aux États-Unis.

Les aristocrates britanniques du XVIIIe siècle raffolaient particulièrement du « Grand Tour », profitant de l'occasion pour découvrir les richesses artistiques et archéologiques de l'Italie en particulier, et accumuler des trésors artistiques de toute l'Europe. Ils jouèrent un rôle prépondérant dans la naissance de l'archéologie, avec la découverte de Pompéi et Herculanum, notamment. Ils ont ramené ainsi des œuvres d'art dans des quantités jamais égalées ailleurs en Europe, c'est ce qui explique la richesse actuelle de nombreuses collections tant publiques que privées britanniques. Le tourisme de cette époque était fondamentalement élitiste, voyage d'agrément et de formation qui permettait de rencontrer ses homologues dans toute l'Europe.

La ville de New York aux États-Unis
La ville de New York aux États-Unis

Le tourisme au sens moderne ne s'est pas développé avant le XIXe siècle ; il représente de nos jours la majeure partie de l'industrie touristique.

Le début de l'industrialisation du tourisme fut une invention britannique au XIXe siècle, avec notamment la création de la première agence de voyage par Thomas Cook. Cela répondait aux besoins croissants de déplacement, pour toutes sortes de motifs, des Britanniques dont le pays fut le premier pays européen à s'industrialiser. Dans un premier temps, seuls les propriétaires des moyens de production, des usines, les commerçants et la nouvelle classe moyenne bénéficièrent de temps libre, mais aussi d'envies accrues de voyages, par exemple visiter les expositions universelles (la première exposition universelle a lieu à Londres en 1851 et draine plusieurs millions de visiteurs).

Le tourisme se diversifie au cours du XIXe siècle : voyage d'agrément, voyage d'affaire, thermalisme, recherche du soleil à la froide saison, notamment pour soigner la tuberculose, fléau de l'époque.

L'origine britannique de cette nouvelle industrie est attestée par de nombreux noms :

  • à Nice, la longue esplanade le long de la mer est encore connue comme la promenade des Anglais ;
  • dans de nombreuses stations touristiques de l'Europe continentale, les palaces ont des noms comme l'Hôtel Bristol, l'Hôtel Carlton ou l'Hôtel Majestic.

Ce sont également des touristes britanniques qui inventèrent les sports d'hiver en Suisse dans le village de Zermatt. Avant l'arrivée des premiers touristes, les villageois de Zermatt considéraient simplement que leur long hiver enneigé était une période pendant laquelle la meilleure chose à faire était de rester à l'abri du froid et de fabriquer des horloges à coucou ou d'autres objets mécaniques.

[modifier] Le chemin de fer

Le tourisme de masse ne commença à se développer que lorsque les moyens de transport eurent progressé et que le nombre de gens bénéficiant de temps libre eut augmenté. L'invention du chemin de fer et le développement du réseau ferré au XIXe siècle a abouti à la croissance de villes au bord de la mer facilement accessible pour les citadins britanniques... Blackpool a été créé par la construction d'une ligne en direction de Fleetwood et quelques stations ont été promus par les sociétés de chemin de fer- Morecambe par Midland Railway et Cleethorpes par Great Central Railway. D'autres stations ont inclus Scarborough dans le Yorkshire, entretenant Leeds et Bradford; Weston-super-Mare dans le Somerset, approvisionantles habitants de Bristol; et Skegness, été fréquenté par les résidants de l'Est industriel de Midlands. Les Cockneys de Londres ont afflué à Southend-on-Sea, principalement par bateau à roues à aubes de la Tamise et les stations de la Côte Sud tel que Broadstairs, Brighton et Eastbourne étaient seulement à un court trajet en train, avec d'autres plus loin comme Bournemouth, Bognor Regis et Weymouth.

Pendant un siècle, le tourisme local était la norme, avec des voyages à l'étranger réservés pour les riches ou les personnes culturellement curieuses. Un certain nombre de destinations à l'intérieur des terres, comme le Parc national du Lake District et Snowdonia ont fait appel à ceux qui aimé la campagne et les beaux paysage. Le camp de vacances a commencé à apparaître dans les années 1930, mais ce phénomène s'est vraiment étendu dans la période de l'après-guerre. Butlins et Pontins mirent en place cette tendance, mais leur popularité déclina avec la hausse des voyages organisés à l'étranger et le croissant confort auxquels les visiteurs sont devenus habitués à la maison. Vers la fin du 20ème siècle ce marché a été réanimé par les stations locales haut de gamme de la société hollandaise Center Parcs.

