Oppède

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Oppède
Oppède le Vieux (Vue de l'aire de battage)
Pays
drapeau de la France
     France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Vaucluse
Arrondissement Apt
Canton Bonnieux
Code Insee 84086
Code postal 84580
Maire
Mandat en cours
Albert Calvo
2001-2008
Intercommunalité Communauté de communes de Coustellet
Coordonnées
géographiques
43° 50′ 43″ Nord
         5° 10′ 10″ Est
/ 43.8452777778, 5.16944444444
Altitudes moyenne : 300 m
minimale : 103 m
maximale : 733 m
Superficie 2 410 ha = 24,1 km²
Population sans
doubles comptes
1 226 hab.
(1999)
Densité 50 hab./km²
Carte de localisation de Oppède

Oppède (Oupedo en provençal selon la norme mistralienne et Opèda selon la norme classique) est une commune française, située dans le département de Vaucluse et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Ses habitants sont les Oppédois.

Vue du vieil Oppède
Vue du vieil Oppède

Sommaire

[modifier] Géographie

Le territoire de la commune d'Oppède est constitué de trois parties différentes : la montagne du Luberon, les collines bordant la montagne et la plaine alluviale du Coulon. L'altitude du village des Poulivets est de 140 mètres.

La commune fait partie du parc naturel régional du Luberon

Deux cours d'eau arrosent le territoire : le Coulon et le Valadas. Le Coulon prend sa source dans les Alpes-de-Haute-Provence, traverse les gorges d'Oppedette, traverse Apt et va se jeter dans la Durance vers Cavaillon. Son parcours total est de 66 kilomètres. Une particularité rare de cette rivière est qu'elle porte deux noms : d'abord celui de Calavon, puis celui de Coulon à partir du village de Beaumettes. Le changement de nom se fait à l'ancienne limite entre les tribus gauloises des Albiques (Apt) et des Cavares (Cavaillon). Le Valadas se jette dans le Coulon, il est à sec en été.

[modifier] Histoire

Oppède le Vieux (Callade montant à la collégiale Notre-Dame d'Alidon)
Oppède le Vieux (Callade montant à la collégiale Notre-Dame d'Alidon)

Le nom d'Oppède apparaît pour la première fois au début du XIe siècle. Il vient peut-être du mot oppidum (ville fortifiée gauloise, sur un lieu généralement en hauteur), ce qui correspondrait bien au site.

On a trouvé quelques traces d'occupation romaine, un autel au dieu Mercure (au musée de Cavaillon), des monnaies. La voie Domitienne passe en bordure du Coulon.

Après avoir appartenu au comte de Toulouse, Oppède passe sous l'autorité des papes en 1274, après la croisade des Albigeois.

En 1380, Oppède est attribué au routier Bernardon de la Salle, qui le garde jusqu'à sa mort en 1391. Retournant sous l'autorité du pape, les Oppédois n'en n'apprécient pas la lourde fiscalité, surtout quand les troupes de Raimond de Turenne, qui faisait la guerre au pape, endommagent le village en 1394 : les Oppédois reprochant au pape d'être plus efficace pour percevoir des impôts que pour défendre les imposés. Quand les Taillades se soulèvent contre le pape en 1398, les Oppédois se joignent à eux.

Lors du schisme de la papauté, Oppède accueille l'antipape Benoît XIII — Pedro de Luna — mais ce dernier doit fuir en sautant par une fenêtre du château, pour se réfugier en Espagne.

Son frère (ou neveu ?) Rodrigo de Luna fait d'Oppède une place forte pour la défense des intérêts familiaux et y installe en 1409 une garnison de mercenaires catalans. Les légitimistes (partisans du pape de Rome) assiègent alors Oppède pendant deux ans, jusqu'à ce que la garnison catalane quitte la place et s'enrôle dans les rangs des assiégeants. Oppède revient alors au pape de Rome.

En 1501, le pape Alexandre VI concède la seigneurie d'Oppède à l'Avignonnais Accurse de Meynier (ou Maynier), juge-mage de Provence, pour une redevance annuelle de 230 florins. Les Oppédois s'y opposent et n'acceptent leur nouveau seigneur qu'en 1511, après la garantie que leurs droits seraient maintenus.

