John Adams (président des États-Unis)

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John Adams
John Adams
N° d’ordre 2nd président des États-Unis d'Amérique
Élection 1796
Mandat 4 mars 1797
4 mars 1801
Date et lieu
de naissance
30 octobre 1735

à Quincy, Massachusetts

Date et lieu
de décès
4 juillet 1826
à Braintree, Massachusetts
Profession Juriste
Parti politique Fédéraliste
Vice-président Thomas Jefferson
Processus électoral
Résultats des élections
Liste des Vice-présidents

John Adams (30 octobre 1735 - 4 juillet 1826) fut le premier vice-président des États-Unis (1789-1797), puis le deuxième président des États-Unis d'Amérique (1797-1801).

John Adams joua un rôle important dans la Révolution américaine d’abord dans le Massachusetts, sa région d'origine, puis comme représentant du Congrès continental en Europe. Il obtint notamment des fonds de la part des marchés monétaires d’Amsterdam afin de financer les dépenses liées à la guerre d'indépendance américaine. Il fut l’un des principaux artisans de la paix (traité de Paris (1783)) avec la Grande-Bretagne. Son prestige lui permit d’être élu vice-président aux côtés de George Washington à deux reprises, puis de devenir président de la jeune nation. Durant son mandat présidentiel, il dut faire face aux oppositions qui agitaient sa famille politique, le Parti fédéraliste, en particulier de la part d’une faction menée par Alexander Hamilton. Il tenta de rendre la fonction de président apolitique mais se trouva confronté aux critiques des deux partis politiques de l'époque. Il essaya de sauvegarder la neutralité des États-Unis neutres dans les conflits entre les puissances européennes pendant la crise de la Quasi-guerre (1798-1800). John Adams fut le premier président ayant résidé à la Maison Blanche achevée en 1800 à Washington (District de Columbia).

Battu par Thomas Jefferson à l'élection présidentielle américaine de 1800 alors qu'il se présentait pour un deuxième mandat, il prit sa retraite auprès de son épouse dans son État natal. La correspondance qu'il a entretenue avec elle pendant sa présidence montre qu'il était en même temps l'ami et le rival de Thomas Jefferson. John Adams est à l’origine d’une importante lignée d’hommes politiques, d’historiens et de diplomates. L’historiographie récente a tenté de réhabiliter son bilan politique.

Sommaire

[modifier] Biographie

Adams naît le 30 octobre 1735 à Braintree, qui devint en 1792 Quincy dans le Massachusetts. Son lieu de naissance fait aujourd’hui partie de l’Adams National Historical Park. Son père, John Adams (1690-1761) est un fermier et un diacre descendant d’Henry Adams, un Anglais venu s’installer en Amérique du Nord vers 1636. Sa mère, Susanna Boylston Adams[1], appartient à l’une des plus grandes familles de la colonie du Massachusetts, les Boylstons de Brookline. John Adams est l’aîné de trois fils.

Il entre à l’université d’Harvard en 1751 à l’âge de 16 ans. Son père souhaite que son fils devienne pasteur. Il obtient son diplôme en 1755. Il débute dans l'enseignement tout en étudiant le droit à l’étude de James Putnam, l’un des avocats les plus réputés de Worcester. En 1758, il est admis au barreau. Depuis son plus jeune âge John Adams a pris l’habitude de tenir un journal dans lequel il consigne ses commentaires sur les évènements dans la colonie : ainsi, en 1761, il rapporte le discours de James Otis prononcé à la court supérieure du Massachusetts sur la légalité des Writs of Assistance. Les arguments d’Otis provoquent l’engagement de John Adams pour la cause révolutionnaire américaine[2].

En 1764, John Adams épouse Abigail Smith (1744–1818), la fille du Révérend William Smith, à Weymouth. Le couple eut plusieurs enfants : Abigail (1765-1813) ; le futur président américain John Quincy Adams (1767-1848) ; Susanna (1768–1770); Charles (1770-1800); Thomas Boylston (1772-1832); Elizabeth (1775).