[modifier] Le tourisme colonial

Un exemple de développement d'un tourisme dans les colonies est le cas des Indes néerlandaises. Entre 1890 et 1910, les publications de guides de voyage se multiplient. Le gouvernement colonial comprend le profit qu'il peut tirer de cet intérêt, et construits des relais d'étape à travers l'île de Java, les pasanggrahan. Entre 1900 et 1930, le tourisme par des Européens à Java connaît un essor remarquable. A Batavia, capitale de la colonie, un Travellers' Official Information Bureau publie des guides vantant les charmes des "Indes orientales". Le fabricant de pneumatiques Goodyear publie des cartes. De prestigieux hôtels sont construits à travers l'île. Ce développement est rendu possible par l'amélioration des liasions maritimes entre Batavia et Singapour, principale colonie britannique dans la région et déjà un port important. Source : Bertrand, Romain, Etat colonial, noblesse et nationalisme à Java, Karthala, 2005

[modifier] Évolutions récentes

La place du Marché, Cracovie, (Pologne) en 2003
La place du Marché, Cracovie, (Pologne) en 2003

Le touriste n'est plus seulement « toute personne en déplacement hors de son environnement habituel pour une durée d'au moins une nuitée et d'un an au plus» (définition de l'Organisation mondiale du tourisme) ; c'est un ensemble beaucoup plus vaste d'activités, de pratiques extrêmement variées. Si jusqu'en 1936 ils étaient l'apanage de classes sociales assez « favorisées », avec l'instauration des congés payés, il a connu un essor tout autre ; la masse des travailleurs et de leurs familles pouvant ainsi enfin se déplacer pour leur agrément.

Quelques tendances lourdes émergent ces dernières années. Tout d'abord, on observe un émiettement de la durée des vacances, avec pour corollaire un étalement de la « saison ». Cette tendance à l'émiettement contribue aussi à développer un tourisme de proximité. On observe également un goût plus prononcé pour l'itinérance : la mobilité s'accroît en fonction de la météo, des besoins familiaux, des envies du moment, des fêtes ou événements divers. Cette diversité des goûts et des pratiques contribue également au développement des séjours à thèmes. Ces facteurs impliquent une bonne connaissance des flux touristiques.

Ces dernières années, en raison d'une diminution du temps de travail offrant à chacun plus de temps de loisirs mais aussi en fonction du coût de la vie qui, en augmentation constante, limite les dépenses, s'est créé le « tourisme d'un jour » qui prend de plus en plus d'extension.

Le temple des guerriers à Chichén Itzá au Mexique
Le temple des guerriers à Chichén Itzá au Mexique

Le tourisme se branche aussi directement sur le travail par le biais du tourisme d'affaires et par l'incentive. Le premier concerne toute l'offre touristique (divertissement, découverte) qui entoure les voyages d'affaires, les congrès, les séminaires, les salons - et la France est encore pour quelques années la première destination mondiale des salons et congrès. Le second (l'incentive) est l'opportunité d'un voyage organisé pour le personnel d'une entreprise (en français : voyage de stimulation). Il peut comprendre des épreuves sportives ou ludiques, mais aussi des activités culturelles, en complément de séminaires ou de réunions.

On observe que les pratiques se diversifient, s'entrecroisent, créant autant de niches pour les producteurs du tourisme. Une clientèle ne se définit plus par une pratique unique, une pratique ne définit plus un seul profil de clientèle.

En Chine, le tourisme et la consommation ont fortement augmenté : en 2003, on estime que plus de 100 millions de Chinois ont parcouru et visité leur pays[1].

[modifier] Les produits éditoriaux à destination des touristes

Deux types de produits éditoriaux concernent le tourisme : les guides de tourisme et les revues spécialisées.

