Illuminati de Bavière

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Illuminati.

Les Illuminati de Bavière furent une société secrète du XVIIIe siècle se réclamant de la philosophie des Lumières.

Sommaire

[modifier] Histoire

Adam Weishaupt, fondateur des Illuminés de Bavière
Adam Weishaupt, fondateur des Illuminés de Bavière

Il s'agit d'un mouvement éphémère de libres penseurs rationalistes et progressistes, la plus radicale mouvance du siècle des Lumières[1]. Ses membres lui donnaient le nom d'Illuminati, mais ils s'appelaient eux-mêmes les Perfectibles. Ce groupe a été fondé le 1er mai 1776 par l'ancien jésuite, Adam Weishaupt († 1830), professeur de droit canonique, et par le baron Adolph von Knigge, à Ingolstadt dans le royaume de Bavière (désormais intégré à la République Fédérale d'Allemagne). Le groupe s'est d'abord appelé l'Ordre Illuminati, puis l'Ordre des Illuminati, et enfin les Illuminati de Bavière.[2]

Dans l'État conservateur de Bavière, où l'Électeur progressif et éclairé Maximilien III Joseph fut remplacé en 1777 par son héritier conservateur Charles Théodore, et qui était dominé par l'Église catholique et l'aristocratie, une telle organisation ne tardait pas à être supprimée par le pouvoir en place. En 1784, le gouvernement bavarois bannit toutes les sociétés secrètes qui incluaient les Illuminati et les francs-maçons. La structure des Illuminati s'écroule rapidement, mais pendant son existence, de nombreux intellectuels influents et des personnalités politiques progressistes en ont fait partie.

Ses membres, issus tout d'abord de la franc-maçonnerie, devaient obéissance à leurs supérieurs. La secte des illuminés de Bavière était structurée et organisée en trois classes et treize grades :

  1. Première classe – Pépinière :
    • Cahier préparatoire
    • Noviciat
    • Minerval
    • Illuminé Mineur
  2. Deuxième classe – Franc maçonnerie:
    • Apprenti
    • Compagnon
    • Maître
    • Illuminé Majeur ou Novice Ecossais
    • Chevalier Ecossais
  3. Troisième classe – Mystères:
    • Petits Mystères- Prêtres
    • Petits mystères- Princes
    • Grands Mystères- Mages
    • Grands Mystères- Roi

Dans chaque classe les adeptes étaient chargés de recruter de nouveaux adeptes pour l’ordre.

Des relations avec les loges maçonniques ont été entreprises à Munich et Freising en 1780.

L'Ordre avait des ramifications à travers toute l'Europe, mais il n'a jamais excédé 2000 membres. Cet ensemble séduisait également des hommes de lettres, comme Goethe et Herder, et même les ducs de Gotha et de Weimar. Une rupture interne au mouvement a précédé sa chute, qui est devenue effective avec un édit du gouvernement bavarois en 1785.

[modifier] Citations du fondateur Adam Weishaupt

  • « La grande force de notre Ordre réside dans sa dissimulation ; qu'il n'apparaisse jamais sous son nom propre, mais toujours sous le couvert d'un autre nom, d'une autre activité… »

[modifier] Effets culturels

Malgré la faible durée de vie de l'organisation (une décennie)[3], les Illuminati de Bavière ont toujours eu une image ténébreuse dans l'histoire populaire, à cause des écrits de leurs opposants. Les allégations lugubres de théories conspirationnistes qui ont façonné la vision de la franc-maçonnerie ont pratiquement occulté les Illuminati. En 1798, l'Abbé Augustin Barruel publia les Mémoires pour servir à l'histoire du Jacobinisme qui soulignaient la théorie d'une grande conspiration regroupant les Templiers, les Rosicruciens, les Jacobins et les Illuminati. Simultanément et de manière indépendante, un Maçon écossais et professeur d'histoire naturelle, John Robison sortait en 1798 Les preuves d'une conspiration contre l'ensemble des religions et des gouvernements d'Europe. Quand il vit le travail similaire réalisé par Barruel, il ajouta une multitude de notes pour compléter son essai. Robison prétendait montrer la preuve d'une conspiration des Illuminati œuvrant au remplacement de toutes les religions par l'humanisme et de toutes les nations par un gouvernement mondial unique.

Plus récemment, Antony Cyril Sutton suggèra que la société secrète Skull and Bones (littéralement : crâne et os) avait été fondée par la branche américaine des Illuminati. Robert Gillete a défendu l'hypothèse que ces Illuminati auraient finalement l'intention d'établir un gouvernement mondial par des procédés criminels tels que l'assassinat, la corruption, le chantage, le contrôle des banques et des pouvoirs financiers, l'infiltration de gouvernements, mais également en soutenant des guerres et des révolutions pour placer leurs propres membres dans les hautes sphères de la hiérarchie politique.

