Conciles d'Arles

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Sommaire

[modifier] Liste des conciles

[modifier] Au IVe siècle

Le concile de 314

Ayant reconnu la religion catholique (Edit de Milan en 313), Constantin Ier organise en véritable chef de l'église un Concile à Arles, le 1er août 314 pour y faire condamner le donatisme[1]. Ce concile se déroule probablement dans l'église construite sur un ancien temple antique dédié à la Bonne Déesse et devenue depuis Sainte Marie Majeure et plus tard Notre Dame de la Major.

Ce concile et ses 22 canons condamnent le donatisme. Les pères conciliaires, tout en regrettant "l'absence" du pape Sylvestre qui a réussi à se défiler, estiment néanmoins utile de lui faire part des nombreuses décisions qu'ils ont prises et lui demandent de tout entériner, même si en l'occurrence, il n'a pas eu voix au chapitre. Comme les évêques réunis à Arles sont assurés du soutien de Constantin, le pape signe le tout. Ceci constitue une preuve évidente qu'à cette époque, l'autorité des conciles est supérieure à celle du pape.

Parmi les autres mesures adoptées, le concile reconnaît le service armé comme un devoir du chrétien (can. 3) et fixe la date officielle de Pâques. Il admet la validité du baptême administré par un païen (can. 9), ce qui sera confirmé en 1439 par le concile de Florence et il lance une condamnation ferme des clercs qui gardent des relations avec des femmes. Il rappelle aussi que les diacres ne peuvent pas offrir l’eucharistie (can. 15) et qu’ils doivent aux presbytres l’honneur qui leur est dû (can. 18). Il prend également d'autres mesures concernant le mariage chrétien et la consécration des évêques.

Ce concile réunissait seize (?) évêques, dont ceux de :

  • Arles : évêque Maximus, accompagné du prêtre Salamas et des diacres Nicasius, Afer, Ursinus, Petrus.
  • Marseille : évêque (Oresius) accompagné du lecteur Nazarus
  • Vaison : évêque (Daphnus) accompagné de Victor exorciste
  • Vienne : évêque (Verus) accompagné de l'exorciste Beclas
  • Lyon  : evêque (Vocius) ,
  • Toulouse : (Mamertin) ou Mamertinus ou Mamartinus ou Martinus,
  • Rouen : (Avitianus) en compagnie de son diacre Nicetius,
  • Reims : (Bétause),
  • Trèves : (Agrice, + 330)
  • Cologne, Trèves : Materne évêque de Cologne, Trèves et Tongres, proche de l’empereur Constantin, il aurait participé au concile de Rome en 313 et à celui d’Arles en 314.
  • la Galice : représentée par un évêque
  • trois évêques de Grande Bretagne : Eborius, évêque de la cité d'York; Restitutus, évêque de la cité de Londres; Adelfius, évêque de la cité de Lincoln ('civitas Colonia Londenensium')[2]. Ils étaient accompagnés d'un prêtre et d'un diacre.
  • Tunisie (Thuburbo Majus) : l'évêque Faustus

Il y avait également :

  • Nice représentée par Innocentius diacre, et Agapista exorciste
  • Mende : diacre Genialis, délégué par l'Eglise du Gévaudan pour participer au concile d'Arles en 314, puis évêque du diocèse de Mende.
  • Apt : le diocèse d'Apt et son évêque étaient représentés par Romanus et Victor.
  • à compléter ...


Le concile de 353

Un autre suit en 353, à l'instigation de son fils Constance II. Présidé par Saturnin, évêque de la ville, il traite essentiellement de l'Arianisme[3].
Sur l’initiative du pape Libère qui veut réconcilier les évêques encore divisés, l’empereur Constance, se trouvant à Arles, décide que le concile s’y tiendra. Il en arbitre les séances et réclame la condamnation d’Athanase, l’évêque d’Alexandrie qui s’oppose à l’arianisme et à son autorité.
Les actes de ce concile sont perdus et l’on ne sait de son déroulement que ce qu’en a dit des chroniqueurs hostiles à Constance et à sa politique théologique. Apparemment, l’empereur interdit toute discussion de fonds aux évêques; il entend seulement leur faire condamner Anasthase, son adversaire le plus résolu.
Un édit s’ajoute, pour menacer d’exil les récalcitrants. Tous les évêques présents – et Saturnin d’Arles en particulier – s’inclinent donc, à l’exception de Paulin de Trèves fidèle à Athanase, qui est comme il se doit, déposé et exilé en Asie Mineure.

