Stace

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Stace (Publius Papinius Statius) est un poète en langue latine de la Rome antique, né à Naples vers 40. Son père, originaire de Velia, a perdu sa fortune et par conséquent son appartenance au rang équestre. Il s'installe alors comme grammairien à Naples tout en se consacrant à la poésie. C'est donc auprès de son père que Stace, dès la plus tendre enfance, est initié à la poésie. Il est lui-même grammairien à Naples avant de s'installer à Rome en l'année troublée 69. Il commence à déclamer ses vers en public et rencontre une veuve, Claudia, musicienne très impliquée dans la vie mondaine de Rome, qu'il épouse. Claudia a déjà une fille de son premier mariage mais son union avec Stace reste stérile. Celui-ci plus tard élève et éduque comme son propre fils un esclave affranchi, sans toutefois l'adopter.

À Rome, il mène une vie mondaine de lettré professionnel, est introduit à la cour impériale (notamment sous Domitien) et est couronné de nombreuses fois aux jeux poétiques tels les jeux albains, les jeux capitolins ou à Naples en 78, sous les yeux de son père. Malade à partir de 95, il se partage entre Rome et Naples. On ne possède plus aucun renseignement sur lui après 96. Il est plausible qu'il soit mort à Rome, occupant ses derniers jours à la rédaction de son Achilléide, épopée restée inachevée.

[modifier] Œuvre

Son œuvre se partage entre deux épopées, la Thébaïde et l'Achilléide, dont il espère qu'elles vont lui apporter l'immortalité poétique, et les Silves, cinq livres (32 pièces) pour la plupart composés en hexamètres dactyliques.

  • La Thébaïde a pour objet la guerre que soutient Polynice et ses alliés, Tydée et Capanée, contre Étéocle, son frère, roi de Thèbes. Si l'on excepte quelques beaux passages (mort de Tydée, Polynice mort pleuré par sa mère et sa sœur...) l'ensemble est très inégal. L'habitude de Stace de lire en public des morceaux brillants n'empêche pas qu'ils soient mal reliés entre eux.
  • L'Achilléide, restée inachevée après le deuxième chant, décrit l'enfance d'Achille auprès du centaure Chiron, ou parmi les filles de Lycomède, avec une grande justesse de ton.
  • Les Silves (ou Impromptus) est l'œuvre principale de Stace. Le cadre en est la haute socièté romaine à une époque où les mécènes sont devenus rares. Stace ne manque donc aucune occasion de célébrer les grands (dont bien sûr l'empereur Domitien) sur des sujets très variés (fêtes, naissances, mariages...). Ce sont des tableaux de la vie romaine qui possèdent beaucoup de charme, charme qui provient pour beaucoup du style à la fois spontané et naturel, et qui sont composés avec une facilité déconcertante. Stace en effet ne met jamais plus de deux jours pour écrire des pièces dont certaines comptent plus de 300 vers.

[modifier] Bibliographie

  • Jean Bayet, Littérature latine, Armand Colin-collection U, 1965.
  • P. Hardie, The epic successors of Virgil, a study in the dynamics of a tradition, Cambridge, PU, 1993.
  • F. Ripoll, La morale héroïque dans les épopées latines d'époque flavienne: tradition et innovation, Louvain, Peeters, 1998.
  • Sylvie Franchet d'Esperey, Conflit, violence et non violence dans 'La Thébaïde' de Stace, Paris, Les Belles Lettres, 1999.
  • Fernand Delarue, Stace poète épique, originalité et cohérence, Louvain et Paris, Peeters, 2000.