Calvin Coolidge

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Coolidge.
Calvin Coolidge
Calvin Coolidge
N° d’ordre 30e président des États-Unis d'Amérique
Élection 4 novembre 1924
Mandat 3 août 1923
4 mars 1929
Date et lieu
de naissance
4 juillet 1872

à Plymouth, Vermont

Date et lieu
de décès
5 janvier 1933
à Northampton, Massachusetts
Profession Juriste
Parti politique républicain
Vice-président aucun (1923-1924, succède à Warren G. Harding à son décès)
Charles G. Dawes (1924-1929)
Processus électoral
Résultats des élections
Liste des Vice-présidents

Calvin Coolidge, (4 juillet 1872 - 5 janvier 1933), est le trentième président des États-Unis d'Amérique. Il succède à W.G. Harding, mort en cours de mandat, en 1923 puis est élu pour un second mandat jusqu’en 1929.

Coolidge est un partisan convaincu de la non-intervention du gouvernement fédéral dans les affaires, politique du « laisser faire » et de la libre concurrence.

Sommaire

[modifier] Biographie

Calvin Coolidge naît le 4 juillet 1872 à Plymouth dans le Vermont. Ses parents, John Coolidge et Victoria Moore, sont fermiers et tiennent le magasin du village. Il abandonne l’usage de son premier prénom, « John », lors de l’obtention de son diplôme à 23 ans au Amherst College, dans le Massachusetts. Avocat à Northampton dans le Massachusetts, il devient membre du conseil municipal en 1899, puis conseiller juridique et notaire de la ville entre 1900 et 1902, greffier de tribunal en 1904, et membre de la Chambre des représentants de l’État du Massachusetts en 1907-1908.

Élu maire de Northampton 1910-1911, puis sénateur au Sénat de l’État 1912-1915, Coolidge est ensuite élu lieutenant-gouverneur (adjoint au gouverneur) du Massachusetts en 1916-1918, puis gouverneur de 1919 à 1920).

Lors de la convention du Parti républicain pour les élections de 1920, Coolidge est battu par le sénateur de l’Ohio (Warren G. Harding). Irvine Lenroot, sénateur du Wisconsin, est favori pour la vice-présidence mais le Parti républicain nomme finalement Coolidge. C’est donc le ticket républicain Harding-Coolidge qui s’impose face au couple démocrate (James M. Cox et Franklin D. Roosevelt).

[modifier] Présidence

Calvin Coolidge (à gauche) remettant à Charles Lindbergh la médaille Hubbard de la National Geographic Society
Calvin Coolidge (à gauche) remettant à Charles Lindbergh la médaille Hubbard de la National Geographic Society

[modifier] 1923

3 août : investiture de Calvin Coolidge en tant que trentième président des États-Unis d’Amérique. Il succède à W.G. Harding décédé en cours de mandat. C. Coolidge rendait visite à sa famille dans le Vermont, dont la maison n’avait ni électricité ni téléphone, lorsqu’il est informé vers deux heures du matin du décès du président. Son père, juge de paix, lui fait prêter serment à la lueur d’une lampe à pétrole. Il renouvelle ce serment dans les formes à son retour à Washington.

6 décembre : discours annuel sur « l’état de l’Union ». Coolidge annonce son programme politique qui inclut le soutien à la prohibition, la participation des États-Unis à la Cour de justice internationale. Il veut poursuivre la politique de Harding sur la dérégulation des activités commerciales c’est-à-dire la non implication du gouvernement fédéral. Ce discours est pour la première fois retransmis en direct par la radio, le nombre de récepteurs est de l’ordre de 2,5 millions comparés à juste 5 000 lors de la précédente élection en 1920.

[modifier] 1924

18 mars : les deux assemblées législatives votent une loi accordant une pension aux anciens combattants. Coolidge y oppose son veto, mais le Congrès le surmonte à la majorité des deux-tiers.

