Salomon Gluck

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Salomon (Abraham Salomon) Gluck (5 novembre 1914, Zurich - vers le 20 mai 1944 en Lituanie ou Estonie) est un médecin français et un membre de la Résistance disparu -assassiné - en déportation.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Origine et enfance

Il etait le fils de Paul (Pinhas) Gluck-Friedman (1886-1964) et de Henia Shipper ( 1887-1968). Son père était un descendant direct de maîtres hassidiques remontant au Magid Dov Baer de Mezeritch (1704-1772), le disciple et successeur du Baal Shem Tov, le fondateur du hassidisme.

Il avait trois soeurs, Antoinette Feuerwerker, née en Belgique, et Rose Warfman et Hendel (Hedwig) Naftalis, nées à Zurich. Ses parents originaires de Tarnow et de Przemysl, Galicie, Autriche-Hongrie, habitèrent en Belgique avant de s'établir en Suisse, durant la Première Guerre mondiale. La famille vécut ensuite en Allemagne, et vint en France en 1921, habiter à Strasbourg.

Après être passé par le lycée Fustel-de-Coulanges de Strasbourg et le lycée Kléber, il étudia à la faculté de médecine de Strasbourg.

[modifier] Résistance et déportation

Interne à Londres lorsque la guerre éclate, Salomon Gluck revient en France et est envoyé sur la Ligne Maginot. Dans la débacle de 1940, le sous-lieutenant Gluck est fait prisonnier et est envoyé à l'Oflag 12b dans la citadelle de Mayence en Allemagne. Libéré en 1941, il reçut la Croix de guerre 1939-1945.

En raison des lois racistes de Vichy, il ne pouvait exercer en tant que médecin. Néanmoins, il pratiqua sa profession dans une Maison d'enfants à Broût-Vernay (Allier), prenant en charge la santé de jeunes orphelins. Cette maison d'enfants faisait partie du réseau créé par l'OSE (Œuvre de secours aux enfants).

Informé de son arrestation imminente, il joint sa soeur Antoinette Feuerwerker, et son beau-frère, le rabbin David Feuerwerker, à Brive-la-Gaillarde, Corrèze. Ils oeuvrent ensemble aux côtés de Edmond Michelet, dans le Mouvement de Résistance Combat. Dans le bureau du 1er étage de la synagogue de Brive, au 30, avenue Pasteur, Brive 19100, que sa soeur Rose utilise comme représentante de l'UGIF, il donne des consultations médicales gratuites aux nombreux réfugiés.

Il va à Lyon, au printemps 1944, où il rejoint la Résistance lyonnaise.

Peu après il est arrêté par la Milice française, quand en tentant de protéger son père brutalisé par ces agents, il se déclare ouvertement comme un membre de la Résistance.

Emmené au fort de Montluc (Montluc) à Lyon, puis à Drancy (camp de Drancy), près de Paris, le 11 mai 1944, sous le numéro 21530, il est déporté par le convoi 73 [1], en date du 15 mai 1944, un des rares trains provenant de France comprenant uniquement des hommes, et avec pour destination finale non pas Auschwitz, mais Kaunas en Lituanie ou Reval (aujourd'hui appelé Tallin) en Estonie.

[modifier] Mort

Le Dr. Salomon Gluck a été assassiné, comme la plupart des 878 hommes du convoi 73, le ou vers le 20 mai 1944 [2]. Son nom est inscrit sur la tombe de son père à Haifa, Israël, et sur le Mur des Noms, au Mémorial de la Shoah, sur le site du Mémorial du martyr Juif inconnu, dans le Marais à Paris, comme éternel souvenir.

[modifier] Références

  • Serge Klarsfeld. Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France. Beate et Serge Klarsfeld: Paris, 1978.
  • Elie Feuerwerker. The Bench. Lesson In Emunah. The Jewish Press, New York, June 14, 1996.
  • Elie Feuerwerker. France and the Nazis. Letter to the Editor. The New York Times, June 20, 2001.
  • Hillel Feuerwerker. Salomon Gluck. In: "Nous Sommes 900 Francais. IV.", edited by Eve Line Blum-Cherchevsky, Paris, Besancon, 2003. ISBN 2-9513703-4-2
  • Mordechai Naftalis. Déportés d'Alsace. Docteur Salomon Gluck.
  • René Gutman. Le Memorbuch. Mémorial de la Déportation et de la Résistance des Juifs du Bas-Rhin. La Nuée Bleue: Strasbourg, 2005. ISBN 2-7165-0550-0

[modifier] Liens externes