Concile de Clermont (1095)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour l’article homonyme?, voir Concile de Clermont
La prêche du pape Urbain II au concile de Clermont. Illustration de style gothique tardif, extraite du Livre des passages d'Outre-mer (vers 1490), conservé à la BnF
La prêche du pape Urbain II au concile de Clermont. Illustration de style gothique tardif, extraite du Livre des passages d'Outre-mer (vers 1490), conservé à la BnF

Ce concile se tient à Clairmont (Clermont) — aujourd'hui Clermont-Ferrand — en Auvergne en 1095. Six mois après le concile de Plaisance, il réunit à l'appel du pape Urbain II une grande partie des évêques et abbés français et espagnols. Les Allemands sont absents, le pape étant alors en conflit avec l'empereur Henri IV. Il devait, comme lors du précédent concile, traiter des problèmes de discipline ecclésiastique.

Les canons adoptés du 18 au 26 novembre concernent l’investiture des clercs par des laïcs, la simonie et reprennent en les précisant des décrets antérieurs. La paix de Dieu, jusque là imposée seulement sur le plan régional, est étendue à toute l’Église. L’indulgence plénière est promise à tous ceux qui partiront pour libérer l’Église de Dieu à Jérusalem.

Sommaire

[modifier] L'appel de Clermont

Pour clore le concile, Urbain II prononce un sermon en présence d’une foule de clercs et de laïcs réunis dans un champ à l’extérieur de la ville : après avoir évoqué les malheurs des chrétiens d’Orient, le pape adjure les chrétiens d’Occident de cesser leurs guerres fratricides et de s’unir pour combattre les païens et délivrer leurs frères en Orient. Sans cacher les souffrances qui les attendent sur la route, le pape appelle au renoncement et au sacrifice. Il cite l'apôtre Matthieu : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive. » À cet appel, la foule enthousiaste, aux cris de « Dieu le veut », aurait décidé, après l’évêque du Puy, Adhémar de Monteil, nommé légat et chef de l’expédition, de « prendre la croix » et fait vœux d’aller à Jérusalem. En signe de ce vœu, les premiers volontaires font coudre entre leurs épaules une croix de tissu qui les fait appeler « cruce signati ».

[modifier] Condamnation par le pape

Le roi Philippe Ier est excommunié pour avoir répudié Berthe de Hollande et épousé Bertrade de Montfort.

[modifier] Lancement de la première croisade

Le principal sujet de ce concile est l'organisation de la première croisade pour libérer Jérusalem et les lieux saints d'Orient. L'appel à la croisade est lancé le 27 novembre 1095. Il répond également à la demande de secours formulée à Plaisance par l'empereur byzantin Alexis Comnène en lutte à l'Est contre les Turcs Seldjoukides et au Nord contre les Pétchenègues.

Cet appel est également un moyen pour le pape de renforcer son autorité en Occident puisqu'il place la croisade sous l'autorité directe de l'Église par l'intermédiaire de son légat, l'évêque du Puy Adhémar de Monteil. Urbain II parachève ainsi la Réforme grégorienne en envoyant les chevaliers occidentaux se battre en Orient et met en exergue l'idée de guerre juste.

[modifier] Réformes dogmatiques

Mais le concile de Clermont traite aussi du dogme et des rapports entre l'Église et le pouvoir politique puisqu'on y condamne la simonie, la clérogamie et l'investiture laïque pour les bénéfices ecclésiastiques. Le concile interdit en outre à un clerc de prêter un serment de vassalité à un seigneur laïc.

[modifier] Bibliographie

  • « Le concile de Clermont de 1095 et l'appel à la croisade », in actes du colloque universitaire international de Clermont-Ferrand (23 - 25 juin 1995), éditions de l'École Française de Rome, 1997.
  • Jacques Heers, La première Croisade, Éditions Perrin, 2002.

[modifier] Liens externes

Document historique

[modifier] Voir aussi