Jack Agazarian

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Jack Agazarian (1916–1945) fut un agent secret britannique pendant la Seconde Guerre mondiale. Agissant pour la section F (française) du Special Operations Executive sous le nom de guerre « Marcel », il fut l'un des opérateurs radio du réseau PHYSICIAN (plus connu sous le nom de réseau Prosper), auprès de Francis Suttill, le chef du réseau. Lorsque le réseau s'effondra, il fut arrêté, torturé, déporté et exécuté par les Allemands.

Note : pour accéder à des photographies de Jack Agazarian, se reporter au paragraphe Lien externe en fin d'article.

Sommaire

[modifier] Généalogie

  • Son père : Berdge Rupen, Arménien.
  • Sa mère : Jacqueline Marie-Louise Le Chevalier, Française.
  • Son frère : Noël Le Chevalier Agazarian KIA 16.5.1941 ; 72550 Flying Officer (pilote), 274 Squadron R.A.F.V.R.
  • Sa femme : Françoise Isabella ("Francine") Agazarian (décédée en 1999), également agent du SOE section F, nom de guerre « Marguerite ».

[modifier] Biographie

1916. Le 19 décembre, naissance de Jack Charles Stanmore Agazarian à Londres.

Éducation en France et en Angleterre (Dulwich College).

Employé dans les affaires de son père.

À la déclaration de guerre, il rejoint la Royal Air Force.

Il est recruté par le SOE comme opérateur radio.

1942. Il suit l'entraînement. En décembre, il arrive à Paris pour rejoindre le réseau Prosper-PHYSICIAN nouvellement formé par le SOE, avec Francis Suttill à sa tête. Sa femme Francine le rejoint un peu plus tard.

1943.

  • Il travaille occasionnellement pour Henri Déricourt, un ancien pilote de l'armée de l'air dont le travail consiste à trouver des terrains d'atterrissage et à organiser la réception des agents arrivant par avion. À un moment, il commence à se poser des questions sur la loyauté de Déricourt et rapporte à Londres ses soupçons et ceux d'autres agents.
  • Agazarian est repéré par la Gestapo, et en plusieurs occasions manque de justesse d'être arrêté.
  • Francis Suttill considère la présence continue d'Agazarian comme constituant un risque en matière de sécurité.
  • 16 juin. Agazarian est renvoyé par avion Lysander en Angleterre, où il réitère son inquiétude à propos de la loyauté de Déricourt, auprès de Nicholas Bodington et de Maurice Buckmaster, lesquels néanmoins ne sont pas convaincus. Cependant, quand Noor Inayat Khan perd contact avec le réseau Prosper, le quartier général s'inquiète de plus en plus. Leo Marks, le chef des codes et du cryptage au SOE est convaincu que Gilbert Norman, l'opérateur radio, transmet sous le contrôle des Allemands.
  • 22 juillet. Agazarian accompagne Nicholas Bodington toujours sceptique dans une mission en France pour déterminer l'état du réseau Prosper.
  • Bodington arrange une rencontre avec Gilbert Norman à une adresse convenue rue de Rome, près de la Gare Saint-Lazare, mais c'est Agazarian, et non pas Bodington, qui vient au rendez-vous[1].
  • 26 juillet. Les inquiétudes étaient fondées, et les Allemands ont bien pénétré le réseau. Agazarian est arrêté. Trois membres du réseau, le courrier Andrée Borrel, le chef Francis Suttill et l'opérateur radio Gilbert Norman sont en prison depuis le 23 juin, et les transmissions radio de Gilbert Norman sont en réalité opérées par les Allemands. Le rôle d'Henri Déricourt dans l'effondrement du réseau Prosper n'est pas complètement élucidé. Après la guerre, il sera jugé en tant qu'agent double, mais sera acquitté faute de preuves, avec le soutien de Nicholas Bodington venu témoigner en sa faveur.
  • Agazarian endure la torture pendant six mois à la prison de Fresnes.
  • Il est déplacé au camp de concentration de Flossenbürg et maintenu à l'isolement.

1945. Jack Agazarian est exécuté le 29 mars à Flossenbürg.

[modifier] Situation militaire

  • Unité d'origine : Royal Air Force Volunteer Reserve.
  • Grade : Flight Lieutenant (Numéro : 71106)

[modifier] Reconnaissance

[modifier] Distinctions

[modifier] Monuments

  • Jack Agazarian est honoré au Runnymede Memorial, Surrey, Angleterre ; panel 265.
  • En tant qu'agent de la section F du SOE mort pour la France, Jack Agazarian est honoré au mémorial de Valençay, Indre, France.

[modifier] Sources

  • Henri Noguères, Histoire de la Résistance en France de 1940 à 1945, Robert Laffont, 1976 ; éd. revue et complétée, Crémille & Famot, 1982.
  • Hugh Verity, Nous atterrissions de nuit... Les atterrissages secrets de la RAF en France 1940-44, 1978 ; 5e éd. revue et augmentée, Vario, 2004.
  • Anthony Cave Brown, La Guerre secrète, le rempart des mensonges, Pygmalion/Gérard Watelet, 1981.
  • Michael Richard Daniell Foot, Des Anglais dans la Résistance. Le Service Secret Britannique d'Action (SOE) en France 1940-1944, annot. Jean-Louis Crémieux Brilhac, Tallandier, 2008, ISBN : 978-2-84734-329-8 / EAN 13 : 9782847343298. Traduction en français par Rachel Bouyssou de (en) SOE in France. An account of the Work of the British Special Operations Executive in France, 1940-1944, London, Her Majesty's Stationery Office, 1966, 1968 ; Whitehall History Publishing, in association with Frank Cass, 2004. Ce livre présente la version officielle britannique des événements.
  • Richard Seiler, La Tragédie du Réseau Prosper, Pygmalion, 2003.
  • John Vader, Nous n'avons pas joué, l'effondrement du réseau Prosper 1943, Le Capucin, 2002. Ce livre est la traduction française du livre Prosper double-cross, Sunrise Press, 1977, traduction, notes et annexes de Charles Le Brun.
  • Jacques Bureau, Un soldat menteur, Robert Laffont, 1992. Témoignage direct d'un membre du réseau.
  • Jean Lartéguy et Bob Maloubier, Triple jeu, l'espion Déricourt, Robert Laffont, 1992.

[modifier] Lien externe

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