[modifier] Engagement politique

John Adams eut un rôle important dans les évènements qui précédèrent la Révolution américaine, comme avocat constitutionnaliste. Sa bonne connaissance du droit en font un personnage clé de la révolte. Il est partisan du régime républicain et analyse des exemples historiques[3]. Il écrit plusieurs essais, mémoires juridiques et résolutions contre la taxation et la régulation britannique.

En août 1765, il contribue anonymement à plusieurs articles qui paraissent dans la Boston Gazette et développe l’idée que l’opposition au Stamp Act (1765) est directement liée au protestantisme puritain apporté en Nouvelle-Angleterre au XVIIe siècle. Il affirme que les nouvelles taxes doivent être levées avec le consentement du peuple ; il affirme également le droit d’être jugé par ses pairs. Il écrit les Braintree Instructions dans lesquelles il défend les droits et les libertés des colons. En décembre 1765, il prononce un discours devant le gouverneur et le conseil de la colonie dans lequel il déclare le Stamp Act invalide, faute de représentation des colons américains au Parlement britannique[4].

En 1768, il s’établit à Boston et deux ans plus tard, le 5 mars 1770, il fait preuve de courage moral en défendant l’officier et les sept soldats britanniques accusés de la mort de cinq colons pendant le « Massacre de Boston ». Sa conduite courageuse et patriotique lui permet d’être élu député du Massachusetts à l'assemblée de la colonie[5].

Il est membre du Congrès continental de 1774 à 1778. En 1775, il soutient l’union des colonies et approuve la nomination de George Washington en tant que chef d’état major de l'Armée continentale. Son influence au Congrès est importante et, presque dès le départ, il soutient la séparation entre les colonies et la Grande-Bretagne. En 1775 le Congrès crée la première d’une série de commissions aux affaires navales[6],[7]. Adams est l’ardent défenseur de la marine américaine dont il est souvent considéré comme le père.

Le comité des cinq remet la Déclaration d'indépendance au Congrès (tableau de John Trumbull). John Adams se trouve au centre.
Le comité des cinq remet la Déclaration d'indépendance au Congrès (tableau de John Trumbull). John Adams se trouve au centre.

En 1776, il publie un pamphlet intitulé Thoughts on Government qui inspira plusieurs constitutions des états. La même année, il approuve la fameuse résolution introduite par Richard Henry Lee sur le droit des colonies à être libres et indépendantes et il est nommé le 11 juin, ainsi que Thomas Jefferson, Benjamin Franklin, Livingston et Sherman, au Comité de rédaction de la Déclaration d'indépendance américaine. En réalité, c'est Thomas Jefferson qui rédigea l'essentiel du texte, même si John Adams occupa une place importante dans les débats autour de son adoption.


En 1777, John Adams est nommé Ministre plénipotentiaire pour négocier un traité de paix et de commerce avec la Grande-Bretagne. Contrairement à ses instructions il traite directement avec les représentants britanniques sans en référer au gouvernement français allié. Il cherche particulièrement à obtenir des droits de pêche sur les côtes anglo-américaines. Compte tenu du climat politique favorable il obtient des conditions particulièrement intéressantes. Il est envoyé aux Pays-Bas où il obtient la reconnaissance des États-Unis en tant que gouvernement indépendant et il négocie le traité de paix et de commerce qui suit celui signé en 1778 avec la France.

John Adams
John Adams

En 1785, il est nommé ambassadeur auprès de la Grande-Bretagne. Présenté au roi George III qui dit comprendre sa méfiance envers le gouvernement français il lui répond : « Je dois affirmer à votre majesté que ma seule loyauté est envers mon propre pays », une phrase qui a dû particulièrement irriter le souverain. Il publie un livre sur la Constitution des États-Unis où il attaque les idées de ceux qui défendent les gouvernements centraux. Toutefois il n’est pas particulièrement apprécié de ses concitoyens en raison de ses idées sur « les riches, les bien-nés et les capables » qui doivent recevoir une place à part dans les assemblées nationales. C'est probablement la raison pour laquelle il ne reçoit qu'une partie des voix des grands électeurs lors de la première élection présidentielle, en 1788, où il est élu à la vice-présidence (George Washington est élu président) et il prend ses fonctions le 21 avril 1789. Les deux hommes sont réélus dans les mêmes fonctions en 1792.

