Bavière

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Freistaat Bayern
(État libre de Bavière)
Drapeau Armoiries
Situation géographique de la Bavière (en vert foncé) à l'intérieur de l'Allemagne
Situation géographique de la Bavière (en vert foncé) à l'intérieur de l'Allemagne
Administration
Pays Allemagne Allemagne
Capitale Munich
Ministre-président Günther Beckstein
Parti(s) au pouvoir CSU
Landtag :
 · CSU :
 · SPD :
 · A90/Verts :
 · Total :
 
124
41
15
180
Nombre de voix au Bundesrat 6
Données statistiques
Superficie 70 551,57 km² (1er)
Population (31/12/06) 12 492 658 hab. (2e)
Densité 177,07 hab./km² (11e)
PIB (2006) 409,478 Md € (2e)
PIB/hab. 32 800 € (4e)
Autres informations
ISO 3166-2 DE-BY
Site officiel bayern.de

La Bavière (Bayern), officiellement appelée République de Bavière ou État libre de Bavière (Freistaat Bayern)[1] est dans le sudest de l'Allemagne et un des seize Länder allemands. Sa capitale est Munich. Il est nommé Noricum, puis Boiaria ou Bajuvaria en latin, Bayern en allemand. Ces noms viennent du peuple des Bayouvates qui l’ont occupé. La population se compose de 6,4 millions de Bavarois, 4,1 millions de Franconiens et 1,8 millions de Souabes.

Sommaire

[modifier] Géographie

La Bavière est limitrophe de l'Autriche et de la Suisse (au sud), de la République tchèque (à l'est), de l'État libre de Saxe, au nord-est, de l'État libre de Thuringe, au nord, du Land de Hessen, au nord-ouest, du Land de Bade-Wurtemberg, à l'ouest.

C'est le plus grand Land d'Allemagne.

Ses principales villes sont Munich, Nuremberg, Augsbourg, Ratisbonne (Regensburg), Wurtzbourg, Ingolstadt, Fürth, Erlangen et Landshut.

[modifier] Langues

L'allemand est la langue officielle de la Bavière, mais le dialecte régional, le bavarois y est répandu : on estime à environ 16% de la population le nombre de locuteurs l'utilisant chaque jour, et ce chiffre s'élève encore lorsque l'on comprend tous ceux capables de le parler. Le bavarois est aussi parlé en Autriche : la moitié de ses locuteurs s'y trouve d'ailleurs. Les autres dialectes parlés en Bavière sont le franconien et le souabe.

[modifier] Histoire

[modifier] Antiquité

Au temps de Jules César, cette contrée paraît avoir encore été désertée, mais sous Auguste on la voit déjà figurer au nombre des provinces romaines ; elle était comprise dans la Vindélicie et le Norique.

[modifier] Moyen Âge

Au Ve siècle, les Boïens étendent leurs possessions dans le Norique occidental. Ces nouveaux conquérants sont par la suite soumis par Dagobert Ier roi des Francs austrasiens (630-660). À cette époque, le Duché bavarois est aux mains de la dynastie des Agilolfings, dont le fondateur Agilulf règnait vers 530. Les ducs agilofides continuent à régir la Bavière au nom des rois francs jusqu'à Odilon de Bavière qui en 743 prend le titre de roi.

Dès 739, Boniface fixe les diocèses de Ratisbonne, Freising, Passau et Salzbourg. Odilon essaye mais en vain de se soustraire à la suzeraineté de Charles Martel. Après la mort d'Odilon, en 748, Hiltrude, sœur de Pépin le Bref, exerce la régence pour son fils Tassilon.

En 757, Tassilon prête serment de fidélité à Pépin le Bref, au plaid de Compiègne. Mais il mène ensuite une dangereuse politique d'autonomie vis-à-vis du roi des Francs, et viole son serment de fidélité qu'il avait prêté à Pépin. Il se ligue d'abord avec Didier de Lombardie, roi des Lombards, et avec le duc d'Aquitaine. Il conclut notamment une alliance matrimoniale avec la lombarde Liudberg. Il réunit des conciles et le pape Hadrien baptise son fils en 772. C'est pourquoi Charlemagne exige un renouvellement de son serment en 787 : Tassilon reçoit alors l'investiture solennelle de son duché de Bavière. À la suite d'un complot avec les Avars, Tassilon est enfermé par le Carolingien dans un monastère (788).

