James Madison

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James Madison
James Madison
N° d’ordre 4e président des États-Unis d'Amérique
Élection 1808
1812
Mandat 4 mars 1809
4 mars 1817
Date et lieu
de naissance
16 mars 1751

à Port Conway, Virginie

Date et lieu
de décès
28 juin 1836
à Montpelier, Vermont
Profession Juriste
Parti politique Démocrate-républicain
Vice-président George Clinton (1809-1812)
Elbridge Gerry (1813-1814)
Processus électoral
Résultats des élections
Liste des Vice-présidents

James Madison (1751-1836) est le quatrième président des États-Unis d’Amérique de 1809 à 1817.

Il est considéré comme l’un des principaux auteurs de la Constitution et en particulier de l’équilibre entre les pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif. Il a succédé à Thomas Jefferson en tant que ministre des affaires étrangères avant d’être élu à la présidence.

Sommaire

[modifier] Biographie

James Madison naît le 16 mars 1751 dans le comté de King George, Virginie. Ses parents, le colonel James Madison, Sr (1723–1801) et sa mère Eleanor Rose Conway (1731–1829) sont propriétaires d’une plantation de tabac avec de nombreux esclaves en Virginie, où il passe son enfance.

En 1769, James s’inscrit à l’université de Princeton où il absorbe en deux ans le curriculum de quatre années et se rend malade d’excès de travail. Une fois guéri, il devient le protégé de Thomas Jefferson.

[modifier] Carrière politique

Il devient un personnage de la scène politique de l’État de Virginie, participe à la rédaction de la loi sur la liberté religieuse, et persuade l’État de faire cadeau des Territoires du Nord-Ouest au Congrès (ces territoires deviendront une partie de l’Ohio, du Kentucky et du Tennessee).

En 1780, il apporte son soutien à la création d’une Commission constitutionnelle. Il est très actif durant la Convention de Philadelphie et certains historiens voient en lui le « père de la Constitution ». Madison se prononce pour un gouvernement central fort et deux chambres législatives ; il est l’artisan du système d’équilibre entre les pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif. Il insiste sur la représentation proportionnelle à la population des États au sein du Congrès. Ses notes sur la Convention sont les meilleurs témoignages sur les idées des rédacteurs. Il participe à la rédaction des federalist papers, série d'articles en faveur de la ratification.

Après la ratification de la Constitution, Madison devient député de son État, la Virginie. C’est lui qui introduit les dix premiers amendements, connus sous le nom de « lois sur les droits du citoyen » (Bill of Rights). Il est favorable à la limitation du pouvoir du gouvernement fédéral, et c’est en raison de son opposition à la formation d’une banque fédérale que les premiers partis américains, le parti fédéraliste et le parti républicain-démocrate, se forment. En 1785 il est aussi l’auteur d’une proposition s’opposant au financement par l’État des écoles chrétiennes.

En 1797, Madison quitte le Congrès pour devenir ministre des affaires étrangères de Jefferson.

En 1808, il se présente à l’élection présidentielle et est élu le 7 décembre, en grande partie en raison de son habileté diplomatique, en un temps où la France et le Royaume-Uni sont prêtes à déclarer la guerre aux États-Unis.

[modifier] Présidence

[modifier] 1809

4 mars : Investiture de Madison en tant que quatrième président des États-Unis d’Amérique.

27 octobre : Madison décrète l’annexion de la partie ouest de l’État de Floride, où les colons se rebellent contre l’autorité de l’Espagne.

[modifier] 1811

11 février : Madison interdit le commerce avec le Royaume-Uni.

[modifier] 1812

18 juin : Début de la Guerre de 1812 entre les États-Unis et le Royaume-Uni. Cette guerre est surtout soutenue par les états agricoles du sud et de l’ouest.

12 juillet : Les forces américaines sous la conduite du général William Hull entrent au Canada, mais doivent ensuite faire retraite sur Détroit. L’armée ne compte que 5 000 volontaires alors que les plans de Madison en prévoyait 50 000.

2 décembre : Madison est réélu pour un second mandat.

[modifier] 1814

24 août : Les forces britanniques évaluées à 5 000 hommes, sous le commandement du général Robert Ross, marchent sur Washington en représailles à l’incendie du Parlement canadien. Elles ne rencontrent qu’une faible résistance de la part de l’armée américaine désorganisée, et pénètrent dans la capitale. Elles y brûlent tous les bâtiments publics, dont le Capitole et la Maison Blanche.

En 1814, le Traité de Gand met fin à la guerre. La bataille de la Nouvelle-Orléans, au cours de laquelle Andrew Jackson se distingue en 1815, a lieu après la fin de la guerre, car la nouvelle de la cessation des hostilités n’a pas atteint la Louisiane à temps. La conséquence principale de cette guerre est la disparition du parti fédéraliste, considéré comme traître en raison de son opposition à la guerre.