George Washington refuse de se présenter pour un troisième mandat et, le 3 novembre 1796, Adams est élu président face à Thomas Jefferson, qui devient son vice-président.

[modifier] Présidence

[modifier] 1797

4 mars : investiture de John Adams en tant que deuxième président des États-Unis.

[modifier] 1798

25 juin : Vote de la loi autorisant le président à déporter les étrangers déclarés dangereux.

11 juillet : Adams signe la loi créant le United States Marine Corps, les troupes de débarquement de la Marine américaine.

14 juillet : Vote de la loi interdisant d'écrire, de publier ou de proférer des propos faux ou injurieux à l'égard du président ou du gouvernement.

[modifier] 1800

1er novembre : Adams et sa femme s'installent à Washington dans le palais présidentiel qui ne prendra le nom de « Maison Blanche » que bien plus tard.

[modifier] Politique étrangère

En raison de l'aide apportée par la France pendant la guerre d'Indépendance des États-Unis ces derniers devaient soutenir la France en cas de conflit avec la Grande-Bretagne (traité de Paris). Le 24 décembre 1796, Victor Hugues, gouverneur de la Guadeloupe pour le compte de la France, prend un arrêté contre les navires Américains. Cet arrêté était motivé par le fait que certains Américains, moyennant dédommagement pécuniaire, permettaient aux Britanniques, en guerre avec la France, d'utiliser le pavillon Américain pour aborder les îles Françaises des Antilles. Cet arrêté autorise les corsaires Guadeloupéens à attaquer les navires Américains.

Les corsaires Guadeloupéens, ex-esclaves récemment libéré par l'abolition du 16 pluviôse an II, nombreux et intrépides, venaient de libérer l'archipel Guadeloupéen et Sainte Lucie de la présence britannique.

Le 2 Mars 1797, le Directoire autorise à son tour les navires Français à attaquer les bateaux Américains.

Contre les agressions de ces corsaires, le 7 juillet 1798, le Congrès des États-Unis vote une loi qui délie les États Unis de leurs obligations à l'égard de la France. De plus, John Adams est amené à créer une première marine de Guerre Américaine, et à rendre permanent le corps des "marines", déjà apparu pendant la guerre d'indépendance.

Cet épisode, connu sous le nom de "Quasi-guerre", a vu des batailles navales entre la France (Guadeloupe essentiellement) et les États Unis (qui estimèrent leurs pertes en navires et cargaisons pour une valeur de 20 millions de francs de l'époque). Napoléon met fin à cet état de guerre par la convention de Morte Fontaine, le 2 octobre 1800.

[modifier] Politique intérieure

Le mandat d’Adams est marqué par le passage de la loi sur les « étrangers et la sédition » qui va apporter le discrédit sur son parti. Cette loi est une conséquence de la politique étrangère des États-Unis qui, à cette époque, sont pris dans le tourbillon des complications européennes et Adams, au lieu de participer aux joutes, s’occupe d’affermir la paix avec la France contre l’avis d’Hamilton et de ses amis.

[modifier] Politique partisane

Étant le deuxième président, Adams est amené, comme Washington à créer des précédents. Il essaye d'avoir un gouvernement apolitique et n'aboutit qu'à donner le contrôle du Parti fédéraliste à Alexander Hamilton et celui du Parti démocrate-républicain à Thomas Jefferson qui est d'ailleurs son rival et vice-président car à cette époque les règles électorales donnent les deux postes aux hommes qui ont obtenu le plus grand nombre de voix. De plus des querelles internes éclatent et Adams et Hamilton ne s’entendent plus, des membres de son cabinet allant jusqu’à chercher leurs ordres auprès du second.

