Simonie

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La simonie est, pour les chrétiens, l’achat et la vente de biens spirituels, tout particulièrement d’une charge ecclésiastique.

Elle doit son nom à un personnage des Actes des Apôtres, Simon le Magicien qui voulut acheter à saint Pierre son pouvoir de faire des miracles (Actes, VIII.9-21), ce qui lui valut la condamnation de l’apôtre : « Que ton argent périsse avec toi, puisque tu as cru que le don de Dieu s’acquérait à prix d’argent ! ».


Sommaire

[modifier] Le principe

Dès le IXe siècle, de nombreux abbés et évêques sont ainsi obligés d’entrer dans le système féodo-vassalique. Les seigneurs considéraient alors les églises et leurs biens comme leur propre patrimoine. Les princes donnaient l’investiture épiscopale, les seigneurs celle des desservants des paroisses rurales. Ainsi, prirent-ils l’habitude de nommer les curés dans les paroisses et de s’attribuer une partie de plus en plus importante des dîmes et denrées agricoles livrés par les paysans pour la subsistance du clergé.

Le système fut confirmé en 962, lorsque l’empereur Othon le Grand obtint du pape pornocrate Jean XII la prérogative de désigner le pape. L’empereur Henri IV fut le protecteur et le grand bénéficiaire de ces abus : investiture de laïcs incompétents comme prélats, simonie et nicolaïsme.

Les rois et les princes territoriaux (comtes et ducs) exigèrent aussi des prélats, le service armé. Ainsi certains prélats devinrent eux-mêmes des seigneurs, tirant des profits de la frappe de la monnaie et exerçant le droit de ban. Ils exploitèrent tous les moyens pour accroître leur puissance : ils jouèrent sur la peur de l’enfer, extorquèrent des dons, et vendirent les sacrements. Les charges épiscopales et cléricales, vendues, furent l’objet d’un véritable trafic. On vit même des dynasties d’évêques s’établir (voir nicolaïsme).

[modifier] Condamnation de la simonie

La simonie fut de tout temps un acte honni, contraire à la parole de Jésus-Christ de l’Évangile selon Matthieu : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Mt, X.8).

Elle fera partie des reproches adressés par la Réforme à l’Église catholique, cependant elles avaient fait l’objet de plusieurs tentatives de condamnations plus ou moins formelles :

[modifier] Voir aussi

[modifier] Sources