3 mai : Coolidge signe le Traité d’Anapala entre les États-Unis, le Nicaragua, le Guatemala et le Salvador. Ces pays s’accordent pour arrêter leurs interventions au Honduras. Tiburcio Carias deviendra dictateur en 1933.

26 mai : Coolidge signe une loi restreignant l’immigration plus draconienne que celle de son prédécesseur. L’immigration japonaise est totalement interdite et seuls les citoyens canadiens et mexicains sont exempts des quotas.

juin - juillet : la Convention nationale du Parti républicain désigne Coolidge en tant que candidat à un second mandat présidentiel.

4 novembre : Coolidge remporte l’élection présidentielle face à un Parti démocrate divisé. Le candidat dissident remporte un pourcentage significatif du vote populaire mais ce résultat ne se traduit pas au niveau du Collège électoral.

Candidat Parti Vote populaire % Collège électoral
Calvin Coolidge Républicain 15 717 552 54,1 382
John W. Davis Démocrate 8 363 169 28,8 136
Robert LaFollette Progressiste, Socialiste 4 822 856 17,0 13

[modifier] 1925

4 mars : investiture de Calvin Coolidge pour un second mandat présidentiel. La cérémonie, pour la première fois, est retransmise en direct par la radio.

[modifier] 1926

26 février : Coolidge signe la loi diminuant les impôts sur le revenu et les droits de douane. Son objectif est de restreindre la taille et l’influence du gouvernement fédéral au profit des États et de la doctrine du « laisser faire » prônant la libre concurrence. La situation économique continue à se dégrader.

10 mai : Coolidge fait intervenir les troupes de débarquement au Nicaragua. Les forces américaines occupent le pays jusqu’en 1933.

[modifier] 1927

2 août : Coolidge annonce son intention de ne pas se représenter aux élections présidentielles (la limite à deux mandats n’était pas inscrite dans la Constitution à cette époque).

[modifier] Politique internationale

Sur le plan international, C. Coolidge est partisan de la non-participation des États-Unis à la Société des nations. Néanmoins il soutient l’ouverture de nouveaux marchés et mène une politique agressive envers la plupart des États du continent américain en tentant de contrôler leurs gouvernements.

[modifier] Politique intérieure

Malgré son désir de communication, il donne en moyenne huit conférences de presse par mois, C. Coolidge est partisan du « laissez faire » et de la stricte non intervention du gouvernement fédéral sauf en cas d’absolue nécessité. Il est le dernier président qui n’intervient pas dans l’économie de marché, laissant les cycles économiques suivre leurs cours librement. Pendant sa présidence, les États-Unis connaissent une période de forte croissance, appelée les « années folles » (Roaring Twenties). Il peut diminuer les impôts, mais également réduire la dette nationale, toutefois les historiens lui accordent une lourde part de responsabilité dans le déclenchement de la crise de 1929, la Grande dépression, qui suivent son mandat.

[modifier] Politique concernant les droits civiques, les minorités et l’immigration

Ce n’est qu’à partir de 1924 que les Indiens d’Amérique reçoivent véritablement la nationalité américaine. Jusqu’à cette date leurs droits étaient limités et seuls ceux qui sortaient des réserves pour vivre comme les Blancs bénéficiaient de la nationalité. Malgré tout le Bureau des affaires indiennes continue encore longtemps à influer sur la vie et l’organisation des Indiens.

[modifier] Politique partisane

Coolidge est le premier président à faire usage régulièrement du nouveau moyen de communication qu’est la radio. Il s’en sert pour tenter de forger un lien direct avec la population sans passer par l’appareil des Partis.

[modifier] Retraite

Coolidge n’est pas candidat à sa propre succession. Il meurt à Northampton, Massachusetts, le 5 janvier 1933. Il est enterré au Notch Cemetery à Plymouth dans le Vermont.

[modifier] Anecdotes

Fait inhabituel pour un homme politique de premier plan, Coolidge est peu loquace, on le surnomme d’ailleurs Cal le taciturne. On raconte qu’une invitée à la Maison-Blanche avait fait le pari qu’elle arriverait à lui faire dire au moins trois mots pendant le repas. Après l’avoir entendu mentionner ce pari, Coolidge répondit simplement en deux mots « You lose » (vous avez perdu).