En 1800 Adams est de nouveau le candidat du parti Fédéraliste aux élections mais l’absence de confiance au sein de son propre parti et le sentiment populaire opposé aux lois « étrangers et sédition » entrainent la victoire de son concurrent Thomas Jefferson.

[modifier] Retraite

Après sa défaite à l'élection de 1800, Adams se retire dans son État natal, le Massachusetts, où il décéda le 4 juillet 1826.

[modifier] Anecdotes

John Adams
John Adams

Adams n’est pas un meneur d’hommes mais un juriste et c’est plutôt en tant que constitutionnaliste qu’il a participé aux évènements de la guerre d'indépendance.

Adams est le premier vice-président qui devient président.

Le 25 octobre 1764, il épouse Abigail Smith, la fille d’un pasteur. C’est une femme douée et ses lettres, écrites en excellent anglais, sont d’un grand intérêt pour les personnes qui étudient cette période. Leur fils ainé John Quincy Adams, deviendra lui aussi président.

Adams meurt le jour anniversaire de la déclaration d'indépendance et, coïncidence, le même jour que Jefferson, son ami et rival politique. La nouvelle ne lui étant pas parvenue, ses derniers mots seront : « Jefferson est toujours en vie »

[modifier] Citations

« Le gouvernement des États-Unis n'est en aucune manière fondé sur la religion chrétienne ;il n'a aucune inimitié envers la loi, la religion ou la tranquillité des musulmans[8]. »

[modifier] Bibliographie

[modifier] Œuvres de John Adams en français

Adams, John : Ecrits politiques et philosophiques (choix de textes, introduction, traduction et notes de Jean-Paul Goffinon), Presses universitaires de Caen, 2 vol., 2004.

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur John Adams.

[modifier] Notes

  1. John Ferling, John Adams: A Life, 1992, chapitre 1
  2. John Ferling, John Adams: A Life, 1992, chapitre 2
  3. John Ferling, John Adams: A Life, 1992, p.117
  4. John Ferling, John Adams: A Life, 1992, p.53-63
  5. (en) John Adams, 1st Vice President (1789-1797), Sénat des États-Unis. Consulté le 01-08-2007
  6. (en) Steve Bansbach, « Reservists Honor the Father of the Navy », 02-11-2005. Consulté le 09-10-2006
  7. (en) John Adams 1735-1826: Second President, 1797-1801, National Museum of American History. Consulté le 09-10-2006
  8. Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ? , Paris, éditions du Seuil, 2005, ISBN 2-02-079950-2, p.99-100

[modifier] Etude sur John Adams en français

Goffinon, Jean-Paul : Aux origines de la Révolution américaine: John Adams, Editions de l'Université de Bruxelles, 1996.


Chronologie des présidents des États-Unis depuis 1789
(voir aussi : Histoire des États-Unis - Maison Blanche)

1789 : Washington
1797 : J. Adams
1801 : Jefferson
1809 : Madison
1817 : Monroe
1825 : J. Q. Adams
1829 : Jackson
1837 : Van Buren
1841 : W. H. Harrison

1841 : Tyler
1845 : Polk
1849 : Taylor
1850 : Fillmore
1853 : Pierce
1857 : Buchanan
1861 : Lincoln
1865 : A. Johnson
1869 : Grant

1877 : Hayes
1881 : Garfield
1881 : Arthur
1885 : Cleveland
1889 : B. Harrison
1893 : Cleveland
1897 : McKinley
1901 : T. Roosevelt
1909 : Taft

1913 : Wilson
1921 : Harding
1923 : Coolidge
1929 : Hoover
1933 : F. D. Roosevelt
1945 : Truman
1953 : Eisenhower
1961 : Kennedy
1963 : L. B. Johnson

1969 : Nixon
1974 : Ford
1977 : Carter
1981 : Reagan
1989 : G. H. W. Bush
1993 : Clinton
2001 : G. W. Bush