Charlemagne confie le gouvernement du duché à son beau-frère, Gérold, comte de Souabe. En 794, la Bavière entre dans le patrimoine direct des Carolingiens. En 798, Arn de Salzbourg devient le premier archevêque de Bavière. Louis le Débonnaire l'érige en royaume franc (814), et le donne à son fils aîné, Lothaire, qui en 817 le cède à Louis le Germanique. Le royaume de Bavière comprend alors, outre la Bavière propre, la Carinthie, la Carniole, l'Istrie, le Frioul, l'ancienne Pannonie, la Moravie et la Bohême. En 912, la lignée des carolingiens s'étant éteinte en la personne de Louis l'Enfant, les Bavarois choisissent pour chef le margrave Arnulf Ier le Mauvais, fils de Luitpold de Bavière, qui prend le titre de duc. À sa mort le 14 juillet 937, le Duché de Bavière passe successivement dans diverses maisons : il est possédé par des ducs de la maison de Saxe (947-1004), de la maison de Franconie (1004-1070), par les Welfs de la maison d'Este (1070-1139), puis, par des ducs autrichiens.

En 1180, l'Empereur Frédéric Ier Barberousse donne la Bavière à Othon II le Grand, comte palatin de Bavière, descendant d'Arnoul de Carinthie, fils de Luipold, faisant partie de la famille de Wittelsbach, maison qui règna jusqu'au XVIIIe siècle. Sous les successeurs de ce prince, le duché de Bavière, qui avait été considérablement réduit, reprend de nouveaux accroissements. Après la mort d'Othon III l'Illustre (1253), ses deux fils Louis II et Henri XIII se partagent ses États : Louis règne sur la Haute-Bavière, Henri sur la Basse Bavière. Louis III, dit le Bavarois, fils de Louis II, réunit en 1312 la Haute et la Basse-Bavière et est couronné empereur en 1314. Louis III agrandit considérablement ses domaines ; lorsqu'il meurt (1347) il possède, outre la Bavière, le Brandebourg, la Hollande, la Zélande, le Tyrol, etc. Les fils de Louis se partagent ces diverses provinces, et forment un grand nombre de branches qui s'éteignent rapidement, de sorte qu'en 1507, Albert II, de la branche de Munich, réunit de nouveau toute la Bavière.

[modifier] XVIIe et XVIIIe siècles

Les successeurs d'Albert s'opposent de toutes leurs forces à la réforme et prennent parti pour l'Empereur dans la guerre de Trente Ans. En récompense l'empereur Ferdinand II élève le duc Maximilien à la dignité d'électeur (1623) et rend ce titre héréditaire dans sa famille. Cette dignité lui est confirmée en 1648 par le traité de Westphalie. Son petit-fils Maximilien Emmanuel (1679-1726) s'étant déclaré pour la France dans la guerre de succession d'Espagne, est après la bataille d'Hochstoedt (1704), mis au ban de l'Empire et il ne rentre dans ses droits qu'après la paix de Bade (1714). Charles-Albert, qui lui succède, prétend à la succession de l'empereur Charles VI, conquiert la Bohême et l'Autriche, et se fait même couronner à Francfort en 1742 sous le nom de Charles VII ; mais vaincu par François de Lorraine, à la tête des troupes autrichiennes, il se voit forcé non seulement de renoncer à l'empire, mais d'abandonner la Bavière elle-même à François de Lorraine ; il meurt avant la fin de la guerre. Maximilien Joseph, son fils, fait la paix avec François et recouvre ses États par la paix de Fussen (1745). La Bavière jouit d'un peu de repos lorsque la mort de Maximilien Joseph, dernier rejeton des Wittelsbach, soulève de nouvelles discordes (1777). Charles Théodore, électeur palatin, allié à cette famille, parvient cependant à régner en Bavière malgré l'Autriche ; et après sa mort (1799), son neveu Maximilien Joseph lui succède.

[modifier] XIXe siècle

La Bavière eut beaucoup à souffrir pendant les guerres de la Révolution. Par la paix de Lunéville, elle doit céder ses possessions sur la rive gauche du Rhin, mais elle reçoit d'amples compensations. Longtemps fidèle alliée de la France, elle est obligée de lui fournir de nombreux contingents. Elle signe l'acte de la confédération du Rhin, et sous la protection de Napoléon Ier, qui avait considérablement agrandi son territoire, elle est érigée en royaume en 1805 et demeure sous le gouvernement des Wittelsbach, avec lesquels son histoire se confondra tout au long du XIXe siècle et jusqu'en 1918. En 1809, Napoléon bat les Autrichiens à Abensberg. Après les désastres de 1813, Maximilien tourne ses armes contre la France. Pour prix de cette conduite, il reçoit au congrès de Vienne, la confirmation de sa royauté et de ses possessions. Il donne en 1818 à ses États une charte constitutionnelle. Son fils Louis Ier signala son règne pour son goût pour les Beaux-Arts. Il abdique en 1848 en faveur de son fils Maximilien II qui, pour maintenir l'importance de la Bavière, s'est constamment opposé à toute tentative de centralisation de l'Allemagne. Mais son successeur Louis II, a dû subir la suprématie de la Prusse, après la guerre contre la France (1870-1871).