Ce panorama de l'édition touristique ne serait pas complet si on omettait l'offre gratuite qui a deux sources principales :

Outre leur gratuité, elles présentent l'inconvénient d'être limitées géographiquement dans le premier cas ou d'être limitées à une offre constituée et peu informative pour d'autres usages que ce à quoi la destine le tour opérateur dans le second cas. En définitive, elle ne sont pas concurrentielles avec la production éditoriale marchande.


[modifier] Le guide de tourisme

Livre Hebdo, revue hebdomadaire du Syndicat national de l'édition consacre traditionnellement un numéro spécial au tourisme et aux voyages en mars, chaque année.

L'édition touristique : ce sont 1 150 ouvrages publiés en 2000 par l'édition francophone, principalement des guides de voyages. A ce jour, les objets principaux des guides de voyage sont :

  • Le repérage : itinéraire, hôtellerie, restauration (ex. : Guide du routard)
  • L'offre culturelle : monuments, sites, curiosités, musées, (ex. : Guides bleus)

Le marché est très concentré, dominé largement par le trio Hachette - Michelin - Gallimard qui à eux seuls représentent environ 80 % du marché - mais des éditeurs de taille plus modeste se taillent des parts considérables, par exemple Le Petit Futé, avec en 2000 une production de 300 titres.

L'édition touristique se prête très bien à une production de niche :

  • Rivages : avec les destinations de charme (un profil de clientèle),
  • Autrement : approche littéraire des destinations, à travers le regard d'écrivains, (un profil d'écriture),
  • Parigramme : 100 titres consacrés exclusivement à Paris, avec la collection Le Guide du promeneur, (une destination unique),
  • Editions du Plaisancier : consacré exclusivement à la navigation de plaisance, (une activité unique pour une clientèle très ciblée),
  • Guides CitySpeaker : une collection de guides culturels et pratiques à télécharger sous la forme de fichiers audio, lisibles sur un baladeur numérique,
  • Ou encore Rando Editions : spécialisé sur les ouvrages de randonnées dans les Pyrénées, (une destination unique et une activité unique).

De plus, contrairement à d'autres domaines éditoriaux, les éditeurs provinciaux sont très bien représentés : par exemple, Ouest France, Didier Richard, Rando Editions.

[modifier] Quels contenus ?

L'approche dominante des ouvrages produits par l'édition touristique est une approche par destination géographique.

Ces dernières années émerge un nouveau type de guide, par clientèle-cible : par exemple, la Collection Petits Voyageurs des Editions Milan, ou encore Ado-guide lancé par les Editions de La Martinière.

Une autre approche est possible : l'approche thématique. La plus ancienne et la plus fortement établie est celle consacrée à la restauration et à l'hôtellerie (guide Michelin, Gault-Millau, le Bottin Gourmand). L'approche thématique s'élargit à d'autres domaines : écologie, sports, religion, qui correspondent à des pratiques des touristes, ou à des domaines de l'offre :

  • Guide des vacances écologiques des Editions du Fraysse,
  • Jardins de France des Editions Actes Sud,
  • ou encore Séjours équestres édité par la Fédération nationale des Gîtes ruraux,
  • et aussi des guides de campings
  • etc.

Une des conditions de la réussite de l'édition touristique est de coller au plus près aux évolutions du tourisme, aussi les niches thématiques sont-elles particulièrement adaptées.

[modifier] Quel réseau de distribution ?

Le Syndicat national de l'édition évalue la vente d'ouvrages de tourisme à plus de 11 millions d'exemplaires, soit un peu plus de 75 millions d'€. de chiffre d'affaires. Ces ouvrages sont vendus majoritairement sur support papier dans les librairies qui sont nombreuses à avoir un rayon spécialisé « Tourisme, voyages ». Par exemple, pour les FNAC, le rayon tourisme représente 15% de l'activité librairie, (et occupe environ 45% du linéaire sciences humaines) ou encore, chez Ombres Blanches, libraire toulousain, le tourisme fait l'objet d'un magasin à part, fortement identifié. De nombreuses grandes villes ont au moins une librairie spécialisée : Paris, Lyon, Montréal, Bruxelles, Lille, etc. (cf. annexe 2c : liste des librairies spécialisées).

