Otto von Habsburg

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Otto von Habsburg.
Otto von Habsburg.

Otto Habsburg-Lothringen (nom valide en Autriche ; en Allemagne : Otto von Habsburg-Lothringen ; en français : Otto (Othon) de Habsbourg-Lorraine) est l'actuel chef de la famille Habsburg-Lothringen (branche aînée de la maison de Lorraine) et le fils aîné de Charles Ier d'Autriche, dernier empereur d'Autriche et dernier roi de Hongrie et de Bohême, et de l'impératrice, née princesse Zita de Bourbon-Parme.

Il est né le 20 novembre 1912 à Reichenau an der Rax (actuellement Land de Basse-Autriche) et baptisé Franz Josef Otto Robert Maria Anton Karl Max Heinrich Sixtus Xavier Félix René Ludwig Gaetano Pius Ignazius von Habsburg-Lothringen.

Sommaire

[modifier] Le prince héritier

En novembre 1916, à la mort de son grand-oncle l'empereur François-Joseph, le père d'Otto monte sur le trône et l'enfant devient prince héritier de l'empire d'Autriche et des royaumes de Hongrie et de Bohême.

En 1918, avec la défaite de l'empire Austro-Hongrois, Charles "renonce à toute forme de participation au gouvernement"[citation nécessaire] sans abdiquer formellement face aux troubles populaires et révolutionnaires[réf. nécessaire]. Les trois monarchies sont abolies : l'Autriche, la Hongrie et la Bohême (rebaptisée Tchécoslovaquie) sont proclamées républiques, et la famille impériale doit s'exiler.

Par la « loi des Habsbourg » (Habsburgergesetz du 3 avril 1919[réf. nécessaire]), le Parlement autrichien a cependant officiellement banni les Habsbourg-Lorraine et récupéré leurs propriétés courtoises. Le 6 novembre 1921, la Hongrie, bien que se déclarant être une monarchie, destitue les Habsbourg[réf. nécessaire].

De la sorte, Otto se déclare ou se fait déclarer par ses partisans « prétendant » aux trônes d'Autriche et de Hongrie[réf. nécessaire].

Les années qui suivront seront une longue migration, de l'impératrice Zita et de ses huit enfants, de refuges en refuges : l'Espagne, la France, la Belgique, le Québec en 1940, New York, puis la Suisse à partir de 1949.

[modifier] La Seconde Guerre mondiale

Diplômé de l'université belge de Louvain en sciences sociales et politiques[réf. nécessaire], il doit donc fuir avec sa famille la Belgique, puis la France au début de l'offensive d'Hitler de 1940. Hitler le déteste[réf. nécessaire] car Otto de Habsbourg s'est publiquement opposé à l'Anschluss en 1938[réf. nécessaire]. Cette position lui a valu alors d'être nommé citoyen d'honneur par 1603 communes autrichiennes, dont beaucoup au Tyrol[réf. nécessaire].

Grâce au consul portugais à Bordeaux[réf. nécessaire], Aristides de Sousa Mendes, les Habsbourg-Lorraine obtiennent des visas pour passer la frontière franco-espagnole et ensuite quitter l'Europe pour les États-Unis où ils s'installent à Washington. En 1944, Otho participe à la libération de l'Europe de l'Ouest au sein de l'armée américaine[réf. nécessaire].

[modifier] Depuis 1945

Après la Seconde Guerre mondiale, Othon vit en exil entre la Bavière, la France et une résidence au Pays basque espagnol.

En 1961, il renonce officiellement à ses prétentions sur le trône d'Autriche[réf. nécessaire] mais il ne fut autorisé à revenir dans son pays natal qu'en 1966[réf. nécessaire].

Otto de Habsbourg est naturalisé ouest-allemand en 1978 sous le nom d'« Otto Habsburg-Lothringen », et à partir de 1979, représente l'Allemagne, au Parlement européen[réf. nécessaire].

Début 1989, il récupère la nationalité hongroise[réf. nécessaire], et est reçu à Budapest qui venait de remettre en place la statue de l'impératrice Sissi[réf. nécessaire]. Comme il parle le hongrois et vient souvent dans le pays[réf. nécessaire], ses partisans lui proposèrent d'être candidat à la présidence de la République[réf. nécessaire], mais il refuse[réf. nécessaire]. Le 3 avril, il assista dans l'église Saint-Matthias de Budapest, à une messe de requiem célébrée par le cardinal-primat de Hongrie, à la mémoire de sa mère, l'impératrice Zita de Bourbon-Parme.

