Riez

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Riez


"D'argent à un pommier terrassé de sinople, fruité de gueule, adextré d'un ours contourné de sable rampant contre le tronc de l'arbre"

Pays
drapeau de la France
     France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Arrondissement Digne-les-Bains
Canton Riez
Code Insee 04166
Code postal 04500
Maire
Mandat en cours
Michel Zorzan
2008-2014
Intercommunalité sans
Coordonnées
géographiques
43° 49′ 08″ Nord
         6° 05′ 37″ Est
/ 43.8188888889, 6.09361111111
Altitudes moyenne : 520 m
minimale : 473 m
maximale : 680 m
Superficie 4 000 ha = 40 km²
Population sans
doubles comptes
1 702 hab.
(2005)
Densité 42,5 hab./km²
Carte de localisation de Riez

Riez (Riés en occitan provençal) est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Ses habitants sont appelés les Riézois.

Sommaire

[modifier] Géographie

La butte formée par le mont Saint-Maxime domine trois vallées qui se rejoignent au confluent de deux cours d'eau au débit modeste, mais qui ont joué un rôle stratégique pour le développement de Riez : le Colostre, qui rejoint le Verdon à Saint-Martin-de-Brômes, et son affluent, l'Auvestre.

Riez se situe ainsi au croisement des routes historiques qui relient les Alpes (via Digne) et la vallée de la Durance (via Valensole) au haut Var et à Aix-en-Provence. Touchée par la désaffection de ces voies de communication au siècle dernier, elle constitue aujourd'hui une agglomération d'importance modeste dont l'économie repose principalement sur le tourisme.

Le village est situé au pied du mont Saint-Maxime haut de 637 m d’altitude[1]

Lieu de villégiature en été, Riez profite en effet de sa situation au cœur du Parc naturel régional du Verdon.

[modifier] Économie

[modifier] Histoire

Ses noms successifs sont Colonia Julia Augusta Apollinarium Reiorum, Alebaece Reiorum Appollinarium (Ier siècle), Reis Appolinaris (IVe siècle), Reios (Ve siècle)[2].

[modifier] Antiquité

Riez est considérée comme l’ancienne capitale des Reii[3], peuple gaulois qui occupait la butte Saint-Maxime avant la conquête romaine. Riez était également la capitale des "Albices"[réf. nécessaire], sorte de fédération de peuples alpins à laquelle appartenait les Reii. Selon la carte archéologique des AHP, elle relevait soit des Salyens, soit des Voconces[4].

Les Romains fondent une colonie (la Colonia Julia Augusta Apollinarium Reiorum) dans la plaine, qui devient ensuite l'une des treize cités de la Narbonnaise, ce qui lui permet de devenir un centre important. Elle bénéficie notamment de la construction, en l’an 3 après J.-C., d’une voie qui la relie à Aix via Draguignan, et qui traverse le Verdon à Garruby[5]. Une voie figurée sur la Table de Peutinger la reliait à Fréjus ; enfin, une troisième voie est identifiée en direction de Digne[6].

L’implantation d’une agglomération est attribuée à la présence d’une plaine alluviale (altitude : 520 m), et à la ligne de sources surgissant au pied de la commune[7]. Les fouilles de Benjamin Maillet en 1842 et récemment reprises (en 2003) mettent à jour un complexe thermal romain. Deux nécropoles ont été fouillées, deux autres sont probables[8].

Son siège épiscopal, dont le premier évêque fut, peut-être, Maxime en 434[9], ainsi que sa situation privilégiée au carrefour entre trois vallées sur une des routes majeures reliant les Alpes à la basse Provence lui permit ensuite de conserver cette importance pendant tout le Moyen Âge. L’engorgement du Colostre, provoquant des inondations, poussa le village à s’implanter sur la colline Saint-Maxime, où l’évêché est transféré. La plaine est de nouveau habitée seulement à partir du XIIe siècle[10].