[modifier] Pour quels utilisateurs ?

le Lone cipress est un passage incontournable pour les touristes de la côte de Californie ; il est situé dans la seventeen mile drive qui longe la baie de Monterey, avant la ville de Carmel-by-the-Sea
le Lone cipress est un passage incontournable pour les touristes de la côte de Californie ; il est situé dans la seventeen mile drive qui longe la baie de Monterey, avant la ville de Carmel-by-the-Sea

Les utilisateurs de guides n'hésitent pas à acheter plusieurs guides : environ 2,5 guides pour un voyage, soit au moins un guide généraliste avec hôtellerie restauration et un guide plus culturel. Environ 68 % des 40 millions de Français qui partent en vacances au moins une fois par an achètent des guides de tourisme. De plus, il faut noter l'usage qui se développe d'acheter plusieurs guides pour la région où l'on habite, ce qui est le pendant du développement du tourisme de proximité.

Les guides de tourisme sont utilisés traditionnellement pendant le voyage, d'où pour beaucoup une taille adaptable à la boîte à gants de l'automobile. Un certain nombre de guides (les mêmes que les précédents ou d'autres) ont une fonction préparatoire au voyage, ou encore une fonction de souvenir.

Dans le premier cas (préparation du voyage), on trouve notamment les ouvrages précis et rigoureux avec des informations factuelles à jour : ils servent à déterminer l'itinéraire, les visites projetées et servent aussi à budgétiser le voyage. Dans le deuxième cas (souvenir), on trouve des ouvrages comportant plus de rédactionnel destiné à compléter la connaissance du territoire découvert lors du voyage, une iconographie plus riche qui les range dans la catégorie des beaux livres illustrés.

[modifier] Nouveaux supports

La plupart des éditeurs de guides touristiques amorce en ce moment un virage vers les supports électroniques en ligne, tout en n'abandonnant pas le papier qui a pour lui d'être itinérant, quoique pesant, et qui présente de plus l'inconvénient majeur d'être obsolète quasiment dès sa parution, notamment pour les renseignements pratiques.

Le guide sur support électronique, notamment en ligne, a pour lui d'être mis à jour instantanément. Il est particulièrement adapté à un public de niche, qui prépare activement son voyage, qui recherche des informations fiables et qui dispose d'outils informatiques et télématiques. L'édition de guides touristiques s'intéresse de plus en plus aux nouveaux supports, notamment mobiles.

Un bel exemple sur support électronique est proposé par l'éditeur australien Lonely Planet (qui édite encore principalement sur support papier) dont le site francophone reçoit 80 000 visiteurs par mois en 2001, (il faut préciser que son site anglophone reçoit près de 3 millions de visiteurs par mois). Ce site n'est pas encore marchand, la fonction portail est privilégiée, mais Lonely Planet travaille à un projet de guide vendu directement en ligne. Des guides créés par LP sont déjà disponibles sur PSP pour certaines grandes villes européennes.

Le Guide du Routard est l'éditeur de guides dont le site est le plus visité (en 2007, le site comptabiliserait plus de 700 000 pages vues par jour[2]), et son offre s'est désormais élargie à des guides audio, en partenariat avec Nouvelles Frontières, et des guides sur GPS, en partenariat avec le constructeur Navigon. Quant à Michelin, certaines bonnes adresses issues des Guides Rouges ou des Guides Verts sont désormais disponibles sur les GPS développés par la marque.

Mais les guides francophones sont globalement en retard par rapport à l'offre sur support électronique des guides anglophones : le site lonelyplanet.com propose des extraits de chapitres à télécharger ; Rough Guides propose plusieurs solutions comme la consultation intégrale de guides en ligne, des podcasts, des guides sous forme de ebooks, des cartes interactives et des bonnes adresses à télécharger sur un iPod ; DK a lancé a lancé un nouveau site interactif consacré au voyage, basé sur les informations des collections Eyewitness [1]...

[modifier] Impacts écologiques du tourisme

On distingue généralement trois types d'impacts environnementaux

Les impacts (directs) liés aux aménagements et aux dégradations des milieux naturels : ils concernent surtout les dégâts environnementaux non compensés des routes, aménagements hôteliers, urbanisme touristique, ports, marinas, golfs, pistes de ski, parkings, pollution lumineuse, etc. et sont liés à la consommation de ressources naturelles pas ou peu renouvelables et à la surfréquentation ou destruction d'habitats et milieux naturels ou terres cultivables.

