Latin classique

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Le terme latin classique désigne la forme du latin qui était utilisé dans la Rome antique, dans sa littérature habituellement considérée comme « classique ». Son utilisation comprend l'âge d'or de la littérature latine, qui va du Ier siècle av. J.-C. au début du Ier siècle. On l'a également étendu jusqu'au IIe siècle.

Ce qui est de nos jours appelé le latin classique était, en fait, une forme très stylisée de langue littéraire, contruite sélectivement depuis le latin archaïque, duquel très peu d'œuvres ont survécu.

Le latin classique diffère des formes précédentes du latin littéraire de plusieurs façons. Il est notamment différent de la langue utilisée par Caton l'Ancien, Plaute et, dans une certaine mesure, de Lucrèce. Il diverge du latin archaïque en ce que les finales -om (nominatif singulier) et -os de la deuxième déclinaison deviennent -um et -us, et par quelques glissements sémantiques.

Le latin parlé par le commun des habitants de l'Empire romain, en particulier à partir du IIe siècle, est appelé généralement latin vulgaire. Le latin vulgaire se distingue du latin classique par le vocabulaire et la grammaire et, à mesure du temps, également par la prononciation.

Sommaire

[modifier] Auteurs de l'âge d'or

[modifier] Poésie

On considère que le plus ancien poète de l'âge d'or est Lucrèce, qui écrivit un long poème épicurien intitulé De rerum natura.

Buste de Virgile sur sa tombe à Naples.
Buste de Virgile sur sa tombe à Naples.

Catulle écrit à une date légèrement postérieure. Il fut le pionnier de l'importation de la versification lyrique grecque en latin. La poésie de Catulle était personnelle, parfois érotique, parfois joueuse. Il écrivit exclusivement selon la métrique grecque. Cette métrique continuera d'avoir une influence sur le style et la syntaxe du latin poétique jusqu'au moment où la croissance de la chrétienté favorisa un style différent.

Les tendances hellénisantes de l'Âge d'or atteint son apogée avec Virgile, dont l'Énéide est un poème épique écrit d'après Homère. Des tendances similaires peuvent être trouvées chez Horace, dont les odes et les satires sont écrites à la manière grecque, et qui utilisa presque toutes les formes fixes de la prosodie grecque en latin.

Ovide écrit également de long et érudits poèmes à propos de la mythologie grecque, ainsi que des pièces semi-satiriques comme L'Art d'aimer. Tibulle et Properce écrivirent également des poèmes modelés d'après des modèles grecs antérieur

[modifier] Prose

En prose, on trouve une illustration de l'âge d'or du latin classique par César, dont le Commentaires sur la Guerre des Gaules présente un style laconique, précis et militaire. Les discours de Cicéron, homme politique et juriste, notamment Les Catilinaires, ont été considérées pendant plusieurs siècles comme les meilleurs extraits de prose latin classique. Il a également écrit de nombreuses lettres présentant sa version su stoïcisme.

L'historiographie était un autre genre important du latin classique. On y inclut Salluste, dont sa Conjuration de Catilina et sa Guerre de Jugurtha sont ses seules œuvres à avoir été complètement préservées. Un autre œuvre d'importance est Ab Vrbe condita libri de Tite-Live, histoire de Rome depuis sa fondation, dont seuls 35 des 142 livres ont survécu.

L'œuvre technique a plus importante ayant survécu est De Architectura de Vitruve, une compilation de méthodes de construction, plans et dessins pour la construction de maisons, ainsi que la description des machines aidant la construction. Il donna également une description d'engins de guerre et de moulins à eau et de pompes à eau.

[modifier] L'âge d'argent du latin classique

Pline l'ancien, portrait imaginaire du XIXe siècle (aucun portrait d'époque n'a survécu).
Pline l'ancien, portrait imaginaire du XIXe siècle (aucun portrait d'époque n'a survécu).
Silhouette d'Apulée
Silhouette d'Apulée

Le latin classique a continué d'être utilisé pendans l'« âge d'argent » de la littérature latine classique. Cet âge comprend le Ier et le IIe} siècle et suit immédiatement l'âge d'or. La littérature de l'âge d'argent a traditionnellement été considérée comme inférieure à celle de l'âge d'or. Il a également été appelé « post-augustinien ». Parmi les œuvres ayant survécu, ceux de Pline l'Ancien et de Pline le Jeune ont inspiré les auteurs des générations ayant suivi, en particulier ceux de la Renaissance.

L'âge d'argent a également fournit deux romans latins : Les Métamorphoses d'Apulée et le Satiricon de Pétrone.

[modifier] Changements stylistiques

L'âge d'argent du latin peut lui-même être subdivisé en deux périodes. Une période d'expérimentation radicale dans la seconde moitié du premier siècle et un néclassicisme au second siècle.

Buste de plâtre représentant Néron, Musée Pouchkine, Moscou.
Buste de plâtre représentant Néron, Musée Pouchkine, Moscou.
Ancien buste de Sénèque le Jeune (Antikensammlung Berlin)
Ancien buste de Sénèque le Jeune (Antikensammlung Berlin)

Sous le règne de Néron et Domitien, des poètes comme Sénèque le Jeune, Lucain et Stace ont été les pionniers d'un style nouveau qui a plu, déplu ou laissé perplexe, selon les époques et les critiques littéraires postérieurs. Quant au style, les littératures datant de Néron et de Flavien montrent l'importance de l'enseignement de la rhétorique dans l'éducation romaine. Le style est déclamatoire, parfois éloquent. On y trouve un vocabulaire exotique, des aphorismes soignés, parfois au détriment de la cohérence thématique.

Les thèmes abordés à la fin du Ier siècle montrent un intérêt pour la violence, la magie, les passions extrêmes. Sous l'influence du stoïcisme, l'importance des dieux recule, alors que la physiologie des émotions prend plus de place. Des sentiments passionnels comme la colère, la fierté et l'envie sont dépeints avec des termes presque anatomiques d'inflammation, d'œdème, de montée de sang ou de bile. Chez Stace par exemple, la respiration des Muses est décrite comme une calor (fièvre).

Alors que leur extrémisme à la fois dans le thème et la diction a valu à ces poètes un certain rejet de la part des auteurs du néoclassicisme, ils étaient très estimés à la Renaissance, et ont connu un certain regain d'intérêt parmi les poètes modernistes anglais.

À la fin du Ier siècle, la réaction contre cette forme de poésie avait commencé. Des auteurs comme Tacite, Quintilien et Juvénal montrent tous la résurgence d'un style plus classicisant sous les empereurs Trajan, Antonin le Pieux et ses successeurs.