Lorsque C. Coolidge décide de ne pas se représenter aux élections de 1928 sa déclaration se limitera à « Je décide de ne pas être candidat ». De même, son testament tient en quelques mots « Je pense aux intérêts de mon fils John, mais je décide de léguer l’ensemble de mes biens à ma femme Grace ».

L'effet coolidge doit son nom à Calvin Coolidge, président des États-Unis entre 1923 et 1929, et plus précisément à une anecdote le concernant. L'histoire raconte que le couple Coolidge était en visite, durant son mandat, dans une ferme modèle du gouvernement. Pendant que le président visitait une autre partie de la ferme, la première Dame visitait le poulailler. Le fermier lui expliquait que le coq copulait toute la journée, et des dizaines de fois par jour. Là-dessus, la First Lady lui aurait dit : "Racontez donc cela au Président".

Après avoir à son tour été informé sur les habitudes sexuelles du coq, le président aurait répliqué : "Toujours avec les mêmes poules ?". Bien entendu, l'agriculteur démentit puisque le coq s'occupe de tout le poulailler. Le président aurait alors répondu : "Racontez donc cela à mon épouse".

Authentique ou non, cette anecdote a en tout cas tourné et a donné ultérieurement le nom "effet Coolidge" à ce phénomène du monde animal. On a notamment constaté que chez certaines espèces, lorsque le mâle vient de coïter, son comportement sexuel change et il est à nouveau prêt immédiatement à de nouveaux ébats si on introduit une nouvelle femelle réceptive.

[modifier] Hommages

Le portrait de C. Coolidge fut retiré de la Maison-Blanche en raison de sa responsabilité dans la Grande dépression de 1930. Il fallut attendre la présidence de R. Reagan pour que ce tableau retrouve sa place. D'ailleurs, Calvin Coolidge fut un modèle de présidence pour Ronald Reagan. Coolidge est un président sous-estimé (comme Warren Harding d'ailleurs). En fait, ses responsabilités dans la crise de 1929 sont très limitées. De plus, il a réagi en homme de son temps en refusant que l'Etat intervienne dans le domaine économique.


Chronologie des présidents des États-Unis depuis 1789
(voir aussi : Histoire des États-Unis - Maison Blanche)

1789 : Washington
1797 : J. Adams
1801 : Jefferson
1809 : Madison
1817 : Monroe
1825 : J. Q. Adams
1829 : Jackson
1837 : Van Buren
1841 : W. H. Harrison

1841 : Tyler
1845 : Polk
1849 : Taylor
1850 : Fillmore
1853 : Pierce
1857 : Buchanan
1861 : Lincoln
1865 : A. Johnson
1869 : Grant

1877 : Hayes
1881 : Garfield
1881 : Arthur
1885 : Cleveland
1889 : B. Harrison
1893 : Cleveland
1897 : McKinley
1901 : T. Roosevelt
1909 : Taft

1913 : Wilson
1921 : Harding
1923 : Coolidge
1929 : Hoover
1933 : F. D. Roosevelt
1945 : Truman
1953 : Eisenhower
1961 : Kennedy
1963 : L. B. Johnson

1969 : Nixon
1974 : Ford
1977 : Carter
1981 : Reagan
1989 : G. H. W. Bush
1993 : Clinton
2001 : G. W. Bush


Précédé par Calvin Coolidge Suivi par
Warren Gamaliel Harding
Président des États-Unis
02/08/1923 – 04/03/1929
Herbert Hoover
Précédé par Calvin Coolidge Suivi par
Thomas R. Marshall Sceau du Vice-président des États-Unis
Vice-président des États-Unis
1921-1923
Charles Dawes
Charles W. Fairbanks Sceau du Vice-président des États-Unis
Candidat républicain à la vice-présidence
1920
Charles Dawes

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Calvin Coolidge.