Impacts liés aux transports et type de logements : L'empreinte écologique individuelle des touristes croît rapidement, de même que le nombre de touristes circulant dans le monde (Exemple : doublement en France de 1964 à 2004, passant de 200 à plus de 400 millions de touristes/an).
Certaines formes de tourisme ont une empreinte énergétique particulièrement élevée (transports aériens, grandes croisières..).
A titre d'exemple, une étude[3] a montré qu'en 2006, rien que le transport généré par les touristes français a généré 6% des émissions de gaz à effet de serre du pays. 5% des touristes ont émis 50 % du total des émissions liées au tourisme (rien qu'en se transportant sur leur lieu de vacances), et 10% des touristes ont émis près des 2/3 des GES ». (environ 3 millions de personnes qui ont émis 15 millions de tonnes de gaz à effet de serre). Toujours selon cette étude, en 40 ans, le touriste français moyen a beaucoup évolué. Ses séjours sont plus courts(passant de 20 à 12 jours), mais plus nombreux (de 1,5 en 1968 à 2,2 en 2008) et plus lointains (+ 12% à 19% de séjours à l'étranger).
L'avion est le premier contributeur aux émissions de GES des touristes, bien qu'étant encore le moins utilisé pour se rendre sur le lieux de vacances. En 2006, 7% des touristes ont pris l'avion, contre 75% qui ont utilisé leur voiture ; pourtant ces avions ont produit 62% des émissions de GES, soit 18,5 millions de tonnes, contre « une dizaine de millions de tonnes » pour la voiture (36% des émissions totales). Les voyages de France vers pays lointains (hors Europe et Maghreb) n'ont représenté qu'environ 2% de la totalité des séjours de 2006, mais ont émis 43% des émissions du tourisme, soit 13 millions de tonnes de GES. Les séjours France métropolitaine ont représenté 36% des émissions de GES (10,7 millions de t). Les trajets vers le Maghreb et l'Europe ont comptés pour 21 % des émissions (6 millions de t de CO2). Ce bilan ne tient pas compte des impacts liés à la construction des routes, parkings et aménagements touristiques ni du tourisme d'affaire qui s'il avait été intégré dans cette étude aurait porté la part du transport touristique non pas à 6 % du total des émissions françaises, mais à 8 %.

La visite de grands site naturel (4ème place dans les activités liées aux déplacements les plus émetteurs) a en 2006 généré en moyenne 457 kg de GES par séjour, ce qui est le triple d'un séjour moyen. En France, les transports vers les zones de sports d'hiver génèreraient de moindres émissions de GES, grâce au TGV et à des destinations plus proches (limitées au territoire français).

Empreinte liée aux types d'activités pratiquées en villégiature ou tourisme d'affaire : Le (nautisme à voile ou motorisé, la chasse, le quad, la motoneige, la pêche au gros, les safaris, la plongée sous-marine, ou même le surf.. ainsi que certains modes de logements (hôtels de luxe, climatisation, etc.) peuvent envore fortement augmenter l'impact écologique et énergétique du tourisme, ainsi que sa contribution à l'effet de serre. L'étude a ainsi montré que la minorité de touristes séjournant dans des hôtels trois étoiles et plus ou dans des clubs de vacances sont aussi ceux dont le déplacement a été (en 2006) le plus producteur de GES (36% du total des émissions générées par le transport touristique). Au contraire, les vacances dites "familiales" ont générés proportionnellement beaucoup moins de carbone (moins de 100 kg par séjour pour une famille résidant chez des amis ou dans la famille, mais ces derniers types de touristes font des séjours plus fréquents notent les auteurs de l'étude). Selon une autre étude[4], en France et en 2006, les déplacements automobiles de proximité ou moyenne distance, des week-end et vacances ont représenté 16% des émissions annuelles de CO2 des véhicules particuliers.

Réduire ces émissions et les impacts négatifs du tourisme sont les défis que le « Tourisme durable » cherche à relever.