[modifier] Au Ve siècle

  • En 435 - Le jour de l'An 435, se tient un Concile pour régler le conflit qui venait de naître entre l'Abbé de Lérins et l'évêque de Fréjus (ATTENTION, confusion possible avec celui de 454).
  • En 443 - Le synode provincial contient 56 canons et proclame que les néophytes (juifs convertis) ne peuvent prétendre aux ordres majeurs ainsi que les conditions d'élection des évêques. Présidé par Hilaire, archevêque d'Arles, il fait suite aux conciles de Riez (29 novembre 439), d'Orange (441) et de Vaison (442).
  • En 451 - Concile de 44 evêques, présidé par Ravennius, archevêque d'Arles. Certains fixent ce concile un an plus tard, en 452.
    Le Concile d'Arles précise la discipline ecclésiastique et les pratiques religieuses. Il ordonne par exemple que si quelqu'un allume des flambeaux, rend un culte à des arbres, à des fontaines ou à des pierres, ou bien néglige de les détruire, il soit réputé coupable de sacrilège. Ce même concile fait état de certaines apostasies parmi les Gaulois orthodoxes en contexte arien.
  • En 453 / 454 - Concile d'Arles composés de 13 évêques et présidé par Ravennius, pour régler le litige juridictionnel survenu entre l'abbé de Lérins Fauste et l'évêque Théodose de Fréjus; une autre date est également avancée pour ce concile : 455.
    En fait, il s'agit d'une affaire de pouvoir entre l'abbé et l'évêque. Ce dernier, se fondant sur ce que les îles de Lérins dépendent de son diocèse, veut s'arroger une pleine et entière juridiction sur les moines; Fauste en soutenant les droits de sa charge avec énergie déplut à l'évêque qui l'interdit de l'exercice de sa dignité. Cet acte de rigueur cause quelque scandale et l'abbé de Lérins tout en se soumettant à l'injonction qui le dépossède de ses prérogatives soumet la question à la décision du Concile qui se réunit à Arles pour vider cette affaire.
    • En 455, le Concile d'Arles, présidé par Ravennius, règle le litige juridictionnel survenu entre l'abbaye de Lérins et l'évêque Théodose de Fréjus, et précise les prérogatives de l'évêque et de l'abbé.
    • Le Concile s'ouvre le 4 décembre 453 avec treize prélats sous la présidence du métropolitain Ravennius.
      Deux d'entre eux, Maxime de Riez et Valérien de Cimiès, plaident la cause de l'abbé de Lérins. Le Concile ordonne que l'évêque de Fréjus se contente des satisfactions que lui fera Fauste, et que celui-ci sera rétabli au plus tôt dans le gouvernement de son monastère. Il régle de plus que les moines qui ne sont pas dans les saints ordres relèveront uniquement de l'abbé chargé de les gouverner, mais que les religieux destinés aux saints ordres ne seront ordonnés et confirmés que par l'évêque diocésain. Cette sage décision rétablit la bonne harmonie entre les 2 parties.
  • En 462 - Le Synode d'Arles étudie les problèmes relatifs au siège épiscopal de Narbonne, ville récemment prise par le wisigoth Théodoric II
  • En 463 - Concile, présidé par l'évêque d'Arles, Léonce, relatif à un conflit entre Arles et Vienne.
    Il s'agit de l'affaire de saint Mamert (évêque de Vienne), qui contre les derniers règlements du pape Léon décédé en novembre 461, avait ordonné un évêque à Die probablement en 462, alors que ce diocèse relève du métropolitain Léonce. L'affaire est portée à Rome, où le pape Hilaire tranche en faveur de l'évêque d'Arles (cf. lettre du 3 décembre 462 adressée aux évêques des 5 provinces) à qui il demande de faire respecter sa décision.
    • En 463, un concile se tient dans la cité pour régler un conflit entre les archevêchés d'Arles et de Vienne.
    • Le primat Léonce, présidant le Concile d'Arles, déclare que le droit de l'évêque de Rome sur la délimitation de quelques diocèses et provinces des Gaules méridionales lui est venu d'une décision de l'empereur ; et donc, explique-t-il, il s'agissait d'obéir à l'empereur en respectant cette décision.
  • Entre 470 et 480, probablement en 474 - Nous disposons de plusieurs informations relatives à un concile présidé par l'évêque d'Arles, Léonce, concernant l'enseignement de Lucidus; d'après les historiens, 474 est la date la plus probable de cette assemblée.
    Pour mémoire rappelons que le prêtre Lucide, attaché à ce qu'on croit à l'église de Marseille, avait propagé à la suite d'Augustin d'Hippone, l'hérésie de la prédestination en niant la coopération du libre arbitre avec la grâce.
    • Entre 476 et 480, un concile regroupant environ trente évêques, condamne la doctrine de prédestination enseignée par Lucidus.
    • En 476, le Concile d'Arles comme celui de Lyon en 477, animés par saint Patiens de Lyon, condamnent l'augustinisme.
    • En 474, Fauste, évêque de Riez, après avoir essayé de convaincre Lucidus le dénonce au Concile de la Province, que le métropolitain Léonce convoque à Arles, et auquel assistent 30 évêques, parmi lesquels saint Euphrone d'Autun, saint Patient de Lyon et saint Mamert de Vienne (+ en 474).
  • En 490- 502 - Textes canonniques (1997 CDPRZ). / à valider /