[modifier] Moyen Âge

Elle accueillit deux conciles en 439 et en 1285. Au début du Haut Moyen Âge (VIe-VIIe siècles), l’agglomération de la plaine est abandonnée, au profit d’un site fortifié sur le sommet aplatié de la colline Sainte-Maxime[11], à 637 m d’altitude[12].

Au Xe siècle, des cadets des vicomtes de Marseille s’emparent de Riez et y édifient une motte castrale[13] au lieu-dit Mauroue[14]. Ces nobles sont appelés les princes de Riez.

Durant les guerres de religion, la ville est attaquée par les protestants en 1574[15].

[modifier] Armoiries

La ville de Riez porte d'argent à un pommier de sinople sur une terrasse du même, fruité de gueules, adextré d'un ours contourné de sable rampant contre le tronc de l'arbre[16]. Bien que figurant ainsi à l'Armorial général de France, le blason connaît quelques variantes dans ses représentations ; ses origines ne sont pas connues, bien qu'il soit certainement antérieur au XVIe siècle[17].

[modifier] Révolution française

À la veille de la Révolution, la ville compte une loge maçonnique[18]. En mars 1789, des émeutes dues à la crise frumentaire ont lieu[19]. La société patriotique est autorisée le 22 février 1791 : elle disparaît rapidement, avant de se reformer[20] le 14 mai 1792, parrainée par le club de Marseille[21]. Elle est affiliée au club des Jacobins de Paris le 23 mai 1793[22], à celui de Marseille dès juin 1792 et au club Saint-Jean de Toulon le 25 février 1793[23]. Environ la moitié de la population masculine la fréquente[24]. À la fin des années 1790, le département est infesté de brigands, principalement des déserteurs. C’est dans ce contexte qu’a lieu la tuerie de Riez, le 15 octobre 1799 : onze personnes sont torturées et assassinées par ces brigands[25].

[modifier] Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Parti Qualité
R. Bagarry
Maxime Amiel Conseiller général
Maxime Javelly PS Sénateur-Conseiller général
mars 2001 en cours (2008) Michel Zorzan[26] DVG Conseiller général

[modifier] Démographie

Population sous l’Ancien Régime
Date 1716 1760
Population [27] 2532 3027


Évolution démographique
(Source : Cassini[28] et INSEE[29])
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
2 872 2 784 2 932 2 867 3 115 2 870 2 841 2 835 2 661
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
2 572 2 386 2 575 2 564 2 557 2 381 2 333 2 111 1 964
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 813 1 768 1 721 1 292 1 292 1 270 1 250 1 204 1 108
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 - -
1 177 1 379 1 560 1 680 1 707 1 667 1702 - -
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Lieux et monuments

  • Baptistère : il est daté du VIe, voire du Ve siècle. Bâti avec des matériaux antiques en remploi, il appartenait à un premier groupe cathédral aujourd'hui détruit. Comparable au baptistère de Fréjus, dans le Var, il est de plan octogonal inscrit dans une construction de plan carré ; quatre absidioles, dont l'une contient l’autel, se greffent sur les pans coupés et s'enfoncent dans la maçonnerie, sans faire saillie à l'extérieur. Huit colonnes antiques de granit surmontées de chapiteaux corinthiens de marbre, disposées en cercle, entourent la cuve baptismale, dont il ne reste que des débris. La coupole de l'édifice a été refaite au XIIe siècle.
  • Colonnade antique : située à proximité du Colostre, quatre colonnes romaines, aux fûts de granit gris surmontés de chapiteaux corinthiens en marbre blanc, supportent encore une architrave. Elles sont les derniers vestiges d'un temple dédié à Apollon élevé vers la fin du Ier siècle ap. J.-C.
  • Vieille ville : elle offre une architecture typique de haute Provence, dans laquelle des rues étroites sont bordées par les façades colorées des maisons de maître. Certaines de ces dernières abritent encore plusieurs gypseries des XVe et XVIe siècles. Y pénétrer par la porte Aiguière ou par la porte Saint-Sols (ou Sanson) permet d'admirer les restes des anciens remparts du XVIe siècle, auxquels appartenait également la tour de l'horloge.
  • Chapelle Saint-Maxime : sur la hauteur qui abritait l'oppidum des Reii se dresse une chapelle du XVIIe siècle, dont les origines remonteraient au premier évêque de la cité.
  • Thermes romains découverts en 1842 et fouillés à partir de 1970
  • Le Clocher de l'Horloge  : Avec la porte Saint-Sols et la porte Aiguière, le clocher de Riez est le dernier vestige des remparts qui protégeaient le village. Il abrite une horlogerie vielle de plusieurs siècle probablement du XVIe, qu'aujourd'hui encore les employés communaux s'évertuent à "remonter" chaque samedi matin.
  • Musée archéologique (fondé en 1929[30]) : dépôt archéologique construit en 1997, en annexe de l’hôtel Mazan[31]

