Cellules communistes combattantes

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Cellules communistes combattantes
Classification
Marxiste-Léniniste
Objectifs
Révolution communiste
Statut
Inactif
Victimes
2
Fondation
Date de formation 1983
Pays d'origine Belgique Belgique
Fondateur
Force
Nombre Moins d'une dizaine
Zone d'opération Belgique
Dernière attaque 6 décembre 1985
Financement
holds-up
Filiation
Chefs principaux
Pierre Carette et Bertrand Sassoye
Groupes Reliés


Les Cellules communistes combattantes (CCC), fondées en Belgique dans la clandestinité en juin 1983, ont été au nombre des plus importantes – et quasiment seules en Europe - organisations révolutionnaires marxistes engagées dans la lutte armée contre le système capitaliste. Entre 1984 et 1985, plus de 28 attentats furent commis par les CCC. Leur but : engager le « prolétariat » dans un processus révolutionnaire. Le noyau dirigeant des CCC fut arrêté à Namur le 16 décembre 1985. L'organisation sous cette forme de lutte armée disparaîtra ensuite. Les membres des CCC seront arrêtés en octobre 1988 et condamnés par la justice. Aujourd'hui, ils ont tous été libérés. Le 5 juin 2008, Sassoye et Carette sont à nouveau emprisonnés. Le premier pour ne pas avoir respecté les conditions de sa libération anticipée. Sassoye pour suspicion d'appartenance à un groupe terroriste.

Sommaire

[modifier] Historique

Clandestinement, les CCC sont mises sur pied en juin 1983. Ses initiateurs sont des militants marxistes-léninistes. Le premier attentat a lieu le 2 octobre 1984 et vise les locaux de la firme américaine Litton, dans la commune bruxelloise d'Evere. Les attaques des CCC vont ensuite se suivre, de semaine en semaine, sous forme de campagnes de propagande armée successives. Au total, 28 attaques à la bombe et actions de propagande seront commises par les CCC, entre le 2 octobre 1984 et le 6 décembre 1985. Un record absolu dans l'histoire des mouvements révolutionnaires de lutte armée actifs en Europe de l'Ouest.

Les campagnes des CCC sont thématiques et ciblent ceux qu'ils appellent des symboles du système capitaliste, de l'impérialisme américain et de l'État belge : des entreprises impliquées dans la production de matériel militaire, les sièges ou locaux de partis politiques gouvernementaux, des infrastructures militaires belges, de la gendarmerie et de l'OTAN, des sièges du patronat belge et des banques. Les CCC agissent sur l'ensemble du territoire belge. Le 11 décembre 1984, ils organisèrent une opération de grande envergure contre les oléoducs de l'OTAN traversant la Wallonie. C'est un exploit dans les annales des actions révolutionnaires ouest-européennes. Mais, le 1er mai 1985, c'est le drame : deux pompiers sont tués lors de l'explosion d'une camionnette placée aux pieds du siège du patronat belge, dans le centre historique de Bruxelles. Organisant minutieusement leurs attentats pour éviter un tel drame, les CCC accusent alors la gendarmerie de dysfonctionnement, dysfonctionnement qui aurait selon eux causé la mort des deux « soldats du feu ». Des précautions particulièrement drastiques seront mises en vigueur ensuite.

La dernière action des CCC a lieu le 6 décembre 1985, conjointement avec un « groupe de communistes internationalistes » français, jusqu'alors inconnu. Leur cible : le réseau des oléoducs de l’OTAN (CEPS). Le 16 décembre suivant, une importante opération policière met fin aux actions des CCC. Son noyau dirigeant (composé de Pierre Carette et Bertrand Sassoye), ainsi que deux activistes provenant de la structure légale de propagande des CCC (le collectif Ligne rouge) et passés récemment en clandestinité sont arrêtés à Namur , dans le resto fast food Quick (...) et emprisonnés.

Pour soutenir les CCC et pour continuer à propager leurs thèses politiques, l’Association des parents et amis des prisonniers communistes (APAPC) apparaît, quelques jours après leur arrestation. Après un procès historique, les « quatre CCC » seront condamnés, le 20 octobre 1988, à la perpétuité. Plusieurs campagnes réclamant leur libération seront organisées par l'APAPC. Elles prendront une plus grande envergure après que les délais légaux d'emprisonnement eurent été dépassés. Repenti, Didier Chevolet est le premier à sortir de prison, en 2000. Ensuite cela sera au tour de Pascale Vandegeerde, le 4 février 2000, Bertrand Sassoye, le 10 juillet 2000 et enfin Pierre Carette, le 25 février 2003. Depuis, les deux derniers poursuivent leur combat pour le communisme de façon légale.

Le 5 juin 2008, aux côtés d'autres militants ou proches de l'association Secours Rouge, Pierre Carette et Bertrand Sassoye sont à nouveau arrêtés, le premier pour non-respect des conditions de libération conditionnelle, le second pour « appartenance à une organisation terroriste ».

[modifier] Liens avec Action directe et la Fraction armée rouge

Les CCC avaient des liens avec des membres de la Fraction armée rouge (RAF) allemande et le groupe français Action directe (AD). Des opérations communes vont être organisées, sur le territoire belge, par AD et les CCC : vol d'armes dans une caserne de l'armée belge (en mai 1984), saisie d'un stock de 800 kg d'explosifs dans une carrière le mois suivant. Ces explosifs seront utilisés par les CCC en Belgique, AD en France et la RAF en Allemagne.

En janvier 1985, les CCC vont rompre avec AD et la RAF, sur la question de la stratégie révolutionnaire (voir ci-dessous le point : Filiation idéologique). Action directe apportera alors son soutien à la création en Belgique d'une nouvelle organisation clandestine de propagande armée, non pas marxiste-léniniste comme les CCC, mais d'essence libertaire : le Front révolutionnaire d'action prolétarienne (FRAP).

[modifier] Filiation idéologique des CCC

Les CCC se revendiquent comme étant une organisation communiste combattante, c'est-à-dire révolutionnaire. Son but est la destruction du système capitaliste et son remplacement par un système socialiste. Les CCC ont pour filiation idéologique le marxisme-léninisme. Leurs modèles historiques restent donc Lénine, Staline et Mao.

Au sein des mouvements révolutionnaires des années 1980 engagés dans la lutte armée, deux courants vont se confronter : celui préconisant un combat purement anti-impérialiste (contre l'impérialisme nord-américain) et celui combattant pour la révolution communiste. Action directe(AD) en France et la Fraction armée rouge (RAF) en Allemagne incarnent le premier courant, les CCC en Belgique, l'Union des communistes combattants (UCC, issue des Brigades rouges-Parti communiste combattant / BR-PCC) en Italie et le PCEr/GRAPO en Espagne représenteront le second courant.

[modifier] Symbole des CCC

Il est constitué d'une étoile rouge à cinq branches avec un C dans les trois branches supérieures. L'étoile rouge fut également le symbole utilisé par d'autres organisations révolutionnaires actives en Europe occidentale.

[modifier] Voir aussi

Filiations idéologiques

Filiations organisationnelles

Sur les années de plomb

Les autres organisations révolutionnaires de lutte armée d'Europe occidentale

Dirigeants de mouvements révolutionnaires de lutte armée

[modifier] Liens externes

Autres langues