Henri Amouroux

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Henri Amouroux, né le 1er juillet 1920 à Périgueux et mort le 5 août 2007 au Mesnil-Mauger, dans l'ancienne commune de Sainte-Marie-aux-Anglais (Calvados), était un journaliste et historien français, membre de l'Institut de France.

Sommaire

[modifier] Biographie (1920 - 2007)

Après ses études à l’École supérieure de journalisme de Paris, Henri Amouroux entre en 1938 à l’agence de presse Opera Mundi à Paris, puis devient rédacteur à La Petite Gironde, interdite de reparution à la Libération. Il participe au groupe de résistance Jade Amicol[1].

A la Libération, il appartient à l’équipe de "Sud Ouest", qui succède à "La Petite Gironde". Il occupe les postes successifs de secrétaire de rédaction, secrétaire général adjoint de la rédaction, secrétaire général de la rédaction, rédacteur en chef adjoint, rédacteur en chef (1966), avant de venir directeur général adjoint, puis directeur général entre 1968 et 1974. Il quitte alors le journal pour prendre la direction du quotidien national "France-Soir" jusqu'en 1975. De 1977 à 1982, il est co-directeur et éditorialiste du quotidien régional "Rhône-Alpes".

Président honoraire du jury du prix Albert Londres depuis 1985, il était membre de l'Académie des sciences morales et politiques depuis 1978.

Il réalise également de grands reportages de politique étrangère, sur le Viêtnam, l'Union soviétique et Israël et réalise des émissions de radio pour France-Inter : « Les Rendez-vous de l'histoire » et de télévision ( pour TF1).

Parallèlement à son métier de journaliste, Henri Amouroux a mené une carrière littéraire, qui, d'abord discrète, lui a conféré une notoriété certaine, et une polémique avec certains historiens, lorsqu'il entreprend de raconter la « Grande histoire des Français sous l'Occupation », jugée comme étant, sinon une plaidoirie, du moins bien indulgent envers le régime de Vichy [2].

Les premiers volumes de cette fresque, « Le Peuple du désastre » (1976), « Quarante millions de pétainistes » (1977), sont des succès de librairie. Les neuf premiers tomes ont été vendus à plus de deux millions d'exemplaires, lorsque paraît le dernier en 1993, « La Page n'est pas encore tournée ».

Il a également publié « Monsieur Barre » (1986), première biographie de l'ancien Premier ministre de Valéry Giscard-d'Estaing, « De Gaulle raconté aux enfants » (1990) et « Pour en finir avec Vichy - tome I : Les Oublis de la mémoire 1940 » (1997).

Henri Amouroux était titulaire de la Croix de guerre 1939-45.

[modifier] La controverse Papon

Lors du procès de Maurice Papon à Bordeaux en 1997, ;Henri Amouroux témoigne à décharge du régime vichyste et en faveur de Maurice Papon [3]. Il s'oppose notamment à l'historien américain Robert Paxton [4] Un des avocats des parties civiles, Gérard Boulanger, interrogea alors le propre passé du journaliste, lui rappelant qu'il était resté rédacteur à La Petite Gironde à l'époque où celle-ci était devenue un journal ultra-collaborationniste. « Si vous avez écrit 40 millions de pétainistes, c'est sans doute pour vous sentir moins seul », lui avait-il lancé. Amouroux intenta alors un procès en diffamation, qu'il gagna du reste [5].

Henri Amouroux était membre du Réseau Jade-Amicol, important groupe de résistants bordelais. Cependant, Pierre Moniot, l'un des principaux responsables de l'organisation portait sur le cas Amouroux un regard dubitatif, portant après le nom d'Amouroux, dans une liste d'agents de Bordeaux, l'indication « renseignements trois derniers mois » [6].

Henri Amouroux avait également été inscrit, selon les mêmes sources, dans la « liste des agents dont nous ne connaissons pas assez l'activité pour estimer s'ils méritent une récompense ».

[modifier] Distinctions

  • Prix Cino del Duca pour l'ensemble de son oeuvre, 1999

[modifier] Décorations

[modifier] Principaux ouvrages

  • Israël, Israël. Vallée de larmes ou « Amérique » du Moyen-Orient, éd. Domat, 1951
  • Croix sur l'Indochine, éd. Domat 1955
  • Le Monde de long en large, éd. Domat, 1956
  • Une fille de Tel-Aviv. Roman, éd. del Duca, 1957
  • J'ai vu vivre Israël, éd. Fayard, 1958
  • Le 18 juin 1940, éd. Fayard, 1964
  • Pétain avant Vichy, éd. Fayard, 1967
  • La Grande Histoire des Français sous l'Occupation, dix vol., éd. Robert Laffont, 1976-1993
  • Monsieur Barre, éd. Robert Laffont, 1986
  • Pour en finir avec Vichy, éd. Robert Laffont, deux volumes parus depuis 1997
  • Trois fins de règne, éd. Jean-Claude Lattès, 2007
  • La vie des Français sous l'occupation en 2 tomes, paru aux Editions "J'ai lu leur aventure" n°A102/103 & A104/105

[modifier] Sources

  1. Parcours d'Henri Amouroux sur Canal académie
  2. La disparition d’Henri Amouroux, Le Figaro, 6 août 2007
  3. "Le journaliste et historien Henri Amouroux est décédé", Libération, 6 août 2007 [lire en ligne]
  4. L'historien et journaliste Henri Amouroux est mort, Le Monde, 6 août 2007
  5. Laurent Joffrin, "Fin d'histoire pour Henri Amouroux", Libération, 7 août 2007 [lire en ligne]
  6. Archives départementales de la Gironde, citées par Gérard Boulanger dans « Papon, un intrus dans la République », pages 272-273 [lire en ligne]
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