En 1530, le dominicain Jean de Roma dirige une campagne de lutte contre les hérétiques : les pillages et meurtres se succèdent (avec Cabrières et Mérindol), jusqu’à l’intervention du roi, alerté par la tournure des événements (l’inquisiteur s’enrichissant des pillages)[1].

C'est son fils Jean Maynier qui s'illustre dans le massacre des Vaudois du Luberon en 1545.

La famille de Maynier, mal vue en raisons des massacres des Vaudois et convertie au protestantisme, quitte Oppède et Aix-en-Provence pour la région de La Rochelle, Fontenay-le-Comte, Saumur à la fin du XVIIe siècle.

Le château est abandonné vers la fin du XVIIe siècle, puis peu à peu ruiné par les pillages des habitants.

Comme l'ensemble du Comtat Venaissin, Oppède reste aux papes jusqu'au 14 septembre 1791 : un décret, rendu sur la proposition du député Camus, réunit à la France Avignon et le comtat Venaissin. Au cours du XIXe siècle, la population descend vers la plaine, l'église et la mairie (en 1912) suivent et le centre de la commune est maintenant à Oppède-les-Poulivets, le vieil Oppède n'étant plus guère habité et tombant en ruines.

Après l'armistice de 1940, des artistes viennent se réfugier au vieil Oppède. Parmi eux se trouve Consuelo de Saint-Exupéry, la femme de l'aviateur Antoine de Saint-Exupéry. Lorsque Consuelo part en 1942 pour rejoindre son mari aux États-Unis, elle fait serment à ses amis de raconter l'histoire du groupe d'Oppède, promesse tenue dans un livre intitulé Oppède.

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
mars 2001 2008 Albert Calvo UMP
juin 1995 mars 2001 Albert Calvo
mars 2001 mars 2008 Albert Calvo
Toutes les données ne sont pas encore connues.

[modifier] Démographie

Évolution démographique
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 469 1 399 1 390 1 438 1 442 1 470 1 483 1 486 1 497
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 507 1 489 1 429 1 366 1 309 1 180 1 157 1 070 1 019
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 027 1 076 1 036 895 873 875 857 782 840
1962 1968 1975 1982 1990 1999 - - -
867 902 907 1 015 1 127 1 226 - - -
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Graphique de l'évolution de la population 1794-1999

[modifier] Lieux et monuments

  • Église Notre-Dame de Dolidon ou d'Alidon située tout en haut du vieil Oppède, un des rares bâtiments de ce secteur qui ne soit pas en ruine.

D'allure romane, elle a été remaniée en 1547 - après la guerre des Vaudois - puis en 1592 avec des adjonctions gothiques, puis encore en 1815 et 1869. C'est une belle collégiale du XIIe siècle, dont la restauration est en cours (collecte de dons parrainée par Michel Leeb), dominant un panorama à 360°.

  • On peut voir les restes des fortifications en se promenant dans le vieux village. On y voit en particulier une tour au bord d'un précipice, dans l'angle sud-ouest. L'escalier intérieur a disparu, on peut encore avec un peu d'escalade aller dans un couloir menant aux w-c. Le sommet de la tour est relié au reste du château par une arcade vertigineuse. Selon la légende, c'est par là que l'antipape Benoît XIII se serait envolé, soutenu par le diable.

Il ne reste presque plus rien du château lui-même, quelques salles voûtées ont été dégagées ces dernières années.


[modifier] Économie

La pierre de ces carrières, du calcaire coquillier de très bonne qualité, est utilisée en particulier par les cheministes, fabricants de cheminées. La pierre du palais des Papes d'Avignon en vient.

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Activités

  • Fête patronale : week-end de la saint Laurent en août (cinq jours).
  • Fête des Vendanges : troisième week-end octobre.
  • Musicales d'Oppède : juillet et août.
  • Escalade.
  • Anciennes terrasses Sainte-Cécile, jardin paysager : ensemble de 15 terrasses où poussent plus de 80 espèces rustiques, plantes herbacées, arbustes et arbres du Luberon.
  • Randonnées pédestres (sentier de grande randonnée GR6) et cyclistes.
  • Trail des vieilles Pierres, deuxième dimanche d'avril, 21 km pour 1360 m de dénivelé.
  • La Luberonde, course pédestre hors stade de 19 km, le dernier dimanche d'avril.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

Sport

Soutien du site

[modifier] Notes

  1. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 27274207858), p 120