[modifier] Statistiques du tourisme mondial

[modifier] Tourisme récepteur

Top 10 en 2001
Top 10 en 2001

Statistiques de l'OMT, en millions d'arrivées internationales

L'OMT a deux méthodes de calcul pour analyser l'évolution globale annuelle du tourisme. Il s'agit, d'une part les arrivées de touristes internationaux aux frontières et les recettes du tourisme international.

Arrivées de touristes internationaux, en millions de personnes.

2003* 2004** 2005**

1. France France 75 M

2. Espagne Espagne 51,8 M

3. États-Unis États-Unis 41,2 M

4. Italie Italie 39,6 M

5. Drapeau de la République populaire de Chine Chine 33 M

6. Royaume-Uni Royaume-Uni 24,7 M

7. Autriche Autriche 19,1 M

8. Mexique Mexique 18,7 M

9. Allemagne Allemagne 18,4 M

10. Canada Canada 17,6 M

1. France France 75,1 M

2. Espagne Espagne 52,4 M

3. États-Unis États-Unis 46,1 M

4. Drapeau de la République populaire de Chine Chine 41,8 M

5. Italie Italie 37,1 M

6. Royaume-Uni Royaume-Uni 27,8 M

7. Mexique Mexique 20,6 M

8. Allemagne Allemagne 20,1 M

9. Autriche Autriche 19,4 M

10. Canada Canada 19 M

1. France France 76 M

2. Espagne Espagne 55,6 M

3. États-Unis États-Unis 49,4 M

4. Drapeau de la République populaire de Chine Chine 46,8 M

5. Italie Italie 36,5 M

6. Royaume-Uni Royaume-Uni 30 M

7. Mexique Mexique 21,9 M

8. Allemagne Allemagne 21,5 M

9. Turquie Turquie 20,3 M

10. Autriche Autriche 20 M

(*)Source: The Economist Pocket World in Figures, 2005.

(**)Source: Faits saillants du tourisme de l'Organisation mondiale du tourisme, 2006.[2]

Recettes du tourisme international, en milliards de dollars U.S.

2004** 2005**

1. États-Unis États-Unis 74,5 M

2. Espagne Espagne 45,2 M

3. France France 40,8 M

4. Italie Italie 35,7 M

5. Royaume-Uni Royaume-Uni 28,2 M

6. Allemagne Allemagne 27,7 M

7. Drapeau de la République populaire de Chine Chine 25,7 M

8. Turquie Turquie 15,9 M

9. Autriche Autriche 15,3 M

10. Australie Australie 13,6 M

1. États-Unis États-Unis 81,7 M

2. Espagne Espagne 47,9 M

3. France France 42,3 M

4. Italie Italie 45,4 M

5. Royaume-Uni Royaume-Uni 30,7 M

6. Drapeau de la République populaire de Chine Chine 29,3 M

7. Allemagne Allemagne 29,2 M

8. Turquie Turquie 18,2 M

9. Autriche Autriche 15,5 M

10. Australie Australie 15 M

Le rapport inverse entre France et États-Unis au niveau des arrivées et des recettes (1e place ou 3e place), s'explique par le fait que les séjours en France sont généralement du fait d'un tourisme de courte durée, les touristes se déplaçant souvent dans les pays voisins de l'Europe, eux-mêmes très attractifs, tandis qu'aux États-Unis, ce sont souvent des voyages de longue durée (en moyenne 3 semaines). De plus, la nature des touristes n'est pas la même (tourisme familial au lieu de tourisme d'affaire), ce qui fait que les dépenses sont bien moins grandes en France.

[modifier] Tourisme émetteur

Dépenses de tourisme international, en milliards de dollars U.S.

2004** 2005**

1. Allemagne Allemagne 71 M

2. États-Unis États-Unis 65,8 M

3. Royaume-Uni Royaume-Uni 56,5 M

4. Japon Japon 38,2 M

5. France France 28,6 M

6. Italie Italie 20,5 M

7. Drapeau de la République populaire de Chine Chine 19,1 M

8. Pays-Bas Pays-Bas 16,4 M

9. Canada Canada 15,9 M

10. Russie Russie 15,7 M

1. Allemagne Allemagne 72,7 M

2. États-Unis États-Unis 69,2 M

3. Royaume-Uni Royaume-Uni 59,6 M

4. Japon Japon 37,5 M

5. France France 31,2 M

6. Italie Italie 22,4 M

7. Drapeau de la République populaire de Chine Chine 21,8 M

8. Canada Canada 18,4 M

9. Russie Russie 17,8 M

10. Pays-Bas Pays-Bas 16,2 M

Note : les dépenses entre les deux premiers pays, l'Allemagne et les États-Unis, doivent être nuancées du fait qu'elles sont très influencées par le taux de change euro / dollar très favorable à l'Allemagne.