[modifier] Au VIe siècle

  • En 524 - Concile d'Arles présidé par l'évêque d'Arles Césaire à propos des ordinations.
    Il se tient le 6 juin 524 à l'occasion de la dédicace de la basilique Sainte Marie. Césaire y insiste également sur la nécessité de la prédication.
    J. Charles-Roux dans son ouvrage Arles[4], indique la présence dans l'église de Saint-Trophime d'un tableau sur bois non signé du XVe siècle, initialement à l'église de la Major, représentant la déposition d'un évêque. Il précise que d'après l'abbé Paulet, il s'agirait de la déposition d'un certain Contumeliosus[5], condamné par Saint-Césaire lors du concile d'Arles[6] à l'occasion de la dédicace d'une église de la sainte Vierge. Ce prélat dont la condamnation épiscopale aurait été confirmée par le pape Agapet aurait toutefois conservé ses biens personnels, d'où la présence d'une bourse dans ses mains et l'absence d'insignes religieux.
    Pour mémoire rappelons que l'évêque d'Arles a été un remarquable prédicateur dont les homélies relativement courtes (pour l'époque) rappellent les notions élémentaires de la loi divine. Initiateur de la morale chrétienne dans les masses rurales, ses homélies ont servi d'exemples aux missionnaires des siècles suivants.

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  • En 554 - On trouve plusieurs références à ce concile, appelé parfois le 5e concile d'Arles tenu le 28 juin 554, sous Childebert Ier et au cours duquel l'église Notre-Dame est consacrée.
    • dans l'Histoire de la Provence publiée sous la direction d'Edouard Baratier. Il est indiqué, page 97 : "... après le concile d'Arles de 554 jusqu'à celui de 682...",
    • dans Arles de J Charles-Roux, on trouve page 69 : "... cinquième Concile tenu à Arles en 554, dans lequel on décida de la soumission des monastères à l'obédience des évêques ...".
    • dans La Provence des origines à l'an mil, ouvrage collectif, on trouve page 448 : "... (l'autorité religieuse d'Arles) était manifeste lorsqu'en 554, l'évêque Sapaudus réunit à Arles les titulaires, ou représentants, des dix-huit diocèces appartenant aux anciennes provinces des Alpes-Maritimes, de Narbonnaise Seconde, et même avec Vaison, du sud de la Viennoise". ....
  • Vers 590 - Quelques documents indiquent un concile à cette date.
    • Saint-Véran, Evêque de Cavaillon ..... serait mort un 13 novembre vers l'an 590 dans la ville d Arles où il s'était rendu pour un Concile.

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L'archevêque de la ville préside également de nombreux conciles nationaux : à Paris en 552 et 573, à Orléans en 541 et 549 ou en des villes plus proches telles que Mâcon en 581 et 585, Lyon en 570 et Valence en 574[7].

[modifier] Entre le VIIe et le Xe siècle

  • En 813 - En mai 813, pour remédier à l'état de l'Église, quatre conciles se tiennent sur l’ordre de Charlemagne dans les villes de : Mayence, Tours, Chalon-sur-Saône et Arles.
    Celui d’Arles à Saint-Trophime est présidé par Jean II archevêque de la cité secondé par Nebridius, abbé de Lagrasse et archevêque de Narbonne. Ces conciles abordent tous les aspects de la vie religieuse : problème dogmatique (il est traité des questions de foi) ; problème de discipline ecclésiastique (de la situation de ses chefs et serviteurs). Mais ces conciles ne décident rien. Ils font des propositions de réforme à l'empereur ( quarante trois chapitres ), et c'est Charlemagne qui se réserve le choix de décider des mesures à appliquer.
    Rien n'indique mieux la place prise par l’Empereur dans l'Église que la manière dont les évêques et les abbés terminent leurs délibérations à ces conciles, notamment au concile d'Arles : voilà les articles que nous avons rédigés ; nous décidons qu'ils seront présentés au Seigneur Empereur, afin que sa sagesse ajoute ce qui y manque, corrige ce qui est contre la raison, et que ce qu'elle y reconnaîtra de bon, elle le promulgue et le rende exécutoire.