[modifier] Personnalités liées à la commune

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles de Wikipédia

[modifier] Liens externes

[modifier] Sources

  • Jacques Cru, Histoire des Gorges du Verdon jusqu’à la Révolution, co-édition Édisud et Parc naturel régional du Verdon, 2001, ISBN : 2-7449-0139-3
  • "Riez-la-Romaine, deux édifices thermaux méconnus" in Les dossiers d'archéologie n° 323, sept.-oct. 2007, pp. 44 à 51

[modifier] Notes

  1. Géraldine Bérard, Carte archéologique des Alpes-de-Haute-Provence, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1997, p 361
  2. Jacques Cru, Histoire des Gorges du Verdon jusqu’à la Révolution, co-édition Édisud et Parc naturel régional du Verdon, 2001, ISBN : 2-7449-0139-3, p 11
  3. Géraldine Bérard, Carte archéologique des Alpes-de-Haute-Provence, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1997, p 361
  4. Géraldine Bérard, Carte archéologique des Alpes-de-Haute-Provence, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1997, p 5
  5. Jacques Cru, op. cit., p 14
  6. Géraldine Bérard, op. cit., p 361
  7. Géraldine Bérard, op. cit., p 361
  8. Géraldine Bérard, op. cit., p 362
  9. Quelques sources lui donnent quelques prédécesseurs, sans les nommer, selon Jacques Cru, op. cit., p 16
  10. Géraldine Bérard, op. cit., p 362
  11. Jacques Cru, « Petra Castellana », Verdon no 1, estieu 1999, p 31
  12. Géraldine Bérard, Carte archéologique des Alpes-de-Haute-Provence, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1997, p 361
  13. Jacques Cru, op. cit., p 32
  14. Parc naturel du Luberon, Autour de l’An Mil en pays de Forcalquier, catalogue d’exposition, 2007, p 31
  15. Jacques Cru, op. cit., p 200
  16. d'après l'Armorial général de France, Michel Heymès, Les Armoiries municipales de la ville de Riez, in Chroniques de Haute-Provence, Bulletin de la Société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 293, 1982, p 107. Louis Bresc, dans son Armorial de Provence, en donne une autre description
  17. Heymès, p 108-111
  18. Alphand, p 292
  19. La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 11
  20. Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 291
  21. Alphand, p 303
  22. Alphand, p 301
  23. Alphand, p 304
  24. Alphand, p 320
  25. André Lombard, « Violences et troubles de 1789 à l’An VI », La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 176
  26. Site de la préfecture des AHP
  27. Robert Niel, Le Roman des brigands dans les Basses-Alpes de 1789 à 1802, Impr. B. Vial (Digne-les-Bains), 2007. - 190 p, ISBN 978-2-9530563-1-0
  28. http://cassini.ehess.fr/ Population avant le recensement de 1962
  29. INSEE: Population depuis le recensement de 1962
  30. Géraldine Bérard, Carte archéologique des Alpes-de-Haute-Provence, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1997, p 58
  31. Géraldine Bérard, Carte archéologique des Alpes-de-Haute-Provence, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 1997, p 58