L'État libre de Bavière a succédé au duché puis au royaume de Bavière qui est devenu en 1871 un des vingt-cinq États fédéraux de l'Empire allemand.

La monarchie est abolie en 1918. Le roi Louis II de Bavière est le monarque le plus connu notamment grâce à la construction de châteaux (comme Neuschwanstein) et par son décès mystérieux. En 1919, une République, sur le modèle de celle proclamée en Russie par les Bolcheviks, est mise en place. Elle ne dure que quelques semaines mais radicalise les antagonismes politiques dans le Land.

[modifier] XXe siècle

Après la seconde guerre mondiale, la Bavière fait partie des Länder de l'Ouest, et donc est sous tutelle des forces occidentales.

Aujourd'hui, la Bavière est l'un des Länder les plus riches de l'Allemagne réunifiée (avec l'un des taux de chômage les plus bas).

[modifier] Héraldique

Timbre du royaume de 1867
Timbre du royaume de 1867

L'État libre de Bavière fait usage, bien qu'il n'y ait pas droit à proprement parler, des grandes armes du royaume de Bavière. Autour du drapeau bleu et blanc de la Bavière, se trouvent (à partir d'en haut à gauche puis dans le sens des aiguilles d'une montre) : le lion d'or du Haut-Palatinat, les pointes argent sur fond rouge de la Franconie, les trois lions noirs de la Souabe, et la panthère bleue de la Haute et Basse-Bavière.

Großes Staatswappen Kleines Staatswappen Rautenflagge Streifenflagge
Grandes armes Petites armes Drapeau (carreaux) Drapeau (bandes)

On retrouve les couleurs de la Bavière sur le logo du constructeur automobile BMW

[modifier] Subdivisions

La Bavière est divisée en sept régions administratives ou circonscriptions (Regierungsbezirke), elles-mêmes subdivisées en soixante-et-onze districts et vingt-cinq municipalités non intégrées à un district.

[modifier] Circonscriptions

Les circonscriptions bavaroises
Les circonscriptions bavaroises
Circonscriptions Indic. Abrév.
Haute-Bavière, Oberbayern 091 Obb.
Basse-Bavière, Niederbayern 092 Ndb.
Haut-Palatinat, Oberpfalz 093 Opf.
Haute-Franconie, Oberfranken 094 Ofr.
Moyenne-Franconie, Mittelfranken 095 Mfr.
Basse-Franconie, Unterfranken 096 Ufr.
Souabe, Schwaben 097 Schw.
Circonscription Capitale Superficie Population (Sep 2005)
Haute-Bavière Munich 17 529,63 km² 4 232 962
Basse-Bavière Landshut 10 329,91 km² 1 197 631
Haut-Palatinat Ratisbonne 9 691,03 km² 1 090 318
Haute-Franconie Bayreuth 7 231,00 km² 1 103 239
Moyenne-Franconie Ansbach 7 244,85 km² 1 708 841
Basse-Franconie Wurtzbourg 8 530,99 km² 1 342 308
Souabe Augsbourg 9 992,03 km² 1 789 698

[modifier] Districts (Landkreise) et municipalités (kreisfreie Städte)