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[modifier] Après l'an 1000

Au XIIIe siècle, sept conciles provinciaux se tiennent à Arles.

  • En 1234 - Un concile se tient en juillet sous la présidence de Jean Baussan, archevêque d'Arles. Ce concile condamne les confréries, encourage les délations d'hérédiques et impose un contrôle ecclésiastique des testaments. Il reprend le modèle légatin et épiscopal de l'inquisition.
  • En 1236 - Un nouveau concile se tient en novembre sous la présidence de Jean Baussan, archevêque d'Arles.
    Il contient 24 canons, principalement contre l'hérésie cathare et pour l'application des dispositions prises lors des conciles du Latran (1215) et de Toulouse (1229).
    Il est demandé aux evêques une inspection minitieuse de leur diocèse pour éviter la propagation de l'hérésie. De même, ce concile déclare invalides tous les testaments réalisés sans la présence d'un prêtre; cette dernière mesure dans l'optique d'éviter des testaments en faveur d'hérédiques déclarés. Ce concile condamne les confréries, encourage les délations d'hérédiques et impose un contrôle ecclésiastique des testaments. Il reprend le modèle légatin et épiscopal de l'inquisition.
  • En 1263 - Concile présidé par Florentin, archevêque d'Arles (1262-1266) où est condamnée la doctrine de l'Evangile éternel (Joachim de Flore). La condamnation d'Aristote est rappelée.
  • En 1275 -
    Au cours de ce concile, comme lors des synodes de Nîmes (1252), d'Albi (1254), de Cahors-Rodez-Tulle (1318) et de Meaux (1365), il est recommandé que toutes les églises aient au moins un calice en argent.

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Au XIVe siècle, aucun concile provincial

Au XVe siècle, un seul concile provincial

En fait, peut-être deux conciles.

[modifier] Notes

  1. Cf. : Catholic Encyclopedia (1913), the Synods of Arles
    The first Council of Arles was held in 314, for the purpose of putting an end to the Donatist controversy. It confirmed the findings of the Council of Rome (313), i.e. it recognized the validity of the election of Caecilian of Carthage, and confirmed the excommunication of Donatus of Casae Nigrae. Its twenty-two canons dealing with various abuses that had crept into ecclesiastical life since the persecution of Diocletian (284-305) are among the most important documents of early ecclesiastical legislation.
  2. Les Actes de ce Concile rapportent : "Ici commencent les noms des évêques et de leurs clercs, combien et de quelles provinces se sont rassemblés au concile d'Arles, auprès de l'évêque Marinus, du temps de Constantin, ... Eborius, évêque, de la cité d'York, province de Bretagne. Restitutus, évêque, de la cité de Londres, même province que ci-dessus. Adelfius, évêque de la cité de Lincoln ('civitas Colonia Londenensium'); de là aussi Sacerdos, prêtre, Arminius, diacre." (Canons du Premier Concile d'Arles) Trad. Sources chrétiennes, n° 241, pp. 58-61.
  3. Cf. Catholic Encyclopedia (1913), the Synods of Arles
    A council held in 353, and attended, among others, by two papal legates, was decidedly Arian in attitude. The legates were tempted into rejecting communion with Athanasius and refused to condemn Arius, an act which filled Pope Liberius with grief.
  4. Arles par J. Charles-Roux, page 87
  5. Evêque de Riez (524-535)
  6. Mais cet auteur se trompe probablement. D'autres sources précisent que cette condamnation daterait du 26 mai 533, lors d'un concile à Marseille présidé par Césaire (voir ici sur Gallica, page 150).
  7. Edouard Baratier (sous la direction de) - Histoire de la Provence, page 97.
  8. G.C.N. d'Albanes, n° 1973

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Sur le Web

[modifier] Bibliographie

  • Histoire de l'Église d'Arles - TRICHAUD, (Nimes, Paris, 1857)
  • Gallia christiana novissima d'ALBANES, Joseph Hyacinthe (1822-1897) - Ouvrage accessible sur Gallica ici