Pacte oriental

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Le pacte oriental et un projet d'entente qui a été discuté en 1933 et 1934 entre divers pays d'Europe dans le but de garantir la stabilité des frontières orientales de l'Europe. Le projet a échoué.

Sommaire

[modifier] Le contexte

À l'occasion des accords de Locarno signés en 1925, l'Allemagne avait accepté de reconnaître ses frontières occidentales. Par contre, elle s'était catégoriquement refusée à faire de même en ce qui concerne ses frontières orientales vis-à-vis desquelles Berlin maintenait ses revendications territoriales. Cette politique révisionniste avait, à cette occasion, encouragé la France à prendre sous son aile les trois pays de la Petite Entente (Roumanie, Tchécoslovaquie et Yougoslavie) et à renforcer son alliance avec la Pologne.

Dans un contexte de rapprochement de la France avec l’URSS, initié dès novembre 1932 par la signature d'un pacte de non-agression, le projet de « Locarno de l'Est » revient résolument sur le devant de la scène diplomatique, notamment après que l'Allemagne ait fait montre – dans le courant de l’année 1933 – d’un net regain d’agressivité : retrait de la conférence du désarmement et de la Société des Nations, fin de la collaboration militaire avec Moscou...

La diplomatie soviétique, de son côté, placée en 1930 sous l’égide de Maxim Litvinov, s’inquiète des prétentions allemandes et ouvre une ère nouvelle de rapprochement avec ses plus proches voisins : signatures de pactes de non-agression avec la Pologne, les pays baltes et la Finlande... La coopération germano-soviétique, née du Traité de Rapallo (1922) est enterrée en à peine six mois, incitant encore un peu plus Staline à trouver de nouveaux partenaires.

[modifier] Les discussions du pacte oriental

Entamées dès la fin de 1933 par les deux chancelleries, les discussions entre Barthou – le ministre français des affaires étrangères – et son homologue soviétique, Litvinov, prennent de l’ampleur à partir du mois de mars 1934. Louis Barthou, nommé au ministère des Affaires étrangères au lendemain de la crise ministérielle née des émeutes du 6 février 1934, saisi immédiatement le potentiel qu’offrent les quelques discussions menées jusqu’ici et propose un vaste plan destiné à stabiliser définitivement les frontières européennes. Le pacte oriental est arrêté début juin 1934 et prévoit la participation de l’Allemagne, des Etats baltes, de la Finlande, de la Pologne, de la Tchécoslovaquie et de l’URSS. Tous les signataires s’engageraient à prêter une assistance immédiate au contractant dont il serait le voisin et qui serait victime d’une agression de la part d’un des autres participants au pacte. Cette stipulation se double d’une assistance mutuelle franco-soviétique.

[modifier] L'échec

Alors que Barthou se bat pour obtenir l’adhésion de l’URSS à la Société des Nations – qu’il obtient avec quelques difficultés en septembre 1934 – la diplomatie française dans son ensemble lutte pour obtenir le consentement des pays intéressés au pacte oriental. Si Paris obtient l’accord enthousiaste de Prague, le soutien modéré de Londres et la timide adhésion des pays baltes, elle se heurte immédiatement au refus catégorique de l’Allemagne mais aussi de la Pologne. L’opposition ferme de Józef Beck, le ministre des affaires étrangères polonais, fait échouer le projet. Varsovie est effectivement liée à Berlin par un pacte de non-agression (janvier 1934) et ne veut à aucun prix mécontenter le IIIème Reich et ainsi mettre à mal les bonnes relations entretenues depuis avec lui.

L’échec de ce projet, amplifié par la mort de Louis Barthou à l’occasion de l’attentat perpétré contre le roi Alexandre Ier de Yougoslavie en octobre 1934 à Marseille, conduira la France et l’URSS à signer un pacte strictement bilatéral en mai 1935.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Bibliographie

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