Les districts bavarois
Les districts bavarois
Les 71 districts de la Bavière:
  1. Aichach-Friedberg (AIC)
  2. Altötting (AÖ)
  3. Amberg-Sulzbach (AS)
  4. Ansbach (AN)
  5. Aschaffenburg (AB)
  6. Augsbourg (A)
  7. Bad Kissingen (KG)
  8. Bad Tölz-Wolfratshausen (TÖL)
  9. Bamberg (BA)
  10. Bayreuth (BT)
  11. Berchtesgadener Land (BGL)
  12. Cham (CHA)
  13. Cobourg (CO)
  14. Dachau (DAH)
  15. Deggendorf (DEG)
  16. Dillingen a.d.Donau (DLG)
  17. Dingolfing-Landau (DGF)
  18. Donau-Ries (DON)
  19. Ebersberg (EBE)
  20. Eichstätt (EI)
  21. Erding (ED)
  22. Erlangen-Höchstadt (ERH)
  1. Forchheim (FO)
  2. Freising (FS)
  3. Freyung-Grafenau (FRG)
  4. Fürstenfeldbruck (FFB)
  5. Fürth (FÜ)
  6. Garmisch-Partenkirchen (GAP)
  7. Günzburg (GZ)
  8. Haßberge (HAS)
  9. Hof (HO)
  10. Kelheim (KEH)
  11. Kitzingen (KT)
  12. Kronach (KC)
  13. Kulmbach (KU)
  14. Landsberg am Lech (LL)
  15. Landshut (LA)
  16. Lichtenfels (LIF)
  17. Lindau (Bodensee) (LI)
  18. Main-Spessart (MSP)
  19. Miesbach (MB)
  20. Miltenberg (MIL)
  21. Mühldorf a.Inn (MÜ)
  22. Munich (M)
  23. Neuburg-Schrobenhausen (ND)
  24. Neumarkt i.d.OPf. (NM)
  25. Neustadt a.d.Aisch-Bad Windsheim (NEA)
  1. Neustadt a.d.Waldnaab (NEW)
  2. Neu-Ulm (NU)
  3. Nürnberger Land (LAU)
  4. Oberallgäu (OA)
  5. Ostallgäu (OAL)
  6. Passau (PA)
  7. Pfaffenhofen a.d.Ilm (PAF)
  8. Regen (REG)
  9. Ratisbonne (R)
  10. Rhön-Grabfeld (NES)
  11. Rosenheim (RO)
  12. Roth (RH)
  13. Rottal-Inn (PAN)
  14. Schwandorf (SAD)
  15. Schweinfurt (SW)
  16. Starnberg (STA)
  17. Straubing-Bogen (SR)
  18. Tirschenreuth (TIR)
  19. Traunstein (TS)
  20. Unterallgäu (MN)
  21. Weilheim-Schongau (WM)
  22. Weißenburg-Gunzenhausen (WUG)
  23. Wunsiedel i.Fichtelgebirge (WUN)
  24. Wurtzbourg (WÜ)
Les 25 municipalités (kreisfreien Städte) en Bavière :
  1. Amberg (AM)
  2. Ansbach (AN)
  3. Aschaffenburg (AB)
  4. Augsbourg (A)
  5. Bamberg (BA)
  6. Bayreuth (BT)
  7. Cobourg (CO)
  8. Erlangen (ER)
  9. Fürth (FÜ)
  1. Hof (HO)
  2. Ingolstadt (IN)
  3. Kaufbeuren (KF)
  4. Kempten (Allgäu) (KE)
  5. Landshut (LA)
  6. Memmingen (MM)
  7. Munich (M)
  8. Nuremberg (N)
  1. Passau (PA)
  2. Ratisbonne (R)
  3. Rosenheim (RO)
  4. Schwabach (SC)
  5. Schweinfurt (SW)
  6. Straubing (SR)
  7. Weiden i.d.OPf. (WEN)
  8. Wurtzbourg (WÜ)
Village en Haute-Franconie
Village en Haute-Franconie

[modifier] Politique

La CSU (Union Sociale Chrétienne) dirige la Bavière depuis 1962 avec la majorité absolue - en la personne, actuellement, de Günther Beckstein, qui a succédé à Edmund Stoiber fin 2007.

La Bavière était le seul Land allemand à disposer d'un parlement bicaméral, puisqu'elle possédait aussi un Sénat, preuve de sa singularité.

[modifier] Économie

Le centre économique de la Bavière est Munich, ville du siège social de nombreuses sociétés. De nombreuses firmes multinationales allemandes sont originaires de la Bavière, comme BMW, MAN, Adidas, Puma et Quelle.

Le taux de chômage s'élève en 2006 à 6,4% contre 10,7% pour l'ensemble de l'Allemagne.

[modifier] Sociologie

Contrairement à l'Allemagne du Nord, la Bavière est très majoritairement catholique et politiquement plus conservatrice, comme l'indique sa politique en matière d'avortement ou la présence de crucifix sur les murs des classes d'écoles.

On trouve en Bavière de nombreuses églises dédiées à Saint Denis et les personnages de Saint Michel et de la vierge Marie sont également très importants. L'archange Saint Michel représente pour les Bavarois la victoire de la foi catholique sur le protestantisme, celle du bien sur le mal (à travers l'image de l'ange victorieux du dragon).

[modifier] Statistiques

[modifier] Voir aussi

[modifier] Source partielle

« Bavière », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)

[modifier] Notes

  1. Le terme « Freistaat » est historiquement synonyme de « république », mais la traduction littérale « État libre » est plus courante. Voir l’article Freistaat.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes


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