[modifier] L’historique de la construction de l'administration du tourisme en France

[modifier] La construction de l’administration du tourisme (1910 - 1962)

La première administration du tourisme apparaît en 1910 avec la création d’un office national du tourisme à l’initiative d’Alexandre Millerand, ministre des Travaux publics. Simultanément est créé le Conseil supérieur du tourisme, organe consultatif.

La loi du 24 septembre 1919 élargit les compétences de l’Office national du tourisme et fixe ses moyens financiers. Le premier bureau du tourisme voit le jour à Londres en 1920, ainsi qu’un Bureau d’information touristique « Maison de la France » situé aux Champs-Élysées, à Paris.

L’Etat va commencer à prendre conscience de l’intérêt de développer l’activité touristique pendant la période de l’entre deux guerres. Plusieurs initiatives vont être lancées. On peut citer à titre d’exemple le Crédit hôtelier qui va permettre le développement des hébergements touristiques.

C’est à cette même période que la France apparaît comme la première destination touristique au monde.

Le Commissariat général au tourisme et le Comité national d’expansion du tourisme et du thermalisme succèdent à l’Office national du Tourisme en 1935. Une première réglementation des professions voit également le jour.

Les congés payés apparaissent en 1936. Ils vont être le facteur principal de la démocratisation du tourisme en permettant l’accès aux vacances à un plus grand nombre de nos concitoyens.

En 1946, le commissariat général est reconstitué, devenant direction générale du tourisme en 1952 et rétablit comme commissariat au tourisme de 1959 à 1974. A cette date prend forme l’organisation actuelle de l’administration du tourisme.

[modifier] Le développement de l’administration du tourisme (1962 à aujourd’hui)

[modifier] L’époque des grands chantiers (1962-1973)

Cette période correspond à la mise en place dans le cadre de la planification nationale de nombreux projets qui ont pour principal objectif de favoriser la croissance, réduire les déséquilibres du territoire et d’offrir une alternative à l’émergence de nouvelles destinations touristiques comme l’Espagne.

Cette période va se traduire par le lancement d’importants programmes d’aménagement des littoraux (Languedoc-Roussillon) et le développement des stations de sports d’hiver.
Le tourisme est successivement rattaché aux ministères des Travaux publics et des Transports, de l’Equipement et de l’Aménagement du territoire.

[modifier] L’évolution des mœurs : vers un tourisme mieux maîtrisé (1974-1980)

Les aménagements touristiques récents sont remis en question. On va opter pour des formes plus douces de développement mieux intégrées dans le paysage et qui vont s’inscrire dans la durée. L’État adopte des directives pour l’aménagement et la protection du littoral et de la montagne.

Le tourisme est alors rattaché aux ministères de la Qualité de la Vie, de la Culture et de l’Environnement, enfin de la Jeunesse des sports et des loisirs.

[modifier] La véritable reconnaissance économique du tourisme (1981 – 1998)

Les collectivités territoriales investissent massivement dans les projets touristiques grâce à la décentralisation qui élargit leurs domaines de compétences (Loi de 1985).

Parallèlement, le tourisme procure aux échanges extérieurs les surplus d’une balance touristique presque chaque année confortée. Le tourisme apparaît désormais comme une véritable industrie.

Le 30 mars 1982 est créée l’Agence nationale pour les chèques vacances (ANCV), établissement public à caractère industriel et commercial ayant pour mission de contribuer au développement du tourisme pour tous.

Le 7 juillet 1982 est créée l’Agence Nationale pour l’Information touristique (ANIT).

Le 21 mars 1984 est crée le groupement d’intérêt économique « Bienvenue France ».

