Victor Hugues

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Victor Hugues (1761, 1826) est un révolutionnaire français qui gouverna la Guadeloupe de 1794 à 1798, émancipant les esclaves de l'île sous les ordres de la Convention nationale française.

Hugues est né à Marseille en 1761 et a été un colon à Saint-Domingue de fin 1780 à début 1790, où il s'imprégna des principes révolutionnaires. Il retourna en France à la suite des troubles dans l'île et devint procureur sous les ordres du Comité de Salut Public, à Brest et à La Rochelle. Après les décrets d'émancipation de Léger-Félicité Sonthonax et d'Etienne Polverel à Saint-Domingue, la Convention Nationale déclara l'abolition de l'esclavage dans tous les territoires français en février 1794, et nomma Hugues commissaire national en Guadeloupe.

L'île était sous contrôle anglais quand il arriva aux Caraïbes, car les planteurs et autres colons blancs avaient appelé la rivale impériale au secours afin d'éviter les effets des idées révolutionnaires et l'abolition de l'esclavage. Mais en ralliant les hommes de couleur libres et les esclaves, Hugues réussit à reprendre l'île.

Il gouverna pendant quatre ans, avant d'être rappelé en France en décembre 1798 par le Directoire. Pendant ce temps, il purgea l'île des contre-révolutionnaires, utilisant une guillotine envoyée de France. Et il travailla également à créer un régime économique post-esclavagiste viable dans lequel les plantations et habitations continuaient de fonctionner, notamment via le travail "forcé" des anciens esclaves.

Hugues, en autorisant les corsaires français à attaquer les vaisseaux américains, permit l'apport de nombreuses richesses à l'île mais aggrava une crise entre les États-Unis et la France, connue sous le nom de "Quasi guerre" aux États-Unis.

Grâce à une armée composée de soldats blancs, mulâtres et anciens esclaves, Hugues travailla à exporter la révolution dans les îles voisines, notamment la Dominique, Saint-Martin, la Grenade, Saint-Vincent et Sainte-Lucie.

En 1799, Victor Hugues fut envoyé en Guyane comme commissaire du Consulat, où il établit le travail forcé puis rétablit l'esclavage. Mais il dut quitter précipitamment la Guyane en 1809 suite à l'invasion des Portugais et fut accusé de trahison et incapacité. Il fut acquitté en 1814 et retourna en 1817 en Guyane, comme gouverneur puis simple citoyen. Il revint en France, à Bordeaux en 1826, où il mourut.

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