[modifier] Politique étrangère

La France et le Royaume-Uni sont en guerre, et bloquent mutuellement l’accès des navires américains dans leurs ports, empêchant ainsi le commerce. En 1812 Madison propose aux deux belligérants d’arrêter les abordages de navires américains en échange d’une alliance contre l’autre partie. Napoléon accepte cette offre immédiatement et, sous la pression du Congrès, Madison déclare la guerre au Royaume-Uni. En fait les Britanniques avaient eux aussi accepté son offre, mais la nouvelle ne lui était pas parvenue.

La guerre qui s'ensuit n'est pas réellement un succès. Les Britanniques remportent victoire après victoire, et occupent même temporairement Washington DC, d’où Madison doit s’enfuir. Les Britanniques arment aussi des tribus indiennes dans l’Ouest, en particulier les Shawnee menés par le chef Tecumseh. Aucune des parties n’est particulièrement en faveur de la guerre, et du côté américain les États de la Nouvelle-Angleterre sont prêts à faire sécession si la guerre continue.

[modifier] Politique intérieure

Madison a peur de laisser trop de pouvoir aux politiciens si le gouvernement fédéral est chargé de la banque centrale des États-Unis. Il laisse expirer le mandat de la banque créée par son prédécesseur, mais il a besoin d’argent pour financer la guerre contre le Royaume-Uni ; vers la fin de son mandat il soutiendra la création d’une deuxième banque centrale.

[modifier] Politique partisane

Madison et Jefferson sont considérés comme les fondateurs du Parti démocrate-républicain. Madison succède à Jefferson sans difficulté en 1808 et il est réélu en 1812, car les Américains sont persuadés d’avoir gagné la Guerre de 1812. Le Parti fédéraliste, qui s’était opposé à la guerre, disparaît.

[modifier] Retraite et décès

Après son deuxième mandat, Madison se retire dans sa ferme de Montpelier, Virginie. Il devient brièvement le recteur de l’université de Virginie mais se consacre essentiellement à l’agriculture. Il meurt le 28 juin 1836.

[modifier] Anecdotes

Le 4 mars 1809, James Madison est le premier Président qui porte des vêtements fabriqués aux États-Unis le jour de son investiture.

Ne mesurant que 1,63 m et pesant 45 kg, Madison était fréquemment malade et très religieux. En 1794 il épouse Dolley Payne Todd qui, jolie et vive, fait ressortir son aspect malade et antisocial. C’est à Dolley qu’on attribue la création du rôle de « Première dame des États-Unis » en tant que premier soutien de son mari, le président.

[modifier] Hommages

Son portrait figure sur les billets de 500 $.

[modifier] Citations

[modifier] Gouvernement

«  Qu'est-ce que le gouvernement, sinon le meilleur reflet de la nature humaine ? Si les hommes étaient des anges, aucun gouvernement ne serait nécessaire[1] »

[modifier] Laïcité

«  Le gouvernement n'a pas l'ombre d'un droit de se mêler de religion. Sa plus petite interférence serait une usurpation flagrante[2]. »

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur James Madison.

  1. Cité dans Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ? , Paris, éditions du Seuil, 2005, ISBN 2020799502, p.50
  2. Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l’Amérique ? , Paris, éditions du Seuil, 2005, ISBN 2020799502, p.99

[modifier] Liens internes


Chronologie des présidents des États-Unis depuis 1789
(voir aussi : Histoire des États-Unis - Maison Blanche)

1789 : Washington
1797 : J. Adams
1801 : Jefferson
1809 : Madison
1817 : Monroe
1825 : J. Q. Adams
1829 : Jackson
1837 : Van Buren
1841 : W. H. Harrison

1841 : Tyler
1845 : Polk
1849 : Taylor
1850 : Fillmore
1853 : Pierce
1857 : Buchanan
1861 : Lincoln
1865 : A. Johnson
1869 : Grant

1877 : Hayes
1881 : Garfield
1881 : Arthur
1885 : Cleveland
1889 : B. Harrison
1893 : Cleveland
1897 : McKinley
1901 : T. Roosevelt
1909 : Taft

1913 : Wilson
1921 : Harding
1923 : Coolidge
1929 : Hoover
1933 : F. D. Roosevelt
1945 : Truman
1953 : Eisenhower
1961 : Kennedy
1963 : L. B. Johnson

1969 : Nixon
1974 : Ford
1977 : Carter
1981 : Reagan
1989 : G. H. W. Bush
1993 : Clinton
2001 : G. W. Bush