De 1986 à 1988 : un secrétaire d’Etat au Tourisme est nommé auprès du ministre de l’Industrie.

Les actions de promotion sont regroupées au sein d’un groupement d’intérêt économique « Maison de la France ». Ce GIE va se substituer à l’ANIT et à Bienvenue France pour intègrer la sous-direction de la promotion de la direction des industries touristiques et va assurer l’animation des services du tourisme français à l’étranger.

De 1988 à 1993 : un ministre délégué au Tourisme est nommé auprès du ministre de l’Industrie.

Création de l’Observatoire national du Tourisme (ONT) en 1993, outil de diffusion de données publiques sur le tourisme. L'Agence Française de l'Ingénierie Touristique (AFIT) est créée la même année et a pour vocation principale d’adapter l'offre touristique française aux évolutions de la société et de la consommation pour mieux répondre à la demande.

La direction du Tourisme se substitue à la direction des industries touristiques en 1993, elle est chargée d’élaborer et de mettre en œuvre la politique générale du tourisme.

De 1993 à 1995 : le tourisme est rattaché au ministère de l’Équipement, des Transports et du Tourisme.

Début 1995, un ministre est chargé du Tourisme puis, jusqu’en 1997, il devient ministre délégué chargé du tourisme.

De 1997 à mai 2002 : un secrétaire d’Etat est chargé du tourisme. Le secrétariat d’Etat au Tourisme est rattaché du ministère de l’Équipement, des Transports et du Logement.

1998 voit la création de la Bourse Solidarité Vacances, groupement d’intérêt public placé sous l’autorité du ministre en charge du Tourisme dans le cadre de la loi de lutte et de prévention contre les exclusions.

Les compétences de l’État ont été fixées par la loi du 23 décembre 1992 portant répartition des compétences dans le domaine du tourisme. Certaines dispositions de cette loi sont en cours de réforme dans le cadre du projet de loi relatif aux responsabilités locales actuellement en cours d’examen devant le Parlement.

source: www.tourisme.gouv.fr

[modifier] Conséquences

Le tourisme est souvent une ressource économique locale mais qui parfois ne profite que peu aux populations autochtones et qui ne génère pas que des impacts positifs.
Il peut générer des impacts "collatéraux"[5] sociaux-culturels (perte d'identité, acculturation, prostitution, folklorisation des sociétés traditionnelles, « consommation des mœurs »...)
Le tourisme peut aussi, directement ou indirectement, être une source de

Des formes de tourismes dites "durable" tentent de limiter ces impacts et/ou les compenser (compensation carbone, tourisme éthique, etc.).

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

  1. Le Point, 11/05/2006, n°1756, page 99
  2. Interview vidéo de Philippe Gloaguen, créateur du Routard, pour le blog www.be-noot.com, 24 mai 2007,
  3. Etude de la D4E Direction des études économiques et de l'évaluation environnementale du Ministère français en charge de l'écologie (programme Gestion et Impacts du Changement climatique de la D4E)
  4. étude de l'Institut français de l'environnement (IFEN) publiée en août 2007
  5. RISAL, « Expansion du tourisme international : gagnants et perdants »

[modifier] Bibliographie

  • M. Boyer, Le Tourisme, Le Seuil, coll. "Peuples et société", 1re édition 1972
  • Georges Cazes, Fondements pour une géographie du tourisme et des loisirs, Bréal, Coll. "Amphi géo", 1992
  • Pearce Douglas, Géographie du Tourisme, Nathan université, 1993
  • Rémy Knafou, Atlas de France : tourisme et loisirs: Volume 7, Relus-La Documentation Française, 1997
  • Jean-Michel Dewailly, Emile Flament, Le tourisme, Paris, SEDES, 2000, ISBN 71819071X
  • Équipe Mit (Mobilité, Itinéraire et Territoires) de l'université Paris VII-Denis-Diderot, dirigé par Rémy Knafou
    • Tourismes 1, Lieux communs, Belin, coll. Mappemonde, 2002.
    • Tourismes 2. Moments de lieux, Belin, coll. Mappemonde, 2005.
  • Mathis Stock (coord.), Tourisme, lieux, acteurs, enjeux, Belin, 2003.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes