Louis Barthou

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Louis Barthou
Louis Barthou

Jean Louis Barthou, né le 25 août 1862 à Oloron-Sainte-Marie (Basses-Pyrénées actuellement Pyrénées-Atlantiques) et tué le 9 octobre 1934 à Marseille, fut un avocat et homme politique français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Louis Barthou est issu d'un milieu modeste, son père étant quincailler à Oloron-Sainte-Marie, dans le Béarn, à proximité de Pau. Il poursuivit des études de droit à la faculté de Bordeaux avant de partir à Paris où il obtint son doctorat au cours de l’année 1886. Revenu dans ses Pyrénées natales, il devient avocat, inscrit au barreau de Pau, puis secrétaire de la Conférence des Avocats.

Il est attiré très tôt par deux passions : la politique et le journalisme. Il embrasse donc les deux carrières, devenant député et journaliste. Tout en étant rédacteur en chef de l'Indépendant des Basses-Pyrénées, il adhère aux Républicains Modérés avant de se faire élire en 1889, à l'âge de 27 ans, comme député des Basses-Pyrénées. Il sera réélu sans interruption à ce poste jusqu'aux législatives de 1919 et il quittera en 1922 la Chambre des Députés pour le Sénat.

En 1894, à l'âge précoce de trente-deux ans, il obtient son premier portefeuille comme ministre des Travaux publics. Il sera ensuite successivement ministre de l'Intérieur en 1896, de nouveau ministre des Travaux publics de 1906 à 1909, puis Garde des Sceaux de 1909 à 1913. Louis Barthou est devenu l'un des grands notables de la IIIe République.

Le 22 mars 1913, sous la présidence de Raymond Poincaré (18/02/1913 – 18/02/1920), il devient Président du Conseil, poste qu’il gardera jusqu’au 2 décembre 1913. Pressentant les événements qui allaient ensanglanter le monde l'année suivante, conscient de la montée des périls, il prend quelques mesures énergiques. C'est à ce titre, par exemple, qu'il fait voter la loi portant à trois ans la durée du service militaire.

Mais plusieurs événements tragiques vont entraîner son retrait de la scène politique, retrait toutefois temporaire. En un très court laps de temps, il subit durement la victoire de la gauche aux élections législatives de 1914 malgré la constitution d'une dynamique Fédération des gauches, puis la déclaration de guerre et enfin la perte au front de son fils, quelques mois plus tard.

Il retrouve cependant en 1917 une place de premier plan en récupérant le ministère des Affaires étrangères. Tout au long des années 1920, il continue d'occuper des ministères importants, comme ceux de la Guerre et de la Justice de 1926 à 1929, dans des gouvernements de coalition républicaine.

En 1934, après les émeutes du 6 février 1934, Gaston Doumergue est rappelé par le Président de la République Albert Lebrun, afin de former un gouvernement d'union nationale pour tenter de stabiliser la politique intérieure. Pour cela, il fait appel à deux poids lourds de la politique, proches du chef de l'Etat Albert Lebrun, Albert Sarraut à l'Intérieur et Louis Barthou, à son poste de prédilection, aux Affaires étrangères.

À ce poste, il essaie de lutter contre les menées hitlériennes en attirant la Grande-Bretagne, l'Italie et l'Union soviétique dans un front anti-allemand. Il prône aussi l'isolement de l'Allemagne en montant contre elle une série d'alliances avec les Etats de l'Europe centrale alliés à la France (Pologne et Petite Entente). Son projet de pacte oriental se soldera toutefois par un échec.

Le 9 octobre 1934, il a pour mission, en tant que ministre des Affaires étrangères en exercice, d'accueillir à Marseille le roi Alexandre Ier de Yougoslavie. Ce sera son dernier déplacement. Lors de l'attentat commis par le révolutionnaire macédonien Vlado Chernozemski, en collaboration avec le mouvement croate des Oustachi contre le roi Alexandre, un policier français riposte et blesse grièvement, par erreur, Louis Barthou. Cela sera prouvé lors d'une expertise légale en 1974 : la balle de 8 mm, et non pas de 7,65 mm (calibre du pistolet de l'agresseur du roi), ne pouvait provenir que de l'arme d'un policier. Toutefois, Louis Barthou n'est pas décédé directement du fait de sa blessure au bras — son artère humérale est gravement atteinte — mais parce qu'il ne fut pas soigné à temps. Cet attentat brisa, incidemment, la carrière du préfet Pierre Jouhannaud.

La disparition de Louis Barthou a constitué une perte irremplaçable pour le pays. Il avait été l'artisan et le moteur d'une politique qui fut la grande idée des dernières années de sa vie : la reconstitution des alliances contre le péril allemand. Nul ne saura la reprendre après sa mort.

[modifier] Fonctions gouvernementales

Il a exercé les fonctions de président du Conseil des ministres :

Durant son passage à la présidence du Conseil, il fit voter la loi dite loi de trois ans, modifiant la durée du service militaire, malgré une vive opposition des parlementaires de gauche.

Louis Barthou a en outre participé à plusieurs autres gouvernements :

[modifier] Mandats électifs

[modifier] Activités littéraires

En parallèle à son activité politique, Louis Barthou a publié des livres de littérature et d'histoire. Il est élu membre de l'Académie française le 2 mai 1918. Il y fait deux éloges, celui de Joseph Bédier en 1921 et celui de Albert Besnard en 1924.

[modifier] Ouvrages

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Louis Barthou.

  • Mirabeau
  • Lamartine orateur. Texte en ligne : [1]
  • Thiers et la loi Falloux
  • Amours d'un poète (sur Victor Hugo)
  • Danton

[modifier] Article connexe

[modifier] Lien externe

[modifier] Chronologies

Précédé par Louis Barthou Suivi par
Aristide Briand
Président du Conseil
22 mars 1913 - 2 décembre 1913
Gaston Doumergue
Précédé par Louis Barthou Suivi par
Émile Garet
Président du Conseil Général des Basses-Pyrénées
1904 - 1934
Léon Bérard


Précédé par
Henry Roujon
Fauteuil 28 de l’Académie française
1918-1934
Suivi par
Claude Farrère