En août, son parti, le Mouvement pan-européen organisa en août, près de Sopron, un vaste pique-nique, à l'occasion duquel plus de cinq cent allemands de l'Est, en jogging, forcent la frontière austro-hongroise, pour se réfugier à l'Ouest[réf. nécessaire].

Partisan de l'unité européenne, il est député du Parlement européen de 1979 à 1999, représentant du Land allemand de Bavière au sein de la formation conservatrice CSU. Doyen d'âge, il préside par deux fois la séance inaugurale du Parlement européen. Il est membre de la Société du Mont Pèlerin et a participé à l'écriture d'un livre en hommage à l'économiste de l'école autrichienne d'économie, Ludwig von Mises[1].

Invité par le groupe conservateur (ÖVP) au Parlement autrichien, le 10 mars 2008, à l'occasion de la commémoration des 70 ans de l'Anschluss, il déclenche une polémique en déclarant que l'Autriche avait été le principal pays victime de la Seconde Guerre mondiale en estimant que le 15 mars 1938, lors de l'entrée d'Hitler sur la Heldenpatz, il n'y avait que 60 000 personnes, affluence comparable à celle d'« un match de football le week-end », alors que les historiens estiment cette foule à 250 000. [2]. Ses déclarations ont relancé le débat sur le rapport des Autrichiens à leur passé pendant la Seconde Guerre mondiale.

[modifier] Otto et la Lorraine

Otto de Habsbourg est demeuré très attaché à la Lorraine, sentimentalement et symboliquement[réf. nécessaire]. Cet attachement passe par la conservation du nom de "Lorraine" à la suite de son nom "de Habsbourg", et par des visites régulières en Lorraine (notamment à Nancy pour son mariage, ses noces d'or et pour la restauration du Château de Lunéville) [3]

[modifier] Famille

Marié depuis 1951 à la princesse Régina de Saxe-Meiningen (née en 1925), Otto de Habsbourg est le père de sept enfants :

  • Andrée (née en 1953) qui épouse en 1977 Marie-Charles de Neipperg (né en 1951),
  • Monique (née en 1954) qui épouse en 1980 Luis de Casanova-Cardenas (né en 1950),
  • Michelle (née en 1954) qui épouse en 1984 Eric Alba Teran d'Antin (né en 1920),
  • Gabrielle (née en 1956) qui épouse en 1978 Christian Meister (né en 1954),
  • Walburga (née en 1958) qui épouse en 1992 Archibald Douglas (né en 1949),
  • Charles de Habsbourg-Lorraine (né en 1961) qui épouse en 1993 Francesca Thyssen-Bornemisza (née en 1958). Il est le prétendant au trône d'Autriche en tant que prochain chef de la maison de Habsbourg-Lorraine.
  • Georges de Habsbourg (né en 1964) qui épouse en 1997 Eilika d'Oldenbourg (née en 1972).

Otto de Habsbourg s'est marié civilement à la mairie de Nancy le 10 mai 1951, l'acte de mariage civil, français, le nomme : « Son altesse impériale et royale François Joseph Otto (...) d'Autriche, duc de Lorraine »[citation nécessaire]. En plus du titre de duc de Lorraine, Otto porte aussi le titre de duc de Bar[réf. nécessaire].


[modifier] Œuvres

  • Otto de Habsbourg-Lorraine, L'Idée impériale : histoire et avenir d'un ordre supranational, Presses universitaires de Nancy, 1989

[modifier] Notes & références

  1. (en)Krise der Politischen Formen in Europa, Otto von Habsburg
  2. Article de Maurin Picard dans Le Figaro, 12 mars 2008 ou dans le Neue Züricher Zeitung, cet article
  3. Mariage à Nancy le 10 mai 1951
    Noces d'or à Nancy en mai 2001
    Venue à Lunéville en janvier 2003 suite à l'incendie du Château puis en juillet 2007 pour la présidence de l'association Lunéville, château des lumières
    Venue à Nancy en Janvier 2008 pour un colloque sur La "Souveraineté Européenne"

[modifier] Voir aussi

François-Ferdinand d'Autriche-Este

[modifier] Liens externes

Vidéo - Interview d'Otto von Habsbourg-Lorraine European NAvigator