Raimbaud de Reillanne

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Raimbaud de Reillanne (c.990-† le 18 février 1069)

Métropolitain et archevêque d'Arles (mai 1030-† le 18 février 1069), Raimbaud de Reillanne, probablement ancien prévôt de cette cité et ancien moine de Saint-Victor[1], est l’un des plus actifs promoteurs de la Paix de Dieu et de la réforme ecclésiastique (réforme grégorienne) en Provence.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Origines

II appartient au monde de l'aristocratie et sa conception du monde en reste marquée, mais il a reçu à l'abbaye de Saint-Victor de Marseille une éducation monastique et il en a tiré la volonté d'assurer le rayonnement spirituel de l'Église[2].

« Prélat superbe nourri au sein d'une famille de majores, où l'on était renard pendant le jour, loup pendant la nuit; devenu moine‑archevêque, il se présente comme « imperator spiritualis », semblable ou lion, symbole de sa cité épiscopale » (Paul Armagier).

Il est soutenu par les Porcelet, seigneurs arlésiens.

[modifier] Organisateur du diocèse

II intervient dans tous les secteurs de l'organisation ecclésiastique du diocèse.

  • Les moines de Montmajour doivent reconnaître son autorité et il intervient dans les conflits de cette abbaye.
  • Il organise la vie régulière pour les douze chanoines de sa cathédrale (chapitre de la Cathédrale). En 1060, il établit les premiers statuts de cette communauté et la dote dès 1061 de revenus suffisants pour vivre, comme en cédant les droits des églises de N.D de Ratis et de celle de St-Martin, toutes deux en Camargue.

[modifier] Chef de l'épiscopat provençal

Promoteur de la réforme grégorienne

II se comporte surtout en véritable chef de l'épiscopat provençal. Il est le seul prélat arlésien du XIe siècle qui affirme encore la primauté de son siège sur les autres diocèses provençaux et s'impose comme promoteur actif de la Paix de Dieu et de la réforme grégorienne en Provence. Il adhère aux convictions des milieux réformateurs du premier âge qui accordent une importance au monachisme et un rôle important à l'empereur, dans une espèce de tradition neo-carolingienne où les princes et l'Église sont très liés. En 1032, le royaume de Bourgogne‑Provence est rattaché à l'Empire et Raimbaud va agir en prélat du Saint‑Empire. En 1046, il participe au concile de Sutri et assiste à Rome, au couronnement de l'empereur Henri III qu'il rencontre personnellement. II organise et préside des synodes qui se tiennent à Arles ou dans ses environs : 1037-1041, concile d’Arles sur la Paix de Dieu, le 4 septembre 1042 (ou 1044), concile de Saint-Gilles.

Lutte contre la simonie

A partir de 1040, tout en veillant d'un œil attentif à son diocèse, il s'engage dans le combat contre la simonie avec le soutien de toute une génération cléricale dont Estève d'Agde (1010-1046), évêque d'Apt, et Bénezet (1037-1047), évêque d'Avigon et fondateur de la collégiale de Saint-Ruf.

  • Il adjoint ainsi aux archevêques d’Aix qui auraient pu contester sa prééminence, de venir se faire consacrer par lui et de souscrire une promesse d’obéissance comme par exemple lors de la consécration de l'archevêque d'Aix Rostaing de Fos en 1056.
  • II fonde et dote de nombreux lieux de culte en présence de ses suffrageants  : en 1056 à Trets, en présence des évêques d'Aix et de Toulon, dedicatio de la Sainte‑Trinité de Trets, ..
  • II participe à des assemblées d'évêques languedociens et catalans. En 1056, il préside ainsi le concile de Toulouse favorable à la réforme (célibat de prêtres, interdiction de la simonie, …) et se rend à Barcelone deux ans plus tard (1058) pour assister à la dédicace de l’Église Cathédrale de cette Ville.

Lien entre la papauté et les grandes familles provençales

En dépit de cette orientation, l'archevêque Raimbaud ménage jusqu'à sa mort les familles aristocratiques de Provence et s'efforce de jouer un rôle d'intermédiaire entre elles et les prélats qui représentent la puissance pontificale de plus en plus présente.

Il meurt le 18 février 1069[3].

[modifier] Postérité

Le gouvernement de Raimbaud est un sommet dans l'histoire de l'Église d'Arles.

[modifier] Notes

  1. Martin Aurell dans La provence au Moyen Âge, page 44 indique :
    Raimbaud de Raillanne, archevêque d'Arles entre 1030 et 1069, est fort probablement issu du rang de ses oblats (note : oblats de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille), formés par l'abbé Isarn, à moins qu'il ne soit devenu moine après avoir été prévôt du chapitre cathédral d'Arles (note : ancienne cathédrale Saint-Etienne).
  2. Martin Aurell, Jean-Paul Boyer et Noël Coulet - La Provence au Moyen Âge, page 44
    Il est fort vraisemblablement issu du rangs des oblats, formés par l'abbé Isnard, à moins qu'il ne soit devenu moine après avoir été prévôt du chapitre cathédral d'Arles.
  3. ou 1070 ?, cf problème lié au calendrier faisant commencer au Moyen Âge, les années vers le 1er avril

[modifier] Sources

  • La noblesse et l'Église en Provence, fin du Xe-début du XIVe siècle de Florian MAZET - ISBN 2-7355-0503-0