D'autre part, Thomas Jefferson affirmait que les Illuminati avaient l'intention de propager l'information et les principes de la vraie morale[réf. souhaitée]. Il attribuait la discrétion des Illuminati à ce qu'il appelait « la tyrannie du pouvoir et des clercs ».

Sutton et Jefferson semblaient d'accord pour dire que les ennemis des Illuminati étaient les monarques d'Europe et l'Église. Augustin Barruel pensait même que la Révolution française de 1789 a été fomentée et contrôlée par les Illuminati par l'intermédiaire des Jacobins. Et plus tard les théoriciens conspirationnistes ont aussi trouvé la responsabilité des Illuminati dans la Révolution russe de 1917 bien que l'ordre ait été officiellement dissout en 1790.

[modifier] Les partisans

Symbole de l'œil surmontant la pyramide sur le billet de un dollar US
Symbole de l'œil surmontant la pyramide sur le billet de un dollar US
  • Une hypothèse[précision nécessaire] insinue que les Pères fondateurs des États-Unis - dont certains étaient francs-maçons - étaient très proches par les Illuminati. En effet, le billet de un dollar représente une pyramide inachevée où apparaît un œil surmonté de rais de lumière. En dessous sont inscrites les devises suivantes : "Annuit cœptis" (Notre entreprise sera couronnée de succès) et Novus Ordo Seclorum (Nouvel Ordre Séculier). Ces symboles du grand- sceau des États-Unis sont cités[Qui ?] comme exemples de l'omniprésence des Illuminati sur le sol Américain.

[modifier] Les opposants

Pour ceux-ci « Illuminati » est synonyme de «nouvel ordre mondial ». Ils s’appuient largement sur les thèses conspirationnistes :

  • en 1798, l'Abbé Augustin Barruel publia les Mémoires pour servir à l'histoire du Jacobinisme qui soulignaient la théorie d'une grande conspiration regroupant les Templiers, les Rosicruciens, les Jacobins et les Illuminati.
  • en 1798, simultanément et de manière indépendante, un Maçon écossais, professeur d'histoire naturelle, John Robison sortait Les preuves d'une conspiration contre l'ensemble des religions et des gouvernements d'Europe. Quand il vit le travail similaire réalisé par Barruel, il ajouta une multitude de notes pour compléter son essai. Robison prétendait montrer la preuve d'une conspiration des Illuminati œuvrant au remplacement de toutes les religions par l'humanisme et de toutes les nations par un gouvernement mondial unique.

[modifier] Les Illuminati après 1790

Certains auteurs conspirationnistes sont persuadées que les Illuminati de Bavière ont survécu et qu'ils existent probablement encore. Aujourd'hui, la dénomination illuminati est souvent utilisée aux États-Unis dans les théories du complot pour désigner les conspirateurs du « nouvel ordre mondial ».

[modifier] Notes

  1. Jacques Mitterrand, article « Franc-maçonnerie », Encyclopédie Universalis, 1992, T.9, p. 935
  2. (de) Franz Xaver von Zwack, « Beurkundete Geschichte des Illuminaten-Ordens », Wikisource
  3. Pierre-André Taguieff, La foire aux Illuminés : Ésotérisme, théorie du complot, extrémisme, Éditions Mille et une Nuits, 2005. ISBN 2842059255, p. 14
  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Illuminati ».

[modifier] Bibliographie

  • René Chandelle, Au delà des Anges et Démons, le secret des Illuminati et la grande conspiration mondiale, Éditions Exclusif, 2006. ISBN 2848910542
  • Marie-France Etchegoin, Frédéric Lenoir, Code Da Vinci : l'Enquête, éd. Robert Laffont, coll. Points P1484, Paris, 2006.
  • René Le Forestier, Les illuminés de Bavière et la Franc-maçonnerie allemande, 1915, réédité en 2001 par Archè, Milan[1]
  • Monika Neugebauer-Wölk, Hermann Schüttler, Die Korrespondenz des Illuminatenordens vol. 1, 1776-81, Éd. Reinhard Markner, Tübingen, Max Niemeyer, 2005. ISBN 3-484-10881-9
  • Jean Racine, Abrégé de l'histoire de Port Royal, 1767, rééd. 1994, Éd. de la Table Ronde, Petite Collection Vermillon, Paris. ISBN 2-7103-0604-2. Fait allusion aux événements de l'abbaye de Maubuisson.
  • John Robison, Proofs Of A Conspiracy. ISBN 0944379699
  • Pierre-André Taguieff, La foire aux Illuminés : Ésotérisme, théorie du complot, extrémisme, Éditions Mille et une Nuits, 2005. ISBN 2842059255
  • Werner Gerson, Le nazisme société secrète, éd. J'ai lu / L'Aventure mystérieuse N°A267. L'auteur cite les illuminés de Bavière.

[modifier] Fiction

  • Dan Brown, Anges et démons, édition de poche, 1999.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes