Thierry de Ludre

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Armand Thierry, comte de Ludre, diplomate, historien et journaliste français né à Paris le 30 juillet 1903 et mort assassiné le 17 juin 1940, sur la route qui le menait d'Orléans à Avord.

Il est le cousin germain du ministre allemand Franz von Papen et, par sa mère, le petit-fils du député du Maine-et-Loire, le comte de Maillé. Son père, Ferri de Ludre, a été député de Nancy de 1902 à 1915. Ami de Gustav Stresemann, cet ancien attaché d'ambassade à Berlin (1927-1928) était un pacifiste partisan du rapprochement franco-allemand.

Journaliste à L'Ordre, il sera arrêté sur ordre de Georges Mandel, alors Ministre de l'Intérieur du gouvernement de Paul Reynaud, le 5 juin 1940 avec Charles Lesca et Alain Laubreaux, ainsi que son cousin, Robert Fabre-Luce. Incarcéré à la Santé, il fut emmené vers le sud le 10 juin, surveillé par des gardiens armés. A pied, enchaîné, il atteint ainsi Briare. Ses codétenus furent tous libérés entre le 29 juin et le 8 août. Thierry de Ludre, asthmatique, ne pouvant plus suivre le convoi, fut probablement abattu par ses gardiens. Son cadavre fut jeté dans le canal de Briare, et retrouvé le 4 décembre 1940 au cimetière de Conflans-sur-Loire, à proximité de Montargis.

Le 19 novembre 1940, la commission d'enquête vichyste sur la disparition de Thierry de Ludre, dirigée par Pierre de Bénouville, accabla Georges Mandel, qui fut aussi déclaré responsable du massacre de 21 prisonniers politiques belges à Abbeville. Quant la Milice cherchera quelqu'un à exécuter en représailles à l'assassinat de Philippe Henriot, le nom de Georges Mandel sera proposé pour « venger » de Ludre.

[modifier] Bibliographie

  • Henri Amouroux, La Grande Histoire des Français sous l'Occupation, tome 1 : Le peuple du désastre, pp 395-397, éd. Robert Laffont, 1976
  • Henry Coston, Dictionnaire de la politique française, tome 1
  • Charles Lesca, Quand Israël se venge
  • Robert Brasillach, Journal d'un homme occupé