Libère

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Libère (Liberius) est évêque de Rome (pape) de 352 à sa mort en 366. Il succéde à Jules Ier et fut élu le 17 mai 352. Il est le premier à désigner Rome comme le siège apostolique.

Saint Libère
Saint Libère

La Vierge Marie lui apparaît dans un rêve dans la nuit du 4 et du 5 août, lui demandant de construire une chapelle. La même nuit, selon l'histoire ecclésiastique, il y a une chute de neige miraculeuse sur les sept collines de Rome. Il achève la construction de la basilique Sainte-Marie-Majeure deux années plus tard.

Il combat sans succès l'arianisme de l'empereur Constance, et ce dernier l'exile de 355 à 358 à Beroia en Thrace. Il doit négocier son retour à Rome et partager l'administration de l'Eglise avec l'antipape Félix II. Mais le peuple de Rome prend rapidement partie pour Libère et chasse Félix.

À sa mort en 366, son trône est réclamé par Damase Ier et Ursin.

Selon la tradition, ce serait Libère qui, en 354, fixe le jour de la naissance du Christ au 25 décembre.

[modifier] Libère et l'arianisme

Le pontificat de Libère se situe dans une période au cours de laquelle le dogme de l'église catholique tel que fixé par le concile de Nicée est fortement contesté par les tenants de l'arianisme. L'empereur Constance II soutient ces derniers et exile le patriarche d'Alexandrie Athanase d'Alexandrie, vigoureux défenseur du concile de Nicée. Constance obtient aux conciles d'Arles et de Milan le soutien de la majorité des évêques occidentaux. Certains toutefois s'en indignent. C'est le cas du pape Libère que Constance fait exiler.

Constance lève cette mesure trois ans plus tard, et Libère revient à Rome. La controverse porte sur les raisons qui ont motivé le revirement de Constance.

Nombre d'historiens anciens et modernes prétendent que Libère aurait signé une des formules de Sirmium, condamnant saint Athanase et donnant en partie satisfaction aux ariens. Ils considèrent que Libère a agi par faiblesse et non par conviction[1].

Pour la thèse inverse, Constance aurait libéré le pape sous la pression du peuple romain[2].

Un autre argument en faveur de la sainteté du pape Libère est le jugement du pape Benoît XV : « Et ces Pontifes, qui osera dire qu’ils aient failli, même sur un point, à la mission, qu’ils tenaient du Christ, de confirmer leurs frères ? Loin de là ; pour rester fidèles à ce devoir, les uns prennent sans faiblir le chemin de l’exil, tels les Libère, les Silvère, les Martin ; d’autres prennent courageusement en main la cause de la foi orthodoxe et de ses défenseurs qui en avaient appelé au Pape, et vengent la mémoire de ceux-ci même après leur mort. » (Benoît XV, Encyclique Principi Apostolorum, 5 octobre 1920).

[modifier] Notes et références

  1. Cette thèse qui repose sur les écrits contemporains, notamment ceux de saint Anathase lui-même, est celle de Gibbon
  2. Au sujet de la controverse sur la « chute » de Libère, qui aurait signé une profession de foi douteuse, on peut consulter la Revue des questions historiques ainsi que les Petits Bollandistes, dont le texte est disponible en PDF sur ce site. En son temps, l'abbé Darras a plaidé dans le même sens, sur la prétendue chute du Pape Libère

[modifier] Bibliographie


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