Rabbin

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Grands-Rabbins de France
rabbins et rebbes
Voir aussi
Littérature rabbinique
Hakhamim du karaïsme
v · d · m

Les rabbins (hébreu רבי, Rabbi selon la prononciation usuelle, Ribbī ou Rebbi selon la prononciation sépharade orientale et yéménite, Rebbe selon la prononciation yiddish; plur. רבנים Rabbanim) sont, dans le judaïsme, des « maîtres, » ou plus littéralement des « grands (dans l'étude de la Torah) ». Le mot dérive en effet de l'hébreu רַב, Rav, signifiant « grand » en hébreu biblique.

Réservé à l'époque du Second Temple aux « disciples des Sages » appelés à exercer une fonction publique, le titre de rabbin fut délivré par la suite à tout érudit jugé apte à enseigner la Loi aux profanes et à servir de juge dans un tribunal siégeant selon la loi juive, au cours d'une cérémonie d'ordination particulière, la semikha.
Les fonctions des rabbins s'élargirent considérablement, et ils devinrent l'une des figures centrales de la vie juive, jouant le rôle d'autorité religieuse, de conseiller, y compris dans les affaires conjugales, etc.
En France, Napoléon, émancipant les Juifs, donna aux rabbins la fonction de ministre du culte, et instaura le Consistoire central, où les rabbins étaient soumis à l'autorité du Grand-Rabbin de France.

Les femmes étant traditionnellement tenues à l'écart des études, il n'y eut pas de femmes ordonnées rabbins avant le XXe siècle, et toutes le furent dans des courants du courants non-orthodoxes du judaïsme, bien qu'il y ait eu, au XVIe siècle le cas d'Asenath Barzani, une érudite kurde à qui l'on conféra informellement le titre de Tanna'it, équivalent de facto à un titre rabbinique.

Sommaire

[modifier] Étymologie du terme

Rav provient de la racine sémitique R-B-B, apparenté au rabb arabe (ربّ), qui signifie « seigneur, » et est le plus souvent appliqué à Dieu, d'où l'interdiction pour les Juifs en terre d'islam d'appeler leurs rabbins Rav, et la substitution de Hakham à ce terme.

La prononciation moderne du mot, de laquelle s'inspire le rabbin français et le rabbi anglo-saxon (se prononce rabbaï) provient d'une innovation récente XVIIIe siècle) dans les livres de prières ashkénazes, bien que cette vocalisation ait été retrouvée dans des sources plus anciennes.

[modifier] Histoire

[modifier] Avant les rabbins

Les rabbins ne devinrent des figures d'autorité qu'assez tardivement. Le titre n'apparaît pas dans la Bible hébraïque, bien que la tradition juive attribuera a posteriori à Moïse le titre de Rabbenou, mais dans la Mishna, une œuvre achevée au IIe siècle.

Le système de gouvernement, tant à l'époque de la monarchie unifiée, que dans les royaumes d'Israël et de Juda, est basé sur

En revanche, la semikha, imposition des mains du maître sur son successeur afin de lui transférer ses fonctions, et par conséquent pièce-maîtresse du rituel de l'ordination rabbinique, apparaît dès le Livre du Deutéronome, où Moïse en personne désigne Josué comme son successeur.

La destruction du Premier Temple de Jérusalem, la fin de la monarchie, tant judéenne qu'israélite, le déclin des institutions prophétiques et sacerdotales, provoque, selon l'historiographie rabbinique[1] le déplacemement du centre spirituel vers les Hommes de la Grande Assemblée qui, s'ils n'ont toujours pas le titre de rabban ou ribbi, en constituent le ferment, puisque ces Sages, anonymes pour la plupart, instituent le canon de la Bible hébraïque, et les bases du judaïsme rabbinique.

Les Zougot, « paires » constituées du Nassi (président) du Sanhédrin et de son vice-président, le Av Beth Din, qui leur font suite, ne portent pas encore le titre de rabbin, mais d'« Ancien » (Zaqen). Il est à noter que les membres du Sanhédrin, appelés shoftim ou dayanim, doivent avoir reçu leur semikha pour siéger dans cette assemblée, et posséder une connaissance pointue de la Torah et de ses interprétations.

À l'origine, ce sont les scribes qui interprètent la Torah. Leur rôle devient prépondérant à partir du retour de l'exil de Babylone (vers -500). Maîtres en matière liturgique mais aussi dans la résolution des conflits dans la communauté, ils prennent le titre de Rabbi. Ils ne sont pas prêtres et leur autorité ne repose que sur le respect qu'inspire leur science. Après la destruction du Temple de Jérusalem en 70, Cohanim et Lévites perdent l'autorité liée au service du culte au profit des rabbins qui ne seront cependant rémunérés qu'à partir du Moyen Âge.

[modifier] Dénomination

Le terme Rabbi (prononcé Ribbi ou Rebbi) n'apparut qu'à l'époque de la Mishna pour désigner les érudits occupant une fonction officielle (membre du Sanhédrin, par exemple), si l'on excepte évidemment Moïse. Le terme honorifique précédemment utilisé était HaZaken (l'Ancien), sous lequel on désigne encore Hillel et Shammaï. C'est le plus jeune disciple de Hillel, Yohanan ben Zakkaï, qui est le premier désigné sous la dénomination de Rabban. Rabban sera également le titre de tous les présidents du Sanhédrin, comme Rabban Gamliel.
Avec l'exil, l'ordination ne pouvant se faire qu'en Terre d'Israël, apparaîtra le titre de Rav, qui est en réalité celui des rabbins actuels (et non rabbi).

Il faut encore mentionner la tournure yiddish de Rebbi, le Rebbe, qui désigne encore nombre de rabbins issus de dynasties hassidiques. C'est probablement par contamination phonétique que le terme Rabbi (prononcer Rabbaï) est revenu désigner les rabbins aux États-Unis.
Le terme Rav a donné en yiddish le Reb, titre donné à presque tout adulte impliqué dans l'étude des textes, le plus souvent le Talmud, par opposition aux karaïtes qui gratifiaient du titre de Hakham les personnes quelques peu érudites en Torah.

[modifier] Définition ?

Le terme n'est pas exactement synonyme d'enseignant, More, sans quoi les formules "Rabbi ouMori" (mon Rav et professeur) ou Maran (acronyme de Morenou HaRav, "Notre professeur, le Rav") seraient redondantes. Cependant, les rabbins font souvent office de maillons dans la chaîne de transmission du savoir, mais aussi d'autorités morales, et d'exemples. Rares sont les tribulations du peuple juif où ils n'interviennent pas.

[modifier] Liens internes

[modifier] Références

  1. Pirke Aboth 1:1

[modifier] Liens externes

Cet article comprend du texte provenant de la Jewish Encyclopedia de 1901–1906, une publication tombée dans le domaine public.

[modifier] Lire aussi